Armorial de la noblesse polonaise

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Les armoiries ou blason (en polonais : herb) étaient, dans l'ancienne Pologne puis dans la république des Deux Nations (Pologne et Lituanie), l'emblème et le privilège de la noblesse.

Les nobles ajoutaient à leur nom l'indication de leur blason : par exemple, Tadeusz Kosciuszko pouvait se présenter comme : « Tadeusz Kosciuszko herbu[1] Roch III », parce que sa famille partageait avec d'autres familles nobles le blason « Roch III ». Le blason polonais n'était donc pas familial, mais clanique.

Historique[modifier | modifier le code]

La réception des emblèmes armoriaux selon les modèles occidentaux commence au milieu du XIIIe siècle en Silésie et s'achève au milieu du XIVe siècle en Mazovie. À cette époque, il ne s'agit pas de pièces héraldiques, mais seulement d'emblèmes représentant des objets concrets : des motifs animaliers, végétaux, astronomiques, militaires, agricoles. À partir de la deuxième moitié du XIVe siècle, apparaissent les noms héraldiques dérivés du cri de rassemblement (ou : proclamation) des chevaliers combattant sur un champ de bataille avec la même bannière lignagère (clans de chevalerie).

Les emblèmes armoriaux inscrits sur l'écu sont partagés par plusieurs familles. Les noms sont le plus souvent liés au surnom de la famille la plus influente qui impose son nom à toute la communauté armoriale.

La noblesse polonaise était une noblesse d'épée dont les privilèges et les devoirs de l’état nobiliaire ont été précisés pour la première fois dans la constitution Nihil Novi de 1505. Ce cadre légal a subsisté sous une forme presque inchangée jusqu’à la constitution du . En échange des allègements fiscaux, du droit à la possession de la terre, au libre accès aux dignités ecclésiastiques et publiques et à l’interdiction d’emprisonnement sans verdict d’un tribunal, la noblesse avait l'obligation de se présenter armée en cas d’expédition militaire. Le non-respect de cette obligation entraînait la confiscation des biens. Ceci avait encore lieu au XVIIe siècle.

L’État polonais cessant d'exister en 1795, après le troisième partage de la Pologne, les titres de noblesse sont ensuite distribués, selon la région, par la puissance annexante (Russie, Prusse ou Autriche).

Les privilèges concernaient toute la noblesse polonaise sans différenciation, phénomène original par rapport aux d’autres pays d’Europe. C’est de là que vient le dicton polonais « Un noble sur son lopin est l’égal d’un voïvode ». L’obsession de l'égalité de tous les nobles se traduisait par l'interdiction des titres aristocratiques héréditaires, à l’exception des titres princiers reconnus dans le cadre de l’union de Pologne-Lituanie pour les familles ruthènes d’origine dynastique. Exception était aussi faite pour les titres accordés par la Diète.

Les historiens estiment le nombre des nobles polonais à 8-12 % de la population, proportion élevée (2 % en France). Une fois le statut de noble obtenu, un bouclier armorial est transmis à travers les générations. Armes et statut de noblesse sont hérités par tous les membres de la famille, pas seulement par le premier fils. Pour cette raison, la classe noble en Pologne englobe les écuyers et les plus modestes chevaliers.

Quelques blasons de la noblesse polonaise[modifier | modifier le code]

Quelques blasons personnels[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Le mot herb est ici au génitif : herbu.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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