Château de Morains

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Château de Morains
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Le Château de Morains est un château situé à Saumur, en France[1].

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château est situé dans le département français de Maine-et-Loire, sur la commune de Saumur. L'établissement est également connu comme dit château de Dampierre, en raison de son ancienne commune Dampierre-sur-Loire, notamment dans les documents historiques.

Historique[modifier | modifier le code]

Il est vraisemblable que l'origine de cet établissement remonte au XVe siècle. Selon la tradition, sa construction fut faite par François de La Vignolle[N 1], seigneur de cette région, en 1460[2].

En 1480 ou 1481, ce dernier y accueillit Marguerite d'Anjou, ayant perdu la protection et la ressource, à la suite du décès de son père René d'Anjou dont François de La Vignolle avait été l'écuyer. Elle y vécut jusqu'à son trépas en août 1482[3].

Selon l'étude de Mary Ann Hookham, jusqu'à la Révolution l'établissement était possédé par chanoine, un certain monsieur de la Rivière[4]. Vendu par l'État, il fut sous possession d'un certain Richeaudieu. Puis, son beau-fils, issu de la famille noble De Fontenailles, devint propriétaire[5],[4], lequel octroya ensuite, à l'église Saint-Pierre de Dampierre, les vitraux de chœur[6].

« CHÂTEAU DE DAMPIERRE, NEAR SAUMUR. », dessin de R. Knight, 1872.

Au XIXe siècle, intéressés par la vie tragique de Marguerite d'Anjou qui était la reine d'Angleterre, plusieurs Anglais visitèrent le dit château de Dampierre où leur ancienne souveraine avait terminé sa vie en 1482. Ainsi, par le magazine Once a Week, ce château était présenté dans l'article French Castles (Châteaux de France), le 16 mai 1863[7]. Puis, Mary Ann Hookham publia en 1872 sa biographie de la reine, dans laquelle se trouve un dessin de R. Knight[4].

Passionnée par l'histoire de Saumur, Noémie Dondel du Faouëdic aussi visita ce château. Avec sa compassion profonde pour la reine Marguerite, elle présenta en 1881 le château de Morains dans l'une de ses œuvres. Encore suivit un autre pèlerinage ayant pour but de rendre hommage à la reine. Un été (sans doute en 1911 ou 1910), le 14 septembre, Anne Hollingsworth Wharton, historienne americaine et docteur ès lettres, passa en voiture à Dampierre avec ses amis. Ils étaient profondément émus, après avoir lu la plaque en français sur la porte, présentant le destin « pathétique » de Marguerite d'Anjou. Son livre In Château Land fut publié en 1911[8].

L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques en 1965[1].

Le château reste établissement privé.

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

En 1881, Noémie Dondel du Faouëdic publia à Dinan les Impressions d'un touriste sur Saumur et ses environs, dans lesquelles le château de Morains était mentionné (p. 126)[9] :

« On va encore au château de Morains, sis en la commune de Dampierre, faire un pèlerinage de souvenirs. Ah ! si toutes ces murailles pouvaient parler, si cette vieille demeure pouvait raconter son histoire, témoin muet d'une grande infortune, quel douloureux récit ne ferait-elle pas ?
C'est là, en effet, que la belle héroïque Marguerite d'Anjou, dernière reine de la maison de Lancastre, fille de René et d'Isabelle, vint s'éteindre de chagrin et de misère, recueillie par un ancien serviteur de son père, le digne La Vignolle. Cette fidélité, cet attachement à l'adversité touche vivement le cœur ; c'est du reste le seul petit coin de ciel bleu de cette lamentable histoire.
Dans cette paisible retraite, Marguerite sembla d'abord jouir de sa liberté, cette liberté achetée par Louis XI cinquante mille écus à Edouard d'Angleterre ; mais, repliée sans cesse sur elle-même, ressassant continuellement ses propres malheurs et ceux de sa famille, sa pensée, ballottée nuit et jour entre un passé douloureux et un avenir brisé, tous ces retours amers avaient miné sa vie, et elle mourut après deux ans de séjour à Morains. »


Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. Sans doute, le nom de famille ancien était « des Vignolles » qui se trouve aussi souvent dans les documents (par exemple Étienne de Vignolles). Or, un des membres, Jean devint membre du parlement de Paris ainsi que conseilleur du roi de France Louis XI en 1461. D'où, il est vraisemblable qu'en raison de son ascension, Jean s'appelait Jean de La Vignolle (en latin, Johannes de La Vignolle), comme les nobles. Normalement « La » signifiait une maison de noble.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Château de Morains », notice no PA00109310, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Ville de Saumur, site Archives, Château de Dampierre (bâti en 1460 par François de Vignolles), à la base d'une carte postale [1] consulté en ligne le 25 janvier 2023
  3. Noémie Dondel du Faouëdic, Impressions d'un touriste sur Saumur, p. 126
  4. a b et c Par la note de la page 369, l'auteur Mary Ann Hookham détaillait les événements du château depuis la Révolution : (en)[lire en ligne] (Mary Ann Hookham, The Life and Times of Margaret of Anjou, Queen of England and France, p. 369 - 371) ; le dessin de R. Knight est inséré entre les p. 370 et 371.
  5. État présent de la noblesse française ... d'après les manuscrits de Ch. d'Hozier, p. 1105, 1887 [2]
  6. Ville de Saumur, Laissez-vous conter l'église Saint-Pierre de Dampierre-sur-Loire [3] consulté le 24 janvier 2023
  7. (en) « French Castles », Once a Week,‎ , p. 587 - 588 (lire en ligne) ; N.B. : le commentaire de photo « Château de Dampierre » n'est pas correct - il s'agit du manoir de la Vignolle de Souzay-Champigny [4].
  8. Anne Hollingsworth Wharton, In Château Land, P. 350, 1911 / (réimpression p. 186, 2022 (en)[lire en ligne])
  9. Dans les archives de la Bibliothèque nationale de France : Noémie Dondel du Faouëdic, Impressions d'un touriste sur Saumur et ses environs, p. 126, Imprimerie Bazouge, Dinan 1881 [5]