Louisa Gould

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Louisa Gould
Biographie
Naissance
Décès
Autres informations
Lieu de détention
Plaque commémorative

Louisa Mary Gould (1891-1945) est une commerçante britannique et une membre du mouvement de résistance britannique sur les îles Anglo-Normandes pendant la Seconde Guerre mondiale. De 1942 jusqu'à son arrestation en 1944, Gould cache un travailleur esclave soviétique évadé connu sous le nom de Feodor Polycarpovitch Burriy sur l'île de Jersey. Après un procès, elle est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück où elle est gazée en 1945. En 2010, elle est nommée à titre posthume héroïne britannique de l'Holocauste.

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Gould est née Louisa Mary Le Druillenec à St-Ouen, Jersey le [1],[2],[3],[4]. Pendant la majeure partie de sa vie, elle tient une épicerie à La Fontaine, Millais à St-Ouen[5],[6],[7].

Gould a deux fils, Ralph et Edward, qui s'enrôlent dans les forces armées britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale[8],[9]. Edward, un officier de la Royal Navy Volunteer Reserve, est tué au combat en 1941[6].

La résistance[modifier | modifier le code]

Pendant l'occupation des îles Anglo-Normandes pendant la Seconde Guerre mondiale, les nazis utilisent des soldats russes capturés comme travailleurs esclaves[10]. À la fin de 1942, Gould cache Fyodr Polycarpovitch Burriy, un esclave soviétique échappé et ancien pilote qui a été capturé après que son avion eut été abattu[11]. Consciente des sanctions sévères pour avoir hébergé des ennemis des Allemands, Gould répond : « Je dois faire quelque chose pour le fils d'une autre mère »[9].

Gould cacheé Burriy dans sa maison de St. Ouen pendant 18 mois[12].

Arrestation, procès et mort[modifier | modifier le code]

Un voisin rapporte plus tard que Gould héberge Burriy, qu'elle appelle alors "Bill"[11],[13]. En , les forces allemandes fouillent sa maison. Bien qu'ils n'y trouvent pas Burriy, ils trouvent un morceau de papier qui a été utilisé comme étiquette de cadeau de Noël, adressé à Burriy, et un dictionnaire russe-anglais qu'il utilise pour pratiquer son anglais[8],[14],[15]. Burriy réussit à éviter la capture pendant la recherche et jusqu'à la fin de la guerre[12].

Gould est arrêtée par les nazis et inculpée. Au procès, elle est condamnée à deux ans de prison pour avoir hébergé Burriy et pour la possession d'une radio qu'elle a gardé malgré les règlements l'obligeant à la remettre[6]. Son frère Harold Le Druillenec et sa sœur Ivy Forster sont arrêtés avec elle[6].

Après son procès, Gould est envoyée au camp de concentration de Ravensbrück. Son frère Harold Le Druillenec est envoyé au camp de concentration de Bergen-Belsen et serait l'un des deux seuls survivants britanniques[16]. Louisa Gould est gazée en à Ravensbrück[17].

Reconnaissance[modifier | modifier le code]

En 1995[18], une plaque commémorative est dévoilée à St Ouen, Jersey ; Burriy, l'ancien esclave russe, assiste à son dévoilement[19],[8]. En 2010, elle est nommée à titre posthume héroïne britannique de l'Holocauste[20],[21],[22]. L'histoire de Gould est illustrée dans le film de 2017 Another Mother's Son (en)[16],[17],[23].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « The true story of Louisa Gould », Jersey Tourist Information Centre, (consulté le )
  2. Catalogue description Nazi persecution claim: [name withheld - in closed extracts] for Mrs Louisa Mary Gould..., 1965 jan 01 - 1965 dec 31 (lire en ligne)
  3. (en) Paul Sanders, The ultimate sacrifice : the Jersey Twenty and their "offenses against the occupying authorities", 1940–1945, Jersey Museums Service, (lire en ligne)
  4. Société jersiaise, Annual bulletin, (lire en ligne)
  5. (en) Barry Turner, Outpost of Occupation : The Nazi Occupation of the Channel Islands 1940–45, Aurum Press, , 165– (ISBN 978-1-84513-724-3, lire en ligne)
  6. a b c et d (en) Lyn Smith, Heroes of the Holocaust : Ordinary Britons who risked their lives to make a difference, Ebury Publishing, , 103– (ISBN 978-1-4481-1812-0, lire en ligne)
  7. (en) « Archives and collections online », jerseyheritage (consulté le )
  8. a b et c (en) Sturgis, « Mourning her own son, the mother who hid a Russian PoW from Nazi occupiers, and made the ultimate sacrifice », sur www.telegraph.co.uk, (consulté le )
  9. a et b (en) Glynis Cooper, Foul Deeds and Suspicious Deaths in Jersey, Casemate Publishers, , 161– (ISBN 978-1-84563-068-3, lire en ligne)
  10. (en) Carpenter, « John Nettles: 'Telling the truth about Channel Islands cost me my friends' », (consulté le )
  11. a et b (en) « People of the Occupation – Jersey War Tunnels » (consulté le )
  12. a et b (en) Gilly Carr, Paul Sanders et Louise Willmot, Protest, Defiance and Resistance in the Channel Islands : German Occupation, 1940–45, Bloomsbury Publishing, , 195– (ISBN 978-1-4725-0813-3, lire en ligne)
  13. (en) Paul Sanders, The British Channel Islands Under German Occupation, 1940–1945, Paul Sanders, , 130– (ISBN 978-0-9538858-3-1, lire en ligne)
  14. (en) Madeline Bunting, The Model Occupation : The Channel Islands Under German Rule, 1940–1945, Random House, , 209– (ISBN 978-1-4735-2130-8, lire en ligne)
  15. (en) Peter Tabb, A Peculiar Occupation : New Perspectives on Hitler's Channel Islands, Ian Allan, , 256 p. (ISBN 978-0-7110-3113-5, lire en ligne)
  16. a et b (en) « Stars bring story of Jersey heroine gassed by Nazis to big screen », sur The Times (consulté le )
  17. a et b (en) « Major film to tell the story of Jersey heroine’s bravery « Jersey Evening Post », Jersey Evening Post, (consulté le )
  18. (en) « Catalogue and archives online », sur jersey heritage
  19. (en) David W. Moore, The Other British Isles : A History of Shetland, Orkney, the Hebrides, Isle of Man, Anglesey, Scilly, Isle of Wight and the Channel Islands, McFarland, , 239– (ISBN 978-0-7864-8924-4, lire en ligne)
  20. (en) Blake, « The remarkable stories of Britain's Heroes of the Holocaust », The Telegraph, (consulté le )
  21. « Gordon Brown honours british Holocaust heroes », sur JC (consulté le )
  22. (en) « Courage of four Island heroes », Jersey Evening Post (consulté le )
  23. (en) Express, « Date set for Occupation-based film premiere », Bailiwick Express (consulté le )