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Rang taxonomique

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Principaux rangs taxinomiques.

En nomenclature biologique, on nomme rangs taxinomiques, ou rangs taxonomiques (absolus ou relatifs), les niveaux hiérarchiques de la classification scientifique du monde vivant. Dans un système de nomenclature Linnéen, ces rangs vont du domaine (bien que les codes ne gèrent pas au-dessus du règne) à l'espèce, et forment les étages de la pyramide accueillant les taxons de la systématique d'un groupe donné d'animaux, de plantes, de champignons, de protistes, de bactéries ou d’archées.

La classification classique propose une hiérarchie codifiée en 7 rangs principaux et 5 rangs secondaires, présentée, dans l'ordre décroissant, de la façon suivante :

Monde vivant : règneembranchement, division ou phylumclasseordrefamilletribugenre → section → série → espècevariétéforme

RECOFGE est le sigle mnémotechnique des 7 rangs principaux : Règne / Embranchement / Classe / Ordre / Famille / Genre / Espèce.

Des rangs supplémentaires (dits « intercalaires ») sont également admis en ajoutant les préfixes « sous- », « infra », « micro » ou « super » aux rangs principaux ou secondaires (superordre, sous-genre, infraclasse, etc.).

Il est possible en outre de créer de nouveaux rangs (sans validation, car ce ne sont pas des noms de taxons, mais des noms de rang, qui peuvent donc être formés de manière quelconque) à condition d'en préciser la position relative (par exemple, en mycologie, la stirpe est souvent adoptée comme rang immédiatement supérieur à l'espèce).

L'espèce constitue le rang de taxon de base de la classification Linnéenne. Plus le rang du taxon est élevé et plus le degré de ressemblance entre les individus concernés (plantes, animaux, champignons, bactéries) diminue, et inversement. Le second en importance est le genre (en latin genus), une espèce ne pouvant pas recevoir un nom scientifique sans être affectée à un genre. Le rang de troisième importance est la famille (en latin familia).

Bien qu'on appelle souvent ce type de nomenclature "Linnéenne", certains rangs furent proposés bien avant les travaux de Linné, alors que d'autres furent développés ultérieurement. Linné n'utilisa que les rangs de règne, classe, ordre, genre et espèce[1]. Ainsi, on considère généralement que les familles furent proposées par Pierre Magnol[2], puis développées davantage par Michel Adanson[3], deux botanistes français, un développement qui fut donc initié avant les travaux de Linné. Au contraire, on considère généralement que le zoologiste et évolutionniste allemand Ernst Haeckel proposa le rang de phylum[4], environ un siècle après l'oeuvre de Linné.

Cette page traite surtout des rangs absolus qui sont régulés par les codes Linnéens, comme les codes zoologique, botanique, et ceux pour les plantes cultivées, procaryotes et virus, mais des systèmes nomenclaturaux alternatifs, qui ne requièrent pas de rangs absolus, existent également. Dans ces cas, le rang taxonomique relatif peut être représenté par le retrait des noms. Voici un exemple hypothétique:

  • Taxon A
    • Taxon B
    • Taxon C
      • Taxon D
      • Taxon E

Le principal système nomenclatural alternatif est la nomenclature phylogénétique, dont le développement débuta autour de 1990[5],[6], bien qu'on puisse faire remonter ses sources à Hennig[7], voire Darwin[8], qui avait déclaré que toute véritable classification est généalogique. Ce système a été implémenté dans le PhyloCode[9],[10], qui est entré en vigueur en 2020 avec la publication de Phylonyms[11] (l'équivalent en nomenclature phylogénétique du Systema Naturae et du Species Plantarum de Linné, qui marquent le début de la priorité en zoologie et en botanique, respectivement) et qui est actuellement le seul code de nomenclature phylogénétique. Son développement est encadré par la Société Internationale de Nomenclature Phylogénétique[12].

Principaux rangs taxinomiques[13]

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Les rangs taxonomiques[14] utilisés en systématique Linnéenne pour indiquer la hiérarchie entre les taxons nommés dans la classification du monde vivant sont les suivants (par ordre décroissant) :


Il existe également la forma specialis (« forme spéciale ») dans le code botanique, abrégé en f.sp., en plus de types de nomenclature alternatifs qui ne requièrent pas ces rangs absolus.

Terminaisons latines indiquant le rang

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La nomenclature a établi une terminologie codifiée qui permet, au vu de la seule terminaison (ou suffixe) d'un taxon quelconque, de savoir quel est son rang taxinomique dans la hiérarchie systématique :

Rang \ Règne Plantes
Plantae
Algues
Algae
Champignons
Fungi
Bactéries
Bacteria
Animaux[17]
Animalia
Virus
Virus
Realm ce rang n’est utilisé qu’en virologie -viria
Subrealm ce rang n’est utilisé qu’en virologie -vira
Règne -biota -virae
Sous-règne -biotina -virites
Super-embranchement, Super-division ou Super-phylum -phytanae
Embranchement, Division ou Phylum -phyta -mycota -ota -viricota
Sous-embranchement, Sous-division ou Sous-phylum -phytina -mycotina -viricotina
Infra-embranchement, Infra-division ou Infra-phylum -phytae
Classe -opsida -phyceae -mycetes -viricetes
Sous-classe -idae -phycidae -mycetidae -viricetidae
Super-ordre -anae
Ordre -ales -virales
Sous-ordre -ineae -virineae
Infra-ordre -aria
Super-famille -acea -oidea
Famille -aceae -idae -viridae
Sous-famille -oideae -inae -virinae
Super-tribu -odae -itae
Tribu -eae -ini
Sous-tribu -inae -ina
Genre -us, -a, -um, -is, -os, -ina, -ium, -ides, -ella, -ula, -aster, -cola, -ensis, -oides, -opsis, etc. -virus
Sous-genre -us, -a, -um, -is, -os, -ina, -ium, -ides, -ella, -ula, -aster, -cola, -ensis, -oides, -opsis, etc. -virus

Au-dessous du rang de genre, tous les noms de taxons sont appelés combinaisons. Bien qu'elles ne figurent pas dans ce tableau, la plupart reçoivent également une terminaison latine plus ou moins codifiée selon les disciplines. On distingue plusieurs catégories de combinaisons :

  • entre genre et espèce (sous-genre, section, sous-section, série, sous-série, etc.), les combinaisons sont infragénériques et binominales (ou binomial en Botanique et en Mycologie) : nom de genre, puis après indication du rang, une épithète infragénérique, par exemple le cèpe appartient à la section « Boletus sect. Edules » ;
  • au rang d'espèce, les combinaisons sont spécifiques et binominales ;
  • au-dessous de l'espèce les combinaisons sont infraspécifiques et trinominales.

Les terminaisons de ces épithètes suivent les mêmes règles de syntaxe latine et d'exception que les épithètes spécifiques.

Notes et références

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  1. Helene Schmitz et Nils Uddenberg, Linné: le rêve de l'ordre dans la nature, Belin, (ISBN 978-2-7011-4615-7)
  2. (la) Petrus Magnol, Prodromus historiae generalis plantarum in quo familiae plantarum per tabulas disponuntur, Pech, (lire en ligne)
  3. Michel Adanson, Familles des plantes, Vincent, (lire en ligne)
  4. (de) Ernst Haeckel, Generelle morphologie der organismen ..., Georg Reimer, (lire en ligne)
  5. Kevin De Queiroz et Jacques Gauthier, « Phylogeny as a Central Principle in Taxonomy: Phylogenetic Definitions of Taxon Names », Systematic Zoology, vol. 39, no 4,‎ , p. 307 (DOI 10.2307/2992353, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Kevin de Queiroz et Jacques Gauthier, « Toward a phylogenetic system of biological nomenclature », Trends in Ecology & Evolution, vol. 9, no 1,‎ , p. 27–31 (DOI 10.1016/0169-5347(94)90231-3, lire en ligne, consulté le )
  7. (de) Willi Hennig, Die Stammesgeschichte der Insekten, Frankfurt am Main, Kramer, , 436 p.
  8. (en) Charles Darwin, On the Origin of Species by Means of Natural Selection Or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life, London, John Murray, , p. 420
  9. « PhyloCode », sur phylonames.org (consulté le )
  10. (en) Philip D. Cantino et Kevin de Queiroz**, International Code of Phylogenetic Nomenclature (PhyloCode): Version 6*, CRC Press, (ISBN 978-0-429-44632-0, DOI 10.1201/9780429446320, lire en ligne)
  11. (en) Kevin de Queiroz, Philip D. Cantino et Jacques A. Gauthier, Phylonyms: A Companion to the PhyloCode, CRC Press, (ISBN 978-0-429-44627-6, DOI 10.1201/9780429446276, lire en ligne)
  12. (en) Michel Laurin, The Advent of PhyloCode: The Continuing Evolution of Biological Nomenclature, CRC Press, (ISBN 978-1-000-91257-9, lire en ligne)
  13. Guy Redeuilh (2002) - « Vocabulaire nomenclatural », Bull. Soc. Mycol. France 118(4) : 299-326;
  14. En gras les sept rangs principaux (RECOFGE, sigle mnémotechnique pour Règne/Embranchement/Classe/Ordre/Famille/Genre/Espèce), en maigre les rangs secondaires. En romain les noms vulgaires, en italique les noms scientifiques.
  15. Un embranchement en zoologie, ou division en botanique, est traditionnellement caractérisé par une description schématique appelée « plan d'organisation ».
  16. a b et c Les taxons aux rangs de race et de sous-race (animaux domestiques principalement) n'ont pas de nom scientifique. Ils ne sont pas régis par le Code international de nomenclature zoologique (CINZ).
  17. Pour le règne animal, des suffixes par défaut sont seulement mis en place à partir du rang (zoologique) de super-famille (ICZN article 27.2).

Articles connexes

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Pour les détails, chaque discipline biologique ayant des règles nomenclaturales sensiblement différentes, voir les articles suivants :

Bibliographie

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  • Constantine S. Rafinesque, Principes fondamentaux de Somiologie ou les Loix de la nomenclature et de la classification de l'empire organique ou des animaux et végétaux, contenant les règles essentielles de l'art de leur imposer des noms immuables et de les classer méthodiquement Abate, 1814. Lire en ligne.