Château de Saint-Leu
Château de Saint-Leu | |||
Aquarelle de Victor-Louis Nicolle (vers 1807) | |||
Période ou style | architecture classique | ||
---|---|---|---|
Type | château d'habitation | ||
Début construction | 1693 | ||
Coordonnées | 49° 01′ 11″ nord, 2° 14′ 57″ est | ||
Pays | France | ||
Région française | Île-de-France | ||
Département français | Val-d'Oise | ||
Localité | Saint-Leu-la-Forêt | ||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
| |||
modifier |
Le château de Saint-Leu était situé à Saint-Leu-la-Forêt (Val-d'Oise).
Avant la Révolution française, le village de Saint-Leu-la-Forêt comptait deux châteaux :
- le château d'en haut, démoli et reconstruit au milieu du XVIIe siècle ;
- le château d'en bas, construit en 1693 pour Lorieul de La Noue, secrétaire du roi.
Histoire des lieux
Jean-Nicolas Dufort de Cheverny hérite de la seigneurie de Saint-Leu-la-Forêt de son père, Joseph Pierre Durfort de Saint-Leu, conseiller du roi, maître ordinaire à la Chambre des comptes. Il le revend à Claude-Henri Droin, conseiller du roi, président juge des traites foraines de Joinville, le 31 août 1765.
Le château d'en bas fut acquis en 1774 au président Droin par le financier Jean-Joseph de Laborde, qui souhaitait disposer d'une résidence moins éloignée de Paris que son château de La Ferté-Vidame (il devait faire ultérieurement l'acquisition du château de Méréville). Il fit transformer le château et aménager un parc à l'anglaise, parcouru par une rivière sortant d'un gros rocher. Un petit temple rectangulaire et un pont de bois franchissant la rivière, sur laquelle on pouvait circuler en canot, agrémentaient ce jardin.
En 1777, Laborde céda le domaine au financier Nicolas Beaujon. Celui-ci le revendit en 1780 au duc de Chartres, futur Philippe Égalité que la comtesse de Genlis, « gouverneur » de l'éducation de ses enfants, avait convaincu d'acquérir un domaine près de Paris où elle puisse séjourner avec les jeunes princes durant la période estivale pour s'occuper de leur formation.
Le , Le chevalier Martial de Giac achète le château d’en-bas à la duchesse d'Orléans[1]. Il meurt sur l’échafaud le . Sa veuve revend le domaine le à la famille Homberg.
En 1804, Louis Bonaparte et sa femme, Hortense de Beauharnais, firent l'acquisition du château d'en haut et du château d'en bas. Ils firent démolir le premier et réunirent les deux domaines pour former un parc de 80 hectares environ. Le parc fut alors remanié par Louis-Martin Berthault, qui travailla également au château de Malmaison. La partie supérieure s'agrémenta de fabriques (une vallée suisse avec chaumières, le pont du diable sur un chemin encaissé, un monument égyptien) tandis que trois étangs furent créés dans la partie inférieure. Ce jardin est connu par des gravures telle celle de Constant Bourgeois.
Après sa séparation d'avec son mari (qui prit le titre de « comte de Saint-Leu »), en 1810, la reine Hortense conserva Saint-Leu, où elle donna des fêtes brillantes.
En 1814, Louis XVIII la fit duchesse de Saint-Leu mais, en 1815, accusée d'avoir aidé à préparer le retour de Napoléon Ier, elle prit le chemin de l'exil et dut abandonner Saint-Leu.
En 1816, le domaine fut acquis par Louis VI Henri de Bourbon-Condé, duc de Bourbon, prince de Condé en 1818, qui souhaitait disposer d'une résidence en lisière de la forêt de Montmorency, qui lui appartenait. Il s'y installa avec sa maîtresse, l'intrigante baronne de Feuchères.
Le , le duc fut retrouvé pendu (bien que les pieds touchaient le sol) à l'espagnolette de la fenêtre de sa chambre, au premier étage du château. Même si sa maîtresse, à qui il laissait une fortune importante, fut soupçonnée de meurtre, elle ne fut pas poursuivie, la justice n'ayant pu démontrer si elle relève de l'assassinat ou du suicide. La nature exacte de sa mort demeure encore un mystère de nos jours.
Héritière du château, la baronne de Feuchères, en butte à l'hostilité locale après cet événement retentissant, ne tarda pas à le revendre, mais l'entretien du domaine s'avérant très coûteux, le château fut démoli en 1837 et le parc fut loti.
En juin 1844, un monument commémoratif fut élevé à la mémoire du prince de Condé. La croix qui le surmonte est censée indiquer l'endroit précis où se trouvait l'espagnolette à laquelle il fut retrouvé pendu. Ce monument existe toujours. Du parc du château ne subsistent, en revanche, que de faibles vestiges.
Références
- Trois propriétaires « intérimaires » du château « d’en bas » à Saint-Leu, publié en février 2011 par Hervé Collet, sur le Site d'histoire et du patrimoine de la Vallée de Montmorency (consulté le 16 mars 2018)
Voir aussi
Liens externes
- Site personnel consacré aux parcs à fabriques : page sur Saint-Leu.
- Site de la commune de Saint-Leu-la-Forêt.
Bibliographie
- Belleville, Adolphe de, Les Secrets de Saint-Leu. Notice curieuse sur ce château et ses propriétaires, Aiglantine de Vendôme, la reine Hortense, etc. Suivie d'une biographie complète sur la baronne de Feuchères, et de détails sur la mort du duc de Bourbon, Paris, Dentu, 1831.
- Caignard, Henri, Saint-Leu-la-Forêt, Val-d'Oise : Jean de Nivelle, Joseph Fouché, Philippe Égalité, le prince de Condé, Louis Bonaparte, la reine Hortense, Roudil, 1970.
- Défossez, Marie-Paule, Saint-Leu-la-Forêt, Saint-Leu-la-Forêt, Valhermeil, 1997.
- Maillard, André, Saint-Leu-la-Forêt à travers les siècles : histoire des châteaux, des seigneurs, des princes, de la reine Hortense, duchesse de Saint-Leu, et du village depuis les origines jusqu'à nos jours, Jouve, 1936.