Aller au contenu

Utilisateur:Rhoudault/Article Espagne

Une page de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

NEUTRALITÉ DE L'ESPAGNE PENDANT LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE[modifier | modifier le code]

L'Espagne n'a participé à aucune des deux guerres mondiales. sa neutralité ne fut une surprise pour personne, même pas pour la France et la Grande Bretagne, ses partenaires coloniaux. Miné par une crise économique profonde et par de graves problèmes sociaux, politiques, militaires et logistiques, le Roi d'Espagne Alphonse XIII a choisi de rester neutre en 1914.

Contexte[modifier | modifier le code]

Au-delà de l'opinion générale, l'Espagne s'était engagée auprès de la France et de la Grande Bretagne à ce que, lorsque l'Italie entrera en guerre, elle unirait sa flotte aux flottes alliées. Seule l'indécision de l'Italie a évité que l’Espagne se plongeât dans un conflit qui a laissé derrière lui environ 20 millions de morts.

Renaissance de l'Armada espagnole[modifier | modifier le code]

Les navires qui avaient survécu au combat contre les Etats Unis en 1898 communément appelé en Espagne désastre de 1898 étaient complètement obsolètes.

L'armada Espagnole essaya de renaître avec le projet dit de Fernandez -en référence au ministre de la Marine qui l'impulsa- qui planifiait la modernisation des navires rescapés et la construction de navires cuirassés.

Personne ne doutait de la nécessité de moderniser l'Armada, car l'Espagne continuait à vivre entourée de mers, mais beaucoup doutait que l'Espagne ait les capacités nécessaires, à la fois technologiques et industrielles pour entreprendre un plan aussi ambitieux.

Le Roi Alphonse XIII voulait également moderniser l'Armada, mais pensait qu'il était nécessaire d'obtenir l'aide d'une puissance de premier plan.

Néanmoins, après le désastre de Cuba, l'Espagne manquait de soutiens internationaux, et durant cette période où le <<Droit>> c'était la <<force>> on craignait qu'une autre puissance étrangère profitât de la faiblesse espagnole pour conquérir : les Canaries, les Baléares, Ceuta, Mellila ou ne des possessions africaines de l’Espagne. de fait, il existe des preuves que les Etats Unis ont essayé de convaincre les puissances européennes de s'approprier les Canaries et de partager le reste des possessions espagnoles. Seule la rivalité entre les grandes nations permit d'éviter un accord pour se partager les dépouilles de l'Empire espagnol. Le contexte de tension en Europe précédant la première guerre mondiale a joué en faveur de l'Espagne.

La Grande Bretagne au secours de l'Armada[modifier | modifier le code]

Avant de pouvoir reconstruire l'Armada, la monarchie d'Alphonse XIII a dû faire face à deux obstacles : la faillite économique de l'Etat due à la guerre contre les Etats Unis, et à l'isolement international, comme on vient de le voir. Les mesures d'austérité et la réduction de la dépense publique mises en oeuvre par Miguel Villanueva (alors ministre des Finances), ont permis de réduire l'énorme dette générée par cette guerre.

Mais la tâche pour sortir de l'isolement politique était beaucoup plus compliquée, car l'Espagne avait peu à apporter, mais par contre beaucoup à demander.

Cependant, en 1904, l'alliance entre la Grande Bretagne et la France, deux ennemis historiques, pour faire face à l'augmentation de pouvoir de l'Empire allemand, a donné à l'Espagne d'obtenir du poids international.

Après s'être partagé la plus grande partie du Maroc, la Grande Bretagne et la France cédèrent à l'Espagne le Nord du pays à l'exception de Tanger qui était devenu un port international. Bien entendu, l'Allemagne dénonça le partage du Maroc et contraignit à la tenue d'une conférence à Algésiras en 1906, où les Espagnols firent office d'hôte et s'alignèrent définitivement sur la Triple Entente.

La coopération militaire entre l'Espagne et la Grande Bretagne, avec l'objectif de doter l'Armada d'éléments de dissuasion contre les ambitions Germaniques, se matérialisa en 1907, avec la visite à Cartagène du Roi d'Angleterre Edouard VII. En effet, les Britanniques savaient que, si éclatait un conflit international, la Royal Navy ne pourrait s'éloigner de la Manche et de a Mer du Nord, car c'était là que la flotte allemande concentrerait ses attaques, et que la France serait incapable d'affronter seule l'Italie, et l'Autriche-Hongrie. Rendre la vie à l'escadre espagnole semblait un investissement nécessaire aux intérêts de la Triple-Entente en Méditerranée.

Comme l'explique l'historien espagnol Augustin Ramon Rodriguez, dans son livre : "Jaime Javier Robinson : Ciencia y Tecnica para la reconstruccion de la Armada (Navalmil Ediciones)", les Britanniques n'eurent pas le moindre scrupule à effectuer le transfert de technologie au personnel spécialisé, jusqu'aux matériaux qui ne sont pas fabriqués en Espagne, pour que l'Espagne puisse se lancer dans la construction des cuirassés à propulsion innovante (par turbine à vapeur) les plus à la pointe en Europe.

Ainsi, avec avec seulement trois de ces navires modernes et six autres navires obsolètes, l'Espagne cessa d'être insignifiante sur le plan naval pour devenir une puissance estimable en Méditerranée.

Engagement de l'Espagne[modifier | modifier le code]

En échange, Alphonse XIII s'était engagé à intervenir en faveur de la Grande Bretagne et de la France, au cas où éclaterait une guerre contre l'Allemagne et ses alliés, notamment l'Empire Austro-Hongrois et l'Italie, avec une vaste présence militaire en Méditerranée.

Précisément, la principale préoccupation de l'Etat Major Français était de ne pas être capable de transporter à temps, le 19ème corps d'armée composé de troupes d'élite et de la Légion Etrangère depuis l'Algérie et la Tunisie, jusqu'au cœur de l'Europe.

Si la flotte combinée d'Espagne et de France ne pouvait pas battre celle d'Italie et d'Autriche, les Français envisageaient même de débarquer les troupes directement dans un port espagnol de la Zone de Levante.

Les prévisions britanniques allaient encore plus loin sur ce qu'ils attendaient de l'engagement espagnol. On avait envisagé de constituer une force expéditionnaire amphibie d'environ 50 000 Espagnols pour menacer le littoral italien et ses iles voisines. De fait, le gouvernement espagnol offrit 100 000 soldats pour la défense de la frontière française avec l’Italie. Ceci ne se matérialisa pas devant les réticences de l'Etat Major français et de son Chef Joseph Joffre.

L'Italie rompt le contrat[modifier | modifier le code]

Alors qu'il semblait inévitable que l'Espagne prit partie pour ses alliés de la Triple-Entente, à qui elle devait la reconstruction de sa Marine, l'Italie rompit au dernier moment le scénario prévu.

Argumentant que, contrairement aux accords passés, l'Autriche avait été l'agresseur, elle refusa de se rallier au camp qui avait tiré le premier. Fin Août 1914, les Italiens ne firent pas honneur à leurs engagements signés avec l'Allemagne et restèrent neutres.

Sans l'aide attendue des Italiens, la flotte autrichienne ne put rien faire pour éviter le transport des troupes françaises depuis l'Afrique.

Une fois surmontée cette phase du conflit, l'Espagne perdit son importance stratégique et se vit libérée de ses obligations.

Paradoxalement, l'Italie finit par entrer en guerre un an après, mais le fit dans le camp de la Triple-Entente formée par la Grande Bretagne, la France et l'Empire Russe.

Neutralié[modifier | modifier le code]

Le 7 août 1914, la "Gaceta de Madrid" publia un décret royal aux termes duquel le gouvernement du conservateur Eduardo Dato se croyait dans le devoir d'ordonner la plus stricte neutralité aux sujets espagnols conformément aux lois en vigueur et aux principes du Droit Public International.