Cryothérapie

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Pistolet de cryothérapie médicale

La cryothérapie est le traitement par le froid.

Histoire[modifier | modifier le code]

La cryothérapie sous forme de bain froid existe depuis l'Antiquité, mais c'est seulement depuis les années 1970 que l'application de froid par vessie de glace, ou spray froid, a commencé à intéresser les scientifiques.

Les Japonais ont été les premiers à mettre au point une méthodologie scientifique permettant l'évaluation des résultats obtenus par l'abaissement de la température cutanée : c'est le docteur Yamaguchi[1],[2] qui met au point la chambre de cryothérapie en 1978, un caisson où la température descend à −164 °C grâce à l'injection d’air azoté [3].

En juin 2011, cette méthode est utilisée pour la première fois dans le milieu du cyclisme professionnel, à l'occasion du Critérium du Dauphiné libéré, qui voit les coureurs de l'équipe La Française des jeux participer régulièrement à des séances de cryothérapie, afin de favoriser leur récupération après l'effort.

En septembre 2019 l'INSERM publie un rapport intitulé : « Évaluation de l’efficacité et de la sécurité de la cryothérapie du corps entier à visée thérapeutique ». Ce document rapporte que les études existantes sur ce sujet sont de qualité méthodologique insuffisante pour conclure à un effet positif avéré de cette technique de cryothérapie. De plus, le rapport pointe des problèmes de sécurité et des effets secondaires authentiquement identifiés (brûlures, maux de tête, urticaire chronique au froid…). Enfin, le rapport conclut qu'il est capital de faire la lumière sur les effets thérapeutiques de ce traitement par des études méthodologiquement fiables car la pratique de cette technique est populaire et que ses effets indésirables ne sont pas anodins[4].

En mai 2022 en France, la Cour de cassation rend un arrêt qui juge que « la cryothérapie n’est pas une pratique anodine et ne peut être proposée que par certains professionnels médicaux »[5].

Applications[modifier | modifier le code]

Elle est utilisée pour calmer les douleurs telles que les entorses, tendinites, claquages musculaires.

Le froid a pour effet de réduire le calibre des vaisseaux (vasoconstriction), de soulager la douleur et d'aider à résorber les hématomes. Des spray de froid sont aujourd'hui couramment utilisés sur les terrains de sport pour calmer la douleur à la suite d'un choc, de manière plus pratique qu'avec la glace.

La cryothérapie (à température beaucoup plus basse) permet également de « brûler » (en les congelant) les verrues ; par l'application d'une petite quantité d'azote liquide à −196 °C, directement sur la peau à l'aide d'un coton tige. Elle est également utilisée pour le traitement de l'angiome cerise.

Cryothérapie H2O : Bain froid[modifier | modifier le code]

Selon les découvertes archéologiques, les premières installations de bains datent de 2 000 ans av. J.-C., mais la pratique du bain est attestée à la fin du Ve siècle av. J.-C. en Grèce.

Des particuliers proposaient des bains froids et chauds et parfois des massages. Il fallut attendre en 25 av. J.-C. pour voir apparaître les vrais thermes, sur l’ordre de Marcus Vipsanius Agrippa, le gendre de l’empereur Auguste. En effet ce dernier avait été guéri par le médecin Antonius Musa, qui lui avait prescrit des bains froids. Les bains froids s'ajoutent alors aux salles tièdes et chaudes et les thermes se répandent dans tout l’Empire.

Depuis les années 1990, les sportifs s'intéressent beaucoup aux effets des bains froids sur la récupération physique (retour veineux, pression hydrostatique, sécrétion d'endorphines) et le traitement des douleurs (analgésie ).

Aujourd'hui, le bain froid est le système cryothérapie le plus utilisé et le plus efficace chez les sportifs de haut niveau[réf. souhaitée].

Chambre de cryothérapie[modifier | modifier le code]

Chambre de cryothérapie.
Patiente en phase de préparation à la cryothérapie.

La cryothérapie en chambre est un traitement médical par le froid qui consiste à placer le corps du patient dans une pièce dont la température est d'environ −110 °C pendant une durée très courte (moins de trois minutes). L'objectif est de stimuler le corps humain de façon à déclencher les réflexes de lutte contre le froid du corps humain et ceci sans blessures.

Utilisation de la cryothérapie gazeuse hyperbare ou NeuroCryoStimulation sur le terrain.

Lors d'une séance de traitement dans une chambre cryothérapique, le patient est équipé de manchons aux pieds et aux mains ainsi que de protection pour les oreilles et la bouche (les parties du corps humain les plus sensibles au froid). Au cours d'une séance, la température extérieure de la peau baisse d'environ une dizaine de degrés mais ne doit pas être en dessous de °C. La température du corps humain reste quant à elle stable durant la séance.

Au cours de la séance et en réponse au froid, le corps humain secrète des endorphines ce qui a pour effet de provoquer une analgésie.

La cryothérapie en chambre est utilisée pour traiter différent maux : stress, insomnie, rhumatismes, douleurs aux muscles et articulations, démangeaisons, psoriasis.

Cryothérapie gazeuse hyperbare[modifier | modifier le code]

La cryothérapie gazeuse hyperbare, appelée NeuroCryoStimulation ou NCS a été mise au point la société Cryonic Medical[6],[7], permettant de soulager les douleurs par quatre mécanismes physiologiques suivants :

  1. anti-douleur
  2. vasomoteur
  3. anti-inflammatoire
  4. relâchement musculaire

Cette technique, pratiquée par certains médecins, kinésithérapeutes et vétérinaires, consiste à appliquer pendant un temps très court sur la peau, à hauteur de l’articulation douloureuse, du dioxyde de carbone à −78 °C avec une pression de 50 bars et une fréquence de 400 Hz. Les séances peuvent être répétées à volonté[réf. nécessaire].

Autres techniques[modifier | modifier le code]

L'hypothermie thérapeutique est une tout autre technique, car le patient est refroidi dans sa globalité (température centrale entre 32 °C et 34 °C ) pendant plusieurs heures ou jours. Elle est utilisée en réanimation médicale notamment dans le cadre des suites de l'arrêt cardio-circulatoire.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Yamauchi T, Kim S, Nogami S. « Extreme cold treatment (−150 °C) on the whole body in rheumatoid arthritis » X. Europäischer Kongress fur Rheumatologie. 1981; Abstractband 1054.
  2. (en) Yamauchi T. « Whole-body cryotherapy is a method of extreme cold −175 °C treatment initially used for rheumatoid arthritis » Z Phys Med Baln Med Klin. 1986; 15: 311.
  3. Sarah Hugues « La cryothérapie : comment perdre 800 Calories en 3 minutes », Paris Match, semaine du 5 au 11 mars 2015, page 98.
  4. « Cryothérapie : peu de bénéfices prouvés, des effets secondaires réels. », sur Salle de presse | Inserm, (consulté le )
  5. « La cryothérapie, pratique impossible sans contrôle médical, tranche la Cour de cassation », Le Quotidien du médecin,‎ (lire en ligne). Accès payant
  6. Brevet EPO, [1] Brevet 1999
  7. Marc Rozenblat, « neurocryostimulation » Le Rhumatologue 2008, 65:12-14.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]