Aller au contenu

Théorème de prolongement de Dugundji

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Le théorème de prolongement de Dugundji est un théorème de topologie générale dû au mathématicien américain James Dugundji[1],[2],[3]. Il est directement lié au théorème de Tietze-Urysohn — sur le prolongement des applications continues dans les espaces normaux — dont il est, en un certain sens, une généralisation[4].

Énoncé[modifier | modifier le code]

Soient X un espace métrisable, A un fermé de X et L un espace localement convexe. Alors :

ou, ce qui est équivalent :

  • toute application continue de A dans un convexe K de L admet un prolongement continu de X dans K[8].

Comparaison avec le théorème de Tietze-Urysohn[modifier | modifier le code]

La première version du théorème de prolongement de Tietze correspondait au cas particulier du théorème ci-dessus où l'espace L est la droite réelle. Elle a été généralisée par Urysohn en remplaçant l'espace métrisable X de départ par n'importe quel espace normal[9]. Le théorème de prolongement de Dugundji est une généralisation transverse, qui remplace l'espace ℝ d'arrivée par n'importe quel espace localement convexe[4]. Il existe une autre généralisation du théorème de Tietze, en supposant que l'espace X de départ est paracompact et que l'espace L d'arrivée est de Banach[10].

Démonstration[modifier | modifier le code]

Pour une distance d fixée sur X, considérons, dans l'ouvert X\A, le recouvrement constitué des boules ouvertes B(x, d(x, A)/2) de X\A, quand x parcourt cet espace.

Puisque tout espace métrique est paracompact, il existe un recouvrement ouvert localement fini (Ui)iI de X\A dont chaque ouvert est inclus dans l'une de ces boules : UiB(xi, d(xi, A)/2).

On choisit alors une partition de l'unité (ϕi)iI subordonnée à ce recouvrement et pour tout i, un point ai de A tel que d(xi, ai) ≤ 2d(xi, A), et l'on prolonge f en posant :

L'application F est clairement continue sur X\A. Montrons[3] qu'elle l'est aussi en tout point a de A. Pour tout voisinage convexe C de f(a), il existe un réel δ > 0 tel que f(B(a, δ)∩A) ⊂ C. Pour affirmer que pour tout xB(a, δ/6)\A, f(x) ∈ C (ce qui conclura), il suffit d'utiliser que pour tout Ui contenant x, aiB(a, δ), d'après les inégalités suivantes :

d(x, ai) ≤ d(x, xi) + d(xi, ai) ≤ d(x, xi) + 2d(xi, A) ≤ 5d(xi, A) – 5d(x, xi) ≤ 5d(x, A), d'où

d(a, ai) ≤ d(a, x) + d(x, ai) ≤ 6d(a, x).

Notes et références[modifier | modifier le code]

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Fortsetzungssatz von Dugundji » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) J. Dugundji, « An extension of Tietze's theorem », Pacific J. Math., vol. 1,‎ , p. 353-367 (lire en ligne).
  2. (en) Czesław Bessaga et Aleksander Pełczyński, Selected Topics in Infinite-Dimensional Topology, Warszawa, , p. 57 et s.
  3. a et b (en) Andrzej Granas et James Dugundji, Fixed Point Theory, Springer, , 690 p. (ISBN 978-0-387-00173-9, lire en ligne), p. 163-164.
  4. a et b (de) Karl Heinz Mayer, Algebraische Topologie, Birkhäuser, , 279 p. (ISBN 978-3-7643-2229-8, lire en ligne), p. 56.
  5. Dugundji 1951, p. 357.
  6. (en) Karol Borsuk, Theory of Retracts, Warszawa, PWN, , p. 77-78.
  7. Mayer 1989, p. 54, 56.
  8. (en) James Dugundji, Topology, Allyn & Bacon, , 447 p. (ISBN 978-0-697-06889-7, lire en ligne), p. 189.
  9. (de) Horst Schubert, Topologie, Stuttgart, Teubner, , 4e éd. (ISBN 978-3-519-12200-5), p. 83.
  10. Dugundji 1951, p. 360.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Extenseur absolu