Lagole

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Lagole
Image illustrative de l’article Lagole
Laghetto delle Tose.
Localisation
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Vénétie
Province Belluno
Commune Calalzo di Cadore
Coordonnées 46° 26′ 13″ nord, 12° 23′ 11″ est
Géolocalisation sur la carte : Vénétie
(Voir situation sur carte : Vénétie)
Lagole
Lagole
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Lagole
Lagole
Histoire
Époque Âge du fer

Lagole ou Làgole est un lieu-dit de la commune de Calalzo di Cadore, dans la province de Belluno, en Vénétie, en Italie. Il est connu pour la découverte du sanctuaire d'une divinité guérisseuse liée aux eaux ; ce site archéologique de la civilisation atestine remonte au IIIe siècle av. J.-C., avec des traces d'occupation plus ancienne, et a été actif jusqu'au IVe siècle. Dans l'abondant matériel votif qui a été trouvé sur le site, les inscriptions en langue vénète sont particulièrement importantes.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le site archéologique se situe au sud de la ville de Calalzo, entre la voie ferrée Belluno-Calalzo et la retenue (Lago di Centro Cadore) créée sur la rivière Piave par le barrage de Pieve di Cadore, dans une zone boisée barrée au sud par le rio Orsino qui se jette dans la retenue en rive droite. On trouve à cet endroit, accessible par des chemins et sentiers, le Laghetto delle Tose (« petit lac des filles », dit aussi en dialecte local de la femenes) et, un peu plus loin au sud-ouest, une source isolée.

Cette zone se caractérise par la présence de nombreuses sources d'eaux minérales[1], qui, après un parcours souterrain depuis la chaîne de l'Antelao (3264 m) au nord-ouest, ressurgissent et ruissellent jusqu'au petit lac ; leur température avoisine les 10° C.

Toponymie[modifier | modifier le code]

Ce toponyme correspond à un dérivé diminutif au pluriel du latin lacus, « lac ».

Site archéologique[modifier | modifier le code]

Des fouilles ont été menées par un archéologue local, Giovanni Battista Frescura (it), assisté d'Enrico De Lotto, entre 1949 et 1952, en liaison avec Giovan Battista Pellegrini, spécialiste de linguistique historique et alors enseignant à l'université de Pise, lui-même originaire de la province de Bellune. Elles ont permis de découvrir des manches de louche (simpulum) en bronze portant des inscriptions en vénète et en latin, ainsi que des lamelles de bronze travaillées au repoussé et des figurines de bronze.

Deux documents inscrits, connus antérieurement, proviennent vraisemblablement du même site : le seau de bronze de Calalzo, trouvé en 1914 et conservé au musée d'Este, et un petit bronze découvert en 1889[2].

Les objets, inscrits ou non, découverts sur le site correspondent au matériel votif d'un sanctuaire dédié à une déesse guérisseuse[3], probablement liée aux eaux minérales présentes à cet endroit. Cette divinité, dont le nom n'est pas connu, mais à laquelle sont associées plusieurs épithètes (śainātis[4], trumusiiatis ou tribusiiatis), est honorée par des pratiques cultuelles qui présentent des ressemblances avec le culte de la déesse Reitia à Este ou celles du sanctuaire de Gurina en Carinthie. La population qui était alors en majorité celtique, comme le montre l'onomastique, avait adopté, y compris dans la langue et l'écriture utilisées dans les inscriptions votives, un culte proprement vénète[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'acqua sanante.
  2. Michel Lejeune, « Les bronzes votifs vénètes de Lagole (étude épigraphique) », REA, 54 (1952), p. 52-53.
  3. (it) Enrico De Lotto, Una divinità sanante a Lagole (Calalzo di Cadore) nel III Sec. a. C., Belluno, 2003.
  4. Épithète connue aussi à Este.
  5. Michel Lejeune, « Les bronzes votifs vénètes de Lagole (étude épigraphique) », REA, 54 (1952), p. 51-82.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Enrico De Lotto, Giovanni Battista Frescura, « Le iscrizioni veneto-euganee scoperte a Lagole di Calalzo Cadore », Archivio Storico di Belluno Feltre e Cadore, 20 (1949), p. 76-82.
  • (fr) Michel Lejeune, « Les bronzes votifs vénètes de Lagole (étude épigraphique) », Revue des études anciennes, 54 (1952), p. 51-82 (en ligne).
  • (fr) Michel Lejeune, « Notes sur les fouilles de Lagole (1952) », Latomus, XII, 1953, p. 3–13.
  • (it) Giulia Fogolari, Giovanna Gambacurta (dir.), Materiali veneti preromani e romani del santuario di Lagole di Calalzo al Museo di Pieve di Cadore, Roma, Giorgio Bretschneider, 2001.
  • (it) Enrico De Lotto, Una divinità sanante a Lagole (Calalzo di Cadore) nel III Sec. a. C., Belluno, 2003.
  • (it) Giovanni Battista Pellegrini, Il museo archeologico cadorino e il Cadore preromano e romano, Magnifica Comunità di Cadore – Regione Veneto, 1991.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]