Jules-Hippolyte Percher

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 22 octobre 2014 à 20:08 et modifiée en dernier par Enrevseluj (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Jules-Hippolyte Percher, né le 7 octobre 1857 à Couleuvre dans l'Allier, était un journaliste et écrivain français qui signait sous le pseudonyme « Harry Alis », mort le 1er mars 1895 des suites d'un duel tragique à l'âge de 38 ans, après avoir dirigé la branche française de l'Agence Dalziel.

Biographie

Le littéraire

Lors de ses études à Moulins, il rencontra Maurice Guillemot, professeur et homme de lettres, qui le conduisit au Quartier latin, où il fréquenta les cafés et les brasseries littéraires. C'est au fameux Sherry-Cobbler, boulevard Saint-Michel qu'il rencontra Goudeau, Gill, Sapeck, et les frères Cros.

Il a écrit plusieurs romans, dont Hara-Kiri, où l'on peut suivre les pérégrination d'un jeune Japonais, fils de samouraï, des cafés plus ou moins littéraires jusqu'au célèbre salon de Nina de Villard. L’'étrangeté de ce roman attira l'attention.

En 1878, il fonda la Revue moderne et naturaliste avec son ami Guy Tomel, et dirigea Le Panurge (octobre 1882 – avril 1883) dont le rédacteur en chef-gérant était Félicien Champsaur. Il fut un des fondateurs de La Revue contemporaine. Il utilisa de nombreux pseudonymes, le plus célèbre étant Harry Alis, mais également R. Sixt ou encore Jacques Rude[1].

Guy de Maupassant qui collabora dans La Revue moderne et naturaliste et Panurge lui dédia en 1883 la nouvelle La Ficelle[2].

L'Africain

Ami de Paul Crampel, jeune explorateur de l'Afrique, il effectua de nombreux voyages en Égypte. C’est sous son égide qu’est créé le « Comité de l’Afrique française » le 18 novembre 1890[3]. Parmi ses membres, le prince d’Arenberg, Georges Patinot, directeur du Journal des débats, le capitaine Binger, le général de Galliffet, l’économiste Paul Leroy-Beaulieu. Son objectif était avant tout de créer un large mouvement d’opinion en faveur de l’expansion française en Afrique. Il a soutenu « L'expédition Monteil », décidée en mai 1893.

Le directeur d'Agence de presse

En 1890 aussi, Jules-Hippolyte Percher est nommé directeur du bureau parisien de l’Agence Dalziel, qui vient de se créer. L’agence est emportée trois ans plus tard par les retombées du scandale de Panama, lorsque le journal La Cocarde dirigé par Édouard Ducret lance une campagne de presse, appelée Affaire Dalziel, contre l’agence, accusée de vouloir faire capoter l’alliance franco-russe en mettant en cause l’ambassadeur de Russie en France dans le scandale de Panama.

Affecté par cette campagne, qui entraîne la fermeture de l'Agence Dalziel, il retourne au Journal des Débats, où il s'occupait des questions coloniales. Deux ans plus tard, en 1895, il décède à l'âge de trente-huit ans, atteint d'un coup d'épée dans un duel intenté par un de ses lecteurs.

Le duel tragique

Jules-Hippolyte Percher avait publié dans le Journal des Débats du 24 février 1895[4], sous son pseudonyme « Harry Alis » un article intitulé « Les Concessions coloniales africaines » dans lequel il démontrait, suivant les idées qui lui étaient chères, l'utilité des concessions territoriales.

Certaines phrases semblèrent inexactes à M. Le Chatelier, administrateur de la Société d'études du Congo français, qui adressa au journal une lettre de rectification, publiée le 25 février. Jules-Hippolyte Percher accompagna le rectificatif de quelques commentaires et adressa à M. Le Chatelier une lettre que ce dernier jugea offensante. Après avoir vainement essayé de trouver un terrain de conciliation, les quatre témoins jugèrent un duel inévitable : il se déroula dans la salle de bal du restaurant Le Moulin-Rouge sur l’'île de la Grande-Jatte à Puteaux et s'acheva par la mort du jeune journaliste.

Œuvre

  • Les Pas de chance, 1883.
  • Hara-kiri
  • À la conquête du Tchad
  • Nos Africains
  • Le Sud-espress, voyage d'inauguration, 1888
  • Promenades en Égypte, 1894

Notes

  1. A Fatal Duel by John C. Wilkinson. Darlington : Serenpidity, 2006
  2. Volume Maupassant, contes et nouvelles, page 1605, Bibliothèque de la Pléiade
  3. http://www.brazza.culture.fr/fr/pop_up/caf.htm
  4. Journal des débats politiques et littéraires du 24 février 1895 lire en ligne sur Gallica