Charles Mehl

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Charles Mehl
Portrait de Charles Mehl, mi-corps, face, au crayon (1896).
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Rédacteur en chef
Revue alsacienne (d)
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Rédacteur à
Revue alsacienne (d), Revue rétrospective ou Archives secrètes du dernier gouvernement (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Charles Mehl, né le à Strasbourg et mort le à Versailles, est un bibliographe français d'origine alsacienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études classiques au lycée, il embrasse une carrière dans l'administration à la préfecture du Bas-Rhin. Il y est tout d'abord chef de division, puis chef du bureau de la librairie et enfin chef de cabinet du préfet, le baron Pron. C'est lors de cette première carrière, vers 1856, qu'il devient l'ami épistolaire de Lorédan Larchey, bibliothécaire à la Bibliothèque Mazarine et journaliste[1].

Amoureux des livres rares et des curiosités bibliographiques, Mehl avait la vocation et les qualités, l’érudition et le flair du bibliophile et poursuivait une activité de bibliophile avisé en dehors de ses occupations bureaucratiques. En 1861, il a publié sans nom d’auteur Point de lendemain de Vivant Denon, plaquette précédée d’une notice bibliographique, où l’éditeur, d’accord avec Balzac, qui avait inséré ce conte dans sa Physiologie du mariage, attribue la paternité de ce conte au chevalier Dorat[2].

Mais ces occupations bureaucratiques n’absorbaient pas l’activité d’esprit de Mehl et n’avaient pas étouffé en lui le goût des choses de l’art et de la littérature. De bonne heure s’était éveillé en lui l’Sa vie bascule avec la défaite de 1870. Optant pour la France, il s'installe à Paris pour faciliter la vie des Alsaciens exilés[3], mais se fait bientôt mettre en retraite du ministère de l'Intérieur. Abandonnant les mondanités, particulièrement le théâtre, qu'il appréciait, il contribue notamment à la fondation de l'association L'Alsace à table, et se consacre à l'enrichissement de sa collection d'alsatiques[4].

Lorédan Larchey dit de lui qu'il mène alors une vie frugale, tout entière dévolue à ses livres, mais dévore tous les journaux[1].

Bien qu'il n’ait pas fondé de famille, il était très entouré, notamment par l'éditeur Oscar Berger-Levrault et ses associés Jules et Charles Norberg, et d'autres optants installés à Paris.

Il est mort chez Mme Ackermann, veuve de l'un de ses amis[2].

Bibliographie alsacienne[modifier | modifier le code]

Portrait de Charles Mehl (1831-1896), mi-corps, 3/4 à gauche au crayon.

Charles Mehl s'intéresse au journalisme et, à Strasbourg, prend part à la naissance du journal L'Impartial.

La Revue alsacienne[modifier | modifier le code]

Il se consacre par la suite à l'histoire de l'Alsace, en faisant publier Le Bibliographe alsacien (1863-1869), un recueil de comptes-rendus bibliographiques et d'articles de fond sur l'histoire régionale[5]. À Paris, il devient collaborateur de la Revue alsacienne fondée en 1877, pour maintenir et propager en France le souvenir de la province perdue, et successivement dirigée par Adolphe Lereboullet (d) et par Eugène Seinguerlet, tous deux Alsaciens[6]. Il y développe les aspects artistiques et pittoresques par l'usage de la phototypie dans des portraits, des estampes, des reproductions de monuments et d’aspects de l'Alsace et du vieux Strasbourg. et. La parution de la revue cesse en 1890, après qu'il en a repris la direction en 1887, à la mort de Seinguerlet.

Bibliothèque d'alsatiques[modifier | modifier le code]

La bibliothèque de Charles Mehl, rapporte Lorédan Larchey, occupait trois pièces de son appartement parisien et la base s'en perdait « dans les paquets encore ficelés[1] ». Elle se compose de manuscrits, de livres et de gravures anciens et modernes. La pièce maîtresse en est une édition princeps de La Marseillaise. Soucieux que cette bibliothèque patiemment constituée ne soit pas dispersée après sa mort, son propriétaire souhaite la léguer à la ville de Paris moyennant une rente viagère de 800 fr. et « sous la seule condition qu'elle serait placée dans une salle qui prendra le nom de salle d'Alsace-Lorraine, où les érudits ainsi que les nombreux Alsaciens qui habitent Paris pourront toujours consulter ces précieux documents[7] ». Larchey précise que cette salle devait être installée au musée Carnavalet et prendre le nom de « salle d'Alsace-Lorraine[1] ».

En cas de refus de la ville de Paris, il est prévu que la collection revienne à la ville de Lyon ou à celle de Nancy. C'est effectivement dans cette dernière ville que la bibliothèque de Charles Mehl aboutit en 1898. Donnée à la bibliothèque municipale, elle se compose alors, selon un quotidien local, de 2 500 livres ou brochures[8].

Publications[modifier | modifier le code]

Recensions[modifier | modifier le code]

  • « Les Origines de l'administration des contributions indirectes », Revue générale d'administration,‎ , p. 29 (lire en ligne sur Gallica)
    Recension de Auguste Rousset, Histoire des impôts indirects depuis leur établissement aux premiers temps de la monarchie jusqu'à leur reconstitution à l'époque impériale, et publié par Henry Louiche-Desfontaines.
  • « Correspondance politique adressée au magistrat de Strasbourg, par ses agents à Metz (1594-1683) », Revue alsacienne,‎
    Recension de l'ouvrage du même nom d’Ernest de Bouteiller et Edgar Hepp (d).
  • « La Lorraine illustrée », Revue alsacienne,‎ (lire en ligne)
    Repris dans Nancy artiste.
  • « La Pomme de pin », Revue alsacienne,‎ , p. 15.
  • « De l’attitude des fonctionnaires en cas d'invasion du territoire », Revue générale d'administration, no 2,‎ , p. 168-70 (lire en ligne sur Gallica)
    Recension d’Edgar Hepp, Wissembourg au début de l'invasion de 1870. Récit d'un sous-préfet.
  • Bibliothèque de la Ville de Strasbourg, Strasbourg, Berger-Levrault, , 7 p., 21 cm (OCLC 493853516, lire en ligne).
  • Catalogue de la bibliothèque de Richard Brunck, Strasbourg, Berger-Levrault, , 24 p., 21 cm (OCLC 493146635).
  • Henry Cohen et Charles Mehl, Guide de l'amateur de livres à figures et à vignettes du XVIIIe siècle, Paris, P. Rouquette, , 3e édition entièrement refondue et considérablement augmentée éd., xix-608 col. et 7

Éditions scientifiques[modifier | modifier le code]

  • Vivant Denon, Point de lendemain : conte, vol. pages totales=[4]-xxiv-[2]-47 p., Strasbourg, , précédé d'une notice par Charles Mehl éd., 16 cm. (OCLC 32439038, lire en ligne)
    D'après une note manuscrite portée sur l'exemplaire de dépôt légal le 3 février 1862, le tirage serait de 80 exemplaires, dont 10 sur papier de Chine et 5 sur papier velin rose.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Lorédan Larchey, Charles Mehl : 1831-1896, (lire en ligne sur Gallica).
  2. a et b Émile Grucker (d), « Charles Mehl », Annales de l'Est, no xi,‎ , p. 302 (lire en ligne sur Gallica)
  3. « Brève nécrologique », L’Est républicain,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  4. Édouard Sitzmann, « Mehl, Charles », Dictionnaire de biographie des hommes célèbres de l'Alsace : depuis les temps les plus reculés jusqu’à nos jours, Rixheim, F. Sutter, t. 2,‎ 1909-1910, p. 268 (lire en ligne sur Gallica [2 vol. ; in-8º], consulté le ).
  5. Le Bibliographe alsacien : gazette littéraire, historique, artistique, Strasbourg, , 318 p. (lire en ligne sur Gallica)
  6. « Revue alsacienne. Littérature, histoire, sciences, poésie, beaux-arts - 13 années disponibles - Gallica », sur gallica.bnf.fr (consulté le )
  7. Pierre Dauze, « La Bibliothèque d’Alsatiques Mehl », Revue biblio-iconographique, Paris, vol. 4, no 3,‎ , p. 90 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
  8. « Brève », L'Est républicain,‎ , p. 2 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]