Donjon de Bierbais

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Donjon de Bierbais
Présentation
Destination initiale
Fortification et habitation
Destination actuelle
Habitation
Style
Médiéval, néo-médiéval
Construction
XIIe et XIIIe siècles, XVIIe siècle, 1820-1830
Patrimonialité
Localisation
Pays
Province
Commune
Coordonnées
Localisation sur la carte de Belgique
voir sur la carte de Belgique
Localisation sur la carte du Brabant wallon
voir sur la carte du Brabant wallon

Le donjon de Bierbais est un donjon d'habitation des XIIe et XIIIe siècles[1] situé à Hévillers, village de la commune belge de Mont-Saint-Guibert, en province du Brabant wallon.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le donjon se dresse au numéro 6 de la rue de Bierbais, au nord du village de Hévillers, dans le grand parc à l'anglaise[1] qui entoure le château de Bierbais et qui est bordé par la rivière Orne et par son affluent, la Houssière.

Il se situe à 1,5 km à l'ouest d'un autre beau donjon de la région, la tour d'Alvaux, actuellement située dans un camping de la rue Val d'Alvaux, à l'extrémité nord-ouest du territoire du village de Nil-Saint-Vincent-Saint-Martin.

Le donjon dans le parc à l'anglaise.

Historique[modifier | modifier le code]

Le donjon est, avec l'ancienne chapelle castrale, le dernier vestige du domaine des seigneurs de Bierbais-Bierbeek[2],[3]. Les seigneurs de Bierbais ou de Bierbeek étaient un puissant lignage brabançon du XIe au XIVe siècle, nommés d'après leur seigneurie principale, Bierbeek, actuellement située en Brabant flamand[4].

Il s'agissait à l'origine d'un donjon-porche qui donnait probablement accès à un domaine clôturé incluant la chapelle castrale[2],[3] qui subsiste encore aujourd'hui.

Le donjon résulte de nombreuses phases de construction et de transformations[2],[3] :

  • les deux premiers niveaux, édifiés en moellons, remontent aux XIIe et XIIIe siècles ;
  • le troisième niveau, en briques et pierre blanche, date probablement du XVIIe siècle ;
  • les deux derniers niveaux, réalisés en brique, ont été ajoutés vers 1820-1830, avec des tourelles aujourd'hui disparues ; de cette époque date également l'annexe de style néo-médiéval à la base du donjon ;
  • les tourelles de style néo-médiéval ajoutées en 1820-1830 (une tourelle octogonale surmontée d'une seconde plus petite) sont supprimées vers 1907.

Le donjon a perdu sa fonction d'habitat au XVIIIe siècle au profit du château de Bierbais, de style classique[3].

ancienne tour

Classement[modifier | modifier le code]

L'ensemble formé par le château de Bierbais, le donjon et la chapelle castrale fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le sous la référence 25068-CLT-0002-01[5].

Architecture[modifier | modifier le code]

L'annexe de style néo-médiéval.
Détail des baies du troisième niveau.

L'ancien donjon d'habitation du lignage de Bierbais est une tour de forme presque carrée, de 8 à 9 m de côté[1].

Les deux premiers niveaux du donjon (XIIe et XIIIe siècles) sont édifiés en moellons de grès ferrugineux assemblés en appareil irrégulier, et cantonnés de chaînages d'angle en schiste[2],[3].

Ces deux niveaux sont percés de fenêtres dont les piédroits harpés portent un linteau monolithe en mitre[2] (ou en bâtière).

Adossée à la base du donjon, à l'ouest, l'annexe de style néo-médiéval ajoutée vers 1820-1830 est édifiée dans les mêmes matériaux que la base de la tour. Elle prend la forme d'une bretèche fortifiée surmontée d'un faux chemin de ronde en saillie, porté par des corbeaux en pierre bleue et percé de meurtrières.

Le troisième niveau de la tour (soit son deuxième étage, qui date probablement du XVIIe siècle), légèrement plus étroit que les niveaux inférieurs, est construit en briques, avec des chaînages d'angle, des bandeaux horizontaux et des trous de boulin en croisette en pierre blanche[2]. Les bandeaux de pierre blanche soulignent les fenêtres, qui sont à croisée sur la face sud et à traverse sur la face ouest.

Les deux derniers niveaux, ajoutés vers 1820-1830 comme l'annexe adossée à la base de la tour, sont réalisés en briques légèrement plus sombres. Ils sont percés de fenêtres plus simples et surmontés d'une plate-forme à créneaux[2], qui a été simplifiée en 1907 avec la suppression de la tourelle octogonale, qui avait été ajoutée vers 1820-1830[1],[2].

Le donjon vu du sud-est.
Le donjon vu du sud-ouest.
L'Orne en bordure du domaine.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Le Patrimoine monumental de la Belgique, Wallonie 2, Brabant, Arrondissement de Nivelles, Pierre Mardaga éditeur, 1998, p. 187
  2. a b c d e f g et h Inventaire du patrimoine culturel immobilier de la Région wallonne
  3. a b c d et e Ghislain Geron, Patrimoine architectural et territoires de Wallonie : Court-Saint-Étienne, Mont-Saint-Guibert et Ottignies - Louvain-la-Neuve, Service public de Wallonie et éditions Mardaga, 2010, p. 114
  4. Jean-Jacques Jespers, Dictionnaire des noms de lieux en Wallonie et à Bruxelles, Éditions Racine, 2005, p. 138
  5. Liste des monuments classés de la Région wallonne