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== Étiologie ==
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* La [[hernie discale]] cause 90 % des sciatiques<ref name="bmj2007">Koes BW, van Tulder MW, Peul WC, [http://www.bmj.com/cgi/content/extract/334/7607/1313 ''Diagnosis and treatment of sciatica'', BMJ, 2007;334:1313-1317] </ref>.
* La [[hernie discale]] cause 90 % des sciatiques<ref name="bmj2007">{{article | langue=en | nom1=B.W. Koes | nom2=M.W. van Tulder | nom3=W.C. Peul | titre=Diagnosis and treatment of sciatica | journal=BMJ | année=2007 | volume=334 | pages=1313-1317 | doi=10.1136/bmj.39223.428495.BE}}</ref>.
* [[Tumeur|Processus tumoral]] (bénin ou malin)
* [[Tumeur|Processus tumoral]] (bénin ou malin)
* Processus infectieux ([[spondylodiscite]], [[épidurite]])
* Processus infectieux ([[spondylodiscite]], [[épidurite]])
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C'est une maladie fréquente : elle concerne 5 à 10 % des patients ayant des douleurs du dos ([[dorsalgie]]s)<ref name="bmj2007"/>.
C'est une maladie fréquente : elle concerne 5 à 10 % des patients ayant des douleurs du dos ([[dorsalgie]]s)<ref name="bmj2007"/>.


L'âge, le stress, le [[tabagisme]] et un travail impliquant des mouvements du dos augmentent le risque de sciatique<ref>{{en}} Helena M, Viikari-Juntura E,Martikainen R, Takala EP, Riihimaki H, [http://www.spinejournal.org/pt/re/spine/abstract.00007632-200205150-00017.htm ''Individual factors, occupational loading, and physical exercise as predictors of sciatic pain''], Spine, 2002:27(10):1102-1108
L'âge, le stress, le [[tabagisme]] et un travail impliquant des mouvements du dos augmentent le risque de sciatique<ref>{{article | langue=en | nom1=Helena Miranda | nom2=Eira Viikari-Juntura | nom3= Rami Martikainen | nom4=Esa-Pekka Takala | nom5=Hilkka Riihimäki | titre=Individual factors, occupational loading, and physical exercise as predictors of sciatic pain | journal=Spine | année=2002 | volume=27 | numéro=10 | pages=1102-1108 | résumé=http://journals.lww.com/spinejournal/pages/articleviewer.aspx?year=2002&issue=05150&article=00017&type=abstract}}</ref>.
</ref>.


== Symptomatologie ==
== Symptomatologie ==
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Elles peuvent être déclenchées par la position assise (notamment en voiture).
Elles peuvent être déclenchées par la position assise (notamment en voiture).


Elles sont parfois accompagnées d'un cortège de symptômes tel des fourmillements ([[paresthésie]]s) localisés dans la jambe ou dans les orteils, une perception douloureuse de certains stimulus à l'origine non douloureux ([[allodynie]]) ou une perte de la sensibilité d'une partie de la jambe. Une perte (ou diminution sensible) du [[réflexe Achilléen]] est un autre indicateur de la sciatique (Seulement dans le cas d'une sciatique S1).
Elles sont parfois accompagnées d'un cortège de symptômes tel des fourmillements ([[paresthésie]]s) localisés dans la jambe ou dans les orteils, une perception douloureuse de certains stimulus à l'origine non douloureux ([[allodynie]]) ou une perte de la sensibilité d'une partie de la jambe. Une perte (ou diminution sensible) du [[réflexe achilléen]] est un autre indicateur de la sciatique (seulement dans le cas d'une sciatique S1).


À noter qu'il peut exister une forme hyperdouloureuse avec éventuellement blocage du rachis lombaire appelé [[lumbago]].
Il peut exister une forme hyperdouloureuse avec éventuellement blocage du rachis lombaire appelée [[lumbago]].


Elle est reproduite par la [[Signe de Lasègue|manœuvre de Lasègue]] : flexion passive de la hanche (provoquée par l'examinateur), jambe tendue. Le « Lasègue croisé », où la douleur est reproduite par l'élévation de l'autre jambe, serait plus spécifique mais moins sensible<ref>{{en}} Deville WLJM, Windt DAWM, van der Dzaferagic A, Bezemer PD, Bouter LM, [http://www.spinejournal.org/pt/re/spine/abstract.00007632-200005010-00016.htm ''The test of Lasegue: systematic review of the accuracy in diagnosing herniated discs''], Spine, 2000;25:1140-7</ref>.
Elle est reproduite par la [[Signe de Lasègue|manœuvre de Lasègue]] : flexion passive de la hanche (provoquée par l'examinateur), jambe tendue. Le « Lasègue croisé », où la douleur est reproduite par l'élévation de l'autre jambe, serait plus spécifique mais moins sensible<ref>{{article | langue=en | nom1=Walter L.J.M. Devillé | nom2=Daniëlle A.W.M. van der Windt | nom3=Aisa Dzaferagić | nom4=P.D. Bezemer | nom5=Lex M. Bouter | résumé=http://www.spinejournal.org/pt/re/spine/abstract.00007632-200005010-00016.htm | titre=The test of Lasegue: systematic review of the accuracy in diagnosing herniated discs | journal=Spine | année=2000 | volume=25 | numéro=9 | pages=1140-1147}}</ref>.


La topographie peut être indicative du nerf atteint : face latérale de la jambe et face dorsale du pied jusqu'au gros orteil ("hallux") pour la racine L5, face postérieure du mollet et plante du pied pour la racine S1.
La topographie peut être indicative du nerf atteint : face latérale de la jambe et face dorsale du pied jusqu'au gros orteil (« hallux ») pour la racine L5, face postérieure du mollet et plante du pied pour la racine S1.


== Éléments diagnostics ==
== Éléments diagnostics ==
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La [[radiographie]] standard du rachis lombaire n'est nécessaire que si l'on suspecte une cause autre qu'une hernie discale, ou en cas de sciatique récidivante ou rebelle au traitement. Elle ne permet pas cependant de visualiser la hernie (le disque intervertébral étant radio-transparent).
La [[radiographie]] standard du rachis lombaire n'est nécessaire que si l'on suspecte une cause autre qu'une hernie discale, ou en cas de sciatique récidivante ou rebelle au traitement. Elle ne permet pas cependant de visualiser la hernie (le disque intervertébral étant radio-transparent).


Seuls l'[[imagerie par résonance magnétique|IRM]] et le [[tomodensitométrie|scanner]] rachidien permettent de visualiser la [[hernie]]. La sensibilité et la spécificité de ces examens est cependant loin d'être absolue : un cinquième à un tiers des patients ont une hernie discale et n'ont jamais souffert d'une sciatique<ref>{{en}} Jensen MC, Brant-Zawadzki MN, Obuchowski N, Modic MT, Malkasian D, Ross JS, [http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/331/2/69 ''Magnetic resonance imaging of the lumbar spine in people without back pain''], N Engl J Med, 1994:331:69-73</ref>.
Seuls l'[[imagerie par résonance magnétique|IRM]] et le [[tomodensitométrie|scanner]] rachidien permettent de visualiser la [[hernie]]. La sensibilité et la spécificité de ces examens est cependant loin d'être absolue : un cinquième à un tiers des patients ont une hernie discale et n'ont jamais souffert d'une sciatique<ref>{{article | langue=en | nom1=Maureen C. Jensen | nom2=Michael N. Brant-Zawadzki | nom3=Nancy Obuchowski | nom4=Michael T. Modic | nom5=Dennis Malkasian | nom6=Jeffrey S. Ross | résumé=http://content.nejm.org/cgi/content/abstract/331/2/69 | titre=Magnetic Resonance Imaging of the Lumbar Spine in People without Back Pain | journal=The New England Journal of Medicine | année=1994 | volume=331 | pages=69-73}}</ref>.


La sacco-radiculographie par injection directe d'un produit de contraste dans le canal rachidien, est une technique abandonnée depuis les années 1990.
La sacco-radiculographie par injection directe d'un produit de contraste dans le canal rachidien est une technique abandonnée depuis les années 1990.


Les examens biologiques sont utiles dans certaines situations ([[Vitesse de sédimentation]] et [[Hémogramme|Numération globulaire]]).
Les examens biologiques sont utiles dans certaines situations ([[vitesse de sédimentation]] et [[Hémogramme|numération globulaire]]).


L'[[Électromyogramme]] est inutile dans les formes typiques (aide lors du diagnostic différentiel)
L'[[électromyogramme]] est inutile dans les formes typiques (aide lors du diagnostic différentiel).


== Diagnostic différentiel ==
== Diagnostic différentiel ==
=== Pseudosciatique du sportif ou syndrome du piriforme ou syndrome du pyramidal ===
=== Pseudosciatique du sportif ou syndrome du piriforme ou syndrome du pyramidal ===
La souffrance du [[muscle piriforme]] ou pyramidal, qui prend son origine sur le [[sacrum]] à l’intérieur du [[petit bassin]] et se dirige en dehors vers la hanche pour se fixer à la partie supérieure du [[fémur]], encore appelée grand [[trochanter]], peut être responsable de douleurs évoquant la sciatique mais dont la cause et le traitement sont différents. En effet, le muscle pyramidal sort du petit bassin par la grande échancrure sciatique, qui contrairement à ce que laisse penser son nom, n'est pas très large. Le nerf grand sciatique passe également par cette échancrure entre le muscle pyramidal et d’autres muscles, ou pour un faible pourcentage de la population (moins de 15%), directement à l'intérieur du pyramidal<ref>4. Kamina P, Santini JJ. nerfs des membres,Anatomie Introduction à la clinique (tome 6), 2e édition. 1994, Maloine Paris</ref>. Ce muscle, qui est rotateur externe de la cuisse, est très sollicité lors de la course à pied et du cyclisme, et sujet à surmenage. Par ailleurs, il peut souffrir d'[[ischémie]] partielle si l'on reste trop longtemps assis sur un siège qui le comprime, ce qui peut être le cas chez les cyclistes. Plus rarement, une souffrance du pyramidal peut se produire sans exercice sportif chez des personnes qui conservent trop longtemps une position mettant ce muscle en état d'ischémie (siège dur appuyant au mauvais endroit) et maintiennent leur(s) jambe(s) dans une position d'étirement ou de flexion continuelle du muscle.
La souffrance du [[muscle piriforme]] ou pyramidal, qui prend son origine sur le [[sacrum]] à l’intérieur du [[petit bassin]] et se dirige en dehors vers la hanche pour se fixer à la partie supérieure du [[fémur]], encore appelée grand [[trochanter]], peut être responsable de douleurs évoquant la sciatique mais dont la cause et le traitement sont différents. En effet, le muscle pyramidal sort du petit bassin par la grande échancrure sciatique, qui contrairement à ce que laisse penser son nom, n'est pas très large. Le nerf grand sciatique passe également par cette échancrure entre le muscle pyramidal et d’autres muscles, ou pour un faible pourcentage de la population (moins de 15 %), directement à l'intérieur du pyramidal<ref>{{ouvrage | nom1=Pierre Kamina | nom2=Jean-Jacques Santini | sous-titre=Nerfs des membres | titre=Anatomie, introduction à la clinique | tome=6 | numéro d'édition=2 | année=1994 |éditeur=Maloine | lieu éditeur=Paris}}</ref>. Ce muscle, qui est rotateur externe de la cuisse, est très sollicité lors de la course à pied et du cyclisme et sujet à surmenage. Par ailleurs, il peut souffrir d'[[ischémie]] partielle si l'on reste trop longtemps assis sur un siège qui le comprime, ce qui peut être le cas chez les cyclistes. Plus rarement, une souffrance du pyramidal peut se produire sans exercice sportif chez des personnes qui conservent trop longtemps une position mettant ce muscle en état d'ischémie (siège dur appuyant au mauvais endroit) et maintiennent leur(s) jambe(s) dans une position d'étirement ou de flexion continuelle du muscle.


La contracture douloureuse qui s'ensuit peut comprimer ou irriter le nerf sciatique, entraînant une sciatalgie<ref>Docteur Jehan Lecocq, Service de Médecine Physique et de Réadaptation, CHU de Strasbourg cité dans [http://www.courseapied.net/forum/msg/32252.htm] ; [http://cours-de-medecine.medsante.com/rhumato/pyramidal.htm] ;
La contracture douloureuse qui s'ensuit peut comprimer ou irriter le nerf sciatique, entraînant une sciatalgie<ref>Docteur Jehan Lecocq, Service de Médecine Physique et de Réadaptation, CHU de Strasbourg, cité dans [http://www.courseapied.net/forum/msg/32252.htm] ; [http://cours-de-medecine.medsante.com/rhumato/pyramidal.htm] ;
[http://www.e-sante.fr/sport-sciatique-cyclistes-NN_9151-4-4.htm]</ref>. En principe, la [[signe de Lasègue|manœuvre de Lasègue]] n'entraîne pas de douleur révélant une compression du nerf au niveau des vertèbres.
[http://www.e-sante.fr/sport-sciatique-cyclistes-NN_9151-4-4.htm]</ref>. En principe, la [[signe de Lasègue|manœuvre de Lasègue]] n'entraîne pas de douleur révélant une compression du nerf au niveau des vertèbres.
Sont habituellement recommandés du repos, des étirements spécifiques du muscle, éventuellement dans le cadre d'une kinésithérapie. Des anti-inflammatoires peuvent être prescrits. En cas d'échec de ces traitements, une infiltration du muscle peut être proposée, à base d'anti-inflammatoires et/ou de corticoïdes et/ou de toxine botulique, ou une combinaison des trois<ref>Kirschner JS, Foye PM, Cole JL (2009). ["Piriformis syndrome, diagnosis and treatment"]http://www3.interscience.wiley.com/journal/122371789/abstract. Muscle Nerve 39</ref>. Il est parfois soutenu que les résultats sont meilleurs quand est infiltré le muscle obturateur interne, qui jouerait un rôle dans cette pathologie, et qui, même, ne formerait qu'une avec le syndrome du muscle obturateur interne.
Sont habituellement recommandés du repos, des étirements spécifiques du muscle, éventuellement dans le cadre d'une kinésithérapie. Des anti-inflammatoires peuvent être prescrits. En cas d'échec de ces traitements, une infiltration du muscle peut être proposée, à base d'anti-inflammatoires et/ou de corticoïdes et/ou de toxine botulique, ou une combinaison des trois<ref>{{article |langue=en | nom1=Jonathan S. Kirschner |nom2=Patrick M. Foye | nom3=Jeffrey L. Cole | année=2009 | titre=Piriformis syndrome, diagnosis and treatment | journal=Muscle & Nerve | volume=40 | numéro=1 | pages=10-18 | doi=10.1002/mus.21318}}</ref>. Il est parfois soutenu que les résultats sont meilleurs quand est infiltré le muscle obturateur interne, qui jouerait un rôle dans cette pathologie, et qui, même, ne formerait qu'une avec le syndrome du muscle obturateur interne.


== Évolution ==
== Évolution ==
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== Traitement ==
== Traitement ==
=== Traitement médical ===
=== Traitement médical ===
Il était traditionnel de prescrire un repos allongé sur un plan dur durant l'accès de sciatique. Cette attitude n'a pas prouvé son efficacité<ref>Hagen KB, Jamtvedt G, Hilde G, Winnem MF, [http://www.spinejournal.org/pt/re/spine/abstract.00007632-200503010-00011.htm ''The updated Cochrane review of bedrest for low back pain and sciatica''], Spine 2005;30:542-6</ref>. De même, l'administration d'[[antalgique]]s (médicaments anti-douleurs) ou d'[[anti-inflammatoire non stéroïdien|anti-inflammatoires non stéroïdien]] ne fait pas mieux qu'un [[Effet placebo|placebo]]<ref name="spinal2000">Vroomen PCAJ, Krom MCTFM de, Slofstra PD, Knottnerus JA, [http://ppv.ovid.com/pt/re/ppv/abstract.00002517-200012000-00001.htm ''Conservative treatment of sciatica: a systematic review''], J Spinal Dis 2000;13:463-9</ref>.
Il était traditionnel de prescrire un repos allongé sur un plan dur durant l'accès de sciatique. Cette attitude n'a pas prouvé son efficacité<ref>{{article |langue=en | nom1=Kåre B. Hagen | nom2=Gro Jamtvedt | nom3=Gunvor Hilde | nom4=Michael F. Winnem | titre=The updated Cochrane review of bedrest for low back pain and sciatica | journal=Spine | année=2005 | volume=30 | numéro=5 | pages=542-546 | résumé=http://journals.lww.com/spinejournal/pages/articleviewer.aspx?year=2005&issue=03010&article=00011&type=abstract}}</ref>. De même, l'administration d'[[antalgique]]s (médicaments anti-douleurs) ou d'[[anti-inflammatoire non stéroïdien|anti-inflammatoires non stéroïdien]] ne fait pas mieux qu'un [[Effet placebo|placebo]]<ref name="spinal2000">{{article |langue=en | nom1=Patrick C.A.J. Vroomen | nom2=Marc C.T.F.M. de Krom | nom3=Patty D. Slofstra | nom4=J. Andre Knottnerus | résumé=http://ppv.ovid.com/pt/re/ppv/abstract.00002517-200012000-00001.htm | titre=Conservative treatment of sciatica: a systematic review | journal=Journal of Spinal Disorders | année=2000 | volume=13 | numéro=6 | pages=463-469}}</ref>.


L'injection de [[corticoïde]]s dans le canal lombaire (infiltration épidurale)semble avoir un effet bénéfique <ref name="spinal2000"/>même s'il reste controversé<ref>Luijsterburg PAJ, Verhagen AP, Ostelo RWJG et Als, [http://springerlink.metapress.com/content/u7822587nm502600 ''Effectiveness of conservative treatments for the lumbosacral radicular syndrome: a systematic review''], Eur Spine J 2007 Apr 6</ref>.
L'injection de [[corticoïde]]s dans le canal lombaire (infiltration épidurale) semble avoir un effet bénéfique<ref name="spinal2000"/> même s'il reste controversé<ref>{{article | langue=en | nom1=Pim A.J. Luijsterburg | nom2=Arianne P. Verhagen | nom3=Raymond W.J.G. Ostelo | nom4=Ton A.G. van Os | nom5=Wilco C. Peul | nom6=Bart W. Koes | titre=Effectiveness of conservative treatments for the lumbosacral radicular syndrome: a systematic review | journal=European Spine Journal | année=2007 | volume=16 | numéro=7 | pages=881-899 | doi=10.1007/s00586-007-0367-1}}</ref>.


Le port d'un corset et des séances de kinésithérapies peuvent être prescrits.
Le port d'un corset et des séances de kinésithérapie peuvent être prescrits.


Les massages et autres pratiques ([[chiropraxie]], tractions...) sont d'une efficacité discutable<ref>Hancock MJ, Maher CG, Latimer J et Als. [http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140673607616869/abstract ''Assessment of diclofenac or spinal manipulative therapy, or both, in addition to recommended first-line treatment for acute low back pain: a randomised controlled trial''], Lancet, 2007;370:1638-1643</ref>.
Les massages et autres pratiques ([[chiropraxie]], tractions…) sont d'une efficacité discutable<ref>{{article | langue=en | nom1=Mark J. Hancock | nom2=Chris G. Maher | nom3=Jane Latimer | nom4=Andrew J. McLachlan | nom5=Chris W. Cooper | nom6=Richard O. Day | nom7=Megan F. Spindler | nom8=James H. McAuley | titre=Assessment of diclofenac or spinal manipulative therapy, or both, in addition to recommended first-line treatment for acute low back pain: a randomised controlled trial | journal=[[The Lancet]] | année=2007 | volume=370 | numéro=9599 | pages=1638-1643 | doi=10.1016/S0140-6736(07)61686-9}}</ref>.




Par conséquent, les préférences du patient semblent être un facteur important dans la gestion clinique de la sciatique<ref> van Tulder M, Peul W, Koes B, [http://www.nature.com/nrrheum/journal/v6/n3/full/nrrheum.2010.3.html''Sciatica: what the rheumatologist needs to know''], Nat Rev Rheumatol, 2010;6:139-145</ref>.
Par conséquent, les préférences du patient semblent être un facteur important dans la gestion clinique de la sciatique<ref>{{article | langue=en | nom1=Maurits van Tulder | nom2=Wilco Peul | nom3=Bart Koes | doi=doi:10.1038/nrrheum.2010.3 | titre=Sciatica: what the rheumatologist needs to know | journal=Nature Reviews Rheumatology | année=2010 | volume=6 | pages=139-145}}</ref>.


=== Traitement chirurgical ===
=== Traitement chirurgical ===
Il consiste à supprimer la hernie discale. Il ne doit être proposé que dans 3 cas : déficit moteur ou troubles sphinctériens, douleur en dépit du traitement morphinique et corticoïde, ou durée d'évolution supérieure à 3 mois en dépit du traitement.
Il consiste à supprimer la hernie discale. Il ne doit être proposé que dans trois cas : déficit moteur ou troubles sphinctériens, douleur en dépit du traitement morphinique et corticoïde, ou durée d'évolution supérieure à trois mois en dépit du traitement.


=== Chimionucléolyse ===
=== Chimionucléolyse ===
Elle consiste en l'injection dans le disque intervertébral d'une substance enzymatique, la [[chymopapaïne]], qui va dissoudre le noyau "nucleus pulposus" réduisant ainsi la hernie. Cette technique s'adresse à des hernies discales de petite taille et dont les parois ne sont pas rompues. Elle n'est plus autorisée en France.
Elle consiste en l'injection dans le disque intervertébral d'une substance enzymatique, la [[chymopapaïne]], qui va dissoudre le noyau « nucleus pulposus » réduisant ainsi la hernie. Cette technique s'adresse à des hernies discales de petite taille et dont les parois ne sont pas rompues. Elle n'est plus autorisée en France.


== Notes et références ==
== Notes et références ==

Version du 21 mai 2011 à 20:12

La sciatique ou lombo sciatique est une douleur suivant le territoire du nerf spinal S1 ou L5 atteint au niveau de la colonne vertébrale (rachis lombaire) ou à sa proximité immédiate.

Elle doit être différenciée du nerf sciatique, appelé parfois « sciatique » tout court et qui nait de la réunion de plusieurs racines nerveuses (dont L5 et S1). Une lésion de ce dernier provoque une sciatalgie.

Étiologie

Épidémiologie

C'est une maladie fréquente : elle concerne 5 à 10 % des patients ayant des douleurs du dos (dorsalgies)[1].

L'âge, le stress, le tabagisme et un travail impliquant des mouvements du dos augmentent le risque de sciatique[2].

Symptomatologie

Les douleurs sont typiquement intermittentes, d'un seul côté (unilatérale), irradiantes du rachis lombaire jusque dans les orteils, parfois majorées lors des efforts de toux ou à la défécation, calmées par le repos en position allongée ou debout.

Elles peuvent être déclenchées par la position assise (notamment en voiture).

Elles sont parfois accompagnées d'un cortège de symptômes tel des fourmillements (paresthésies) localisés dans la jambe ou dans les orteils, une perception douloureuse de certains stimulus à l'origine non douloureux (allodynie) ou une perte de la sensibilité d'une partie de la jambe. Une perte (ou diminution sensible) du réflexe achilléen est un autre indicateur de la sciatique (seulement dans le cas d'une sciatique S1).

Il peut exister une forme hyperdouloureuse avec éventuellement blocage du rachis lombaire appelée lumbago.

Elle est reproduite par la manœuvre de Lasègue : flexion passive de la hanche (provoquée par l'examinateur), jambe tendue. Le « Lasègue croisé », où la douleur est reproduite par l'élévation de l'autre jambe, serait plus spécifique mais moins sensible[3].

La topographie peut être indicative du nerf atteint : face latérale de la jambe et face dorsale du pied jusqu'au gros orteil (« hallux ») pour la racine L5, face postérieure du mollet et plante du pied pour la racine S1.

Éléments diagnostics

La description de la douleur est suffisante dans 90 % des cas.

La radiographie standard du rachis lombaire n'est nécessaire que si l'on suspecte une cause autre qu'une hernie discale, ou en cas de sciatique récidivante ou rebelle au traitement. Elle ne permet pas cependant de visualiser la hernie (le disque intervertébral étant radio-transparent).

Seuls l'IRM et le scanner rachidien permettent de visualiser la hernie. La sensibilité et la spécificité de ces examens est cependant loin d'être absolue : un cinquième à un tiers des patients ont une hernie discale et n'ont jamais souffert d'une sciatique[4].

La sacco-radiculographie par injection directe d'un produit de contraste dans le canal rachidien est une technique abandonnée depuis les années 1990.

Les examens biologiques sont utiles dans certaines situations (vitesse de sédimentation et numération globulaire).

L'électromyogramme est inutile dans les formes typiques (aide lors du diagnostic différentiel).

Diagnostic différentiel

Pseudosciatique du sportif ou syndrome du piriforme ou syndrome du pyramidal

La souffrance du muscle piriforme ou pyramidal, qui prend son origine sur le sacrum à l’intérieur du petit bassin et se dirige en dehors vers la hanche pour se fixer à la partie supérieure du fémur, encore appelée grand trochanter, peut être responsable de douleurs évoquant la sciatique mais dont la cause et le traitement sont différents. En effet, le muscle pyramidal sort du petit bassin par la grande échancrure sciatique, qui contrairement à ce que laisse penser son nom, n'est pas très large. Le nerf grand sciatique passe également par cette échancrure entre le muscle pyramidal et d’autres muscles, ou pour un faible pourcentage de la population (moins de 15 %), directement à l'intérieur du pyramidal[5]. Ce muscle, qui est rotateur externe de la cuisse, est très sollicité lors de la course à pied et du cyclisme et sujet à surmenage. Par ailleurs, il peut souffrir d'ischémie partielle si l'on reste trop longtemps assis sur un siège qui le comprime, ce qui peut être le cas chez les cyclistes. Plus rarement, une souffrance du pyramidal peut se produire sans exercice sportif chez des personnes qui conservent trop longtemps une position mettant ce muscle en état d'ischémie (siège dur appuyant au mauvais endroit) et maintiennent leur(s) jambe(s) dans une position d'étirement ou de flexion continuelle du muscle.

La contracture douloureuse qui s'ensuit peut comprimer ou irriter le nerf sciatique, entraînant une sciatalgie[6]. En principe, la manœuvre de Lasègue n'entraîne pas de douleur révélant une compression du nerf au niveau des vertèbres. Sont habituellement recommandés du repos, des étirements spécifiques du muscle, éventuellement dans le cadre d'une kinésithérapie. Des anti-inflammatoires peuvent être prescrits. En cas d'échec de ces traitements, une infiltration du muscle peut être proposée, à base d'anti-inflammatoires et/ou de corticoïdes et/ou de toxine botulique, ou une combinaison des trois[7]. Il est parfois soutenu que les résultats sont meilleurs quand est infiltré le muscle obturateur interne, qui jouerait un rôle dans cette pathologie, et qui, même, ne formerait qu'une avec le syndrome du muscle obturateur interne.

Évolution

Elle est favorable dans la plupart des cas de manière spontanée. Elle peut parfois se prolonger ou récidiver.

Dans de rares cas, elle se complique d'un syndrome de la queue de cheval avec apparition d'une paralysie et de troubles des sphincters, relevant d'une intervention chirurgicale urgente.

Traitement

Traitement médical

Il était traditionnel de prescrire un repos allongé sur un plan dur durant l'accès de sciatique. Cette attitude n'a pas prouvé son efficacité[8]. De même, l'administration d'antalgiques (médicaments anti-douleurs) ou d'anti-inflammatoires non stéroïdien ne fait pas mieux qu'un placebo[9].

L'injection de corticoïdes dans le canal lombaire (infiltration épidurale) semble avoir un effet bénéfique[9] même s'il reste controversé[10].

Le port d'un corset et des séances de kinésithérapie peuvent être prescrits.

Les massages et autres pratiques (chiropraxie, tractions…) sont d'une efficacité discutable[11].


Par conséquent, les préférences du patient semblent être un facteur important dans la gestion clinique de la sciatique[12].

Traitement chirurgical

Il consiste à supprimer la hernie discale. Il ne doit être proposé que dans trois cas : déficit moteur ou troubles sphinctériens, douleur en dépit du traitement morphinique et corticoïde, ou durée d'évolution supérieure à trois mois en dépit du traitement.

Chimionucléolyse

Elle consiste en l'injection dans le disque intervertébral d'une substance enzymatique, la chymopapaïne, qui va dissoudre le noyau « nucleus pulposus » réduisant ainsi la hernie. Cette technique s'adresse à des hernies discales de petite taille et dont les parois ne sont pas rompues. Elle n'est plus autorisée en France.

Notes et références

  1. a et b (en) B.W. Koes, M.W. van Tulder et W.C. Peul, « Diagnosis and treatment of sciatica », BMJ, vol. 334,‎ , p. 1313-1317 (DOI 10.1136/bmj.39223.428495.BE)
  2. (en) Helena Miranda, Eira Viikari-Juntura, Rami Martikainen, Esa-Pekka Takala et Hilkka Riihimäki, « Individual factors, occupational loading, and physical exercise as predictors of sciatic pain », Spine, vol. 27, no 10,‎ , p. 1102-1108 (résumé)
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