Jacopo Bonfadio

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Jacopo Bonfadio
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Jacopo Bonfadio est un écrivain italien du XVIe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jacopo Bonfadio est né en Gazano[1],[2], Italie, proche le lac de Garde[3]. Il fut secrétaire du cardinal de Bari, à Rome, pendant trois ans, après quoi, ayant perdu tout le fruit de ses services par la mort de son maître, il entra chez le cardinal Ghinucci, et lui servit de secrétaire, jusques à ce qu’une longue maladie le tira de cet emploi. Lorsqu’il fut guéri, il se trouva si dégoûté de la cour, qu’il résolut de chercher fortune par une autre voie. Il ne trouva rien dans le Royaume de Naples, où il erra assez longtemps : il alla ensuite à Padoue, et puis à Gênes, où il fit des leçons publiques sur la Politique d’Aristote. On le chargea d’en faire aussi sur la Rhétorique ; et comme il y réussissait bien il eut un grand nombre de disciples qui allaient apprendre chez lui les belles-lettres. Sa réputation s’augmenta de jour en jour, de sorte que la République de Gênes le fit son historiographe, et lui assigna pour cette charge une fort bonne pension. Il s’appliqua de toutes ses forces à la composition des annales de cet état-là, et en mit au jour les cinq premiers livres[4],[5]. Il y parla trop librement et trop satiriquement de quelques familles ; et par-là il se fit des ennemis qui résolurent sa perte. Ils le firent accuser de pécher contre nature ; et comme il se trouva des témoins pour l’en convaincre, il fut condamné à être brûlé[6]. Quelques auteurs disent que la sentence fut exécutée selon sa forme et teneur ; mais d’autres assurent que les sollicitations de ses amis firent commuer la peine, et qu’il fut décapité[7]. Ceci arriva l’an 1560. Ceux qui blâment son imprudence n’ont pas tort, et se sont mal trouvés de l’avoir copiée.

Œuvres[modifier | modifier le code]

On a de lui quelques harangues ; quelques lettres, et des poésies latines et italiennes. Il écrivit un billet à Giovanni Battista Grimaldi le jour de l’exécution, afin de témoigner sa reconnaissance aux personnes qui avaient tâché de le servir. Il s’engagea à leur apprendre comment il se trouverait dans l’autre monde, si cela se pouvait faire sans les épouvanter. Il n’est pas le seul qui ait fait de telles promesses. Il leur recommanda Bonfadino, son neveu, qui est peut-être le Pietro Bonfadio dont on voit des vers dans le Gareggiamento poetico del confuso accademico ordito. C’est un recueil de vers, divisé en VIII parties, et imprimé à Venise l’an 1611.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. https://www.treccani.it/enciclopedia/iacopo-bonfadio_(Dizionario-Biografico)
  2. Gazzane diede i natali all'infelice letterato e segretario della Repubblica di Genova, Jacopo Bonfadio, che lasciò una "Gazanì vici descriptio" [1]
  3. Les auteurs ne sont pas d’accord sur la patrie de Bonfadio. Les uns disent qu’il naquit à Salone sur ce lac ; Salonæ ad Benacum natus (Thuan., lib. XXVI, pag. 538.) ; les autres nomment sa patrie Gazani, luogo picciolo della Riviera di Brescia (Ghilini, Teatr., tom. I, pag. 70.).
  4. Les annales Genuenses sont, comme le dit Joly, réimprimées dans le tome Ier. du Thesaurus antiquitatum et historiarum Italiæ, de Grævius.
  5. On l’accusa d’assouvir cette brutale passion avec un de ses disciples. Fu calunniato, che indotto da smisurato e pazzo amore, che ad un bellissimo giovanetto suo scolare portava, con esso le sozze e impudiche sue voglie sfogasse ; sopra di questa imputazione fu subito carcerato ; e da testimonii di sì grave e enorme eccesso convinto, fu condamnato al fuoco, nel quale fini à suoi giorni l’anno 1551. Voilà le Ghilini qui reconnaît la justice de l’accusation. Le Cavalier Marin ne l’a pas moins reconnue : voyez les deux madrigaux de ses Ritratti, que M. Ménage rapporte. Paul Manuce la reconnaît pareillement dans le poëme qu’il adresse ad eos qui laborârunt pro salute Bonfadii. Voici comment il parle :

    « Lapsus erat miser in culpam Bonfadius, iudex
    Detulerat patribus, nec inani teste probarat.
    Quid facerent legum custodes ? legibus uti
    Coguntur... »

    Mais d’autres prétendent que Bonfadius fut opprimé par la calomnie. C’est le sentiment de Giovanni Matteo Toscano dans son Peplus Italiæ, où nous trouvons ce qui suit :

    « Haud minus intumuit nuper Benacus alumni
    Bonfadii, ac Musis, docte Catulle, tuis.
    Bis tamen infelix ; rapuit nam Roma Catullum,
    Bonfadium Leto das scelerate Ligur.
    Historia æternum cujus fera Genua vivis,
    Immeritum sæva lege necare potes ?
    Mitius est quod te spumanti vertice marmor
    Tundit ; et es scopulis durior ipsa tuis. »

    Scipione Ammirato ne prononce ni pour ni contre, et paraît néanmoins plus disposé à douter de l’innocence de Bonfadius. Vous verrez dans les paroles qu’on va citer, que la vraie cause des persécutions qui furent faites à ce misérable, fut qu’il portait la jeunesse à désapprouver le gouvernement qui était alors établi. Trovato che egli tirava la gioventù a governo contrario di quello che allora si era indiritto, sotto colore d’impudici amori gli poser le mani addosso : e per avventura non trovatolo senza colpa, condennarolo al fuoco. Del cattivetto, per che fosse meno scusabile, si leggono ancor rime, lequal par che rendan testimonianza di cotesta sua inclinazione. Il y a beaucoup d’apparence qu’il état coupable du crime dont on l’accusait ; et qu’il n’en eût pas été puni, s’il n’eût fait quelque autre chose qui l’exposa à la haine de certaines gens.

  6. Tiré du Ghilini, Teatro d’Huomini illustri, tom. I, pag. 70.
  7. Boccalini, le Ghilini, le Cavalier Marin, et quelques autres, assurent qu’il fut brûlé : Scipione Ammirato le dit aussi. Questo misero col fuoco in Genova... vedemmo terminare l’infelice vita. Mais M. de Thou est plus croyable quand il dit qu’on trancha la tête à Bonfadio.

    « Ob rem tacendam
    Genuæ... securi percussus. »

    Lisez ces paroles de M. Ménage : « Il est vrai qu’il fut condamné à être brûlé ; mais, à la sollicitation de ses amis, et particulièrement du jeune Grimaldi, son supplice fut changé, et il ne fut que décapité. C’est ce que nous avons appris du poème latin de Paul Manuce, intitulé Ad eos qui laborarunt pro salute Bonfadii, imprimé dans le Deliciæ Poetarum italorum. Voici l’endroit de ce poème qui regarde ce changement de supplice :

    « Exprimitur tandem hoc invito a judice, vivus
    Ne comburatur crepitanti deditus igni :
    Tum se carnifici sævo Bunfadius ultro,
    Mente Deum spectans, animo imperterritus offert.
    Ille ministerio propere functurus iniquo,
    Terribilis rigidam suspendit ad alta securim. »

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]