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Utilisateur:Shadowker05/Brouillon

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Visibilité et critiques[modifier | modifier le code]

Stigmatisation[modifier | modifier le code]

Dans les représentations médiatiques dominantes, la non-monogamie est quasiment absente en dehors de l'infidélité. Les relations non-monogames ont tendance à être stigmatisées, la monogamie bénéficiant d'un effet de halo. La non-monogamie consentie, dans les rares cas où elle est présente, est soit punie par le scénario, soit présentée comme « bizarre » et « New Age ». Similairement, de nombreux polyamoureux témoignent de ce que leur pratique est souvent confondue avec l'adultère ou la polygamie, et jugée comme contraire aux normes culturelles ou perverse.

La littérature comme le cinéma décrivent volontiers le polyamour (ou des pratiques assimilables lorsque le polyamour n'est pas directement cité) comme instable sur le long terme[source insuffisante], et des personnages polyamoureux ou souhaitant avoir plusieurs partenaires amoureux à la fois comme étant des personnes malsaines pour leur entourage et n'hésitant pas à tromper et mentir à leurs proches.

Le polyamour est souvent comparé à un désir sexuel envers d’autres personnes que son premier partenaire d’où l’association fréquente avec l’adultère. Cette vision négative transparait dans plusieurs œuvres qui représentent surtout l’aspect sexuel des personnes polyamoureuses avant les relations amoureuses et romantiques qu’entretiennent ces personnes.[1]

Explication de cette stigmatisation[modifier | modifier le code]

La psychologue Meg Baker relate que les personnes monogames peuvent se sentir menacées par le polyamour, notamment parce qu'il représente une manière honnête d'avoir plus d'un amant ou d'une amante, ce que ces personnes pourraient souhaiter sans l'avouer à cause des normes pesant sur l'infidélité. De plus, les relations polyamoureuses « remettent en question la prétendue exclusion mutuelle des catégories “ami” et “amant” », là où cette frontière est très claire dans les situations de monogamie, où toute personne qui n'est pas l'« amoureux » doit être un « ami ». Enfin, elle défend l'idée que le polyamour « présente le potentiel de remettre en question le fait que les gens sont seulement attirés par les membres du sexe opposé », en rendant possible des situations explicites de bisexualité (relations simultanées avec des personnes de différents genres), ce qui « trouble la binarité mâle/femelle et homo/hétéro comme racines de l'obligation d'hétérosexualité ».

Impacts de cette stigmatisation[modifier | modifier le code]

La stigmatisation des personnes en relation polyamoureuse de la part des proches apportent beaucoup d’incompréhensions ce qui impacte directement les polyamoureux comme un manque de reconnaissance de la relation ou une délégitimation des partenaires. Une recherche menée par Rhonda N. Balzarini, démontre que les parents et les amis des personnes polyamoureuses ont une plus grande tolérance vis-à-vis la première relation par rapport aux relations secondaires, qu’ils jugent illégitime.[2] On y découvre aussi que la communication dans la relation primaire, c’est-à-dire, la première relation qui a été formée, était de meilleure qualité qu’avec les relations secondaires, qui sont ceux qui sont formées après la première. De nombreux autres aspects de la vie de couple sont affectés par la multiplication des relations et le manque de reconnaissance des proches comme le niveau d’implication dans la relation ou le niveau d’activité sexuelle entre les différents membres d’une relation polyamoureuse. Des entrevues avec des personnes polyamoureuses démontrent que beaucoup d’entre-elles craignent de présenter de nouveaux partenaires à leur famille ou leurs amis par peur d’être jugées ou rejetées.[3]


Les enfants de personnes polyamoureuses peuvent aussi être stigmatisés par le statut amoureux de leurs parents. Dévoiler ce type de relation aux enfants comporte le risque de perdre le contrôle sur la diffusion de l’information. Le fait d’être élevé dans une famille qui sort de la norme monogame peut amener des moqueries.[4] Malgré cela, une majorité de parents polyamoureux préfèrent rester entièrement transparents avec leurs enfants pour que ceux-ci soient plus tolérants par rapport à ce genre de relations.


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  1. MEG BARKER, « This Is My Partner, and This Is My … Partner's Partner: Constructing a Polyamorous Identity in a Monogamous World », Journal of Constructivist Psychology, vol. 18, no 1,‎ , p. 75–88 (ISSN 1072-0537, DOI 10.1080/10720530590523107, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Rhonda N. Balzarini, Lorne Campbell, Taylor Kohut et Bjarne M. Holmes, « Perceptions of primary and secondary relationships in polyamory », PLOS ONE, vol. 12, no 5,‎ , e0177841 (ISSN 1932-6203, DOI 10.1371/journal.pone.0177841, lire en ligne, consulté le )
  3. Mélissa Bédard, « Polyamour », sur www.noovomoi.ca, (consulté le )
  4. Milaine Alarie, Morag Bosom et Ariane Hamel, « Enjeux du dévoilement aux enfants pour les parents investis dans des relations non monogames consensuelles », Service social, vol. 67, no 1,‎ , p. 27–43 (ISSN 1708-1734, DOI 10.7202/1087189ar, lire en ligne, consulté le )