Ligne du Nord (Norvège)

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Structure du réseau en 2022, où l'absence de desserte sur la moitié nord est bien visible.

La Ligne du Nord est un projet de ligne ferroviaire visant l'extension du réseau ferré au-delà de Fauske, jusqu'à au minimum Narvik, certainement Tromsø, plus au nord à long terme selon l'évolution du réseau ferroviaire des pays frontaliers.

Enjeux[modifier | modifier le code]

Synthèse de l'existant et des projets dont les discussions sont en cours au niveau régional.
Les questions d'interconnexion et d'extensions vues du côté finlandais.
Les infrastructuresferroviaires du côté russe.

La problématique du côté Norvégien vient du fait que la ville de Narvik ne peut être joignable par les infrastructures ferroviaires nationales. Mais celle-ci demeure accessible depuis la Suède. En effet, il s'agissait d'une ligne destinée à exporter les ressources minières par le port de Narvik, quand la Suède et la Norvège ne formaient qu'un seul état.

Globalement, le réseau ferré Norvégien ne dessert pas la moitié nord de son territoire qui est peu peuplé, à l'exception notable de Tromsø, qui fait figure d'exception. Il s'agit en effet de la 7e ville du pays, et la troisième plus grande ville européenne non desservie par le train[1].

A une échelle plus large, on retrouve des questionnements sur l'extension du rail plus au Nord en Finlande, au-delà de Rovaniemi, et en Russie, que ce soit pour l'extraction de matières premières, ou en anticipation de l'ouverture de la voie maritime du Nord.

Si à l'échelle Norvégienne, l'extension de la ligne jusqu'à Kirkenes et ses 4000 habitants semble fantaisiste d'un point de vue de la rentabilité, des synergies régionales semblent envisageables. L'extension du réseau finlandais jusqu'à Inari gagnerait à se prolonger jusqu'à Kirkenes pour s'ouvrir au réseau Norvégien. De la même façon, la Finlande s'interroge sur l'extension de son embranchement desservant Kolari. Aller jusqu'à Tromsø offrirait une rentabilité qui impossible dans le cadre d'une extension s'arrêtant à la frontière, car traversant des territoires inhabités.

Enfin Mourmansk en Russie n'est qu'à 150 km de Kirkenes. Le Chemin de fer Kola-Nikel construit durant l'époque soviétique dessert les villes de Nikel 11 000 habitants et Pechenga 3 000 habitants, à la frontière des deux pays. Ainsi, Kirkenes est distante à vol d'oiseau de moins de 40 km d'une ligne ferroviaire.

Parallèlement, une ligne de chemin de fer permettrait de limiter les trajets en avion dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, qui trouve un écho favorable dans les populations scandinaves, en témoigne le phénomène flygskam apparu en Suède. Ce report modal se ferait également pour le fret, assuré par des camions et / ou des ferrys.

Historique[modifier | modifier le code]

Construction de la ligne polaire par des prisonniers au niveau de Sørfold.

L'idée de pousser le rail plus au nord remonte au début du XXe siècle[1].

Les avancées les plus concrètes furent opérées par les forces armées allemandes qui ont entamé la construction de la ligne polaire entre Fauske et Narvik, la section de Drag à Narvik se faisant en ferry. Certains tunnels ont été achevés sur le tronçon, long de 130 km, et plusieurs d'entre eux ont été convertis en tunnels routiers (notamment sur la E6) après la guerre, tandis que d'autres ont été laissés en l'état. Tous les travaux sur le chemin de fer ont été arrêtés par fin de la guerre en 1945.

Malgré diverses discussions et études, sa réalisation est restée un serpent de mer qui fait régulièrement surface. Ainsi, les dernières mise à jour de la question remontent à 2021[2].

Aspects financiers[modifier | modifier le code]

Les contraintes topographiques d'un tel chantier se répercutent sur le budget nécessaire à sa réalisation. La principale problématique reste alors la question de son financement et de sa rentabilité dans un pays peuplé de 5 millions d'habitants, concentré de la moitié sud du territoire.

Aspects techniques[modifier | modifier le code]

La géographie de la Norvège est extrêmement contraignante pour le tracé d'infrastructures de transport, et d'autant plus lorsqu'il s'agit de rail. En effet, le rail exige de courbes beaucoup plus amples et de pentes bien plus douces que le réseau routier.

Or, la Norvège est couverte de montagnes et de glacier, souvent sous la forme d'une côte morcelée par de nombreux fjord. Cette topographie particulière contrainte au percement de multiples tunnels, ou à l'utilisation de bac pour la traversée de fjords. Si le trafic routier les traverse au moyen de nombreux bacs, cette solution n'est pas souhaitable pour le train, quoi que cette solution soit mise en place par exemple entre l'Italie continentale et la Sicile sur six kilomètres.

Le climat de la Norvège quant à lui impose d'autres contraintes, que ce soit sur les infrastructures ou sur le matériel roulant.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) David Nikel, « An Arctic Railway for Norway? », sur www.lifeinnorway.net, (consulté le )
  2. (en) « Norway’s parliament backs plan to extend rail network to Tromsø », sur arctictoday.com, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]