Diane Robertson

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Diane Robertson
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Diane Robertson (1960-1993) est une artiste innue originaire de la communauté autochtone de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue, Québec).

Biographie[modifier | modifier le code]

Diane Robertson grandit dans la communauté innue de Mashteuiatsh, près du lac Piekuakami (Lac Saint-Jean).  Son travail artistique, alliant la peinture, le dessin et les installations prend de l’ampleur à la fin des années 1980. Elle remporte plusieurs bourses de voyage et d’aide provinciale dédiées aux artistes. Elle participe ponctuellement à des expositions collectives et présente, en 1992, sa première exposition individuelle intitulée L’esprit des animaux, à la Galerie SKOL à Montréal.

Ce début de carrière prolifique se termine en 1993 lorsqu’elle est subitement emportée par une méningite, à l’âge de 33 ans

Figure importante de l’art autochtone contemporain, ses œuvres continuent à être exposées à titre posthume, notamment en 2010, lors de l’exposition L’esprit de Diane, présentée au Musée Amérindien de Mashteuiatsh et au Musée Huron-Wendat à Wendake[1],[2].

Sa sœur cadette, Sonia Robertson, suit ses traces et devient elle-même une artiste de renom, se penchant sur des thématiques similaires.

Formation[modifier | modifier le code]

Elle étudie au Cégep du Vieux-Montréal en arts plastiques (1981 à 1983) à l’Université Concordia en histoire de l’art et studio art (1983 à 1985) et au Collège Inter-Dec en esthétique de présentation visuelle (1985 à 1986)[3].

Médiums et techniques[modifier | modifier le code]

Lors de ses premières années de production, Diane Robertson crée principalement des œuvres 2D colorées à travers les médiums de la peinture et du collage d’éléments divers (plumes, articles de journal, etc.)[4]. Dès sa participation au Symposium international d'art contemporain de Baie-Saint-Paul en 1986, l’artiste commence une production d’installations sculpturales qui allient art et chamanisme[4]. Au centre de ses œuvres immersives se retrouvent presque toujours des ossements, des crânes et autres parties du corps animal comme des plumes, des ailes, des cornes, etc.[5] Plus que de simples natures mortes, ces éléments puisés dans la nature évoquent l’esprit des animaux, le mystique, et l’union entre l’homme, l’animal et la nature[6]. Lorsqu’ils sont suspendus, ces éléments semblent se mouvoir et rappellent le nomadisme.

Thématiques[modifier | modifier le code]

L’esprit animal est au cœur de la démarche de Robertson. L’animal devient synonyme de cycle de vie (et de mort), de spiritualité, de force de la nature et de culture[7]. Il est exprimé en tant que point central de nombreux rituels et de récits fondateurs pour l’identité innue[4]. Ses œuvres illustrent ainsi l’harmonie qui s’instaure entre la nature, les animaux et les hommes, notamment à travers l’acte sacré de la chasse, un thème récurrent dans son travail. En poussant le spectateur à s’immerger dans des espaces chargés sur le plan spirituel et s’enracinant dans des éléments de la nature qui prennent vie, l’artiste tente de bâtir des ponts entre différentes cultures et entre différentes époques afin de réactualiser la culture et l’identité innues de façon critique et (inter)active. Ses œuvres font aussi référence aux problèmes actuels auxquels fait face sa communauté (troubles écologiques, ghettoïsation et contrôle à travers les réserves, etc.), tout en considérant le contexte occidental plus large[5],[8].

Expositions[modifier | modifier le code]

Solo[modifier | modifier le code]

  • 1992 : L’Esprit des animaux (Galerie SKOL, Montréal, Québec, Canada)

Collectives[modifier | modifier le code]

  • 1993 :
    • La Rencontre des mondes et le respect des différences (Palais Montcalm, Québec, Québec, Canada)
    • La constitution d’une nation ( Galerie Articule, Montréal, Québec, Canada)
    • Tshisselitamun / Connaissances (Musée Amérindien de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), Québec, Canada)
  • 1992/1993 : Nouveaux territoires – 350/500 ans après, (Musée Régional de Oaxaca, Mexique, Bibliothèque Gabrielle Roy et Les Voûtes du Palais, Québec, Centre Interculturel Strathearn, Montréal, Maison de la culture Mercier, Québec, Canada)
  • 1991/1992 : L’Oeil amérindien, regards sur l’animal (Musée de la civilisation, Québec et Musée de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), Québec, Canada)
  • 1990 : Féministe(s) et représentation(s) (Galerie La Centrale, Montréal, Québec, Canada)
  • 1987 : 17 Artistes au Québec (Archives Nationales du Québec, Montréal, Archives nationales du Québec, Québec, Canada)
  • 1986 : L’Art et la paix / Symposium de la jeune peinture au Canada (Baie-Saint-Paul, Québec, Canada)

Hommages et expositions à titre posthume[modifier | modifier le code]

  • 2013 : Akakonhsa’ – Fabuleux dédoublements ( Maison de la culture Frontenac, Montréal, Québec, Canada)
  • 2008 et 2010 : L’esprit de Diane ( Musée Amérindien de Mashteuiatsh, Mashteuiatsh et Musée Huron-Wendat, Wendake, Québec, Canada)
  • 1994 :
    • Sous le regard de l’outarde (Symposium, Mashteuiatsh, Québec, Canada)
    • Hommage à Diane Robertson (Centre de Diffusion, Maîtrise en arts plastiques (UQAM),     Montréal, Québec, Canada)
    • Signes premiers (Musée de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue), Québec, Canada)
    • La constitution d’une nation (Galerie A Space, Toronto, Ontario, Canada)
    • Voyage vers l’ouest (Bildhauersymposion, Saint-Wendel, Allemagne)

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Diane Robertson revit au Musée amérindien », sur L'étoile du Lac, (consulté le )
  2. Andréanne Lesage, « Rencontre avec un esprit créateur / L'esprit de Diane », Revue Inter,‎ , p.91-92 (ISSN 1923-2764, lire en ligne)
  3. MAISON DE LA CULTURE MERCIER (1992), Nouveaux territoires, 350/500 ans après : une exposition d’art aborigène contemporain du Canada, Montréal : Vision planétaire, p. 91.
  4. a b et c Guy Sioui Durand, « Nishk e tshitapmuk : Fable du dernier des Hurons-Wendats », Sur les traces de Diane Robertson (1960-1993), Montréal, PAGE Éditeur, , p.33
  5. a et b Sonia Pelletier, « L’esprit des animaux », Livret d’exposition SKOL, Programmation 1992-1993, Montréal, PAJE Éditeur, , p.13
  6. Jacqueline Bouchard, « Cérémonies secrètes », Sur les traces de Diane Robertson (1960-1993), Montréal, PAJE Éditeur, , p.16
  7. Michel Noël, Prendre la parole : nibimatisiwin : artistes amérindiens du Québec, Pointe-Claire, Roussan, , 79 p. (ISBN 2-921212-30-7)
  8. Louis Gagnon, À la recherche du territoire de ses ancêtres », Sur les traces de Diane Robertson (1960-1993), Montréal, PAJE Éditeur, , p.60-63

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bouchard, Jacqueline (1994). « Cérémonies secrètes », Sur les traces de Diane Robertson (1960-1993), Montréal : PAJE Éditeur, p. 15-17.
  • Gagnon, Louis (1994). « À la recherche du territoire de ses ancêtres », Sur les traces de Diane Robertson (1960-1993), Montréal : PAJE Éditeur, p. 60-63.
  • Gill, Pierre (2009-2010). « Les Premières nations et les arts : révolution culturelle entre tradition et modernité », Inter : art actuel, no. 104, p. 48-50.
  • Lamy, Jonathan (2007). « Installation, poésie et performance autochtones : à propos de Diane Robertson, Marvin Francis, Guillermo Gómez-Peña et Coco Fusco », Maxime Gohier et Alain Beaulieu (dir.), La recherche relative aux Autochtones : Perspectives historiques et contemporaines, Montréal : CREQTA, p.263-274.
  • Maison de la culture Mercier (1992), Nouveaux territoires, 350/500 ans après : une exposition d’art aborigène contemporain du Canada, Montréal : Vision planétaire, p. 91.
  • Noël, Michel (1993). Prendre la parole - nibimatisiwin : artistes amérindiens du Québec, Pointe-Claire : Roussan.
  • Pelletier, Sonia (1993). « L’esprit des animaux », Livret d’exposition SKOL, Programmation 1992-1993, Montréal : PAJE Éditeur, p. 11-14.
  • Sioui Durand, Guy (1994). « Nishk e tshitapmuk : Fable du dernier des Hurons-Wendats », Sur les traces de Diane Robertson (1960-1993), Montréal : PAJE Éditeur, p. 18-49.

Liens externes[modifier | modifier le code]