Victor Collodion

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Victor Collodion
Autoportrait (1869)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Victor Alexandre Louis MalfaitVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
Victor CollodionVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité

Victor Malfait, dit Victor Collodion, né le à Lille et mort le dans l'océan Atlantique, est un caricaturiste français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Victor-Alexandre-Louis Malfait est le fils d'Appoline-Albertine-Joseph Bocquet et d'Alexandre-Victor Malfait, fabricant de tulle à Lille[1].

Apprenti photographe à Clermont-Ferrand, Victor Malfait se fait connaître à partir des années 1860 en réalisant des portraits-charges à la manière d'André Gill[2], qu'il signe du pseudonyme de « Collodion » en référence au collodion humide alors utilisé en photographie. Vers 1864, il travaille pour Decourt, imprimeur-lithographe à Mâcon[3]. En 1866, il est de passage à Saint-Étienne[4], où il vend dans les cafés des portraits et des caricatures réalisés en très peu de temps[5]. Cette célérité d'exécution devient bientôt sa marque de fabrique.

Dramaturge occasionnel, il a coécrit avec Félix Savard (d) un vaudeville pour les Folies-Dramatiques[6].

En , il fonde à Clermont-Ferrand un journal illustré, La Mouche clermontoise, remplacé l'année suivante par La Musette clermontoise. En 1868, il serait parti pour Paris, où il aurait peiné à percer, se contentant de divers travaux peu rémunérateurs[2].

Collodion se rend ensuite à Bordeaux. Entre les mois d' et de , il y dessine les couvertures du Gaulois, un hebdomadaire satirique. L'une de ces caricatures, qui devait représenter Jules Mirès, est interdite par les autorités[7]. Sur le numéro suivant, le caricaturiste s'est donc représenté lui-même dans l'ombre menaçante du rasoir de la censure[8]. Entre avril et , il dirige le Bordeaux pour rire.

En 1869, Collodion vit pendant quelque temps à Vichy[9], où il collabore notamment à la revue Le Programme. Il travaille également pour Le Contribuable de Rochefort[10].

Après la Guerre franco-allemande de 1870 et la Commune, Collodion fait jouer une revue au théâtre du Mans (Le Mans, 10 minutes d'arrêt !) puis retente sa chance dans la capitale. Il est alors engagé par Arsène Goubert pour réaliser des charges instantanées à l'Alcazar[11]. L'une de ses caricatures, qui représentait l'acteur Léonce affublé de lunettes, ayant été prise pour une caricature non autorisée du président Thiers, le théâtre est sanctionné d'une fermeture de huit jours[12]. À la suite de cette mésaventure, le directeur de l'établissement renvoie le dessinateur[11].

Autoportrait sur une affiche pour le spectacle du Covent Garden Theatre (fin 1872 ou début 1873).

Après s'être produit aux Folies Bergère[13] et avoir vendu des charges à dix francs dans le vestibule du Théâtre-Miniature, Collodion s'embarque vers la fin de l'année 1872 pour Londres, où il a obtenu un engagement par l'entremise de l'éditeur de musique Bernard Latte. Il se produit ainsi à Covent Garden, où la féerie Babil et Bijou de Dion Boucicault intègre sa performance, qui consiste à dessiner en quelques minutes de gigantesques caricatures sur des toiles hautes de trois ou quatre mètres. Très applaudi par le public, le même numéro accompagne les représentations du Black Crook d'Harry Paulton à l'Alhambra Theatre[2]. Après la prolongation de son contrat jusqu'au , Collodion se rend au Théâtre Royal de Manchester[11].

À cette époque, il poursuit sa collaboration à diverses feuilles satiriques telles que Le Sifflet[14].

De retour à Paris, Victor Malfait se marie le avec Françoise Bertillot (1846-1873), dite Faustine[15], une jeune artiste lyrique native de Lyon. L'homme de lettres Alfred Touroude et l'artiste lyrique Jacques-Louis Pourtalet, dit Valaire, figurent parmi les témoins des époux[16].

Peu de temps après son mariage, Collodion se rend à New York pour honorer un contrat très avantageux avec l'Olympic Theatre à partir du mois de septembre[13]. Une fois cet engagement terminé, le caricaturiste et sa femme décident de rentrer à Paris. Ils s'embarquent ainsi sur le transatlantique Ville-du-Havre, qui sombre le après être entré en collision avec un clipper. Collodion et son épouse figurent parmi les 226 victimes de ce naufrage[10].

Collaborations[modifier | modifier le code]

  • La Mouche clermontoise (1867)
  • La Musette clermontoise (1868)
  • Turlututu (Moulins) (1868)
  • Le Gaulois (1868-1869)
  • Bordeaux pour rire (1869)
  • Le Programme (Vichy) (1869)
  • Le Contribuable (Rochefort) (1869)
  • Le Pilori (Nantes) (1870)
  • Le Diable rose (Lille) (1872-1873)
  • Le Sifflet (1873)

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Archives départementales du Nord, état civil de Lille, registre des naissances de 1842, acte no 1077 (vue 920 sur 944).
  2. a b et c Le Siècle, 11 décembre 1873, p. 2.
  3. Jean Adhémar (dir.), Inventaire du fonds français après 1800, t. 6, Paris, Bibliothèque nationale, 1953, p. 101.
  4. Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 15 juillet 1866, p. 2.
  5. Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 7 décembre 1873, p. 2.
  6. Mémorial de la Loire et de la Haute-Loire, 4 mai 1867, p. 2.
  7. Le Gaulois (Bordeaux), 13 mars 1869, p. 1.
  8. Le Gaulois (Bordeaux), 28 mars 1869, p. 1.
  9. La Comédie, 21 décembre 1873, p. 3.
  10. a et b La République française, 6 décembre 1873, p. 2.
  11. a b et c Anatole Le Guillois, « Victor Collodion », Le Sifflet, 14 décembre 1873, p. 3.
  12. Le Figaro, 10 novembre 1872, p. 3.
  13. a et b Le Rappel, 6 décembre 1873, p. 2.
  14. Le Sifflet, 19 janvier 1873, p. 1.
  15. Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français (ceux d'hier), vol. 1, Genève, 1912, p. 371.
  16. Archives de Paris, état civil du 9e arrondissement, acte no 794 (vue 11 sur 32).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Adhémar (dir.), Inventaire du fonds français après 1800, t. 5, Paris, Bibliothèque nationale, 1949, p. 124.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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