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« Pigeon trocaz » : différence entre les versions

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Le '''Pigeon trocaz''', (''Columba trocaz'') est un [[Columbidae|pigeon]] [[endémique]] de l'île de [[Madère]]. C'est un oiseau gris avec une gorge rosée, une marque argentée sur la nuque, et qui se distingue du [[Common Wood Pigeon]], fortement apparenté et probablement son ancêtre, par l'absence de marques blanches sur ses ailes. Son cri est un gazouillis caractéristique de six notes, un peu plus faible que celui du Pigeon ramier. Malgré son aspect volumineux et sa longue queue, il a un vol rapide et directe.
Le '''Pigeon trocaz''' (''Columba trocaz'') est une [[espèce]] d'oiseau de la famille des [[Columbidae]].

Le Pigeon trocaz se reproduit dans la [[laurisylve]], où il reste rare. Il pond un œuf blanc dans un fragile nid de brindilles. Ses effectifs ont chuté après la colonisation de l'archipel par les hommes, et il a été complètement éradiqué de l'île de [[Porto Santo]]. La principale cause de ce déclin est la destruction de son habitat par la déforestation, mais la chasse et la prédation opéré dans les nids par des espèces introduites comme les rats ont aussi contribué à cette baisse de la population. La protection des forêts de [[lauraceae]] et l'interdiction de la chasse ont permis aux effectifs de réaugmenté récemment, mais cette espèce est toujours menacée.

==Description==
[[Fichier:TrocazaBouvryiBonaparte.jpg|thumb|left|upright|[[Charles Lucien Bonaparte|C L Bonaparte]] décrit le Pigeon trocaz sous le nom de ''Trocaza bouvryi'' en 1855]]
Le Pigeon trocaz est un oiseau gris foncé mesurant 40 à {{unité|45|cm}} de long pour une envergure de 68 à {{unité|74|cm}}<ref name= Mullarney/>. Le haut du dos est une coloration violette, qui prend une teinte verte en bas de la nuque. Les côtés de la nuque son blanc-argenté. La queue est noirâtre avec une large bande gris pâle, et les rémiges sont principalement noires. Le haut de la poitrine est rosâtre, l'oeil est jaune, le bec a une pointe jaune et une base rouge violacé, et les pattes sont rouges. Mâles et femelles sont d'apparence similaire, mais les jeunes ont généralement un plumage plus marron, et les marques argentées ne sont pas encore visibles. Ses ailes ont une apparence écailleuse du fait de la couleur chamois du bord des plumes<ref name= Gibbs188/>.

Le Pigeon ramier a une sous-espèce pas très bien définie à Madère sous-espèce,''[[Columba palumbus maderensis]]''. Il est plus pâle que lepigeon trocaz et a des marques blanches sur les ailes et une [[iridescence]] verte plus étendue sur la nuque<ref name= Gibbs188/>, mais il a disparu avant 1924<ref name = ZMA>{{en}}{{lien web| auteur = Prins, G | titre= ''Columba palumbus maderensis'' | site= Type specimens in 3-D | url= http://ip30.eti.uva.nl/zma3d/detail.php?id=192&sort=taxon&type=family | éditeur= Zoological Museum, Amsterdam|consulté le= 9 août 2010}}</ref>. Le [[Pigeon de Bolle]] est plus semblable en apparence au Pigeon trocaz, mais il lui manque les marques blanchâtres sur le cou et il a une poitrine plus largement rose. Cependant, cette espèce est endémique aux [[îles Canaries]], donc et son aire de répartition ne se chevauche pas avec celle du Pigeon trocaz<ref name= Mullarney/>. Le seul autre pigeon présent à Madère est le [[Pigeon Feral]]. Il est plus mince, a des ailes plus pointues et une queue beaucoup plus petite. Il a souvent marques alaires sombres, et un vol plus léger<ref Name= Gibbs188/>.

==Taxinomie et systématique==
Le genre ''[[Columba]]'' est le plus grand de la famille des [[Columbidae|pigeons]], et a la plus large diffusion. Ses membres sont généralement gris pâle ou brun, souvent avec la tête blanche ou des marques sur le cou et des taches caractéristiques vertes ou mauves irisées sur le cou et la poitrine. Les plumes du cou peuvent être alignées et former des rainures. L'un des sous-groupes au sein du genre ''Columba'' est constitué du [[Pigeon ramier]], espèce eurasienne très répandue, du [[Pigeon de Bolle]], du [[Pigeon trocaz]], et du [[Afep Pigeon]] africain. Les deux pigeons endémiques de [[Macaronésie]], le Pigeon de Bolle et le Pigeon Trocaz, semblent provenir de populations insulaires isolées de Pigeon ramier (''C. palumbus'')<ref name= Gibbs175>{{harvsp|Gibbs|(2000)|p=175}}</ref>.

Les archipels des [[Canaries]], des [[Açores]], et de [[Madère]] dans l'océan Atlantique ont une origine volcanique et ils n'ont jamais fait partie d'un continent. La formation de Madère a commencé au [[Miocène]] et l'île était pratiquement apparue il y a 700.000 ans<ref name = gvp>{{en}}{{lien web| auteur= | titre= Madeira | work=Global Volcanism Program | url= http://www.volcano.si.edu/world/volcano.cfm?vnum=1802-12- | éditeur=Smithsonian Institution| consulté le=20 juillet 2010}}</ref>. À plusieurs reprises par le passé, les principales îles de ces archipels ont été colonisées par des pigeons ramiers, qui ont évolué sur ces îles indépendamment des populations continentales. L'étude de séquences d'[[ADN]] [[mitochondrie|mitochondrial]] et [[noyau (cellule)|nucléaire]] suggèrent que l'ancêtre du Pigeon de Bolle est peut-être arrivé aux Canaries il y a environ 5 millions d'années, mais une autre lignée, qui a dérivé en une autre espèce endémique des Canaries, le [[Pigeon Laurel]], ''C. junoniae'', est arrivée il y a peut-être 20 millions d'années<ref name= Gonzalez>{{en}}{{article | nom= Gonzalez | prénom= Javier | coauthors= Castro, Guillermo Delgado; Garcia-del-Rey, Eduardo; Berger, Carola; Wink, Michael | année= 2009| titre= Use of mitochondrial and nuclear genes to infer the origin of two endemic pigeons from the Canary Islands | périodique= Journal of Ornithology | volume= 150 | issue = 2 | pages= 357–367 | url = |format = | doi = 10.1007/s10336-008-0360-4 }}</ref>. L'arrivée la plus récente de Pigeons ramiers sur Madère a dérivé en la sous-espèce ''C. palumbus maderensis''<ref name = ZMA/>.

Le Pigeon trocaz a été décrit pour la première fois en 1829 par [[Karl Heineken]], un médecin et ornithologue allemand qui vivait à Madère à l'époque. Il l'a reconnu comme différent de la forme locale de Pigeon ramier, actuellement en voie d'extinction, qu'il appelait ''Palumbus", et a noté que les deux pigeons ne se reproduisaient jamais entre eux et qu'ils étaient même très rarement associés. Il a choisi de nommer la nouvelle espèce à partir de son appellation locale, « trocaz »<ref name= Heineken>{{en}}{{article | nom= Heineken | prénom= Karl| année=1829 | titre= Notice of some of the Birds of Madeira | périodique= Edinburgh Journal of Science | volume=1 | issue = 2 | page= 230 |url=http://www.archive.org/stream/edinburghjourna06edingoog#page/n238/mode/1up}}</ref>. Trocaz est une variante du portugais {{lang|pt|torcaz}}, désignant le Pigeon ramier<ref name= dict>{{ouvrage | nom= Weiszflog | prénom= Walter | titre= Michaelis Moderno Dicionario Da Lingua Portuguesa | année=1998 |lieu= São Paulo |éditeur= Editora Melhoramentos Ltda. | isbn = 85-06-02759-4|langue= portugais|lire en ligne=http://michaelis.uol.com.br/moderno/portugues/index.php?lingua=portugues-portugues&palavra=torcaz }}</ref>. Ces deux mots dérivent en fait du latin torquis, collier, et font allusion aux marques de couleurs de l'oiseau autour du cou. Il s'agit d'une espèce monotypique, bien que dans le Pigeon de Bolle a été parfois considéré comme une sous-espèce du Pigeon trocaz<ref name= martin>{{en}}{{article | nom= Martin | prénom= A | année= 1985| titre= Première observation du pigeon Trocaz (''Columba trocaz bollii'') à l'Ile de Hierro (Iles Canaries) | périodique= Alauda | langue= French | volume= 53 | issue = 2 | pages= 137–140}}</ref>.


==Répartition==
==Répartition==

Version du 11 octobre 2012 à 07:36

Le Pigeon trocaz, (Columba trocaz) est un pigeon endémique de l'île de Madère. C'est un oiseau gris avec une gorge rosée, une marque argentée sur la nuque, et qui se distingue du Common Wood Pigeon, fortement apparenté et probablement son ancêtre, par l'absence de marques blanches sur ses ailes. Son cri est un gazouillis caractéristique de six notes, un peu plus faible que celui du Pigeon ramier. Malgré son aspect volumineux et sa longue queue, il a un vol rapide et directe.

Le Pigeon trocaz se reproduit dans la laurisylve, où il reste rare. Il pond un œuf blanc dans un fragile nid de brindilles. Ses effectifs ont chuté après la colonisation de l'archipel par les hommes, et il a été complètement éradiqué de l'île de Porto Santo. La principale cause de ce déclin est la destruction de son habitat par la déforestation, mais la chasse et la prédation opéré dans les nids par des espèces introduites comme les rats ont aussi contribué à cette baisse de la population. La protection des forêts de lauraceae et l'interdiction de la chasse ont permis aux effectifs de réaugmenté récemment, mais cette espèce est toujours menacée.

Description

C L Bonaparte décrit le Pigeon trocaz sous le nom de Trocaza bouvryi en 1855

Le Pigeon trocaz est un oiseau gris foncé mesurant 40 à 45 cm de long pour une envergure de 68 à 74 cm[1]. Le haut du dos est une coloration violette, qui prend une teinte verte en bas de la nuque. Les côtés de la nuque son blanc-argenté. La queue est noirâtre avec une large bande gris pâle, et les rémiges sont principalement noires. Le haut de la poitrine est rosâtre, l'oeil est jaune, le bec a une pointe jaune et une base rouge violacé, et les pattes sont rouges. Mâles et femelles sont d'apparence similaire, mais les jeunes ont généralement un plumage plus marron, et les marques argentées ne sont pas encore visibles. Ses ailes ont une apparence écailleuse du fait de la couleur chamois du bord des plumes[2].

Le Pigeon ramier a une sous-espèce pas très bien définie à Madère sous-espèce,Columba palumbus maderensis. Il est plus pâle que lepigeon trocaz et a des marques blanches sur les ailes et une iridescence verte plus étendue sur la nuque[2], mais il a disparu avant 1924[3]. Le Pigeon de Bolle est plus semblable en apparence au Pigeon trocaz, mais il lui manque les marques blanchâtres sur le cou et il a une poitrine plus largement rose. Cependant, cette espèce est endémique aux îles Canaries, donc et son aire de répartition ne se chevauche pas avec celle du Pigeon trocaz[1]. Le seul autre pigeon présent à Madère est le Pigeon Feral. Il est plus mince, a des ailes plus pointues et une queue beaucoup plus petite. Il a souvent marques alaires sombres, et un vol plus léger[2].

Taxinomie et systématique

Le genre Columba est le plus grand de la famille des pigeons, et a la plus large diffusion. Ses membres sont généralement gris pâle ou brun, souvent avec la tête blanche ou des marques sur le cou et des taches caractéristiques vertes ou mauves irisées sur le cou et la poitrine. Les plumes du cou peuvent être alignées et former des rainures. L'un des sous-groupes au sein du genre Columba est constitué du Pigeon ramier, espèce eurasienne très répandue, du Pigeon de Bolle, du Pigeon trocaz, et du Afep Pigeon africain. Les deux pigeons endémiques de Macaronésie, le Pigeon de Bolle et le Pigeon Trocaz, semblent provenir de populations insulaires isolées de Pigeon ramier (C. palumbus)[4].

Les archipels des Canaries, des Açores, et de Madère dans l'océan Atlantique ont une origine volcanique et ils n'ont jamais fait partie d'un continent. La formation de Madère a commencé au Miocène et l'île était pratiquement apparue il y a 700.000 ans[5]. À plusieurs reprises par le passé, les principales îles de ces archipels ont été colonisées par des pigeons ramiers, qui ont évolué sur ces îles indépendamment des populations continentales. L'étude de séquences d'ADN mitochondrial et nucléaire suggèrent que l'ancêtre du Pigeon de Bolle est peut-être arrivé aux Canaries il y a environ 5 millions d'années, mais une autre lignée, qui a dérivé en une autre espèce endémique des Canaries, le Pigeon Laurel, C. junoniae, est arrivée il y a peut-être 20 millions d'années[6]. L'arrivée la plus récente de Pigeons ramiers sur Madère a dérivé en la sous-espèce C. palumbus maderensis[3].

Le Pigeon trocaz a été décrit pour la première fois en 1829 par Karl Heineken, un médecin et ornithologue allemand qui vivait à Madère à l'époque. Il l'a reconnu comme différent de la forme locale de Pigeon ramier, actuellement en voie d'extinction, qu'il appelait Palumbus", et a noté que les deux pigeons ne se reproduisaient jamais entre eux et qu'ils étaient même très rarement associés. Il a choisi de nommer la nouvelle espèce à partir de son appellation locale, « trocaz »[7]. Trocaz est une variante du portugais torcaz, désignant le Pigeon ramier[8]. Ces deux mots dérivent en fait du latin torquis, collier, et font allusion aux marques de couleurs de l'oiseau autour du cou. Il s'agit d'une espèce monotypique, bien que dans le Pigeon de Bolle a été parfois considéré comme une sous-espèce du Pigeon trocaz[9].

Répartition

Il est endémique de Madère.

Habitat

Il vit dans les montagnes dans les zones de laurisylve où 10 000 oiseaux demeurent.

Description

Long de 42 à 45 cm, il ressemble à un gros Pigeon ramier. C'est un oiseau avec une poitrine rose. Il lui manque les marques blanches, qui, avec la tache argentée du cou le distinguent des autres espèces de Columba.

Nidification

Il se reproduit dans des grottes, pondant un œuf blanc dans un nid sur une corniche.

Comportement

Son vol est rapide, effectué par des battements d'ailes réguliers, avec des battements rapides occasionnels caractéristiques des pigeons en général. Il décolle avec un bruit fort.

Voix

L'appel est un roucoulement caractéristique doo-Doh, comme un Pigeon ramier.

Liens externes

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Bibliographie

  • del Hoyo J., Elliott A. & Sargatal J. (1997) Handbook of the Birds of the World, Volume 4, Sandgrouse to Cuckoos. BirdLife International, Lynx Edicions, Barcelona, 679 p.
  • Prin J. & G. (1997) Encyclopédie des Colombidés. Éditions Prin, Ingré, 551 p.

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  2. a b et c Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Gibbs188
  3. a et b (en)Prins, G, « Columba palumbus maderensis », sur Type specimens in 3-D, Zoological Museum, Amsterdam (consulté le )
  4. Gibbs (2000), p. 175
  5. (en)« Madeira », Global Volcanism Program, Smithsonian Institution (consulté le )
  6. (en)Javier Gonzalez, « Use of mitochondrial and nuclear genes to infer the origin of two endemic pigeons from the Canary Islands », Journal of Ornithology, vol. 150, no 2,‎ , p. 357–367 (DOI 10.1007/s10336-008-0360-4)
  7. (en)Karl Heineken, « Notice of some of the Birds of Madeira », Edinburgh Journal of Science, vol. 1, no 2,‎ , p. 230 (lire en ligne)
  8. (pt) Walter Weiszflog, Michaelis Moderno Dicionario Da Lingua Portuguesa, São Paulo, Editora Melhoramentos Ltda., (ISBN 85-06-02759-4, lire en ligne)
  9. (en)A Martin, « Première observation du pigeon Trocaz (Columba trocaz bollii) à l'Ile de Hierro (Iles Canaries) », Alauda, vol. 53, no 2,‎ , p. 137–140