Lana St-Cyr

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Lana St-Cyr
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Raymond Dubé
Nationalité
Activité

Lana St-Cyr est une drag queen canadienne active à Montréal à partir de la fin des années 1940[1],[2] et personnifiée par Raymond Dubé (1927-1986)[3]. Elle est aujourd'hui considérée comme une pionnière de l'art du drag au Québec bien qu'à l'époque le terme ne soit pas utilisé[4],[5].

Biographie[modifier | modifier le code]

Arrestation de St-Cyr au Beaver, à Montréal, en 1962.

Le nom de Lana St-Cyr fait directement référence à celui de Lili St-Cyr, célèbre effeuilleuse, performant dans les cabarets de Montréal de 1944 à 1951. Lili St-Cyr elle même a donné le droit à Raymond Dubé d'utiliser son nom de famille et lui a demandé le prénom de son actrice préféré pour compléter son nom de scène (sa réponse : Lana Turner)[2]. Lili St-Cyr est reconnue pour son numéro où elle arrive sur scène nue dans un bain de mousse[6]. Lana s'en inspire pour créer un numéro similaire dans un bain[7]. Ses performances se composent principalement de danse et de striptease[2].

En 1955, elle fait la première partie du spectacle d'Alys Robi au Café Eldorado[2].

À plusieurs reprises, Lana doit faire face aux tribunaux pour se défendre d'exercer son métier puisque différentes institutions religieuses tentent de faire interdire ses performances[2]. En 1962, Lana est arrêtée par la police au Beaver Club[8],[9]. Elle est accusée d'offrir un spectacle indécent[10]. Après un passage devant la cour, elle est déclarée non coupable bien que s’habiller en femme pour un homme reste techniquement illégal jusqu'en 1969 à quelques exceptions près[5].

Au cours de sa carrière, Lana St-Cyr offrira des performances dans de nombreux cabarets de Montréal dont le Café Top Hat, le Café du Nord, le Café Rigolo, le Café Savoy, le Café du Palais, le Casino Français, le Mocambo, le Café New Orleans, le High and Low, le Beaver et le Quartier Latin[2]. Elle présentera également des spectacles aux États-Unis[11].

Hommage[modifier | modifier le code]

Le trophée Lana St-Cyr est remis par Fierté Trans à Montréal [12],[13][14].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Sorties clandestines à Montréal (1940-1960) », sur Mémoires des Montréalais, (consulté le )
  2. a b c d e et f Viviane K. Namaste, C'était du spectacle! : l'histoire des artistes transsexuelles à Montréal, 1955-1985, McGill-Queen's University Press, (ISBN 978-0-7735-7257-7 et 0-7735-7257-0, OCLC 647806251, lire en ligne)
  3. « A Gender Variance Who's Who: Lana St-Cyr (1927 - 1986) performer. », sur A Gender Variance Who's Who, (consulté le )
  4. Laurent Turcot, « L'art des drags », Fan d'histoire - Application Ohdio (Radio-Canada),‎ (lire en ligne)
  5. a et b André Lavoie, « 25 ans de personnification féminine - Folles du roi et reines de la nuit », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  6. « Lili St-Cyr, reine de Montréal | L'Histoire nous le dira #37 » (consulté le )
  7. Mario Girard, « Quand Montréal met ses faux cils », La Presse,‎ (lire en ligne)
  8. « Danseuse arrêtée en plein spectacle: Le juge, devra-t-il l'appeler mademoiselle ou monsieur? », Le nouveau journal,‎ , p. 4
  9. Raymond Guérin, « Le carnet de Raymond Guérin », La Presse,‎ (lire en ligne)
  10. Julie A Podmore, « Queering Discourses of Urban Decline: Representing Montréal's Post-World War II " Lower Main " », Historical Geography,‎ (lire en ligne)
  11. « La boîte à vedettes », Le petit journal,‎ , p. 95 (lire en ligne)
  12. « Fierté Trans 2011 le 17 mai 2011 », sur www.algi.qc.ca (consulté le )
  13. « Fierté Trans – Samedi 3 mai 2014 », sur www.algi.qc.ca (consulté le )
  14. Preuve de l'existence de ce trophée allant de 2011 à 2014. Il se peut qu'il ne soit plus remis.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Viviane Namaste, C'était du spectacle! : l'histoire des artistes transsexuelles à Montréal, 1955-1985, Montréal, McGill-Queen's University Press, (ISBN 0-7735-2851-2)

Articles connexes[modifier | modifier le code]