André Sevin

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André Sevin
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Distinction

André Sevin est né le lundi , au 46, rue Saint-Germain, dans la paroisse du Pré au Mans[1]. Il grandit dans un milieu catholique très fervent et fréquente des écoles laïques et catholiques du Mans. Il est parfois confondu dans les ouvrages avec Monseigneur Hector-Irénée Sevin, Primat des Gaules, et avec le père Jacques Sevin, fondateur du scoutisme français, avec qui il entretenait des liens.

Officier durant la Première Guerre mondiale

Son incorporation à l'armée française pour participer à la première guerre mondiale arrive le 8 avril 1915. Il est détaché une première fois au Centre d’instruction parisien de Saint‑Cyr, du 16 septembre 1915 au 21 février 1916, puis une seconde fois du 20 septembre 1916 au 10 février 1917. En avril 1916, André Sevin est volontaire pour combattre à Verdun. André Sevin y connaît sa première blessure le 21 mai 1916[2].

« Je l’avais désiré, ce moment où je participerai enfin à la construction de l’Histoire, où je cesserais de vivoter dans la banalité d’une "période" pour entrer et vivre intensément, dangereusement, dans une "époque" », écrivait-il à propos de cette première expérience de la guerre dans son livre "Si c'était à refaire[3]."

Au mois de janvier 1918, l’aspirant Sevin est nommé sous-lieutenant au titre de l’active. Le capitaine ayant été tué, son statut l’amène alors à diriger deux cents hommes, plus âgés que lui et souvent pères de famille. Il est cité à l'ordre de l'Armée le 20 juin 1918 ("Officier extrêmement brave") et est fait chevalier de la Légion d'Honneur à 22 ans. [2]

Parcours intellectuel

Il reçoit les félicitations d'Edmond Rostand pour un de ses poèmes en 1918 et est surnommé le "joyeux immolé" par Emile Baumann.

" Nous avions – pauvres fous ! – tout un espoir musardé

Dans les vers du poète et bu l’ivresse douce

Des mots charmeurs, à l’heure bleue où sur la mousse glisse un rêve sans fin dans la nuit attardée... "

Poème adressé par André Sevin à Edmond Rostand

André Sevin obtient une licence de philosophie à la Sorbonne, puis une licence en théologie en 1922. Il est ordonné prêtre en 1922. Il devient professeur de philosophie en 1926. En 1930, il publie "Réflexions sur le scoutisme" afin de théoriser le scoutisme d'institution et échange avec Jacques Sevin, fondateur du scoutisme français[4].

20 juin 1936, André Sevin est proclamé docteur ès-lettres pour sa thèse "Raymond de Seze, le défenseur du Roi." La thèse de doctorat en 1936 récolte pourtant uniquement une mention "honorable", en raison d’une divergence idéologique entre le candidat et le jury. André ne cache en effet pas ses sympathies royalistes et ses amitiés nobiliaires. Georges de Sèze est l'un de ses amis.

L’Académie française couronne immédiatement André Sevin. Le Duc de La Force publie un article élogieux à son sujet dans le Journal des Débats du 31 octobre 1936[5]. En 1937, André Sevin appartient aux douze auteurs qui reçoivent le Prix Berger de l'Académie française. Élu à l’Académie en 1937, Georges Grente demande à André de l'accompagner sous la coupole.

Gabriel Lepointe s'emparera des travaux d'André Sevin pour en faire le sujet des examens de l’agrégation de la faculté de Droit de Paris.

Gaulliste, il refusera la collaboration et deviendra un opposant à Vichy, ce qui lui coûtera son poste au sein d'un collège catholique.

Prélat auprès de Sa Sainteté

En 1953, le père André Sevin reçoit du Vatican la Prélature de la Maison de Sa Sainteté et le titre de Monseigneur pour "ses dons intellectuels mis au service des âmes avec une totale générosité." Il prendra ensuite la tête de l'Académie du Maine à la mort de l'Académicien Georges Grente.

Toutefois, son parcours lui vaudra de nombreuses critiques. Guy des Cars par exemple le surnommera le "Mazarin de plate-forme d’autobus."

André Sevin recevra la croix d’Officier de la Légion d’Honneur.

Il meurt des suites d'une opération chirurgicale le .

La thèse d'André Sevin est rééditée à l’identique en 1992 chez les éditions François-Xavier de Guibert.

Publications

- Sur les routes d'Argonne et d'Alsace, éd. Librairie Gabriel Ernault, 1929

- De l'Alsace au maquis corse, éd. Ernault, 1932

- L'Enfant qui était Capitaine, éd. Ernault, 1936

- Défense de Louis prononcée à la barre de la Convention nationale le mercredi 26 décembre 1792, l'an premier de la république, par le citoyen Deseze, l'un de ses défenseurs officieux. Dissertation., éd. Bordeaux, 1936

- Un Officier de FRANCE - Aurélien DE SEZE, éd. Lanore, Paris, 1936

- Le défenseur du roi - Raymond de Seze (1748-1828), éd. Enault - Delmas, 1936

- Prix Jean-Jacques-Berger 1937 de l'Institut de France

- Lassitude de midi, éd. Enault, Paris, 1951

- Les écrivains que j'ai connus, éd. Enault, Paris, 1957

- Un prêtre s'interroge - Si c'était à refaire (1896-1967), éd. Lethielleux, Paris, 1968

Postérité

Une association culturelle rend hommage à André Sevin. Créée par des descendants d'André Sevin, l'association a organisé en octobre 2021 une ventes aux enchères caritatives à Paris qui a récolté 50'000 euros, en faveur des chrétiens d'Orient[6].

L'association organise également une Biennale internationale d'art qui se tient au sein de l'Abbaye millénaire d'Ottmarsheim (le tombeau de Rodophe de Habsbourg, berceau de la dynastie impériale d'Autriche) et dans les souterrains ouverts pour la première fois au public de la forteresse inscrite au Patrimoine Mondial de l'UNESCO de Neuf-Brisach[7],[8],[9],[10],[11].

Notes et références

  1. Acte de mariage de François Sevin et Marie Trottier, 10 janvier 1896 (registre d’état civil du Mans, ADS, 5 Mi 191)
  2. a et b Stéphane Tison, La foi dans le siècle : Mélanges offerts à Brigitte Waché, Presses universitaires de Rennes, , 400 p. (ISBN 978-2-7535-6656-9, lire en ligne)
  3. Mgr André Sevin. Un prêtre s'interroge. Si c'était à refaire : 1896-1967, P. Lethielleux, (lire en ligne)
  4. « André Sevin - Scoutopedia, l'Encyclopédie scoute ! », sur fr.scoutwiki.org (consulté le )
  5. « Journal des débats politiques et littéraires », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Une association organise une vente aux enchères pour les chrétiens d’Orient », sur Valeurs actuelles, (consulté le )
  7. « Neuf-Brisach. Biennale de la Porte de France », sur www.dna.fr (consulté le )
  8. Télévision de Biesheim, « Biennale internationale de la Porte de France » [vidéo], sur biensheimtv.fr
  9. « Office de tourisme de Colmar en Alsace - Biennale de la Porte de France », sur tourisme-colmar.com (consulté le )
  10. (de) Badische Zeitung, « Kunst und Grafik im Elsass - Breisach - Badische Zeitung », sur www.badische-zeitung.de (consulté le )
  11. « Neuf-Brisach. Biennale de la Porte de France », sur www.lalsace.fr (consulté le )

Liens externes