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Gendarme de la garde

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Gendarmes de la Garde
Image illustrative de l’article Gendarme de la garde
Gendarme de la Garde en 1772.

Création 1609-1814
Dissolution 1787-1815
Pays France
Type Cavalerie
Rôle Garde royale
Effectif 222
Fait partie de Maison militaire du roi
Garnison Versailles
Ancienne dénomination Gendarmes d'ordonnance de Mgr le Dauphin
Couleurs Noir et rouge
Devise Quo Jubet Iratus Jupiter (jusqu'où l'ordonne Jupiter furieux)

Les Gendarmes de la Garde du Roi formaient une compagnie de cavalerie de la maison militaire du roi de France pendant l'Ancien Régime et la Première Restauration. Elle fut créée par Henri IV pour servir de garde au futur Louis XIII, avant que celui-ci, devenu roi, ne l'intègre à la garde du souverain. Dissoute à la fin du règne de Louis XVI, elle fut recréée de manière éphémère à l'avènement de Louis XVIII .

Avec un effectif maximal d'environ 250 membres, la compagnie des Gendarmes de la Garde avait pour double fonction, comme d'autres unités de cavalerie de la Maison militaire, de servir de cavalerie d'élite lors des guerres, et de garde effective du souverain, principalement lors de ses déplacements.

La compagnie des gendarmes de la garde était distincte des compagnies de la gendarmerie de France ou gendarmerie d'ordonnance, qui n'appartenait pas officiellement à la maison du roi, mais y était rattachée par son prestige et ses fonctions.

Historique[modifier | modifier le code]

Sous le règne de Henri IV[modifier | modifier le code]

Les gendarmes — terme désignant à l'origine la cavalerie lourde, cuirassée, des gens d'armes — furent créés en 1609 par le roi Henri IV pour assurer la garde de son fils le dauphin, le futur Louis XIII, qui en fut fait capitaine. Le commandement effectif de la compagnie fut confié en la qualité de lieutenant à Gilles de Souvré, qui était également gouverneur du dauphin et premier gentilhomme de sa chambre[1].

Sous le règne de Louis XIII[modifier | modifier le code]

Les prédécesseurs de Louis XIII avaient pour habitude de renoncer au titre de capitaine des compagnies d'ordonnance dont ils étaient à la tête au moment d'accéder au trône. Toutefois, dès le début de son règne, en avril 1611, Louis XIII conserva la compagnie pour sa garde personnelle, l'intégrant à la garde du roi, et en resta capitaine.

Les gendarmes ayant habituellement le pas sur la cavalerie légère, les Gendarmes de la Garde eurent donc la préséance sur les Chevau-légers de la Garde et les Gardes du Corps, en dépit de la plus grande ancienneté de ces unités[2].

Sous le règne de Louis XIV[modifier | modifier le code]

Sous le règne de Louis XV[modifier | modifier le code]

Sous le règne de Louis XVI[modifier | modifier le code]

Dès le début de son règne, Louis XVI fut contraint, dans un soucis d'économie, de réduire le nombre de troupes de sa Maison militaire. Ainsi, à partir du 1er janvier 1776, le nombre de Gendarmes est réduit à 61, comprenant les officiers et les trois musiciens, et seuls douze surnuméraires peuvent être admis[3].

À l'instar d'autres unités de la maison militaire, la compagnie des gendarmes fut sévèrement critiquée au XVIIIe siècle[réf. nécessaire], et fut supprimée le 1er octobre 1787[4].

Sous le règne de Louis XVIII[modifier | modifier le code]

Au début de son règne, Louis XVIII reforme la maison militaire du roi, et à ce titre, rétablit la compagnie des Gendarmes de la Garde par ordonnance, le 15 juin 1814[5].

Après son retour de Gand, le roi réduit fortement la taille de sa maison militaire dans son ordonnance du 1er septembre 1815, et crée en parallèle une Garde royale. La compagnie des Gendarmes de la Garde est ainsi supprimée, et est supposée cesser son service le 1er novembre 1815[6]. Néanmoins, en raison des délais de mise en place de la Garde royale, le service des Gendarmes est prolongé jusqu'au 1er janvier 1816[7].

Une unité de la Maison militaire du roi[modifier | modifier le code]

Rang au sein de la Maison militaire du roi[modifier | modifier le code]

Lorsque Louis XIII intègre les Gendarmes à la Maison du Roi, ils reçoivent le premier rang dans l'ordre de préséance, et ce, en dépit de la plus grande ancienneté des Chevau-légers de la Garde, considérés comme une compagnie de cavalerie légère, et des Gardes du corps, dont les compagnies sont encore plus anciennes.

Toutefois, en décembre 1665, Louis XIV relègue les Gendarmes au second rang, derrière les Gardes du corps, dont les effectifs viennent d'être augmentés, mais devant les Chevau-légers. Les ordres de préséance resteront identiques jusqu'à la suppression des différentes compagnies, à la fin du règne de Louis XVI[8].

Service auprès du roi[modifier | modifier le code]

À partir du règne de Louis XIV, le rôle des Gendarmes au sein de la garde personnelle du souverain est lié à celui des autres unités de la Maison militaire.

Chaque matin, un officier vient recevoir les éventuels commandements du roi concernant la compagnie. Le capitaine-Lieutenant reste toute l'année en service auprès du roi, tandis que les autres membres de la compagnie servent par quartiers, de sorte que cinquante Gendarmes, sans compter les officiers, restent en fonction à la Cour. Ils ont pour rôle d'escorter le roi dans ses voyages et ses déplacements, en fermant la marche derrière les Gardes du corps. L'officier à leur tête chevauche quant-à-lui au niveau des roues avant du carrosse[9].

Composition[modifier | modifier le code]

L'accès à la compagnie des gendarmes, comme pour les autres unités de cavalerie de la maison du roi, était réservé en principe à la noblesse. Jusqu'en 1664, les officiers de la compagnie pouvaient même vendre les charges de gendarmes.

La compagnie avait comme capitaine le roi et était commandée effectivement par un capitaine-lieutenant. Lorsque le roi partait en campagne, un détachement de gendarmes assurait la garde des étendards depuis la ruelle du lit royal jusqu'au-dehors du palais ; et l'inverse lorsque le roi rentrait de campagne.

Claude François Paparel est le Trésorier de l'extraordinaire des guerres et de la gendarmerie de Louis XIV (1702-1716)[pertinence contestée].

Recrutement[modifier | modifier le code]

Lors de la reformation de la compagnie en 1814, Louis XVIII laisse au Capitaine-lieutenant le soin de lui présenter, pour reformer la compagnie, d'anciens Gendarmes de la Garde, ou des officiers ou soldats de l'armée. Une taille minimale de 5 pieds 4 pouces est exigée (environ 1m78)[5].

Insignes et équipements[modifier | modifier le code]

Armement[modifier | modifier le code]

Les Gendarmes de la Garde combattent à l'épée et au pistolet, et sont pour les meilleurs tireurs équipés de carabines en temps de guerre[10].

Uniforme[modifier | modifier le code]

L'uniforme des Gendarmes se compose d'un habit écarlate, aux parements de velours noir à certaines époques, galonné et agrémenté d'or[10].

Étendards[modifier | modifier le code]

Les étendards des Gendarmes sont de satin blanc brodé d'or, et représentent des éclairs tombant du ciel, accompagnés de la devise de la compagnie : «Quo Jubet Iratus Jupiter», qui signifie : « Jusqu'où l'ordonne Jupiter furieux »[10].

Liste des Capitaines-Lieutenants[modifier | modifier le code]

1787-1814 : Compagnie supprimée.

Combats et batailles[modifier | modifier le code]

Personnages célèbres ayant servi aux gendarmes de la garde[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Il devient Capitaine-Lieutenant le 1er janvier 1704.
  2. Ayant la survivance de la charge de Capitaine-lieutenant, il l'obtient à la mort du prince de Soubise, en juillet 1787, mais ne fut pas reçu à la tête de la compagnie, en raison de sa suppression le 1er octobre 1787.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Père Daniel, Histoire de la milice française, tome 2, Paris, 1721, page 186.
  2. Père Daniel, Histoire de la milice française, tome 2, Paris, 1721, pages 187-189.
  3. Ordonnance du roi, pour réduire les deux compagnies des gendarmes & chevaux-légers de la garde . Du 15 décembre 1775, Paris, Imprimerie Royale, disponible sur le Site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9689787m/f1.item
  4. Ordonnance du Roi pour réformer la compagnie des gendarmes de sa Garde, Versailles, 1787, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bd6t54049271/f1.item .
  5. a et b Ordonnance du roi pour le rétablissement de sa compagnie des gendarmes de la garde, le 15 juin 1814, in Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens, et avis du Conseil-d'État, etc, tome 19, pages 107 et suivantes, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5492357w/f118.item
  6. Ordonnance du roi concernant la formation d'une garde royale, le 1er septembre 1815, in Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens, et avis du Conseil-d'État, etc, tome 20, pages 59 et suivantes, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5492339z/f70.item
  7. Ordonnance relative à la maison militaire du roi, le 17 octobre 1815, in Collection complète des lois, décrets, ordonnances, réglemens, et avis du Conseil-d'État, etc, tome 20, page 126, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5492339z/f134.item
  8. Abrégé chronologique et historique, Simon Lamoral le Pippre de Nœuville, Liège, 1734, volume 1, pages 425-426.
  9. L'État de la France, Paris, 1749, volume 2, page 117, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9765609h/f125.item
  10. a b et c Abrégé chronologique et historique, Simon Lamoral le Pippre de Nœuville, Liège, 1734, volume 1, page 429.
  11. a b c d e f g et h Abrégé chronologique et historique, Simon Lamoral le Pippre de Nœuville, Liège, 1734, volume 1, page 435 et suivantes.
  12. Père Daniel, Histoire de la milice française, tome 2, Paris, 1721, page 184.
  13. Provision de Capitaine-lieutenant de Gendarmes du Roi, Paris, le 20 février 1647, dont une reproduction manuscrite est disponible sur le site Gallica au lien suivant :https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9000884r/f21.item (page au numéro 29 des Rôles et états, etc).
  14. Mercure de France, Paris, novembre 1734, page 2518, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6336763j/f187.item
  15. Almanach royal, année 1787, Paris, page 125, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2042440/f124.item
  16. Séance du 26 prairial an II à la convention Nationale, rapportée dans le Moniteur universel du 16 juin 1794, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4412710f/f3.item
  17. Almanach royal pour les années 1814 et 1815, page 41, disponible sur le site Gallica de la BnF au lien suivant : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1041385q/f45.item

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]