Affaire du Combinatie

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L'affaire du Combinatie, acte central du milieu criminel français des années 1950, eut comme centre le Combinatie, un cargo néerlandais.

L'affaire du Combinatie[modifier | modifier le code]

Le , le Combinatie quitte Tanger bourré de 2 700 caisses de cigarettes de contrebande. Il est commandé par Placido Pedemonte, trafiquant expérimenté de cigarettes. Il doit se laisser aborder et piller par de faux pirates afin d'obtenir le remboursement de sa cargaison par les assurances. Il s'agit de toucher un double bénéfice : la prime d'assurance et le bénéfice de la vente des cigarettes détournées.

Pendant la nuit, une vedette, l'Esme, commandée par Eliott Forrest, s'approche des flancs du Combinatie. Cagoulés et armés, les hommes de Forrest abordent et pillent le cargo néerlandais.

Cependant, la tempête fait rage, et il n'est pas possible de livrer les caisses détournées sur l'île de Riou, près de Marseille. Sur les conseils de Dominique Venturi, dit Nick Venturi, frère de Jean Venturi, le bateau fait route vers la Corse et la baie de Porticcio, où les caisses seront débarquées et cachées. L'opération est gérée par Antoine Paolini, dit « Planche », et Jean Colonna, dit « Jean-Jean », futur maire de Pila-Canale en Corse-du-Sud et oncle de Jean-Jérôme Colonna dit Jean-Jé.

Le capitaine de l'Esme est trop bavard et parle. Placido Pedemonte, le capitaine du Combinatie, de retour à Tanger, accuse Eliott Forrest et ses complices d'escroquerie. Des enquêtes judiciaires sont ouvertes. Les soupçons se portent vers l'équipe Renucci, dont Nick Venturi et Marcel Francisci. Les frères Guérini recommandent de ne pas écouler les cigarettes détournées, mais certains ne sont pas de cet avis, comme Antoine Paolini.

La guerre du Combinatie[modifier | modifier le code]

Antoine Paolini décide de dérober une partie des caisses de cigarettes cachées en Corse pour les revendre rapidement. Jo Renucci, les Guérini et Jean Colonna sont en colère. Ce dernier gifle un homme de Paoloni, qui décide de lancer une vendetta démesurée contre le bloc Francisci-Renucci, Venturi-Colonna.

Le , Jean Colonna, l'oncle de Jean-Jérôme Colonna, reçoit une rafale d'arme automatique à Ajaccio et doit être amputé des deux jambes. Pour échapper aux tueurs, il s'est réfugié sous une voiture d'où seules ses jambes dépassaient. Quelques jours plus tard, à Marseille, Antoine Paolini échappe de peu à la mort au volant de sa voiture. Le lendemain, son propre cousin est abattu en Corse dans sa voiture.

Le , un ami de Nick Venturi est blessé à Marseille. Le , c'est au tour d'un ami de Paolini, connu sous le surnom de « l'Olive », d'être mortellement blessé.

Le , Jacques, le frère de Jean Colonna est abattu froidement, sous les yeux de son fils Jean-Jérôme, par des tueurs déguisés en touristes agissant pour le compte de Planche. Il restera très marqué par cette terrible vendetta et consacrera une partie de sa vie à venger son père.

Le , François, un ami de Paolini, tombe sous les balles à la terrasse du bar Le Sporting, sur le cours Napoléon d'Ajaccio. Le , les frères de François, Jean et Philippe sont abattus par des tueurs.

Le , alors qu'il se trouve dans le quartier du Panier, à Marseille, Antoine Paoloni est entraîné sous un prétexte quelconque le long du cimetière Saint-Julien par deux de ses lieutenants, « Sandre » Bustico et Marius Salvati dit « Méu », qui l'exécutent, après avoir été retournés par la partie adverse contre l'assurance d'avoir la vie sauve. Les deux se distingueront quelques années plus tard au sein du gang des blouses grises.

Antoine Paolini disparu, un de ses lieutenants indique aux policiers la cache des cigarettes. Les frères Guérini, qui ont soutenu le clan de Jo Renucci, menacent l'indicateur de mort. La vendetta se poursuit avec Muziotti, Lorenzi, Caselli... Le dernier à être abattu sera Meu Salvati, le 12 mars 1972, l'un des hommes soupçonné d'avoir fait partie du commando ayant abattu Jacques Colonna, dix-sept ans auparavant.

Finalement, la vendetta du Combinatie provoquera près de 30 victimes sur une vingtaine d'années. Elle apparaît alors comme un acte structurant du puissant milieu corse en plaçant ses vainqueurs, les Venturi, les Francisci et les Guérini, au centre des milieux marseillais et parisiens. Ils purent ainsi jouer un rôle de premier plan dans le gigantesque réseau de trafic d'héroïne, s'étendant de la Turquie aux États-Unis, appelé la French Connection.

Dans la culture[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]