Donjon de Jayac

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Donjon de Jayac
Image illustrative de l’article Donjon de Jayac
Donjon de Jayac
Début construction XIIe siècle
Propriétaire initial vicomte de Turenne
Destination initiale château
Destination actuelle Propriété privée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1948)
Coordonnées 45° 01′ 51″ nord, 1° 20′ 42″ est
Pays Drapeau de la France France
Région historique Périgord
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Dordogne
Commune Jayac
Géolocalisation sur la carte : Dordogne
(Voir situation sur carte : Dordogne)
Donjon de Jayac
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Donjon de Jayac

Le donjon de Jayac est un château français implanté sur la commune de Jayac, dans le département de la Dordogne, en région Nouvelle-Aquitaine.

Le château fait l'objet d'une protection au titre des monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Dans le Périgord noir, au sud-est du département de la Dordogne, le donjon de Jayac est situé dans le village de Jayac.

Historique[modifier | modifier le code]

Le donjon a été construit au XIIe siècle. Il est découronné. On accède au donjon par un porche en arc brisé. Il possède d'étroites meurtrières.

La terre de Jayac appartenait à la vicomté de Turenne. En 1251 la vicomté est partagée entre Raymond VI de Turenne et sa sœur Hélis, mariée à Rudel Hélie d'Aillac, sire de Bergerac, Gensac et Blaye[1].

Leur fille, Marguerite de Bergerac en fit donation en 1282 à Bernard Albouin, chanoine de Saint-Junien, avec la terre de La Cassagne. Ce dernier échange la seigneurie de Jayac avec Pierre du Val, en 1299, contre des biens dans la paroisse de Perpezat.

En 1338, Amélie du Val, petite fille de Pierre, se marie avec Armand de Guerre. En 1444, Catherine de Guerre, fille unique de Bernard de Guerre, seigneur de Jayac et co-seigneur d'Archignac se marie avec Jean III de Carbonnières[2]. En 1480, Catherine de Guerre fait don du château de Jayac et de toutes ses dépendances à son fils Jean IV de Carbonnières.

En 1549, dans le rôle de cotisation de la noblesse pour le diocèse de Sarlat, on trouve Charles de Carbonnières, écuyer, seigneur de Jayac[3].

Pendant les guerres de religion, la famille de Carbonnières est restée catholique bien que la seigneurie soit située dans la vicomté de Turenne dont le seigneur est devenu protestant. En 1575, Gautier de Carbonnières (mort vers 1587), fils de Bertrand et petit-fils de Jean IV, est capitaine de Jayac. Son frère Charles, seigneur de Jayac a été un ligueur. Le , Henri de Navarre, vicomte de Limoges et comte de Périgord, lui écrit pour le prier de venir à Nérac pour la réception de la reine de Navarre, Marguerite de Navarre et de sa mère, Catherine de Médicis[4].

En 1594, le seigneur de Jayac fait partie des gentilshommes qui se groupent pour lutter contre les Croquants[5].

En 1604, un membre d'une branche cadette de la famille de Carbonnières, Jean-Charles de Carbonnières, seigneur de Lacapelle-Biron, participe au complot du duc de Bouillon. Le complot ayant été découvert et dénoncé par Jean de Vivant, les comploteurs, Huguenots et ancien ligueurs, anciens ennemis des guerres de religion - La Sudrie, Commarque, Grippel, Chassaing, Carbonnières, Cugnac, Baynac, Fondaumier, Vesins, Vassignac et Rignac - sont condamnés à mort aux Grands Jours de Limoges. Seuls les quatre premiers qui ont été arrêtés ont été exécutés à Limoges. Le duc de Bouillon ayant fait amende honorable, en 1607, le roi Henri IV a alors accordé son pardon à ceux qui n'avaient pas été exécutés[6].

Le donjon était déjà probablement ruiné au XVIe siècle car, en 1590, Léonarde et Catherine de Carbonnières, filles de Charles de Carbonnières, font construire dans l'enceinte des remparts, un châtelet accolé d'une tour ronde. Elles lèguent la construction à leur frère, doyen de la cathédrale de Sarlat. Ce dernier réunit alors les deux tiers de la seigneurie de Jayac.

Le , Isaac de Carbonnières, chevalier, seigneur de la Garrigue, fils d'Henri de Carbonnières, chevalier, seigneur de Saint-Chamassy, Jayac, Archignac et autres places et de Louise de la Porte, dame de Saint-Chamassy, se marie avec Marie-Anne de Courtioux, demoiselle de Peyrefumade[7]

En 1775, un abbé de Carbonnières envisage de faire réparer le château. Les réparations sont estimées à 5 500 livres. Il n'y a probablement eu que les réparations les plus urgentes.

La seigneurie est tenue par des doyens et passe d'oncle à neveu. Le dernier, Louis de Carbonnières lègue les deux tiers qu'il possède à Henri de Carbonnières, seigneur de Mayac.

Au moment de la Révolution, la seigneurie est entièrement possédée par Louis, baron de Carbonnières, seigneur de Saint-Chamassy, Jayac et Archignac. Il a épousé en 1787 Madeleine Sclaffer de Laroque.

Le fief est incendié en 1790. En 1792, Louis de Carbonnières émigre. Son épouse est arrêtée et mise en prison à Sarlat où elle donne naissance à une fille, Henriette de Carbonnières. Les biens de Louis de Carbonnières sont saisis comme biens d'émigré. De retour en France, Louis ne peut récupérer qu'une petite partie de ses biens. Henriette de Carbonnières, héritière de Jayac, épouse en 1808 son cousin René-Henri-Charles de Carbonnières, de la branche des marquis de Saint-Brice en Limousin.

Le château de Jayac est resté dans la famille de Carbonnières jusqu'en 1875.

Le château a été inscrit au titre des monuments historiques le [8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. M. de Méric de Bellefon, De l'hommage dans la vicomté de Turenne. Aperçu sur la condition des personnes et des terres à l'époque médiévale. XIIe – XVIIe siècles, p. 39, Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, année 1882, tome 4, p. 41(Texte)
  2. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye Des Bois, Dictionnaire De La Noblesse contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, tome 3, Paris, 1771, p. 493(Texte)
  3. Liste ancienne des gentilshommes taxés en Périgord, Bulletin de la Société historique et archéologique du Périgord, année 1886, tome 13, p. 189 (Texte)
  4. R. de Boysson, L'invasion calviniste en Bas-Limousin, en Périgord et Haut-Quercy. Chapitre VII : Sixième guerre de religion (mars 1577-29 mai 1579), Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, année 1918, tome 40, p. 39(Texte)
  5. R. de Boysson, L'invasion calviniste en Bas-Limousin, en Périgord et Haut-Quercy. Chapitre X : La huitième guerre de religion (1589-1598), Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, année 1919, tome 41, p. 252(Texte)
  6. R. de Boysson, L'invasion calviniste en Bas-Limousin, en Périgord et Haut-Quercy. Chapitre XI : Le régime de l'édit de Nantes (avril 1598 à octobre 1685), Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, année 1919, tome 41, p. 471(Texte)
  7. Raoul Laffon, Les annales de Larche en Bas-Limousin jusqu'à la Révolution. Chapitre 19 : Les seigneurs de Peyrefumade, Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corèze, année 1918, tome 40, p. 120(Texte)
  8. « Donjon de Jayac », notice no PA00082590, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]