Charles Perron (cartographe)
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 71 ans) |
Nationalité | |
Activités |
Membre de | |
---|---|
Mouvement |
Charles Perron, né le à Le Petit-Saconnex (faubourg de Genève) et mort le [1], est un cartographe anarchiste suisse, principal dessinateur des cartes de la Nouvelle Géographie universelle d’Élisée Reclus[2]. Il fut membre de l’Association internationale des travailleurs et de la Fédération jurassienne[3].
Biographie
Fils d’un peintre sur émail qui lui enseigne son art[4],[5], il reçoit ensuite une formation scolaire aux techniques de la peinture sur émail[5]. À vingt ans, il part en Russie se perfectionner, séjour qui dure cinq ans[4],[5].
À son retour en Suisse, il s’installe à Genève comme peintre sur émail, et complète son activité par de la retouche photographique. Il commence à fréquenter les réfugiés politiques russes[5], les militants socialistes et devient membre de la section locale de l’Association internationale des travailleurs (Première Internationale)[1]. Il participe au premier congrès de la Ligue internationale de la Paix et de la Liberté (septembre 1867)[1].
Il est ensuite délégué de la section genevoise au troisième congrès de l’Internationale à Bruxelles en 1868[4],[1]. Il est cofondateur et collaborateur du journal L'Égalité en 1869 ; il en est le premier directeur[1] et devient une des principales figures suisses de l’internationalisme anti-autoritaire (qui devient l’anarchisme au congrès de Saint-Imier en 1872)[5].
En juin 1871, il réussit à faire passer plusieurs passeports suisses à des communards menacés par la justice française, dont André Léo[1], dont il avait publié les écrits dans L’Égalité[4]. Il participe à la commémoration de la Commune en 1877, qui finit en bagarre avec la police[1].
C’est en 1872 qu’il commence à dessiner des cartes[1]. Il collabore longuement avec Élisée Reclus, d’abord à la rédaction du Travailleur[1], où ils propagent leurs idées sur la pédagogie libertaire (thème qu’il avait déjà développé avec De l’obligation en matière d'instruction)[5]. Puis il dessine la plupart des cartes de la NGU (3000 des 6000 cartes des 19 volumes du monument)[5], mais aussi celles qui illustrent les autres publications de Reclus (articles, livres)[6],[1]. Principal collaborateur du géographe, il est avec lui à l’origine de production de cartes statistiques, thématiques, et géopolitiques[7],[5], qui sont une innovation fondamentale de la cartographie. C’est pour ces cartes qu’il invente une règle à dessiner les grisés[5].
Charles Perron ne peut mener à terme le projet conçu avec Reclus d’un globe terrestre à l’échelle au 1:100000e (soit 127 m de diamètre) pour l’Exposition universelle de 1900. Il invente néanmoins un pantographe pour réaliser les reliefs, et le seul fragment réalisé, celui de la Suisse, remporte une médaille d’or[5].
Il achève sa carrière comme bibliothécaire de Genève, puis comme conservateur du Dépôt de cartes de la ville[1], ouvert à son initiative en 1907, et qu’il destine à une pédagogie populaire de la géographie. Ce musée ferme en 1920[5].
Publications
- De l’obligation en matière d’instruction, Imprimerie Vaney, Genève, 1868.
- « Exposition de quelques reliefs cartographiques nouveaux et explications à ce sujet », Le Globe, 33, 1894, p. 127.
- Catalogue descriptif du Musée cartographique, Genève, Imprimerie Romet, 1907, p. 5.
- Une étude cartographique : les Mappemondes, Paris, La Revue des Idées, 1907
- De la réfection en fac-similé des anciens monuments de la Géographie et de son utilité pour la création de Musées cartographiques, dans Neuvième Congrès International de Géographie; Compte Rendue des Travaux du Congrès; Tome Deuxième, Genève, Société Générale d'Imprimerie, 1910, p. 20.
Bibliographie
- Peter Jud, Elisée Reclus und Charles Perron, Schöpfer der « Nouvelle Géographie Universelle », Zürich, 1987
- Peter Jud, « Charles Perron », Itinéraire, 14-15, 1998, p. 69.
- Federico Ferretti, Il mondo senza la mappa : Elisée Reclus e i geografi anarchici, Zero in Condotta, Milano, 2007
- Federico Ferretti, « Charles Perron, le cartographe de la « juste représentation » du monde », Visions Cartographiques – Le Monde Diplomatique, 2/5/2010, lire en ligne.
Notices
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
- Chantier biographique des anarchistes en Suisse : notice biographique.
Articles connexes
Notes et références
- L'Éphéméride anarchiste : notice 6 décembre », dernière modification le 7 octobre 2010, consulté le 10 octobre 2010
- Federico Ferretti, Charles Perron, cartographe de la « juste » représentation du monde, Blog du Monde diplomatique, 5 février 2010
- Dictionnaire des anarchistes, « Le Maitron » : notice biographique.
- Contacts de André Léo avec le journal l’Égalité (Michel Bakounine et Charles Perron), publié le 29 juillet 2008, consulté le 10 octobre 2010
- Federico Ferretti, « Charles Perron, cartographe de la « juste » représentation du monde », Le Monde diplomatique, publié le 5 février 2010, consulté le 10 octobre 2010 ; également disponible sur Jura libertaire
- Béatrice Collignon, « Le monde sans la carte », Le Monde diplomatique, publié le 13 novembre 2007, consulté le 10 octobre 2010
- Federico Ferretti, « Élisée Reclus, le géographe qui n’aimait pas les cartes », Le Monde diplomatique, publié le 13 novembre 2007, consulté le 10 octobre 2010
Liens externes
- Naissance à Genève
- Personnalité suisse du XIXe siècle
- Personnalité suisse du XXe siècle
- Cartographe suisse
- Journaliste suisse
- Anarchiste suisse
- Naissance en décembre 1837
- Décès en mars 1909
- Membre de l'Association internationale des travailleurs
- Membre de la Fédération jurassienne
- Membre de l'Internationale antiautoritaire
- Décès à 71 ans