Gui Terreni

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Gui Terreni
Fonctions
Évêque d'Elne
Diocèse d'Elne (d)
à partir du
Berenguer Battle (d)
Bernard Fournier (d)
Bishop of Mallorca and Menorca (d)
Diocèse de Majorque et Minorque (d)
à partir du
Guillermo Vilanova (d)
Berenguer Battle (d)
Prieur général des Carmes
à partir de
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Naissance
Décès
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Ordre religieux
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Maître
Élève

Gui Terreni (ou Guy Terré, ou Guiu Terrena, ou Guido Terreni, ou Guido Terrena, ou Guy de Perpignan, ou Guidonis Terreni) est un frère carme, canoniste et un philosophe scolastique, né à Perpignan, capitale du royaume de Majorque, entre 1260 et 1270, et mort à Avignon le [1].

Il était aussi appelé Doctor Breviloquus ou Doctor Mellifluus[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Les Carmes n'ont pas manifesté de zèle pour les études scolastiques préférant vivre dévotement comme les anciens pères du Mont-Carmel qui ne s'intéressaient pas à la logique ou la physique d'Aristote. Gérard de Bologne a été le premier des Carmes à avoir été reçu docteur en théologie de l'université de Paris, en 1295[3]. Il est entré dans l'ordre du Carmel vers 1290. Guido Terreni a choisi d'être l'élève de Godefroid de Fontaines. Il a suivi ses orientations doctrinales de Godefroid de Fontaines qui lui a appris à révérer le docteur Angélique[4].

Il est reçu maître en théologie de l'université de Paris en 1313, devenant le troisième membre de l'ordre du Carmel à être reçu maître en théologie. Il est maître régent à Paris jusqu'en 1316. Il est un des théologiens consultés sur les erreurs des Franciscains de Provence[5]. Il a été le professeur de John Baconthorp[6] et de Sigebert de Bekke. Il a été ensuite régent du studium generale des carmes à Avignon, en 1317-1318 et lecteur du Sacré-Palais. En 1318, il a été délégué par le pape Jean XXII, avec le dominicain Pierre de La Palud, pour l'examen d'un commentaire de Pierre de Jean Olivi sur l'Apocalypse.

Le Chapitre général de Montpellier le nomme provincial de Provence (avant sa division entre provinces de Provence, de Narbonne et de Catalogne) et prieur général des Carmes en juin 1318. Il visite alors les couvents d'Allemagne. Il a été nommé évêque de Majorque Le 15 avril 1321 et évêque d'Elne le 27 juillet 1332. Il a présidé plusieurs synodes diocésains. Les rois Sanche, puis Jacques II d'Aragon, lui ont confié plusieurs missions[5]. Il a été désigné inquisiteur de Majorque par le pape. Cette commission est renouvelée par le pape en 1332.

Idées[modifier | modifier le code]

Gui Terreni a été un des premiers philosophes à défendre dans plusieurs Quaestiones l'infaillibilité pontificale[7],[8].

En 1320, le pape Jean XXII a confié à une commission de dix experts, comprenant deux dominicains (Augustin Kažotić, Jacques de Concotz), deux franciscains (Enrico del Carretto, Arnaud Royad), trois augustins (Alexandre Fassitelli, Jean de Rome, Grégoire de Lucques), un carme (Gui Terreni) et un cistercien (Jacques Fournier) ainsi que Johann Wulfing von Schlackenwerth, prince-évêque de Brixen puis évêque de Bamberg, pour la plupart aussi théologiens, afin d'étudier l'invocation des démons et la magie comme forme d'hérésie[9]. La majorité des experts consultés ont accepté l'extension de la notion d'hérésie à l'invocation des démons, mais pour certains avec des limitations. Gui Terreni fait partie du petit groupe qui soutenait pleinement l'assimilation de l'invocation des démons à de l'hérésie. C'est en 1326 ou 1327 que le pape Jean XXII dans la bulle Super illius specula menace d'excommunication tous ceux qui se livrent à des pratiques magiques comme la fabrication d'images, d'anneaux ou de miroirs qui ont pour but l'invocation de démons, Vers 1340, Gui Terreni a rédigé un traité contre les hérésies[10].

Manuscrits[modifier | modifier le code]

  • Commentarium in quatuor libros Sententiarum, en 1307-1308
  • Commentarium in libros Physicorum
  • In libros de Anima
  • In libros Metaphysicorum, avant 1313
  • Quaestiones super libros Ethicorum
  • Quaestiones XII de Verbo divino, 1313-1314
  • Quodlibets I à VI
  • De perfectione vitae, en 1323
  • Defensorium tractatus De perfectione vitae (après 1328-1334)
  • Confutatio errorum quorumdam magistrorum, après 1324
  • De Concordia Evangeliorum (ou Quatuor unum) , en 1328-1334
  • Commentarium super Decretum Gratiani, en 1336-1339
  • Summa de haeresibus et earum confutationibus, en 1340-1342

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Mirabile : Guido Terrena n. 1260 ca., m. 21-8-1342
  2. Thomas Turley 2011, p. 446
  3. Barthélemy Huréau, Histoire de la philosophie scolastique, G. Pedone-Lauriel éditeur, Paris, 1880, tome 2, 2e partie, p. 266 (lire en ligne)
  4. B. F. M. Xiberta O. C. , « Le thomisme de l'école carmélitaine », dans Mélanges Mandonnet. Études d'histoire littéraire et doctrinale du Moyen Âge, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1930, tome 1, p. 441-443 (aperçu)
  5. a et b Palémon Glorieux 1933, p. 339
  6. Palémon Glorieux, « Jean Baconthorp », dans La littérature quodlibétique de 1260 à 1320, tome 1, p. 149-151 (lire en ligne)
  7. Guidonis Terreni, Quaestio de Magisterio Infallibili Romani Pontificis édité par B. M. Xiberta, Typis Aschendorff, 1926.
  8. Brian Tierney, « Pro-papal infallibility : Guido Terreni », dans Origins of papal infallibility, 1150-1350. A study on the concepts of infallibility, sovereignty and tradition in the middle ages, E. J. Brill, Leiden, 1972, p. 238-272 (aperçu)
  9. Alain Boureau, Le pape et les sorciers. Une consultation de Jean XXII sur la magie en 1320 (Manuscrit B.A.V. Borghese 348), École française de Rome (Sources et documents d'histoire du Moyen Âge 6), Rome, 2004, (ISBN 978-2-7283-0695-4)
  10. Alain Boureau 2004

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Fr. Bartomeu Maria Xiberta y Roqueta, « De Mag. Guidone Terreni, priore generalis ordinis nostri, episcopo Maioricensi et Elnensi », dans Analecta ordinis Carmelitarum, 1923-1926, vol. 5, p. 113-206
  • Fr. Bartomeu Maria Xiberta y Roqueta, « De doctrinis theologicis Magistri Guidonis Terreni », dans Analecta ordinis Carmelitarum, 1923-1926, vol. 5, p. 233-376
  • Paul Fournier, « Gui Terré (Guido Terreni) », dans Histoire de la littérature française, Imprimerie nationale, Paris, 1927, tome 36, p. 432-473 (lire en ligne)
  • Fr. Bartomeu Maria Xiberta y Roqueta, Guiu Terrena, Carmelita de Perpinya, Institució Patxot (Estudis Universitaris Catalans, Série monografica II), Barcelone, 1932
  • Abbé Palémon Glorieux, « Gui Terré », dans Répertoire des maîtres en théologie de Paris au XIIIe siècle, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1933, tome 2, p. 339-343 (lire en ligne)
  • Abbé Palémon Glorieux, La littérature quodlibétique de 1260 à 1320, Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1935, tome 2, p. 18, 31, 39-40, 46, 113 (lire en ligne)
  • Thomas Turley, « Guido Terreni », dans Henrik Lagerlund éditeur, Encyclopedia of Medieval Philosophy. Philosophy Between 500 and 1500, Springer, Dordrecht, Heidelberg, London, New York, 2011, p. 446-448, (ISBN 978-1-4020-9728-7) (lire en ligne)
  • Odd Inge Langholm, « Guido Terreni », dans Economics in the Medieval Schools. Wealth, Exchange, Value, Money and Usury According to the Paris Theological Tradition, 1200-1350, Brills, Leiden, 1992, p. 491-507
  • Alain Boureau, Satan hérétique. Histoire de la démonologie (1280-1330), Odile Jacob, Paris, 2004, p. 23,53, 66, 73, 265, (ISBN 978-2-7381-8633-1)
  • José Francisco López Bonet, « Gui Terrena, bisbe de Mallorca (1321-1331) », dans Estudis baleàrics Palma de Mallorca, 2006, no 84/85, p. 105-118
  • Ian Christopher Levy, « Guido Terreni. Reading Holy Scripture within the Sacred Tradition Carmelus », dans Commentarii Institutum Carmelitanum, Roma, 2009, vol. 56, p. 73-106

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]