Aphaïa

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Aphaïa
Divinité de la religion grecque antique
Le temple d'Aphaïa à Égine.
Le temple d'Aphaïa à Égine.
Caractéristiques
Nom grec ancien Ἀφαία / Aphaía
Équivalent(s) par syncrétisme Britomartis (religion minoenne)
Culte
Temple(s) Temple d'Aphaïa

Aphaïa ou Aphéa (en grec ancien Ἀφαία / Aphaía) est une déesse grecque antique vénérée sur l'île d'Égine.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Identification[modifier | modifier le code]

Aphaïa, en tant que divinité distincte, n'apparait dans aucun mythe conservé ; cependant, Pausanias rapporte l'existence d'un poème perdu de Pindare dédié à la déesse pour les habitants d'Égine[α],[1],[2].

Les auteurs antiques qui évoquent Aphaïa — Pausanias[α], Virgile[β], Antoninus Liberalis[γ] et Hésychios d'Alexandrie[δ] — la décrivent comme une déesse locale d'Égine, identifiée à la divinité crétoise Britomartis[1]. Dans les versions rapportées du mythe, Britomartis est la fille de Carmé et de Zeus et une chasseresse proche d'Artémis. Elle est poursuivie par le roi crétois Minos, et se réfugie auprès d'un pêcheur d'Égine, qui s'en prend à son tour à elle : pour leur échapper, elle fait appel à Artémis, ou se cache dans son sanctuaire, et disparait. À cet endroit, les habitants d'Égine la vénèrent sous le nom d'Aphaïa ; les Crétois, quant à eux, lui vouent un culte sous le nom de Dictynna (es)[1].

Culte[modifier | modifier le code]

Maquette du temple d'Aphaïa, présentée à la glyptothèque de Munich.

En tant que divinité locale d'Égine, Aphaïa est vénérée sur l'île et possède un sanctuaire. Ce culte est attesté à partir de la période géométrique (entre les IXe et VIIIe siècles av. J.-C.), et perdure au moins jusqu'à la moitié du IIe siècle de notre ère, lorsqu'il est mentionné par Pausanias[2]. Une période d'interruption a peut-être lieu entre , avec l'exil des Éginiens par les Athéniens, et la fin de la guerre du Péloponnèse : l'usage du sanctuaire d'Aphaïa par les occupants athéniens est incertain[2].

Le temple d'Aphaïa occupe ce sanctuaire : les vestiges conservés témoignent d'un état daté entre la période archaïque et la période classique, au IVe ou Ve siècle av. J.-C. ; c'est un des temples de style dorique les mieux conservés.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Salomon Reinach, Cultes, mythes et religions, vol. II, Paris, Leroux, 1908-1909, 2e éd. (ISBN 2221073487, lire en ligne), chap. XXIV (« La déesse Aphaia à Egine »), p. 294-306.
  2. a b et c (en) Irene Polinskaya, A Local History of Greek Polytheism: Gods, People, and the Land of Aigina, 800–400 BCE, Leyde, Brill, (ISBN 978-90-04-23404-8), p. 177-196.

Sources antiques[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]