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Utilisateur:Sidi Ould Bobba/Brouillon

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LA SALINE D'IDJIL (L’Emirat des Brabiche de l’Adrar) 1] SITUATION GEOGRAPHIQUE

La sebkha se présente comme une dépression fermée ; une croûte salée, d’un centimètre d'épaisseur environ, mêlée à du sable, recouvre uniformément sa surface; parfois une seconde croûte indurée double cette première croûte à une dizaine de centimètres de profondeur, mais très localement. Lorsque les pluies ont été très fortes, la sebkha peut rester inondée, recouverte d'une couche d'eau de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres, une partie de l'année. C'est la situation que nous avons connu Professeur sidi ould bobba début 1970 après les fortes pluies de décembre1969 sur le TIRIS. Tel (00222) 36 64 67 69. Dans ce cas la sebkha n'est pas exploitée jusqu'à assèchement complet. La sebkha d'Idjil s'étend du 22 -33' au 22-58' de latitude nord, sa longitude est de 12-55' dans sa partie centrale. Elle est orientée du sud -nord jusqu'en son milieu puis du sud-est dans sa partie nord qui est la seule minéralisée. Ses dimensions sont, en longueur, de 15 à 25km selon la définition que l’on en donne, et sa largeur de 5 à 6km en moyenne, tombant à 2km dans la partie nord ou des alignements de dunes et de barkhanes la limitent à l'ouest. A l'est la limite est constituée par des guelbs à magnétite et leur aire d'épandage. La zone exploitée est située actuellement au nord, non loin d'AL OUJ, lui même localisé à 25km environ de F'DERICK ex FORT-GOURAUD, présentement un village minier, autrefois un fort colonial et un puits exploité de longue date à la bordure occidentale de la kedia d'Idjil. La ville de F’DERICK est à 30km à l’ouest de ZOUERATE. Contrairement à ce que laisse entendre les exploitants, la SEBKA est aisément repérable, même si la surface est souvent ensablée; la zone exploitable est elle même identifiable par un sol légèrement plus rougeâtre qu'ailleurs. Elle occupe une fraction de la SEBKA d'environ 7km de long sur 2 à 3 km de large.

2] DENOMINATION DES COUCHES GEOLOGOQUES DE LA SEBKHA
          
                  Les couches sont très variées on en dénombre plus d'une dizaine, allant de amerssal jusqu'a vahl el melh ainsi nous avons la première couche c'est amerssal puis tub al hamra puis tub al khadra, tafaniarat, chiguigui, m'barka, kharufa, sbea, tajil, tinya azi, tinwamel et en enfin vahl el melh. Mais les quatre couches de sel exploitées sont chiguigui  couche de 8 à 10cm d'épaisseur, m'barka plus fine, couche de 5cm, puis tajil de grande épaisseur, couche  entre 10 à 15cm, c'est le sel de très bonne qualité et enfin tinwamel couche de 5cm.Il existe d'autres couches qui ne sont pas exploitées. On trouve généralement à la base une couche très épaisse d'excellent sel, appelée vahl el melh,’’ l'étalon du sel’’ qui n'est pas exploitée  parce qu'elle se dégrade souvent à sa base gorgée d'eau. Une  autre couche lui succède parfois, il s'agit de tinya azi qui est considéré comme constituée d'un sel trop léger.La couche appelée sbea  constituée de cristaux qui ont une forme allongée très caractéristique n'est pas exploitée; on considère que le sel est amer.

Toutes ces couches sont séparées à des degrés variables par des couches d'argiles plus ou moins épaisses. L'eau est généralement atteinte aux environs de deux mètres et remplit rapidement le fond des tranchées qui sont ouvertes pour exploiter les couches de sel, rendant le travail extrêmement pénible; l’eau sale ronge les chairs des travailleurs et provoque des blessures difficiles à guérir.

Le travail est effectué par des équipes de six à huit hommes qui exploitent simultanément une tranchée [houvra].Le site de celle - ci est identifié avec soin au départ par le responsable qui, a partir des caractéristiques du sol, repère le lieu ou les couches  de sel, seront les plus denses et de la meilleure qualité. Une tranchée de vingt mètres est alors ouverte après que l'on ait tracé le plan au sol, avec deux bâtons, la largeur de la tranchée est calculée pour être légèrement supérieure à la longueur d’une barre, c'est à dire un peu plus d'un mètre.  On creuse simultanément de chaque coté les deux rigoles [ikhar] qui en marqueront les bords en rejetant les déblais d'un seul coté, à gauche. Cette pratique permettra d'ouvrir ultérieurement une seconde tranchée à coté de la première.  
Actuellement  (mars 2010) le transport se fait  vers la capitale Nouakchott soit par gros camions pour être revendu 70 000 um la tonne, ou par wagon de marchandise, acheminée par le train minéralier vers la capitale économique Nouadhibou et la tonne est revendue entre 73 000 um et 75 000 um. 

3] LES EXPLOITANTS


Visite du wali du T. Zemmour Monsieur Ahmedou Bamba o Baye, le jeudi 25 mars 2010


La saline d’Idjil est exploitée par une tribu spécialiste en la matière se sont les sauniers de la région .Cette tribu s’appelle les Aghzazire (les Brabiches de l’Adrar). Les Aghzazire sont, d’après les traditions orales que nous avons sous la main comme le poème épique d’une chanteuse d’Id Oualhaj Madame Kreytima mint Legraa ould DEIWAH [épouse d’Ould Taleb Boubacar], des descendants de Oulad Slaymane, des Brabiches tribu guerrière qui a sa force au Mali. 











































































Les Brabiches sont actuellement implantés dans le nord du Mali. Ils étaient les principaux Caravaniers assurant la descente vers le sud du sel de Taoudenni vers Tombouctou avec les charges de sel aux XVIIIéme et XIXéme siècles-, et nous n’avons pas pu de ce fait enquêter directement auprès de cette tribu. Leur rôle d’organisateur des caravanes ; descendant de Taoudeni vers Tombouctou avec les charges de sel, les mettait immanquablement en contact étroit avec les Kunta représentés par Choumad en ADRAR qui étaient parmi les principaux organisateurs des réseaux commerciaux de la Boucle du Niger à cette époque. Nous avons aussi remarqué que les traditions HASSAN font passer les Brabiches par l’Adrar avant qu’ils ne gagnent le hodh et la Boucle du Niger, vers le XVIème. Les Brabiches sont une tribu d'origine arabe, vraisemblablement arrivée dans l'Azawad (nord de Tombouctou) et dans la région de Taoudeni (nord Mali) qu’ils ont créée au VIIIe siècle. D'après leurs traditions, les Brabiches se rattachent, comme la grande tribu des Rehamna du Houz de Marrakech, à un ancêtre Rahmoun, fils de Rizg, fils d'Oudeï, fils de Hassan. On sait, en effet, qu'au cours du XVe siècle les Hassanes conduites par les fils de Hassan, font irruption dans l'extrême sud marocain et de là vont sans arrêt progresser dans le Sahara occidental, et arriver un jour à la lisière du Soudan, c'est-à-dire des pays noirs, de Saint-Louis à Tombouctou. Cette invasion des fils de Rahmoun se produisit à la fois en Mauritanie et vers le Niger. En Mauritanie, c'est sous le nom de Rehamin qu'ils se mêlent à l'histoire locale. Vers le Niger c'est, dit la tradition des Brabiches, sous le nom d'Oulad Abd Er-Rahman, ou Oulad Rahmoun. Elle ajoute « Il y eut deux migrations successives. » La plus ancienne de ces migrations, sur laquelle il n'y a presque plus de renseignements, amena les premières fractions en bordure du Niger, de Goundam à Gao, en territoire saharien. La famille qui détient la chefferie coutumière ou chefferie traditionnelle de l'Émirat des Brabiches sont les "Ehel M'himmid de ahal rahhal" de la tribu Oulad Slimane (Paul Marty, Antillo, manuscrit de Tombouctou). .



Sidi Mohamed O M’Himmid (Emir général des Brabiche.) On sait, en effet, qu'au cours du quinzième siècle les Hassanes conduites par les fils de Hassan, font irruption dans l'extrême Sud marocain et de là vont sans arrêt progresser dans le Sahara occidental, et arriver un jour à la lisière du Soudan, c'est-à-dire des pays noirs, de Saint-Louis à Tombouctou. Cette invasion des fils de Rahmoun se produisait à la fois en Mauritanie et vers le Niger en Mauritanie, c'est sous le nom de Rehamin qu'ils se mêlent à l'histoire locale. Vers le Niger, c'est, dit la tradition des Brabiches, sous le nom d'Oulad Abd Er-Rahman, ou Oulad Rahmoun. Les premières bandes arabes, celles des Oulad Hamma ben Hassan, avaient entrepris cette tâche de conquête des pays du centre saharien. On sait, d'après l'universelle et constante tradition historique maure que Hassan, prototype du conquérant arabe de l'extrême-Sud marocain, eut trois fils Delim, Oudeï et Hamma (quinzième siècle). À Delim, à ses fils et serviteurs, à leur descendance échurent le rivage de l'Atlantique, le Río de Oro d'aujourd'hui, où nomadisent toujours les Oulad Delim. À Oudeï, et à tous les siens, la Mauritanie et le Sahel soudanais où fleurirent les « Vodei populi )>de la carte de Giulio Sanuto et où nomadisent toujours les nombreuses tribus hassanes, qui constituent sa postérité. À Hamma, le centre saharien, de l'Iguidi au Niger. Hamma, fils de Hassan, eut cinq fils Chebel, Omran, Saïd, Rennam et Akerma. Chebel, l'ancêtre éponyme d'une tribu aujourd'hui dispersée du Niger au Touat, les Beni Chebel, occupait l'Adrar. Les Oulad Reïlan, qui y sont toujours, sont un débris des Beni Chebel. Battues par leurs cousins les Oulad Rizg, fils d'Oudeï, ayant perdu leurs palmiers, leurs biens et quatre-cents des leurs, « dont le fils de Houa qu'il a été impossible d'identifier, la plupart des fractions Beni Chebel durent évacuer l'Adrar, suivis des campements de leurs cousins, fils d'Omran, de Saïd, de Rennam et d'Akerma. Sous la conduite de Berbech; surnom d'on ne sait lequel des fils de Hamma, ils s'installèrent dans l'Azawad, vers la fin du quinzième siècle et dans le courant du seizième siècle, et furent les premiers agents de l'arabisation des Imoqcharen. C'est à ces Brabiches-Ià, ou gens de Berbech, que font allusion les Tarikh soudanais. Aujourd'hui dans chaque fraction Oulad Omran, Oulad Saïd et Oulad Rennam, le souvenir historique de ces origines s'est bien conservé. Ils disent « Nous sommes les descendants d'Omran, fils de Hamma; de Saïd,fils de Hamma; de Rennam, fils dé Hamma. Nos frères les Beni Chebel se sont fondus un peu partout, chez nous et ailleurs. Nos frères les Akerma se sont fondus dans les Oulad Rennam. Mais ils n'en savent pas plus, et ils ne peuvent même pas situer l'antériorité de l'invasion de leurs pères sur celle des Oulad Abd Er-Rahman, qui eux furent des Outad Rizg Les premières bandes arabes, celles des Oulad Hamma ben Hassan, avaient entrepris cette tâche de conquête des pays du centre saharien. On sait, d'après l'universelle et constante tradition historique maure, que Hassan, prototype du conquérant arabe de l'extrême-Sud marocain, eut trois fils Delim, Oudeï et Hamma (quinzième siècle). A Delim, à ses fils et serviteurs, à leur descendance échurent le rivage de l'Atlantique, le Rio de Ouro d'aujourd'hui, où nomadisent toujours les Oulad Delim. A Oudeï, et à tous les siens, la Mauritanie et le Sahel soudanais où fleurirent les « Vodei populi )>de la carte de Giulio Sanuto et où nomadisent toujours les nombreuses tribus hassanes, qui constituent sa postérité. A Hamma, le centre saharien, de l'Iguidi au Niger. Hamma, fils de Hassan, eut cinq fils Chebel, Omran, Saïd, Rennam et Akerma Chebel, l'ancêtre éponyme d'une tribu aujourd'hui dispersée du Niger au Touat, les Beni Chebel, occupait l'Adrar. Les Oulad Reïlan, qui y sont toujours, sont un débris des Beni Chebel. Battues par leurs cousins les Oulad Pizg, fils d'Oudeï, ayant perdu leurs palmiers, leurs biens et quatre-cents des leurs, « dont le fils de Houa qu'il a été impossible d'identifier, la plupart des fractions Beni Chebel durent évacuer l'Adrar, suivis des campements de leurs cousins, fils d'Omran, de Saïd, de Rennam et d'Akerma. Sous la conduite de Berbech; surnom d'on ne sait lequel des fils de Hamma, ils s'installèrent dans l'Azaouad, vers la fin du quinzième siècle et dans le courant du seizième siècle, et furent les premiers agents de l'arabisation des Imoqcharen. C'est à ces Brabiches-Ià, ou gens de Berbech, que font allusion les Tarikh soudanais. Aujourd'hui dans chaque fraction Oulad Omran, Oulad Saïd et Oulad Rennam, le souvenir historique de ces origines s'est bien conservé. Ils disent « Nous sommes les descendants d'Omran, fils de Hamma; de Saïd,fils de Hamma; de Rennam, fils dé Hamma. Nos frères les Beni Chebel se sont fondus un peu partout, chez nous et ailleurs. Nos frères les Akerma se sont fondus dans les Oulad Rennam. Mais ils n'en savent pas plus, et ils ne peuvent même pas situer l'antériorité de l'invasion de leurs pères sur celle des Oulad Abd Er-Rahman, qui eux furent des Outad Rizg. Nous avons d'autre part, par Marmol, quelques renseignements sur les « Ulad Burbus comme il les appelle, et ils confirment ce que nous savons déjà. D'Utad.Hassen sortent sept lignées, Duleïm,Burbus, Vodei(Oudeï), Arrahaména, Amar. Abimansor et Aby Abeyd Ali. Ceux d'Uled Burbus vivent aussi dans les déserts de Lybie, vers le Souss éloigné qui est à l'extrémité du royaume de Maroc.

Moustapha chef des Aghzazirs de Ouadane, en 1934. (La grande foire des dattes d’Odette de Puigaudeau P.237)

La deuxième  migration, plus récente, remonte un peu avant i65o. Voici,   d'après le Tarikh des Brabiches, dans quelles conditions elle se produisit. Il y avait trente à quarante ans que la première migration avait eu lieu, et c'était à la fin du règne de Moulay Ahmed le Dzehebi (par conséquent vers t6o3, quand un saint homme des Rehamna, Abou Makhlouf, vint chercher fortune dans le pays, où ses compatriotes réussissaient si bien depuis une génération. II s'installa à Araouan, auprès du Cheikh Sidi Ahmed ag Ada, dit « Leggada », l'ancêtre des gens d'Araouan d'aujourd'hui, et se fit connaître par ses vertus islamiques et par ses talents commerciaux. Plusieurs de ses parents vinrent le voir et s'adonnèrent aussi au négoce. Bref, un beau jour, quatre campements rehamna, groupés sous le nom d'Oulad Aamer, s'ébranlèrent à leur tour du Maghreb, et vinrent s'établir dans l’Iguidi. « C'étaient les Oulad Sliman, les, Oulad Ahmed, les Delouat qui sont certainement Oulad Aamer, les Oulad Yich, qui le sont sans doute aussi, mais moins sûrement, à moins qu'ils ne soient Oulad Hamma ben Hassân. Sliman, le kebir du premier campement et le chef de la migration, était le fils aîné même d'Abou Makhlouf. Le noyau arabe de la tribu Brabiche était dès lors constitué, allait croître par ses propres moyens et par t'agrégat de nombreuses tentes et individualités étrangères. Les nouveaux arrivants établirent un courant commercial important, de sel vraisemblablement, entre l'lguidi et l'Azaouad. Cette situation dura un certain temps, et Sliman, le chef d'un des campements, contracta mariage avec une femme des Oulad Saïd, campement des premiers Oulad Abd Er.Rahman. Elle lui donna un fils, At-Hadj Mohammed. Au cours d'un de ses séjours dans l'Azaouad, et alors que ses contribules étaient repartis pour leurs affaires dans l'Iguidi, Yich, fils d'AI-Atchan, chef d'un autre campement, fut saisi par les Oulad Abd Er-Rahman et se vit raser sa barbe. La légende en donne les causes suivantes Les Oulad Abd er-Rahman prétendaient que tous les chameaux de robe grise leur appartenaient. Le troupeau d'Yich était au pâturage, quand une bande d'Oulad Abd er-Rahman, passant, vit un chameau à robe grise et l'emmena. Yich, prévenu par le berger, accourut aussitôt, et voulut reprendre sa bête. On affecta de le considérer comme un vieux fou, et par dérision on lui rasa la barbe. Yich ne voulant pas distraire les siens de leurs opérations commerciales, remonta son litham et ne dit rien jusqu'à leur retour. A ce moment, ses enfants apprirent !a cause par une indiscrétion de la femme de l'un d'eux qui, se querellant avec son mari, lui jeta à la face l'injure faite au vieil Yich. L'enfant courut à son père et voulut se tuer, mais le père l'en dissuada, et lui dit « Tu ne peux rien, seul, contre les Oulad AbdEr-Rahman, mais Anis ben Aïssa peut sauver la situation. » L'enfant vint trouver aussitôt Anis et saisit le piquet de sa tente.

Les grandes tribus actuelles • Oulad Ghannam • Oulad Driss • Ould Slaiman • Oulad Ich • Oulad Oumran • Nwaji • Oulad Ghailan • Ahl Araouane • Ahl Boujbeiha • Oulad Bouhanda • Raghan • Sakakna • Gouanine • Chourfa • Oulad Boukhsib • Tourmoz • Alwasra • Ahl Kaouri Bibliographie • Paul Marty, Etude sur l'Islam et les tribus du Soudan; Tome premier: Les Kounta de l'Est - Les Berabich Les Iguillad, Edition ERNEST LEROUX (28) RUE BONAPARTE (VI) PARIS 1918-1919 • Mohamed Taher Slaïmany, Tombouctou : contes et poésie des Bérabich, tome 1, La dune conte à la lune, Éditions Jamana, Bamako, 1995, 97 p. (ISBN 2-910454-07-X) • Sidi Mohammed Youbba, Histoire économique des Bérabich, ENS Bamako, 1975, 56 p. (mémoire de fin d'études)

Le professeur Sidi ould Bobba et Baba O Semah O Choumad (Chef des kounta de l’Adrar) LES BRABICHE DE L’ADRAR (LES AGHZAZIRE) OU LES SAUNIERS DE LA KEDIA D’IDJIL.



“Si tu ne dis pas ce que tu es, les gens diront de toi ce que tu n’es pas » dit le proverbe. Le mot « Aghzazire » viendrait selon P.Bonte du mot arabe aghzzir (sing ajezzir) se retrouve dans de nombreux parlers arabes : arabe classique et d’Algerie,djezzir, au Maroc, en Libye, zezzir, et il signifie « boucher » . En Mauritanie, le terme est berbérisé (tigezzart). Et quelques historiens avancèrent même l'hypothèse qui disait que " Tighizzarit" voulait dire en langue berbéro-Brabiches la barre de sel sortie brute de son gisement. D'où l'appellation "d'Aghazzari "de tous celui qui exploite directement ces barres de sel aussi lourdes et longues qu'on pouvait l'imaginer aujourd'hui. Or, selon les tamasheks (du Niger et du Mali) le mot Aghzazire peut avoir deux sens. Pour les nigériens il veut dire l’Avant – garde des troupes de l’armée comme azazir peut venir de izazir (déplumer) donc là il désignerait la ou on fait ce déplumage ou un autre sens qui vient de azar qui veut dire plier donc là azazir désignerait là ou tu peux plier… Ce qui nous amène à penser que les Aghzazires (les Brabiches de l’Adrar) tirent leur nom de ces eternels voyageurs, qui «  plient leurs bagages » pour aller encore beaucoup plus loin. Ou bien des hommes qui « déplument » leurs ennemis. Comme il peut vouloir dire les éclaireurs qui partent avant les troupes de guerre. C’est l’avant-garde des troupes.

         Les Brabiches de l’Adrar sont les seules dans la région à maitriser la danse du fusil ou ‘’ Deguedagua’’. Elle consiste en une attaque, un repli et une contre- attaque.


Sid’Ahmed Ould H ‘Meyada El’Barbouchi (Ouadane Fevrier 2012).

Et nous savons que les Agzazires (les Brabiches de l’Adrar) passent par l’AZAWAD et partent de la Tunisie pour arriver en Adrar de Mauritanie. Ainsi, l’appellation de boucher ou de saunier n’est que  pure imagination de profane. Et leur arrivée de l’Algérie ou du Maroc manque de justesse.
Les ancêtres des Aghzazirs(les Brabiches de l’Adrar) Ethmane et Oueiss, seraient à leur arrivée dans l’Adrar d’abord passés par Chinguitti. Nous avons recueilli, en 1990 à ce sujet  un témoignage oral d'un sage de Chinguitti N’Deyda Ould Sebti (Laghal) : « les Aghzazirs sont des gens venus de l’Est « Tell » issus des Brabiches. Ils sont  arrivés l’époque d’Ould RAZGA. Celui-ci partit jusqu'en Azawad  et revint  avec trois hommes : Malluk ancêtre des  Lumlalka des Awlad Ghaylane, Othmane et Weiss ancêtres des aghzazirs. «  Les Lumlalka constituent une importante fraction de Naqmûsha. Ils descendraient des Awlad Mallûq de l’Azaouad (d’origine brabish) et se seraient d’abord installés à Ouadane où ils étaient apparentés aux Aqzazir. » (L’Emirat de l’Adrar, P.Bonte P.92). Les Aghzazire descendent des Awlad Souleymane des Brabiches qui sont encore installés dans l’Azawad au Mali. »Après plusieurs péripéties allant de la cohabitation avec les id ouali et les Laghlals  de Chinguitti,  parsemées  de quelques escarmouches avec les Oulad Ghailane de l’Adrar et avec les Jnajtta duTagant les Aghzazire(les Brabiches de l’Adrar) se fixèrent définitivement à Ouadane après un accord avec le chef  des kounta de l’Adrar Sid’ Ahmed Latrache en 1112 H ou bien 1762 ère grégorienne. Puis, ils sont redescendus  Atar au XIX° siècle. 

Même si dans l’inconscient collectif du colonisateur Français, tout homme basané ne peut être que esclave, les Aghzazire(les Brabiches de l’Adrar) n’ont jamais été esclaves de qui que soit. Ils n’ont jamais accepté aucune domination. C’était une famille émirale. « L’émirat des Brabiches de l’Adrar se serait disloqué après une conspiration de leurs cousins oulad Yahya ben Ethmane (Oulad Ammeny, Oulad Akchare ainsi que Torchane et Oulad Ghailane) et parmi l’émirat des Brabiches(en Azaouad) il reste encore Raeyane au Mali et quelques familles d’Oulad Ghailane (Lemlalka) et les Aghzazirs. Après la chute de leur émirat naquit l’Emirat de Oulad Yahya Ben Ethmane en 1460 ». (Exposé présenté par le sergent Med El Moctar Ould Cheikh Sidi Ely dit Dah O Sidi Abd’Allah à l’Ecole Militaire Inter- Arme d’Atar le 01 /06 / 2003). Les Aghzazire (les Brabiches de l’Adrar) sont divisés en deux grandes fractions en plus de la fraction des« Lehratines».Les« Lehratines » ne sont pas des esclaves affranchis comme le laisse supposer le nom. Leurs familles sont nobles. Les « Lehratines » sont d’originaire de la tribu des Kountas. « Parmi ces hartin, deux lignées, relativement importantes en nombre, occupent une place privilégiée. Il s’agit de Ahl Haman Salaym et de Ahl Hamayn Salim, dont la tradition veut qu’ils descendent d’un esclave Bambara nommé Bumba, venu du sud avec une caravane. Ces deux groupes ont le travail des palmeraies et des cultures, étaient en charge de la gestion des biens de Kunta dans la ville, de l’accueil des caravanes, de la défense du qsar, etc. Présents en permanence, ils joueront un rôle de plus en plus important dans la seconde partie du XIX ° sicle dans la gestion des affaires de la cité » (L’EMIRAT DE L’ADRAR. Histoire et anthropologie d’une société tribale. Pierre Bonte Thése de Doctorat d’Etat (oct. 1998) P.1370). Mais les liens consanguins de mariage sont très forts avec les Aghzazire (Brabiches de l’Adrar). « Les aqzâzîr sont parmi les plus importants, autant par leur nombre que par leurs fonctions d’exploitants de la sabhka d’Idjil. Autour d’un noyau de familles qui revendiquent une origine brabish,on trouve une série de lignées qui descendent souvent d’anciens habitants du qsâr qui sont agglomérés à la tribu : Juifs Ahl Abd’Slam,Tashadbit(Ahl Baye),Awlad Tidrarin(Ahl Ahmed Saka, Ahl Ahmed Salem,Ahl Jid Al-kilab) Ahl Smahil,etc ainsi que de nombreuses lignées de haratin qui ont accédées à ce statut d’affranchi souvent anciennement ». (L’EMIRAT DE L’ADRAR. Histoire et anthropologie d’une société tribale. Pierre Bonte Thése de Doctorat d’Etat (oct. 1998) P.1370). Nous citons parmi les Aghzazire (les Brabiches de l’Adrar de pure souche) la fraction Ehel Weiss qui sont ; Ehel Noueijem (aïeul de Ehel Beih et Ehel Bobba), Ehel H’meyada(Abdoullah), Ehel El hadj (aïeul de Ehel Bacha et Ehel Ch’Bellou), Ehel Ahmed Seka, Ehel M’Haimdatt (aïeul de Ehel Abd Slam) Ehel Jid leklab, Ehel M’Babe weiss (1), Ehel Hamma weiss. Tandis que la fraction de Ehel Ethmane sont Ehel Boidya(Abdallahi), Ehel Ahmed (dit Ehel Khourou), Ehel M’Babe Etmane (2), Ehel M’Hamed Ethmane et Salem.






Mohamed Salem Ould Salem (chef des Brabiches de l’Adrar et son épouse) Mohamed Salem Ould Salem est le dernier chef reconnu des aghzazirs (Brabiches de l’Adrar) à Atar, capital de l’Adrar. Il est décédé le Mardi 28 Novembre 1993 à Atar.

 4] L’IMPORTANCE DU SEL
  Ne  dit on pas en hassaniya : « qui veut dévorer son père, lui ajoute du sel ». Ainsi l’iodation du sel en Mauritanie rencontre beaucoup de difficultés. Le sel normalement consommé par la population est le sel en barre  provenant des grands gisements de sel  gemme. La population  accorde à ce sel des vertus thérapeutiques  qui font que, pour la plupart des  mauritaniens, consommer un autre sel que le sel gemme est inimaginable. L’iodation de sel en barre  représente un défi technologique et culturel, qui s’est traduit  jusqu'à présent  par un faible engagement vis – à - vis de l’iodation universelle du sel  de la part des producteurs  et distributeurs du sel en barre. L’engagement   politique  et budgétaire  récent de plus  haut niveau de l’état  pour aider  ces opérateurs   économiques  à ioder le sel gemme ouvre de nouvelles perspectives pour l’atteinte de l’objectif de l’iodation universelle du sel en Mauritanie. Mais on doit se rappeler que le sel est l’origine du mot salaire dont l’étymologie  latine est salarium ou monnaie de sel. Ce produit a toujours fait partie de l’histoire  humaine. L’armée romaine recevait une prime spécifique pour le sel et au Moyen – Age son commerce était important. La route du sel est célèbre …

Les pays de Méditerranée le recevaient des salines vénitiennes ou de Narbonne. C’était le sel marin tandis que le sel de terre ou sel gemme provenait des mines de Lorraine ou de Tyrol. Qui ne se souvient de la gabelle pour se rappeler qu’il était taxé par l’Etat français. C’était un impôt obligatoire du XIVéme siècle obligeant chacun à acheter une certaine quantité de sel aux greniers royaux. Même si la révolution le supprime, Napoléon 1er le rétabli sous forme de taxe à la consommation qui ne sera supprimée qu’en 1945.L’Italie supprimera cette taxe autour des années 1970 . O (Assis:Med o Leymani Ould M’Beirick,Sidi Ould Boidya, Mohamedou Boidya , Yeslem O Bey , Couchés:Sidi O Bobba et Med Salek O Skaly) Il était d’usage à table, parait-il, au Moyen-âge de mettre les personnages les plus importants (les huiles) proches de la salière ! Le sel sert à l’industrie par électrolyse dans la fabrication du chlore et de la soude caustique, donc de l’eau de Javel de nos ménagères qui est d’ailleurs un gaz dangereux. Pendant la guerre de 14, les Allemands déversaient dans les tranchées du chlore libéré (l’ypérite) qui causait de grands dégâts parfois même dans les deux camps. Il sert aussi dans l’alimentation humaine ou animale. Il est appétant pour le bétail (on leur donne des pierres à lécher « Amerssal ».c’est la première couche de la saline d’Idjil) et il y a peu avant l’introduction du réfrigérateur, c’était le seul moyen de conserver viande et légumes. Aujourd’hui il est utilisé dans l’agro alimentaire pour des raisons de rentabilité. Le sel est le seul élément minéral sur notre table et il semble vraiment nous relier profondément à nous même. Beaucoup de liquides du corps ont une composition proche de l’eau de mer et peut être que notre mémoire biologique a-t-elle conservé le besoin de cet élément important pour lui puisque l’homme en a fait une monnaie. Nous avons besoins de sel. Le sel donne du tonus, donc une meilleure résistance au stress. Ne parle –t- on pas du sel de la vie ? Il a un pouvoir rafraîchissant. Pour être digestes, les céréales doivent cuire avec un peu de sel et il en est de même pour les fritures ou les plats gras .Les légumes en demandent moins. Mais il faut prendre en compte la manière de s’alimenter .Une alimentation sans sel, hors celle que l’on préconise ponctuellement pour réduire les problèmes cardio-vasculaires ou l’hypertension, entraînerait à la longue, de graves problèmes au niveau rénal et digestif. L’excès inverse est tout aussi dangereux, entraînant hypertension et cardiopathie. Trop de sel contracte. L’association graisses saturées (viandes et fromages) et sel est désastreuse. Cela entraîne un besoin plus grand d’élimination, donc un apport de liquide supplémentaire d’où une fatigue rénale. Quand on mange trop salé, le corps demande de l’eau pour rétablir un équilibre et dilater. Par contre, dans les pays chauds, si on prend du sel suffisamment, il limitera la perte en eau et le besoin de boire. Et là encore, c’est une question de mesure. Par exemple, les japonais ont beaucoup de préparations salées, mais ils mangent plus de poisson, (voir la flotte japonaise à Nouadhibou), que de viande et pas de laitages, donc peu de graisses saturées. Ce qui leur convient parfaitement pour qu’ils éliminent grâce aux bains chauds. Ce qui n’est pas le cas des occidentaux qui souffrent de plus en plus de maladies cardio – vasculaires !La nourriture industrielle est très chargée en sel, souvent sans qu’on le sache …Viandes, poulets, conserves, pâtisseries etc.…etc.…Avec cette nourriture –là, il est prudent de réduire par ailleurs les quantités consommées. D’ailleurs les sandwichs que nous prenons au travail sont trop salés pour amener le client à beaucoup boire d’où la vente des boissons gazeuses. Les fumeurs peuvent avoir besoin de trop saler pour trouver du goût aux aliments, car leurs papilles et leur odorat sont quelque peu malmenés. On sait que les légumes sauvages contiennent du sel à l’état naturel. Et plus ils poussent prés de la mer, plus les végétaux en ont. Il en est de même pour les animaux. Il est donc difficile d’établir une règle générale en matière alimentaire. On peut simplement dire que les gens très actifs qui dépensent et transpirent en ont plus besoin. Les enfants, les personnes âgées ont besoin de très peu de sel .Car nos besoins varient aussi avec nos activités. Mais il est important de souligner que de nombreux médecins ont fait des mises en garde, dénonçant récemment les industriels qui abusent de sel beaucoup plus que nécessaire pour que leurs produits soient plus lourds, se conservent mieux et au final leur apportent plus, au mépris de la santé des consommateurs et consommatrices. Il nous faut consommer mieux, de bons produits comme le pain au levain, du bon sel pour avoir du magnésium avant de se tourner vers les complements alimentaires toujours très cher. Le sel du commerce est un sel lavé, raffiné qui ne contient ni iode, ni magnésium. C’est un chlorure de sodium exclusivement privé d’oligo- éléments. Ce sel est hydrophile (il aime l’eau) et a donc tendance à, s’agglomérer. Pour qu’il reste sec, on lui met des additifs anti-agglomérants, afin qu’il présentable, comme du carbonate de calcium (de la craie).Ce sont des silicates d’albumine. Souvent, on lui rajoute du fluor sans spécifier les effets négatifs que cela peut générer. Ce sel ne pressant que peu d’intérêt, est plutôt néfaste à la santé. Comment retrouver le bon sel tel que la nature nous l’offre sans souci de rentabilité ?Le sel doit être raffiné et sans additif. Le sel gris de la sebkha d’Idjil est plus riche en magnésium. Si notre choix se porte sur celui-là, il ne faut pas en abuser,car il a un effet contractant en excès .Le sel blanc non raffiné est obtenu à partir du sel gris par plusieurs lavages qui ont pour effet d’éliminer les impuretés. Les spécialistes de l’alimentation et la santé conseillent le sel blanc non raffiné à utiliser au quotidien. Il y’a d’autres formes de sel sous d’autres cieux comme le Tamari obtenu par fermentation de soja, le Shoyu obtenu de la même manière que le Tamari avec addition de froment qui lui apporte des acides aminées et enfin le Gomasio, un mélange de graines de sésame grillé doucement et de sel non raffiné.

(L’Educateur Med Mahmoud Ould H’meyada, le professeur Sidi O Bobba et Madame la présidente Mariem Daddah.) Il est préférable de mettre le sel dans l’eau de cuisson. Le sel qu’on rajoute à table est difficilement assimilable. En conclusion, il est facile de comprendre que si le sel dénaturé est dangereux pour notre santé, les excès de bon sel peuvent l’être aussi, la règle étant que ce produit ne doit jamais provoquer de grande soif.

 « (les) traditions qui gomment l’ancienneté de l’exploitation de la saline, dont l’intervention est attribué à leur futur propriétaire kunta, date l’exploitation des Aqzazir, d’origine brabish( les principaux caravaniers exploitant l’autre grande saline  saharienne, qui passera aussi sous le contrôle kunta au XVII° siècle, celle de Taoudeni), de cette époque et les font installer d’abord à Chinguetti »…. « Il est vraisemblable que les aqzazir sont anciennement associés à l’exploitation de la Sebkha d’Idjil, spécialistes incontestables de l’extraction du sel, et clients des différentes tribus qui ont pu exercer leur hégémonie  sur la saline. Il est possible (les références à Uld Razga et à son voyage au Maroc prendraient alors une toute autre signification que les Idaw’ali aient à cette époque, avec peut être l’appui des Marocains, capté cette clientèle aqzazir et tenté de faire passer sous leur contrôle l’exploitation de la saline. 

Cette tentative échoua et le long conflit entre Ouadane et Chinguetti en est peut être l’ultime épisode ». (L’Emirat de l’Adrar de P.Bonte P 52).

Le professeur Sidi Ould Bobba et l’Historien Pierre Bonte.

« Idjil est, de toutes les salines dont nous avons parlé (excepté Tegida), la plus facile d’accès. Les environs sont suffisamment pourvus de pâturages et de puits, et le sel affleure presque la surface du sol. On trouve la couche de sel à seulement un mètre environ en profondeur, par conséquent l’extraction est bien plus facile qu’à Taoudenni. Les mineurs se répartissent par équipes de cinq ou six hommes, peuvent poser et empiler directement sur le bord des tranchées de la mine les plaques de sel qu’ils en sortent. La structure de la saline ressemble à celle de Taoudenni. Malgré une analogie frappante dans la disposition du gisement, les couches du haut sont nettement plus minces. A idjil on exploite surtout la septième couche chigigi et la huitième m’baraka (la couche bénie). Les couches plus profondes, difficiles à pénétrer en raison de leur épaisseur (12 à 15 centimètres), ne sont entamées que depuis peu, sous forme de barres pour les transports par camion. Les outils de travail les plus importants sont la hache getaa, la pelle-pioche auajeil et des épieux avec une pointe en fer amoder et taiaha. Puis viennent deux règles et deux barres à mine ahmar al –barka, pour décoller du fond les barres de sel.les couches les plus tendres sont transpercées et débitées avec les pelles épieux.les barres de sel isolées sont séparées à la hache de la couche de sel dégagée. On leur donne une forme trapézoïdale de telle sorte que le tracé des galeries est légèrement en courbe.la forme de ces barres, qui sont empaquetées avec le bout le plus large à l’avant, est conçue pour que le chameau soit moins chargé à la croupe qu’au garrot. Avec une proportion de 94% de NaCl, le sel d’Idjil est d’une qualité exceptionnelle ; à Oualata on le préfère au sel de Taoudenni, au marché Rose de Bamako il était nettement plus cher. Mais plus loin vers l’est, il est inconnu ; en raison de la proximité des salines de Kaolack (sel de mer) la position du sel d’Idjil sur le marché est plus dure que celle des autres « sels classiques du désert ». La production annuelle est estimée environ à 500 tonne. Une équipe de travail de six hommes peut produire chaque jour environ120 barres ; les barres ont approximativement 8 centimètres d’épaisseur et pèsent de 20 à 40 kilos. Dans de bonnes conditions de pâtures tout au long du chemin de la caravane, on peut charger jusqu’à 12 barres par chameau. Les marchés principaux du sel d’Idjil sont Atar, Chinguetti, Ouadane, Tidjikdja et Aîoun El Atrouss ; l’itinéraire des caravanes s’arrête à Nioro du Sahel ou à Kaédi, dans le Mali. A Idjil comme à Taoudenni la possibilité existe soit d’acheter le sel soit de l’acquérir dans le cadre d’un accord de transport .En 1973 une plaquette coûtait 15 uguiya (environ 0,75 DM soit 1,10 FF). Au titre de l’accord de transport, le caravanier livre une partie des barres – par exemple 15 sur 100- à un intermédiaire. Les barres de sel s’appellent adile. A Taoudenni, en revanche, une barre seule, s’appelle ras (tête) et c’est le chargement d’un chameau (4 barres) que l’on nomme adile. La racine commune est le verbe addl, qui signifie compenser, équilibrer. Ce terme est ainsi apparu pour désigner, à Fachi, un don de compensation, à Idjil un chargement de chameau « équilibré », c'est-à-dire lourd des deux côtés, et – en abrégé- le nom adile désigne une barre. Certaines couches de sel, habituellement non exploitées, sont associées à des noms magiques : ainsi, à des nomades de passage, on fait cadeau en guise de porte –bonheur des fragments de la coupe tajel. Ces morceaux marad sont censés protéger de la foudre, aussi les place- t- on dans les maisons ou les greniers à blé. Au contraire le sel de la couche tenouamel porterait malheur ; il arrive pourtant qu’on offre des plaquettes provenant de ces couches, ornées d’inscriptions et de symboles ressemblant aux marques de fer rouge des Kounta. (Caravanes du Sahel – Hans – Ritter PP 141-142) « A 35 kilomètres nord-est de la Koudia s'étend en une longue bande d'une trentaine de kilomètres, et orientée nord-est-sud-ouest, la sebkha d'Idjill. Cette saline réputée est une cuvette à peine sensible. Le sel s'y trouve à O m. 50 de pro- fondeur, sur 8 couches de 2 à 4 centimètres d'épaisseur, séparées par des couches de sable, jus- qu'à une profondeur de 1 m. 20. L'exploitation de ces salines est abandonnée depuis un an; de nombreuses barres de sel gisent sur ses bords. Une tribu particulière, sorte de corporation, les « aghzazir », qui habite Atar et surtout Ouadane, a le monopole de l'extraction du sel. Les caravaniers, principalement les Regueïbat, le descendaient par Tichit sur le Sahel et le Soudan, où il est surtout connu sous le nom de « sel de Tichit ». (La pacification de la Mauritanie Colonel Gouraud) Journal des marches et opérations de la colonne de l’Adrar. P 215. Depuis quelques années les Aghzazire ne sont plus les seuls exploitants de la saline de la Kédia d’idjil. On y trouve de toutes les tribus de la Mauritanie : Les Tourchanes,Les R’gueibate,les Oulad Ghailane,les Id-Eichilli, les Kounta, les Touabire, les Kdadra, quelques tribus de Chinguitti comme les Id Ouali et les Laghlale,les Sénégalais ou Maliens de Mère Bidhane , les anciens Esclaves de quelques tribus …etc., etc.

Référence:

1-Voyages à la sebkha d’Idjil, au Tagant et à Nioro du Sahel (Mali). 2-Enquête à Ouadane et Chinguetti. 3-Manuscrit arabe. 4-Mohamed Mahmoud ould H’Meyada éducateur et traducteur agrée prés des tribunaux mauritaniens 5 -Témoignage de Baba ould Semah ould Choumad (chef des kounta-adrar). 6 -Thèse de doctorat d’état de P. BONTE (L’EMIRAT DE l’ADRAR). 7 - Exposé à l’Ecole Militaire Inter-Arme D’Atar. (EMIA) 8 - Caravanes du Sel (Hans-Ritter) 9 - (La pacification de la Mauritanie Colonel Gouraud) Journal des marches et opérations de la colonne de l’Adrar.








HISTOIRE DE L’EMIRAT DES BRABICHE DE L’ADRAR EN R.I. DE MAURITANIE

(ENQUETE REALISEE PAR LE PROFESSEUR SIDI OULD BOBBA OULD NOUEYJEM.)





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