Azhdarcho

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Azhdarchinae, Azhdarcho lancicollis

Azhdarcho
Description de cette image, également commentée ci-après
Fragments du cubitus droit d'Azhdarcho.
La barre horizontale noire mesure 1 centimètre.
Classification
Règne Animalia
Classe Archosauria
Ordre  Pterosauria
Sous-ordre  Pterodactyloidea
Super-famille  Azhdarchoidea
Famille  Azhdarchidae

Sous-famille

 Azhdarchinae
Nessov[1], 1984

Genre

 Azhdarcho
Nessov[1], 1984

Espèce

 Azhdarcho lancicollis
Nessov[1], 1984

Azhdarcho est un genre fossile de ptérosaures ptérodactyloïdes, dans la famille Azhdarchidae et la sous-famille Azhdarchinae. Selon Paleobiology Database en 2022, ce genre est resté monotypique et la seule espèce est Azhdarcho lancicollis

Présentation[modifier | modifier le code]

Azhdarcho est un genre éteint de ptérosaures ptérodactyloïdes ayant vécu en Ouzbékistan au Crétacé supérieur (Turonien moyen), soit il y a environ 92 Ma (millions d'années)[2].

Il n'est connu que par des restes partiels qui incluent cependant des vertèbres cervicales caractéristiques de la famille des Azhdarchidae, un taxon qui regroupe aussi les ptérosaures géants comme Quetzalcoatlus et Arambourgiania.

Une seule espèce valide est rattachée au genre : Azhdarcho lancicollis, décrite par Lev Nessov en 1984[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom de genre Azhdarcho vient du mot persan اژدر (azhdaha/azhdar), une créature en forme de dragon de la mythologie persane. Le nom d'espèce lancicollis est composé des mots latins lancea, « lance ou épée » et collum, « cou », pour rappeler la forme en épée de son cou et sa tête[3].

Découverte[modifier | modifier le code]

Ses fossiles ont été découverts dans la formation géologique de Bissekty dans le désert du Kyzylkoum dans le centre de l'Ouzbékistan. Le spécimen type, répertorié TsNIGRmuzey 1/11915, est une vertèbre cervicale antérieure. Douze paratypes ont été décrits également, incluant plusieurs autres vertèbres cervicales, des fragments des ailes et des pattes et des morceaux de mâchoires.

Description[modifier | modifier le code]

Dans sa description du spécimen type d’Azhdarcho lancicollis, Nesov a souligné ses vertèbres cervicales distinctives, à la fois extrêmement allongées et de section transversale arrondie à mi-longueur. Il a décrit des caractéristiques similaires chez plusieurs autres ptérosaures et les a utilisées pour ériger une nouvelle sous-famille, les Azhdarchinae, au sein des Pteranodontidae. Nesov a également assigné Quetzalcoatlus et Arambourgiania (alors connu sous le nom de Titanopteryx) à cette sous-famille, qui a ensuite été élevée au rang de famille des Azhdarchidae[1].

Nesov a également suggéré que des os similaires de ptérosaures à paroi mince de la formation de Lance du Wyoming pouvaient être attribués à une autre espèce d’Azhdarcho en s'appuyant sur les points communs entre les faunes du Crétacé supérieur d' Asie centrale et de l'ouest de l'Amérique du Nord. Cependant, les recherches ultérieures n’ont pas suivi cette suggestion, et A. lancicollis est la seule espèce d’Azhdarcho actuellement reconnue[4].

Paléobiologie[modifier | modifier le code]

Vue d'artiste de deux Azhdarcho en vol.

Dans sa description de 1984, Nesov indique qu'Azhdarcho ne pouvait pas du tout tourner son cou, mais seulement le plier quelque peu verticalement. Il propose alors de le comparer au bec-en-ciseaux actuel dont le bec à la structure unique, avec une mandibule très étroite et plus longue que la mâchoire supérieure, lui permet d'attraper les poissons de surface en n'entrant que la mandibule dans l'eau sans perdre de vitesse[1].

Des études postérieures ont cependant réfuté cette hypothèse. En 2007, ces recherches ont montré que cette technique de pêche par « écumage ou à la cuillère » nécessitait plus d'énergie et de spécialisations anatomiques qu'on ne le pensait auparavant, et que les grands ptérosaures comme Azhdarcho n'en étaient probablement pas capables[5]. Le long cou des azhdarchidés aurait pu leur permettre de chasser pour se nourrir dans l’eau ou au fond en nageant. Cependant, Darren Naish et Mark P. Witton (2013 et 2015) proposent une hypothèse tout à fait différente en indiquant que « malgré des articulations inhabituellement restreintes entre les vertèbres cervicales, les azhdarchidés étaient capables de se nourrir facilement au niveau du sol ». Leurs études taphonomique, anatomique et de morphologie fonctionnelle concluent que ces animaux sont parfaitement adaptés pour la recherche de nourriture à terre[6],[7].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) L. A. Nesov, « Upper Cretaceous pterosaurs and birds from Central Asia », Paleontologicheskii Zhurnal, no 1,‎ , p. 47-57 (lire en ligne [archive du ])
  2. (en) Averianov, A.O. (2010). "The osteology of Azhdarcho lancicollis Nessov, 1984 (Pterosauria, Azhdarchidae) from the Late Cretaceous of Uzbekistan." Proceedings of the Zoological Institute of the Russian Academy of Sciences, 314(3): 246-317
  3. (en) Amina Khan, « Toothless 'dragon' pterosaurs once ruled skies worldwide, study says », Los Angeles Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (en) David M. Unwin, The Pterosaurs: From Deep Time, New York, Pi Press, (ISBN 0-13-146308-X), p. 273
  5. (en) Stuart Humphries, Richard H. C. Bonser, Mark P. Witton et David M. Martill, « Did pterosaurs feed by skimming? Physical modelling and anatomical evaluation of an unusual feeding method », PLOS Biology, vol. 5, no 8,‎ , e204 (PMCID 1925135, DOI 10.1371/journal.pbio.0050204, lire en ligne)
  6. (en) Darren Naish, « Were azhdarchid pterosaurs really terrestrial stalkers? The evidence says yes, yes they (probably) were », sur Tetrapod Zoology, Scientific American,
  7. (en) Mark P. Witton and Darren Naish, Azhdarchid pterosaurs: water-trawling pelican mimics or "terrestrial stalkers"?, Acta Palaeontologica Polonica 60 (3), 2015: 651-660 doi:http://dx.doi.org/10.4202/app.00005.2013