Zakaria Fadoul Khidir

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Zakaria Fadoul Khidir
Illustration.
Fonctions
Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation

(1 mois et 11 jours)
Président Idriss Déby
Gouvernement Déby
Successeur David Houdeingar Ngarimaden
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Iriba (Tchad)
Date de décès
Lieu de décès N'Djaména (Tchad)
Nationalité Tchadien
Diplômé de la Sorbonne
Profession universitaire
Distinctions
Religion Islam

Zakaria Fadoul Khidir est un universitaire, homme politique et écrivain moraliste tchadien né à Iriba en 1946 et décédé le 24 novembre 2019 à N'Djaména. Ce fut une personnalité notable de la communauté Zaghawa, linguiste, anthropologue et homme de culture[1]. Il fut l'auteur de nombreux ouvrages consacrés à la tradition africaine, recevant le Grand prix littéraire du Tchad à titre posthume en 2019. Il fut également professeur et vice-recteur de l'université de N'Djaména.

Victime des persécutions du régime d'Hissène Habré, il témoigne au procès de l'ancien président en 2015. Il est également Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation en 2018.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Zakaria Fadoul Khidir naît en 1946 à Iriba, dans le Wadi Fira[2]. Il est issu du peuple Zaghawa (Béri)[3]. Il fait ses études primaires dans cette ville ainsi qu'à Biltine. Il étudie ensuite au lycée franco-arabe d'Abéché ainsi qu'au lycée Félix Éboué de Fort-Lamy, où il fait partie de la première génération de tchadiens à obtenir un baccalauréat (série C) en 1968[2],[4].

Il fait ensuite ses études universitaires en France, notamment à la Sorbonne[4], obtenant un doctorat en linguistique et phonétique[5].

Lutte contre le régime d'Hissein Habré[modifier | modifier le code]

En 1989, à la suite de l'insurrection d'une partie du peuple zaghawa, Zakaria Fadoul Khidir, alors enseignant à l’université, est arrêté dans son bureau et emprisonné par le régime d'Hissène Habré, bien qu'étranger au mouvement insurrectionnel. Il est incarcéré dans des conditions précaires (promiscuité, saleté, chaleur étouffante, absence de soins médicaux, nourriture insuffisante) et est témoin de tortures sur d'autres prisonniers. Une fois libéré, il rédige un ouvrage pour témoigner de ses conditions de détention, qu'il publie en 1998 : Les moments difficiles dans les prisons d'Hissène Habré en 1989[3].

En octobre 2015, il apportera son témoignage dans le procès contre Hissein Habré devant les Chambres africaines extraordinaires[2]. Il présidera également l'« Association des victimes, des crimes et répressions politiques du régime de Hissein Habré »[6].

Carrière universitaire[modifier | modifier le code]

En 2006, Zakaria Fadoul Khidir devient professeur au sein de l'université de N'Djaména[5], où il enseigne la linguistique et la littérature orale[1]. Il deviendra aussi vice-recteur de cette université[6], ainsi que recteur de l'université virtuelle du Tchad[2].

Carrière littéraire[modifier | modifier le code]

Ministre[modifier | modifier le code]

Le 7 mai 2018, Zakaria Fadoul Khidir est nommé Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation dans le premier gouvernement de la IVe République tchadienne, sous la présidence d'Idriss Déby[7]. Il reste cependant très brièvement à ce poste, étant remplacé par David Houdeingar Ngarimaden au bout de seulement 40 jours[8].

Décès[modifier | modifier le code]

Zakaria Fadoul Khidir meurt à N'Djaména des suites d'une maladie le 24 novembre 2019, à l'âge de 73 ans[6].

Publications[modifier | modifier le code]

  • 1989 : Loin de moi-même
  • 1998 : Les moments difficiles dans les prisons d'Hissène Habré en 1989
  • 1999 : Lexique des plantes connues des Beri du Tchad
  • 2005 : Bases et radicaux verbaux : déverbatifs et déverbaux du beria (langue saharienne)
  • 2006 : Le chef, le forgeron et le faki - chronique d'une petite chefferie tchadienne confrontée à l'arrivée de l'islam
  • 2016 : Anthropologie des populations tchadiennes : Les Béri du Tchad
  • 2017 : Violences et évènements au Tchad : une approche d'anthropologie politique

Hommages[modifier | modifier le code]

En août 2022, une rue de N'Djaména (l'avenue 6665) est renommée en son honneur[9].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Le Grand prix littéraire national récompense Zakaria Fadoul Khidir à titre posthume », sur Ambassade de France au Tchad (consulté le )
  2. a b c et d Info Alwihda, « Tchad : décès du professeur Zakaria Fadoul Kitir », sur Alwihda Info - Actualités TCHAD, Afrique, International (consulté le )
  3. a et b Antoine Bangui, « Zakaria Fadoul Khidir, 1998, Les moments difficiles », Journal des Africanistes, vol. 68, no 1,‎ , p. 321–322 (lire en ligne, consulté le )
  4. a et b « Hommage : Une rue baptisée « avenue Zakaria Fadoul Khidir » », sur ndjamenaactu.com,
  5. a et b « Fiche de Zakaria Fadoul Khidir », sur data.bnf.fr
  6. a b et c Adam Hassane Deyé, « Décès du président de l’association des victimes de Hissein Habré », sur apanews.net,
  7. Stanyslas Asnan, « Zakaria Fadoul Kitir met de l’ordre à l’Unet », sur lepaystchad.com,
  8. « Un nouveau gouvernement au Tchad », sur bbc.com,
  9. a b et c « N’Djaména : L’avenue 6665 prend désormais le nom du Feu Prof Zakaria Fadoul Khidir », sur toumaiwebmedias.com,
  10. « La plume d’or décernée à titre posthume à Zakaria Fadoul Khidir », sur lepaystchad.com,