Bibliographie

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Une bibliographie est une liste structurée de références d'ouvrages ou d'autres documents, notamment d'articles de revues, ayant des caractéristiques communes. L'existence d'autres supports de communication a fait apparaître, sur le même modèle, les termes de filmographie, de discographie et de webographie.

Une bibliographie se différencie d'un inventaire et d'un catalogue, en particulier des catalogues de bibliothèques destinés non pas à identifier des publications mais à les repérer et surtout en localiser des exemplaires dans une ou plusieurs bibliothèques.

La discipline qui s'occupe des bibliographies, c'est-à-dire des répertoires de références de livres, s'appelle aussi bibliographie. Une bibliographie est une liste de références de livres, tandis que la bibliographie est « la discipline concernant la recherche, le signalement, la description et le classement des textes imprimés ou multigraphiés dans le but de constituer des répertoires de livres destinés à faciliter la recherche intellectuelle[1] ». Le mot bibliographie désigne ainsi la science bibliographique ou un répertoire bibliographique : la mise en œuvre et l'objet qui en résulte. Au XIXe siècle, on retrouve plusieurs initiatives développées en France et en Belgique autour de ces deux acceptions : l'Office International de Bibliographie [2] créé en 1895 par Paul Otlet et Henri La Fontaine et le Bureau Bibliographique de Paris initié par le général Hyppolite Sébert et ses collègues belges.

Étymologie

Le mot « bibliographie » vient du grec ancien biblio (« livre ») et graphie (« écrire »).

Histoire

Disciple d’Aristote, Démétrios de Phalère, fondateur de la fameuse Bibliothèque d'Alexandrie vers 300 av. J.-C., institue deux disciplines, la bibliographie et la muséographie.

Types

Une bibliographie thématique regroupe des documents sur un même sujet ou un même thème. Inversement, une bibliographie systématique (parfois générale) regroupe des documents parus dans un même lieu et / ou à une même date.

Une bibliographie courante paraît à intervalles réguliers. Le développement de l'informatique et surtout d'internet a transformé de nombreuses bibliographies courantes en bases de données bibliographiques qui sont cumulatives et mises à jour en continu.

Une bibliographie signalétique ne donne que les caractéristiques essentielles du document. Une bibliographie analytique en donne une description qui se veut neutre. Une bibliographie critique émet un jugement sur les documents qui y sont signalés.

Une bibliographie rétrospective décrit des documents publiés dans le passé.

Une bibliographie exhaustive décrit tous les livres publiés dans le cadre thématique, chronologique ou géographique retenu ; elle s'oppose à une bibliographie sélective. Une bibliographie sommaire propose une description plus réduite des ouvrages concernés, souvent sous la forme appelée "short-title" à l'imitation des catalogues publiés par la British Library de Londres au milieu du XIXe siècle.

Bibliographies thématiques

Les bibliographies thématiques sont les plus connues des non-spécialistes. Elles peuvent prendre différentes formes, soit comme document distinct, soit à l'appui d'un autre document. On peut ainsi trouver des bibliographies en fin d'ouvrage, de thèse, d'un article de revue scientifique ou d'encyclopédie. Elles donnent la liste des documents utilisés pour réaliser le travail de recherche. Les bibliographies isolées peuvent être des documents donnés par des enseignants, surtout dans l'enseignement supérieur.

Certaines bibliographies sur des sujets importants peuvent prendre la forme d'un livre entier.

  • Ex. : Juan García-Durán, La Guerra civil española : fuentes, archivos, bibliografía y filmografía, Crítica, Barcelone, 1985. (ISBN 84-7423-266-X).

Des bibliographies exhaustives sont publiées sur les principaux auteurs, ou bien sur des éditeurs ou imprimeurs.

Il peut exister des bibliographies courantes dans un domaine particulier. La plupart ont pris la forme de bases de données, comme Medline, Pascal, Francis ou les Chemical Abstracts de Chemical Abstracts Service.

Bibliographies systématiques

Les bibliographies systématiques regroupent des références de documents quel que soit leur sujet, mais qui ont été publiés dans un lieu et à une époque donnée. Certaines peuvent être rétrospectives, une des plus connues étant celles de Conlon sur les livres parus en France de 1680 à 1789 : il s'agit de deux bibliographies rétrospectives non exhaustive, décrivant uniquement les premières éditions des œuvres de littérature.

Toutefois, la plupart des bibliographies sont des bibliographies courantes, soit commerciales, soit officielles. Chaque pays publie en général sa bibliographie nationale grâce au dépôt légal qui permet en principe de voir passer l'ensemble des publications parues dans un pays donné. L'Unesco tente, de cette manière, de faciliter un contrôle bibliographique universel. Les bibliographies nationales des pays développés, à l'image de la bibliographie nationale française, sont généralement diffusées en ligne.

Normes de présentations bibliographiques

Il existe deux principales normes de présentation bibliographique, l'ISBD orientée vers le catalogage et la norme ISO 690, adaptée en France à travers la norme AFNOR NF Z 44-005-2, orientée vers l'édition.

Dans le cas le plus simple une référence bibliographique se présente ainsi :

Norme ISBD
Titre : Sous-titre / Prénom et nom de l'auteur. – Lieu d'édition : éditeur, année d'édition. – Nombre de pages ; Format.
ISBN
Norme ISO 690[3]
  • Pour une monographie : NOM (Prénom), Titre, Lieu d'édition : éditeur, année d'édition.
  • Pour une contribution dans une monographie : NOM (Prénom), « Titre de la contribution », in NOM (Prénom), Titre de la monographie, Lieu d'édition : éditeur, année d'édition, pages de la contribution dans la monographie.
  • Pour un article : NOM (Prénom), « Titre de l'article », Titre de la publication, tomaison, année, page(s).

Termes et abréviations bibliographiques

Les références bibliographiques font couramment appel à des termes, ou à leur abréviation, d'origine latine :

  • cf. (de confer) / comparer (« cf. » ne s'écrit normalement pas en italique) (ne pas confondre avec v. vide, voir) ;
  • in / dans ;
  • infra / ci-dessous ;
  • supra / ci-dessus ;
  • op. cit. (de opere citato) / dans le (dernier) ouvrage cité ;
  • sq. (de sequiturque), au pluriel sqq. (de sequunturque) / et suivante(s) (abrégé et suiv.) ;
  • ibidem - abrégé ibid. - pour signaler qu'il s'agit du même auteur, du même titre, et du même passage que ceux d'une note précédente ;
  • loco citato - abrégé loc. cit. - s'emploie à la place d'ibid. ;
  • 'et al.' (de et alii) / et les autres, permet de ne mentionner que le(s) premier(s) auteur(s) d'un ouvrage écrit à plusieurs mains sans précision de genre (et alii : les auteurs ne sont que des mecs, et aliae : ils ne sont que des nanas) ;

Pour les indications d'édition et de publication, on peut remplacer les inconnues par les abréviations suivantes :

  • s.n. : (sine nomine) sans nom (de maison d'édition) ; indique que le nom de l'éditeur n'apparaît pas sur le document
  • s.l. : (sine loco) sans lieu (de publication) ;
  • s.d. : (sine data) sans date (d'édition) ;
  • s.l.n.d. : sans lieu ni date (l'expression date d'avant les normes ISO qui imposent désormais l'ordre "lieu : éditeur, année").

Les abréviations suivantes sont également employées :

  • art. pour article (par exemple article de loi) ;
  • chap. pour chapitre ;
  • col. pour colonne ;
  • coll. pour collection (mais confusion possible avec collaborateur(s));
  • éd. pour éditeur ou édition ;
  • fol. ou ou plus simplement et plus couramment f. pour feuillet ;
  • ill. pour illustration (fig. ne s'emploie plus[réf. nécessaire]) ;
  • ms. (mss au pluriel, sans point) pour manuscrit ;
  • no ou n. pour numéro (C'est un o en exposant, et non le symbole degré (°) qu'il faut utiliser. Le o étant la dernière lettre de numéro) ;
  • p., pp. pour page(s) (L’abréviation française de page est p., pp. est un anglicisme typographique) ;
  • paragr. ou § pour paragraphe ;
  • t. pour tome ;
  • vol. pour volume ;
  • ro pour recto (idem que pour numéro) ;
  • vo pour verso (idem que pour numéro).

Autres emplois du terme

Le terme bibliographie, normalement associé aux ouvrages relatifs à un sujet, est souvent utilisé, à tort dans la langue française, par capillarité du terme anglais bibliography, pour désigner la liste des ouvrages publiés par un auteur. Une liste des œuvres d'un auteur peut être qualifiée de bibliographie lorsque cette liste est détaillée, donne les différentes éditions d'un même ouvrage, les variations, indique exhaustivement les auteurs de préfaces, d'avant-propos, etc., c'est-à-dire qu'elle se consacre à l'étude de la liste des œuvres d'un auteur, ce que n'est pas une simple liste des titres des ouvrages avec leur année de publication. À ce titre les travaux scientifiques consistant à reconstituer l'œuvre d'un auteur par description précise et, le cas échéant, étude de ses livres, constitue une bibliographie thématique rétrospective.

Chez les bibliothécaires, on appelle bibliographie l'ensemble des techniques de description des documents (appelées aussi catalogage, voir catalogue de bibliothèque) et de recherche documentaire.

La bibliographie matérielle désigne un domaine de la recherche appelé parfois aussi bibliologie. Elle consiste dans l'étude de la matérialité du livre et recouvre, par exemple, l'étude du matériel typographique utilisé (fontes, matériels de décoration en tous genres), des faux et des contrefaçons.

Historique

« Le médecin grec Galien, en écrivant au IIe siècle le De libris propriis, donne la première expression de l'idée bibliographique qui équivaut à “liste d’œuvres”... Les hommes instruits qui se préoccupent, au XVe siècle, de rassembler les titres de livres nouvellement imprimés suivent d'abord la tradition. Le premier d'entre eux est un abbé du monastère des Bénédictins de Spannheim, en Prusse, Johann Tritheim, dont le Liber de scriptoribus ecclesiasticis paraît à Bâle en 1494[4]. »

Notes et références

  1. Louise-Noëlle Malclès, La Bibliographie, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , p. 11
  2. Andrée Despy-Meyer, 1895-1995, Cent ans de l'Office International de Bibliographie, Mons, Editions Mundaneum, (ISBN 2-930071-05-2)
  3. « Le norme ISO 690 (7-44005) » sur revues.refer.org.
  4. Louise-Noëlle Malclès, La Bibliographie, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , p. 7

Voir aussi

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