Dodon

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Dodon
Fonctions
Évêque d'Angers
-
Chancelier
Biographie
Naissance
Décès
Activité

Dodon, peut-être né vers 807, est évêque d'Angers de à sa mort le . Avant d'être évêque d'Angers, il est chancelier du roi d'Aquitaine Pépin Ier. Il protège les biens de son Église. Évêque de cour carolingien, missus dominicus en 853, il est lié aux autres évêques de sa région l'évêque de Poitiers Ebroin, l'évêque du Mans Aldric et la famille des Rorgonides.

Biographie[modifier | modifier le code]

Chancelier de Pépin Ier d'Aquitaine[modifier | modifier le code]

Dodon est le premier évêque d'Angers sur lequel existe des sources diplomatiques relativement nombreuses, presque une trentaine, mais souvent réduites à une souscription à un diplôme. Son épiscopat est très long, puisqu'il est consacré évêque en et meurt le , ayant peut-être dépassé l'âge de 73 ans[1].

Pour des raisons de synchronisme avec d'autres sources, l'historien Guy Jarousseau propose de dater l'acte dans lequel Dodon apparaît pour la première fois en tant qu'évêque d'Angers du au lieu du , date proposée auparavant par l'historien Léon Levillain[1].

Dodon est chancelier du roi d'Aquitaine Pépin Ier de 833 à 837. À cette époque, ce dernier contrôle l'Anjou[1]. Dans un acte du délivré par Pépin Ier, Dodon est nommé futurus antistes, évêque désigné, et, implicitement, chancelier. C'est donc bien le roi Pépin Ier qui investit Dodon, son chancelier, de l'évêché d'Angers le mois suivant. Dans l'acte du , il est d'ailleurs remplacé au poste de chancelier par un certain Hermold[1], qui pourrait être Ernold le Noir[2].

Protecteur du patrimoine ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Dès son accession, Dodon obtient de Pépin Ier la confirmation de droits fiscaux pour l'église cathédrale Saint-Maurice d'Angers. S'il fait partie des évêques qui ont avant leur épiscopat exercé des fonctions auliques, Dodon incarne donc aussi un esprit de réforme ecclésiastique[1].

Dodon obtient ensuite trois autres actes du roi Charles Le Chauve, deux restitutions de biens et une confirmation, en 848, 851 et en 872. En 851, il échange des biens avec le comte d'Anjou Eudes. Ces actes montrent, que tout au long de son épiscopat, Dodon s'efforce de protéger le patrimoine de son Église[1].

Un réseau[modifier | modifier le code]

Plusieurs actes montrent que Dodon entretient de bonnes relations avec l'évêque du Mans Aldric, l'évêque de Poitiers Ebroin et la famille de ce dernier, les Rorgonides, dont il est proche et qui contrôle le Maine[1]. Il apparaît notamment dans un acte de 839 qui manifeste la domination des Rorgonides sur l'abbaye Saint-Maur-de-Glanfeuil, où le comte Rorgon place son fils Gozlin[1],[3].

En , lors de l'assemblée de Senlis, Dodon est l'un des treize évêques que le roi Charles Chauve nomme missi[1]. L'évêque Dodon, le comte Robert le Fort et le comte Osbert sont missi en Anjou, Maine, Touraine[4],[5],[1]. Le contexte est alors très difficile : les Normands viennent d'attaquer et de détruire Nantes, Angers et Tours[6]. Dodon est encore présent auprès du roi en 863 et en 872[1].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j et k Guy Jarousseau, « L'évêque d'Angers Dodon (837-880) », dans Daniel Prigent et Noël-Yves Tonnerre (dir.), Le Haut Moyen Âge en Anjou, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Archéologie & Culture », , 229 p. (ISBN 978-2-7535-1067-8), p. 157-163.
  2. Stéphane Perrault et Georges Pon, « Deux diplômes du IXe siècle pour Saint-Savin », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 167, no 1,‎ , p. 179–195 (DOI 10.3406/bec.2009.463910, lire en ligne, consulté le ).
  3. Guy Jarousseau, « Jus proprietarium et jus ecclesiasticum : La restauration de l’abbaye de Saint-Maur-sur-Loire au milieu du ixe siècle », dans Sylvain Soleil et Joëlle Quaghebeur (dir.), Le pouvoir et la foi au Moyen Âge : En Bretagne et dans l’Europe de l’Ouest, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 750 p. (ISBN 978-2-7535-6739-9, DOI 10.4000/books.pur.141297, lire en ligne), p. 21–44.
  4. Paul-Alexandre Marchegay, André Salmon et Émile Mabille, Chroniques des comtes d'Anjou, Paris, Renouard, 1856-1871, 434 p. (lire en ligne), p. LV.
  5. F. Lesueur, Thibaud le Tricheur comte de Blois de Tours et de Chartres au Xe siècle, Blois, Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher, coll. « Mémoires de la société des sciences et lettres de Loir-et-Cher » (no 33), , 244 p. (lire en ligne), p. 36.
  6. Philippe Baccou, « Les débuts de Robert le Fort. Une chronologie à réviser? », Francia, vol. 36,‎ , p. 265–276 (DOI 10.11588/FR.2009.0.44948, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notice biographique[modifier | modifier le code]

  • Guy Jarousseau, « L'évêque d'Angers Dodon (837-880) », dans Daniel Prigent et Noël-Yves Tonnerre (dir.), Le Haut Moyen Âge en Anjou, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Archéologie & Culture », , 229 p. (ISBN 978-2-7535-1067-8), p. 157-163.

Articles connexes[modifier | modifier le code]