Lettre à M. Victor Hugo

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Lettre à M. Victor Hugo
Réflexions sur la peine de mort
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Page titre de l'édition originale

Auteur Xavier Forneret
Pays Drapeau de la France France
Genre Lettre, essai
Date de parution 1851
Nombre de pages 12
Chronologie

Lettre à M. Victor Hugo est une lettre de Xavier Forneret datée du , suivie de l'essai Réflexions sur la peine de mort et du post-scriptum À propos d'une condamnation capitale.

Présentation[modifier | modifier le code]

La lettre est paraphée « Mimande (S.-et-L.), à la campagne, ce samedi [1] », comme de nombreux textes de Forneret écrits dans sa maison de campagne près de Chaudenay, à une douzaine de kilomètres de Beaune[2]. Les réflexions sur la peine de mort sont datées du [3].

Le texte porte en épigraphe la sentence : « Une goutte d'eau de plus dans la mer, est toujours une goutte d'eau[1] ».

Contexte[modifier | modifier le code]

La Lettre à M. Victor Hugo est une missive adressée au célèbre écrivain et intellectuel français Victor Hugo. Forneret écrit au début de celle-ci avoir reçu une lettre d'encouragement de ce dernier le [Note 1], en réponse à l'envoi de son poème sur Napoléon Ier, À l'Empereur mort et aux reliques encore vivantes de ses armées, et précise en note que « cette lettre et ces strophes paraîtront en leur temps et lieu ». Forneret retranscrira en effet le message d'Hugo (précédée d'une prudente justification) en « Note » du poème concerné dans son recueil Lignes rimées (1853) : « Je suis bien sensible, monsieur, à votre cordiale et sympathique lettre. J'ai lu avec un profond intérêt vos strophes où respire le sentiment national. Les nobles vers viennent aux nobles enthousiastes »[4]. Cependant, Eldon Kaye précise que ce type de compliment provenant d'Hugo envers ses admirateurs était chose courante, le poète cherchant à s'assurer le soutien du plus grand nombre[5].

Forneret lui adressera encore par la suite un autre poème, Au grand poëte Victor Hugo, publié dans le recueil Ombres de poésie en 1860, où il le prie de rejoindre sa patrie[6].

Publications[modifier | modifier le code]

La lettre et l'essai furent imprimés à compte d'auteur à l'imprimerie de Mme Noellat à Dijon.

La Réflexion sur la peine de mort porte la mention « Gratis » en haut de page, ce qui voudrait dire que l'œuvre aurait été diffusée gratuitement.

Analyse[modifier | modifier le code]

Relations avec Victor Hugo[modifier | modifier le code]

La peine de mort dans l'œuvre de Forneret[modifier | modifier le code]

Trois aphorismes de Broussailles de la pensée, paru en 1870, l'année de la réimpression de la Lettre à M. Victor Hugo, reviennent sur la question de la peine de mort :

« L'abolition de la PEINE DE MORT serait, selon nous, comme une tête qui ne tomberait que plus souvent et plus sûrement, sous le couteau de l'Assassin[7]. »

« Une condamnation judiciaire prononcée après le plus profond examen, Il faut qu'en suite de cette sentence, le châtiment s'exécute dans toute sa rigueur, rien n'empoisonnant la Société comme un bon pain de prison[8] »

« Craignez de mal juger, — mais non pas de punir[9] »

Tristan Maya résume ainsi l'attitude de Forneret : « Non qu'il ne compatisse pas, mais il désire qu'on maintienne la peine de mort : pas de circonstances atténuantes. Non seulement il considère que c'est une nécessité sociale pour assurer la vie paisible des braves gens, mais c'est une consolation pour les coupables[10] ».

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Édition moderne[modifier | modifier le code]

  • Xavier Forneret, Écrits complets : Volume II (1836-1880) – Aphorismes, contes et récits, roman, vie quotidienne, Dijon, Les Presses du réel, coll. « L'Écart absolu », , 800 p. (ISBN 978-2-84066-488-8), édition établie par Bernadette Blandin

Ouvrages cités[modifier | modifier le code]

  • Maxime du Camp, Souvenirs littéraires, t. 1, Paris, Hachette, 1882-1883, 406 p. (lire en ligne), p. 113-114
  • Eldon Kaye, Xavier Forneret dit « l’homme noir » (thèse, Besançon, 1958), Genève, Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraire », , 306 p.
  • Tristan Maya, X. F. humoriste noir blanc de visage, Saint-Seine-L’Abbaye, Éditions de Saint-Seine-l’Abbaye, Jean-Paul Michaut, , 200 p. (ISBN 2-86701-045-4)
  • Jacques-Rémi Dahan, Préface des Contes et récits, Paris, José Corti, coll. « Collection romantique n°43 », , 414 p. (ISBN 2-7143-0501-6)
  • Xavier Forneret, Écrits complets : Volume I (1834-1876) – Théâtre, poésie, musique, Dijon, Les Presses du réel, coll. « L'Écart absolu », , 976 p. (ISBN 978-2-84066-487-1), édition établie par Bernadette Blandin
  • Bernadette Blandin, Repères biographiques, Xavier Forneret (1809-1884), Dijon, Les Presses du réel, , 795 p. (ISBN 978-2-84066-488-8), p. 787-795

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette date reste incertaine, la lettre d'Hugo retranscrite dans Lignes rimées étant datée du même jour.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Écrits complets, II 2013, p. 733
  2. Bernadette Blandin 2013, p. 790
  3. Écrits complets, II 2013, p. 741
  4. Xavier Forneret, Lignes rimées, Paris, Édouard Dentu, (lire en ligne), p. 25
  5. Eldon Kaye 1971, p. 93
  6. Xavier Forneret, Ombres de poésie, Paris, P.-H. Krabbe, , p. 233
  7. Écrits complets, II 2013, p. 248
  8. Écrits complets, II 2013, p. 268.
  9. Écrits complets, II 2013, p. 244
  10. Tristan Maya 1984, p. 95

Liens externes[modifier | modifier le code]

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