Jean-François Derosne

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Jean-François Derosne
Portrait (lithographie par Jean Pierre Carles)
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
École gratuite de Pharmacie
Activités
Fratrie

Jean-François Derosne (1774-1855) est un pharmacien et un chimiste français. Il a notamment découvert la noscapine dite aussi « sel essentiel de Derosne ».

Biographie[modifier | modifier le code]

Jean-François Derosne est né le , rue Saint-Honoré à Paris[1]. Ses parents, qui se sont mariés en 1770, sont François Derosne (1743-1796), qui fait sa formation pour devenir maître en pharmacie dans l'officine de son cousin Louis Claude Cadet de Gassicourt au 115 de la rue Saint-Honoré, et Anne Godefroy. Premier garçon de la famille, il aura un frère Louis-Charles né en 1779[2].

Il commence une formation de pharmacien en 1792, l'année de ses 18 ans. Cette formation[3],[Note 1] comprend huit années de stage dans une officine qu'il effectue d'abord sous la direction de son père (jusqu'à sa mort en 1796) dans l'officine familial et à partir de 1796 le suivi des cours de l'École gratuite de Pharmacie[3],[Note 2], gérée par la Société libre des pharmaciens de Paris[3],[Note 3], donnés par de Darcet et Vauquelin. Il réussit les trois examens et devient maître pharmacien le 15 nivôse an VIII ()[1].

Son diplôme lui permet, de devenir l'associé de sa mère et le responsable de l'officine qui est renommée « Veuve Derosne et fils, successeurs de Cadet et Derosne »[1]. Ce nouveau nom permet de mettre un terme au différend qui opposa jusqu'au procès sa mère, Anne Desrosne et Charles Louis Cadet de Gassicourt, le fils de Louis-Claude au sujet du nom de l'officine. Il était resté sous la forme « Cadet-Derosne » bien que son père ait quitté l'association et vendu sa part à François Derosne en 1786 et que les deux anciens associés soient morts depuis. Le problème est apparu peu après le décès de François Derosne car sa femme Anne put reprendre l'officine du fait que les statuts de la corporation permettaient aux veuves d'assurer la gestion de l'établissement de feu leur mari et qu'elle n'avait pas changé l'enseigne. En 1800, le jugement du tribunal d'appel conclut qu'il pouvait être fait mention de « successeur du feu citoyen Cadet »[2]. Cette association permet à Jean-François Derosne de devenir membre du Collège de pharmacie de Paris le 19 pluviôse an VIII ()[1].

Tout en effectuant le travail dû à l'officine, Jean-François est rapidement intéressé par des travaux expérimentaux sur « les propriétés chimiques et la purification de produits thérapeutiques ou alimentaires » et notamment ses premiers travaux portent sur l'opium[4]. Il s'intéresse aux recherches d'Antoine Baumé qui a isolé un « sel essentiel terreux, tantôt aiguillé, tantôt micacé » (découverte publiée en 1789) et après de multiples expériences, il réussit à isoler un « sel blanc, aiguillé, insoluble dans l'eau froide, donnant avec les acides, une solution d'où il est précipité par les alcalis ». Ce sel, auquel il ne donne pas de nom, qu'il a produit à raison de 40 grammes pour un kilogramme d'opium est ensuite appelé « sel essentiel de Derosne ». Il publie le résultat de ses travaux dans le numéro du des Annales de Chimie [5].

Au cours de l'année 1802 Louis-Charles commence ses études de pharmacie, tardivement à 22 ans, en commençant ses années de stages dans l'officine pilotée par son frère ainé Jean-François[6].

Publications[modifier | modifier le code]

  • « Mémoire sur l'opium : lu à la Société de pharmacie », Annales de Chimie, t. XLV,‎ , p. 257-286
  • Expériences et observations sur la distillation de l'acétate de cuivre : Par MM. Derosne, frères, Pharmaciens de Paris (tiré-à-part article paru dans les Annales de chimie 1807), Paris, imprimerie de H.L.Perronneau, , 22 p. (présentation en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Cette période révolutionnaire est complexe car le 2 mars 1791 l'assemblée nationale a décrété la suppression de toutes les anciennes maîtrises rendant la formation en pharmacie totalement libre. Mais un mois plus tard une loi rétablit ce que le décret avait défait. Donc sa formation débute suivant les modalités de l'arrêt de 1877 (voir : Christian Warolin, 2005).
  2. l'« École gratuite de Pharmacie » est créée le 30 floréal an IV (19 mai 1796), les cours ont lieu sur le site de la rue de l'Arbalète utilisé précédemment par l'école du Collège de pharmacie créé en 1877. Cette première structure d'enseignement publique, mais gérée par la société libre, disparait en 1803 pour laisser la place à la première mouture de ce qui deviendra la Faculté de pharmacie de Paris (voir : Christian Warolin, 2005).
  3. La « Société libre des pharmaciens de Paris » est créée le 30 ventôse an IV (20 mars 1796) par les membres du Collège de pharmacie. Elle devient : en 1803 la « Société de pharmacie de Paris », en 1946 l'« Académie de Pharmacie » et en 1979 l'Académie nationale de pharmacie (voir : Christian Warolin, 2005).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean Flahaut, 2005, p. 224.
  2. a et b Jean Flahaut, 2005, p. 223.
  3. a b et c Christian Warolin, « La création de l'École de pharmacie de Paris en 1803 », Revue d'histoire de la pharmacie, vol. 91, no 339,‎ , p. 453-474 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Jean Flahaut, 2005, p. 225.
  5. Louis Irissou, 1949, p. 484
  6. Jean Flahaut, 2005, p. 227.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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