Marie-Claire Bonheur

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Marie-Claire Bonheur

Titre

Impératrice d'Haïti


(2 ans, 1 mois et 15 jours)

Prédécesseur Aucun
Successeur Marie-Louise Coidavid (reine)
Biographie
Nom de naissance Marie-Claire Heureuse Félicité Bonheur
Naissance
Léogâne (Saint-Domingue)
Décès (à 100 ans)
Les Gonaïves (Haïti)
Père Guillaume Bonheur
Mère Marie-Sainte Lobelot
Conjoint Jacques Ier
Enfants Marie-Françoise Dessalines
Célestine Dessalines
Jacques Dessalines
Jeanne-Sophie Dessalines
Pierre-Louis Dessalines
Albert Dessalines
Serine Dessalines

Description de cette image, également commentée ci-après

Marie-Claire Bonheur (Marie-Claire Heureuse Félicitée Bonheur), née à Léogâne le et morte aux Gonaïves le , est impératrice d'Haïti (1804-1806), en tant qu'épouse de Jean-Jacques Dessalines, empereur d'Haïti sous le nom de Jacques Ier.

Origines[modifier | modifier le code]

Née dans une famille pauvre, mais libre, elle était la fille de Guillaume Bonheur et de Marie-Sainte Lobelot ; elle fut éduquée par sa tante Élise Lobelot, gouvernante d'un ordre religieux. Elle épousa Pierre Lunic, maître-charron au service des frères de saint Jean de Dieu, un ordre religieux hospitalier, et devint veuve en 1795[1].

Siège de Jacmel[modifier | modifier le code]

Pendant le siège de Jacmel en 1800, elle se fit connaître pour son travail en faveur des blessés et affamés, et convainquit Dessalines, qui était l'un des assiégeants de permettre que quelques routes fussent ouvertes en sorte que les blessés dans la ville pussent recevoir de l'aide. Elle procura aux femmes et aux enfants des vivres, des vêtements et des médicaments qu'elle avait pu faire venir à la ville, puis fit cuire pour eux de la nourriture dans les rues.

Vie avec Dessalines[modifier | modifier le code]

Jean-Jacques Dessalines, empereur d'Haïti sous le nom de Jacques Ier.

Le , elle épousa Jean-Jacques Dessalines à l'église paroissiale Sainte-Rose-de-Lima de Léogâne. On l'a décrite comme aimable, miséricordieuse et naturelle, avec des manières à la fois élégantes et chaleureuses, et tout au contraire de son époux manifestait sa gentillesse envers les gens de toutes couleurs. Elle fit légitimer les enfants bâtards de son conjoint. Très opposée à la politique de son époux envers les Français blancs d'Haïti, elle pourvut aux besoins des prisonniers, et elle n'hésita pas à sauver un grand nombre d'entre eux, malgré la fureur de son époux, qui avait prévu de les massacrer: on raconte qu'elle serait tombée à genoux devant lui pour le supplier de les épargner. Elle serait allée jusqu'à cacher l'un d'eux, Descourtilz, sous son propre lit. Elle est citée pour avoir protégé les deux petites filles orphelines du Cap, Hortense et Augustine de Saint-Janvier, et pour avoir organisé leur rapatriement en France. Elle fut faite impératrice en 1804.

Rôle dans la lutte pour l'indépendance[modifier | modifier le code]

Claire Heureuse était une vaillante combattante le jour et infirmière la nuit, pour prendre soins des soldats blessés pendant la guerre ; c’était un « poto-mitan », élément clé et le visage emblématique des femmes haïtiennes qui ont combattu pour l'indépendance. Cependant, dans l’histoire, on parle davantage de Dessalines, son mari, ce qui fait qu’elle a survécu dans son ombre pendant de nombreuses années. On ne peut parler de l’indépendance d’Haïti sans mentionner le repas traditionnel, la « soupe joumou », recette consommée pour la première fois par les Haïtiens le 1er janvier 1804, préparée par Claire Heureuse[2].

Fin de vie[modifier | modifier le code]

Après la déposition et la mort de son époux en 1806, elle refusa l'hospitalité d'Henri Christophe. Comme les biens de son conjoint avaient été confisqués, elle vécut dans la pauvreté à Saint-Marc jusqu'en août 1843, où on lui accorda une pension de 1.200 gourdes. Lorsque Faustin Ier devint empereur d'Haïti, il idéalisa son défunt mari et augmenta sa pension pour manifester son admiration, mais Marie-Claire, à laquelle cette attitude n'inspirait aucune sympathie, refusa de toucher à l'argent. Elle alla vivre chez sa petite-fille et connut la pauvreté jusqu'à sa mort dans la nuit du au aux Gonaïves, à l'âge de 100 ans.

Référence de traduction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mémoire de femmes Marie-Claire Heureuse Dessalines
  2. Camille Vanderschelden, « Haïti célèbre son indépendance », sur Journaldesvoisins.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]