André Ravéreau

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André Ravéreau
André Ravéreau en 2017.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 98 ans)
AubenasVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
André Raymond Marie RavéreauVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Autres informations
Distinctions

André Ravéreau, né le [1] à Limoges et mort le à Aubenas[2], est un architecte français. En 1980, il reçoit le Prix Aga Khan d'architecture. Il est élevé au rang d'Achir de l'Ordre du mérite national d'Algérie en 2012[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Cet ancien élève d'Auguste Perret à l'École des Beaux Arts de Paris, visite la vallée du M'zab en Algérie en 1949 alors qu'il est étudiant. En découvrant les cités du M'zab, André Ravéreau prend conscience, au-delà du choc émotionnel, de ce que cette architecture peut apporter à la définition de nouvelles pratiques.

En pleine tourmente algérienne, son diplôme d'architecture en poche, il décide d'y retourner. Pour lui, les cités ibadites offrent l'exemple le plus achevé d'une adaptation aux contraintes du milieu, d'une architecture et d'un urbanisme respectueux de l'environnement.

Pour renforcer sa compréhension du lieu il installe son atelier à Ghardaïa en 1959. L'atelier créé verra se succéder plusieurs jeunes architectes et étudiants venus se confronter à cette gestion du territoire respectueuse des traditions culturelles et du contexte naturel.

Ce coup de cœur pour une « leçon d'architecture », il le rapporte dans un livre préfacé par l'Égyptien Hassan Fathy et illustré par des photographies de Manuelle Roche, sa compagne.

« Ce qui frappe l’observateur, ici, c’est l’unité générale de caractère. Il n’y a pas deux gestes, que l’on construise le barrage, la mosquée, la maison... Les bâtisseurs ont réduit et épuré toutes les raisons d’influences ou de prestige et choisi des solutions égalitaires - pas de palais au M’Zab -, ils se sont trouvés confrontés aux seuls problèmes de défense et d’environnement[4]. »

André Ravéreau n'imite pas les formes traditionnelles et, s'il s'intéresse au lieu, à la culture, au climat c'est pour mieux inscrire son projet d'architecture dans l'épaisseur d'une culture. Son travail reste l'un des plus remarquables dans la perspective d'une « architecture située » éprise de la nature des lieux, très loin des dérives régionalistes toujours à craindre dans cette démarche.

Après l'Algérie, André Ravéreau s'installe définitivement en France. Depuis sa demeure ardéchoise, il continue à concevoir une architecture respectueuse de son environnement, dont le dispensaire de Mopti, dont les études furent achevées en 1974. La justesse des choix de matériaux et des techniques, la réponse aux exigences climatiques, l'attention aux usages sociaux et culturels, seront récompensées en 1980 par le Prix Aga Khan d'architecture « destiné à encourager la reconnaissance de l'architecture en pays d'Islam. »

Cette recherche de l'évidence des solutions architecturales, André Ravéreau la nourrit pendant toute sa carrière par un travail permanent d'analyse des architectures savantes et vernaculaires[5]. Il sera un temps Architecte des Monuments Historiques en Algérie, et chargé de mission par l'UNESCO pour la citadelle de la Casbah d'Alger.

C'est lors de son affectation aux Monuments Historiques d'Algérie qu'il parviendra à sauver une grande partie du patrimoine culturel et architectural du pays. Il obtiendra, entre autres, la classification au Patrimoine Mondial de l'UNESCO de la ville de Ghardaïa et de la mosquée de Sidi Okba. Cette mosquée était menacée de démolition à la suite des dégâts des eaux engendrés par des inondations. André Ravéreau s'est opposé à la décision du Wali et est parvenu à sauvegarder une construction séculaire, exemplaire en matière de conception architecturale. André Ravéreau est un des grands architectes qui a contribué non seulement à la reconstruction et au développement d'un pays récemment indépendant mais également à la conservation de constructions issues de savoir-faire ancestral.


Il est considéré comme un nom important de l'architecture située et environnementale.

[Son geste] n'est pas architectural, mais avant tout situé. C'est en quoi [son] geste est "juste" et non pas purement formel. [6]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès n°429, ville d'Aubenas. Le Monde (se basant une ancienne version de Wikipédia ?) donne la date du 27 juillet 1919
  2. « L’architecte André Ravéreau est mort », sur Le Monde (consulté le )
  3. JORADP no 2012-63 p. 4
  4. André Ravéreau Le M'zab, une leçon d'architecture nouvelle édition Actes Sud-Sindbad, Arles, 2003
  5. André Ravéreau rapporte l'intégralité de son parcours, dans un petit livre : "André Ravéreau, du local à l'universel", éditions du Linteau, Paris 2007 .
  6. André Ravéreau, La Casbah d'Alger, et le site créa la ville, nouvelle édition Actes Sud - Sindbad, Arles 2007

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Ravéreau, Captifs, dessins de captivité, éditions Horizons de France, Paris, 1950.
  • André Ravéreau, Le M'zab, une leçon d'architecture, Sindbad, Paris, 1981.
  • André Ravéreau, La Casbah d'Alger, et le site créa la ville, Sindbad, Paris, 1989.
  • André Ravéreau, Le Caire, esthétique et tradition, en collaboration avec Manuelle Roche, éditions Actes Sud/Sindbad, Arles, 1997.
  • Rémi Baudouï et Philippe Potié, André Ravéreau, l'atelier du désert, Marseille, Parenthèses, .
  • André Ravéreau, Le M'zab, une leçon d'architecture, nouvelle édition Actes Sud/Sindbad, Arles, 2003.
  • André Ravéreau, Le sens & l’équilibre : chapiteaux du monde méditerranéen, en collaboration avec Manuelle Roche Études & Communication, 2004.
  • André Ravéreau, Maya Ravéreau, Vincent Bertaud du Chazaud, Du local à l'universel, éditions du Linteau, Paris, 2007.
  • André Ravéreau, La Casbah d'Alger, et le site créa la ville, nouvelle édition Actes Sud/Sindbad, Arles, 2007.

Liens externes[modifier | modifier le code]