Ann E. Kelley

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Ann E. Kelley
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Voir et modifier les données sur Wikidata (à 53 ans)
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Ann Elizabeth Kelley ( - ) est une neuroscientifique américaine, spécialisée dans la neuroscience de la récompense et du comportement[1]. Elle est professeure à l'université du Wisconsin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Née à Milton, dans le Massachusetts[2], elle s'intéresse aux neurosciences lors d'une excursion à Harvard[2]. Elle fait ses études de premier cycle à l'université de Pennsylvanie[3],[4], où elle est capitaine des équipes de hockey sur gazon et de crosse[5],[6]. Elle reçoit ensuite une bourse Thouron qui lui permet de poursuivre un doctorat à l'université de Cambridge, en Angleterre, sous la direction de Susan Iversen[3]. Elle est parmi les 13 premières femmes à être admises au Trinity College en 1976[6]. À Cambridge, elle continue à jouer à la crosse et est membre de l'équipe d'aviron[2]. Elle poursuit ses travaux à la Harvard Medical School avec Walle Nauta[7], puis occupe des postes de recherche et d'enseignement à l'université de Bordeaux en France, à l'université Harvard et à l'université Northeastern, avant de s'installer à l'université du Wisconsin, où elle est nommée Wisconsin Distinguished Neuroscience Professor en 2006[4]. À l'université du Wisconsin, elle est également directrice du programme de formation en neurosciences[7]. En 2006, la Society for Neuroscience lui décerne le Mika Salpeter Lifetime Achievement Award[5],[8]. Elle décède d'un cancer du côlon métastatique le 5 août 2007 à son domicile de Madison, dans le Wisconsin, à l'âge de 53 ans[9].

Ann Kelley est une athlète accomplie, étant une joueuse pionnière de l'équipe féminine de crosse et de l'équipe de hockey sur gazon de l'université de Pennsylvanie[3]. Elle crée un huit d'aviron à Cambridge et est la vedette de l'équipe[6]. Elle participe aux May Bumps dans un quatre féminin[6]. Elle était également une skieuse passionnée[3].

Ann Kelley est la mère de trois enfants[4].

Recherche[modifier | modifier le code]

Les recherches d'Ann Kelley portent sur la neuroscience de la récompense et du comportement. Elle est une experte de premier plan dans la technique de microperfusion intracérébrale[3].

Au cours de son doctorat et des années suivantes, elle étudie les systèmes mésocorticostriataux et le rôle des opioïdes dans les interactions entre le striatum et les circuits de régulation hypothalamiques dans le contrôle du comportement[1],[10],[11]. À la suite de ces études, elle se concentre sur le comportement alimentaire. Elle découvre que le comportement alimentaire est médié par les µ-opioïdes, mais que ce mécanisme dépend de la palatabilité de la nourriture[1].

Elle réalise ensuite des études pour déterminer quelle partie du striatum est responsable de ce mécanisme. En collaboration avec Zhang Min, elle réalise une étude de micro-infusion qui montre que les zones ventrales et latérales du striatum, notamment l'enveloppe et le noyau du noyau accumbens, sont les plus sensibles aux injections d'opioïdes provoquant des changements comportementaux[1],[12].

Avec Ned Kalin, Ann Kelley démontre le rôle de l'amygdale dans le lien entre les représentations sensorielles et leur valeur motivationnelle[13],[14]. Après avoir pratiqué une lésion de l'amygdale chez des singes rhésus, ils constatent que les singes n'apprennent plus les réactions de peur appropriées à des stimuli, comme un prédateur[13],[14].

Pendant son séjour chez Walle Nauta, elle réalise également des études de traçage antérograde et rétrograde pour étudier les projections neuronales de l'amygdale vers le striatum[13],[15]. Elles montrent que ces projections sont beaucoup plus étendues qu'on ne le pensait auparavant et que l'amygdale innerve de grandes parties du striatum caudal[13],[15]. Comme l'amygdale est impliquée dans la motivation, elles émettent l'hypothèse que le striatum pourrait en fait être également médié en grande partie par la motivation[13],[15].

Kelly montre en outre que la nourriture peut agir comme une substance addictive[8],[16],[17]. Elle constate que la consommation d'aliments salés et sucrés est influencée par l'injection d'un antagoniste µ-opioïde dans le noyau accumbens de la même manière que la consommation d'alcool, mais pas celle d'eau[16],[18].

Héritage[modifier | modifier le code]

Deux ans après sa mort, Ann Kelley reçoit à titre posthume le prix Patricia Goldman-Rakic Hall of Honor de la Society for Neuroscience[8]. L'université du Wisconsin-Madison crée en son honneur la bourse Ann E. Kelley en sciences du comportement[3]. L'alma mater de Kelley, l'université de Pennsylvanie, crée la bourse commémorative Ann E. Kelley en 2007[3]. En 2013, la revue Neuroscience & Biobehavioral Reviews lui a consacré un volume[19].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ann E. Kelley » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d (en) Jocelyn M. Richard, Daniel C. Castro, Alexandra G. DiFeliceantonio, Mike J.F. Robinson et Kent C. Berridge, « Mapping brain circuits of reward and motivation: In the footsteps of Ann Kelley », Neuroscience & Biobehavioral Reviews, vol. 37, no 9,‎ , p. 1919–1931 (PMID 23261404, PMCID 3706488, DOI 10.1016/j.neubiorev.2012.12.008)
  2. a b et c (en) J.M. Lawrence, « Ann Kelley; studied fast-food's effect on brain », sur The Boston Globe, (consulté le )
  3. a b c d e f et g (en) « Ann E. Kelley Award », sur UW Department of Psychiatry (consulté le )
  4. a b et c (en) « Obituary Ann E Kelley », sur Legacy (consulté le )
  5. a et b (en) « A Death in the "Family" », sur www.thouronaward.org (consulté le )
  6. a b c et d (en) Lynne Pepall, Ann Ewing et Jane Hamblen, « The prénom First and Third women's boat », The Fountain, , p. 16–17
  7. a et b (en) Vaishali P. Bakshi, Brian A. Baldo et Ned Kalin, « Ann E Kelley 1954–2007 », Neuropsychopharmacology, vol. 33, no 13,‎ , p. 3246–3246 (ISSN 1740-634X, DOI 10.1038/sj.npp.1301632, lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c (en) « Society for Neoroscience Announces Science Achievement Awards », sur web.sfn.org (consulté le )
  9. (en) Cunningham, K. A., & Napier, T. C., « Ann Elizabeth Kelley (1954-2007) », American Psychologist, vol. 63, no 7,‎ , p. 615–616 (DOI 10.1037/0003-066X.63.7.615)
  10. (en) Ann E. Kelle, Louis Stinus et Susan D. Iversen, « Interactions between d-Ala-Met-enkephalin, A10 dopaminergic neurones, and spontaneous behaviour in the rat », Behavioural Brain Research, vol. 1, no 1,‎ , p. 3–24 (PMID 6269560, DOI 10.1016/0166-4328(80)90043-1, S2CID 4030620)
  11. (en) Ann E. Kelley et Susan D. Iversen, « Behavioural response to bilateral injections of substance P into the substantia nigra of the rat », Brain Research, vol. 158, no 2,‎ , p. 474–478 (PMID 709379, DOI 10.1016/0006-8993(78)90693-5, S2CID 6583639)
  12. (en) M. Zhang et A.E Kelley, « Enhanced intake of high-fat food following striatal mu-opioid stimulation: Microinjection mapping and Fos expression », Neuroscience, vol. 99, no 2,‎ , p. 267–277 (PMID 10938432, DOI 10.1016/S0306-4522(00)00198-6, S2CID 24922601)
  13. a b c d et e (en) Eric P. Zorrilla et George F. Koob, « Amygdalostriatal projections in the neurocircuitry for motivation: A neuroanatomical thread through the career of Ann Kelley », Neuroscience & Biobehavioral Reviews, vol. 37, no 9,‎ , p. 1932–1945 (PMID 23220696, PMCID 3838492, DOI 10.1016/j.neubiorev.2012.11.019)
  14. a et b (en) Ned H. Kalin, Steven E. Shelton, Richard J. Davidson et Ann E. Kelley, « The Primate Amygdala Mediates Acute Fear but Not the Behavioral and Physiological Components of Anxious Temperament », The Journal of Neuroscience, vol. 21, no 6,‎ , p. 2067–2074 (PMID 11245690, PMCID 6762619, DOI 10.1523/JNEUROSCI.21-06-02067.2001)
  15. a b et c (en) A. E. Ann Kelley, V. B. Domesick et W. J. H. Nauta, Neuroanatomy, , 495–509 p. (ISBN 978-1-4684-7922-5, DOI 10.1007/978-1-4684-7920-1_24), « The Amygdalostriatal Projection in the Rat—An Anatomical Study by Anterograde and Retrograde Tracing Methods »
  16. a et b (en-GB) « Fast food 'as addictive as heroin' », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Fast food is addictive in same way as drugs, say scientists » [archive du ] Accès payant, sur The Independent, (consulté le )
  18. (en) Min Zhang et Ann E. Kelley, « Intake of saccharin, salt, and ethanol solutions is increased by infusion of a mu opioid agonist into the nucleus accumbens », Psychopharmacology, vol. 159, no 4,‎ , p. 415–423 (ISSN 1432-2072, DOI 10.1007/s00213-001-0932-y, lire en ligne, consulté le )
  19. (en) « Ann Kelley: Dedication », Neuroscience & Biobehavioral Reviews, vol. 37, no 9,‎ , p. 1918 (PMID 23993947, DOI 10.1016/j.neubiorev.2013.08.008, S2CID 9210488)