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Utilisateur:Parmatus/Brouillon2

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Distribution of materials of Jahwist, Elohist and Priestly sources, as well as Redactor's contribution in the first four books, following Richard Friedman.

Eléments de langage

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"La découverte de quatre documents distincts, formant chacun un tout, est connu sous le nom d'Hypothèse Documentaire."[1].

Noth désigna en 1943 l'ensemble des sept livres (Deutéronome, Josué, Juges 1 et 2, Samuel 1 et 2 et Rois) comme l'histoire deutéronomiste

Eléments pour une histoire de l'exégèse historico-critique

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Les cinq premiers livres de la Bible, Genèse, Exode, Lévitique, Nombres et Deutéronome formant le Pentateuque ou la Torah hébraïque, donnent une part importante à la figure de Moïse. Se basant sur Deutéronome 31/9,24-26 les traditions juives et chrétiennes primitives attribuèrent au seul Moïse la paternité de ces textes. Assez tôt des arguments vinrent remettre en cause ces explications. En effet, déjà au IIIème siècle de notre ère, le père de l'exégèse chrétienne, Origène, écrivit contre ceux qui soulevaient des objections quant à l'unité du Pentateuque et à son attribution à Moïse[2]. De leur coté, les rabbins fournirent aussi leurs propres explications aux contradictions, répétitions et autres incohérences du texte. Ainsi, par exemple, certaines contradictions peuvent être levées grâce à des détails narratifs qui n'apparaissent pas dans la Bible ou encore par des interprétations très libres.

  • Flavius Joseph : "Après tant de siècle écoulés, personne ne s’y est permis aucune addition, aucune coupure, aucun changement." (Sic !) Livre VIII, Contre Appion
  • Isaac ibn Yashush
  • Abraham ibn Ezra
  • Bonfils (14ième)
  • Tostate évêque d'Avila
  1. Andreas Van Maes (16ième)
  2. Pereira Bénédict
  3. Jacques Bonfrère
  • Thomas Hobbes (dit ouvertement que Moïse n'était pas le rédacteur)
"On lit dans le dernier chapitre du Deutéronome, verset 6, à propos du tombeau de Moïse que personne n'a jamais connu son tombeau jusqu'à ce jour, entendons jusqu'au jour où ces mots furent écrits. Par conséquent, il est évident que ces mots furent écrits après son enterrement[3]." Voir ce qui est, peut-être, la première exégèse critique de l'Histoire sur les pages suivantes.
  • Isaac de la Peyrere (se retracta devant le Pape)
  • Spinoza (Traité théologico-politique)
  1. Richard Simon (noyau mosaïque + ajouts)
  • HB Witter
  • Jean Astruc
  • JC Eichhorn
  • WML De Wette (émis l'hypothèse que le Deutéronome était une source à part)
  • Édouard Reuss
  • Karl Heinrich Graf (est l'un des pionniers de la critique textuelle)
  • Wilhelm Vatke (donne la chronologie J et E puis D puis P (sacerdotale) - aucun des textes n'est donc contemporain de Moïse)
  • Julius Wellhausen (1844-1918) The référence
  • William Robertson
  • John Colenso

==> Divino Afflante Spiritu(Pie XII, 1943)

  • Martin Noth. Il montra en 1943 la liaison étroite qui existait entre le Deutéronome et les six livres suivants (Josué, les Juges 1 et 2, Samuel 1 et 2, Rois). "Noth montra qu'il s'agissait d'une œuvre unique savamment arrangée. Il s'agissait d'un récit continu et homogène retraçant l'histoire du peuple d'Israël dans son territoire."[4]. Cette histoire aurait été écrite par une seule personne : le deutéronomiste (Dtr). De nombreuses suites ont été données à cette théorie nothienne, en particulier le modèle des deux blocs (ou théorie crossienne - Cf. : Frank Moore Cross)[5]. et la théorie des couches successives (dite aussi modèle de Göttingen), d'autres encore ne reconnaissant pas d'histoire deutéronomiste. (Voir Histoire deutéronomiste)

"Pour toutes ses raisons, Cross affirma que l'édition d'origine de l'histoire deutéronomique était l'œuvre de quelqu'un vivant à l'époque de Josias (Dtr1) (vers 622), et que la seconde était l'œuvre de quelqu'un vivant après la chute du royaume (Dtr2)")[6].

  • Frank Moore Cross
  • Baruch Halpern "Devant le poids de cette accumulation d'indices, Halpern conclut que le code de loi du Deutéronome venait des prêtres lévites de Silo"[7], groupe qui produisit E.

A la recherche de P

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Édouard Reuss déclara en 1833 à Strasbourg dans une conférence que les prophètes bibliques ne citaient pas la loi sacerdotale (P). Il en conclut que la loi était postérieure aux prophètes. Selon Richard Friedman, cela était le premier pas d'une erreur[8]. Son élève Karl Heinrich Graf, convaincu des arguments de son professeur l'amenèrent à pousser plus loin. Graf affirma que le grand corpus de la loi de P fut écrit tardivement dans le monde biblique, après D, à l'époque du second Temple. Graf proposait une image complètement nouvelle de l'Israël biblique puisque selon son idée le système légal, rituel, le rôle central des prêtres et du Temple étaient des développements de la fin de la période biblique et non pas à son commencement. L'objection que le Temple n'était jamais mentionné dans P fût levée par Graf en étudiant le rôle du Tabernacle dans le texte. Selon Graf, puis d'autres après lui, le Tabernacle n'a jamais existé.[9]. Selon lui, le Tabernacle avait la fonction, dans P, de légitimer la centralisation du culte au Temple avant que celui-ci soit construit. "Le Tabernacle sacerdotal était donc une fiction littéraire et légale, crée par l'auteur (ou les auteurs) post-exiliques de P pour soutenir la reconstruction du Temple et le rétablissement du clergé à Jérusalem à leur époque". Selon Richard Friedman l'affirmation que le Tabernacle était une fiction, un symbole du second Temple était le deuxième pas dans l'erreur[10]. Enfin Julius Wellhausen en vint à affirmer que le thème de la centralisation était absent car la centralisation allait de soi. C'était le troisième pas dans l'erreur[11]. Par conséquent l'hypothèse du système dit de Graf-Wellhausen est : existence de textes séparés et rédigés dans cet ordre : J,E puis D et enfin P rédigé après l'exil (après Ezéchiel).
Or Jérémie ,de même qu'Ezéchiel, connait P. En 1982, le professeur Avi Hurvitz de l'Université Hébraïque de Jérusalem démontra, grâce à de nouvelles méthodes d'analyse linguistique que P a été écrit dans un hébreu biblique plus ancien qu'Ezéchiel[12]. Par conséquent des indices sérieux permettent de chercher l'auteur des récits et lois de P avant le temps de Jérémie et Ezéchiel, c'est à dire avant l'exil babylonien.
Friedman montre que le Tabernacle était réellement sous les ailes des chérubins dans le Saint de Saint du premier Temple. Par conséquent cela contredit le système Graf-Wellhausen pour qui le Tabernacle n'a jamais existé n'étant qu'une tentative de légitimation de la centralisation du culte dans le Second Temple à l'époque postexilique. Selon Friedman, l'époque de P doit être recherché au moins un siècle et demi avant l'Exil. En fait P suit JE : il rapporte des récits identiques ou semblables, presque dans le même ordre[13]. Par exemple, P s'ouvre, comme JE par un récit de la création puis du déluge. Il couvre ensuite les aspects essentiels de l'alliance d'Abraham, l'exode d'Egypte, l'alliance du Sinaï mais aussi de nombreuses autres questions spécifiques. Cela a été pointé par le chercheur norvégien Sigmund Mowinckel. P fut écrit comme une version alternative à JE[14] car JE donnait trop la part belle aux descendant de Moïse par rapport à ceux de Aaron.
"En conclusion, les récits et lois de P étaient présents en Judée au temps de Jérémie et de Dtr1, c'est à dire avant la mort du Roi Josias en 609 avant notre ère".[15], P étant du clergé aaronien. P reflète ainsi les intérêts, l'action, la politique et l'esprit de l'âge d'Ezéchias comme D reflète ceux de Josias. Ainsi la 1ere tentative de centralisation du culte à Jérusalem par Ezechias fût conçue par l'auteur de P peu après -722 et sûrement avant -609.
Pour P d'après les recherches les plus récentes, voir A de Pury dans Genèse 12-36, Histoire de l'AT
La source sacerdotale est le seul élément du système wellhausenien à avoir survécu à toutes les crises qui ont secoué les études historico-critique depuis bientôt trente ans. Cette source est cohérente et embrasse clairement les livres de la Genèse et de l'Exode[16]. (Voir Tableau p 224 pour voir les textes de P)

Rapport écriture des livres et archéologie (Finkelstein - 3ième partie)

Enfin, Esdras, selon Friedman, combina JE et P, ajouta D, le discours d'adieu de Moïse en conclusion. C'est lui qui créa véritablement la Torah[17]. Pour Arnaud Sérandour, cependant, le gros des Lois de Moïse semble bien avoir été mis en forme plutôt vers la fin de l'époque perse et au début de l'époque hellénistique[18](Voir par exemple l'historicité douteuse de la révocation générale des épouses "étrangères").

Problème d'historicité des textes racontant le retour d'exil

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(Voir [19]).
Bien que la Tradition considère qu'Esdras est venu à Jérusalem promulguer le code sacerdotale sous une forme proche de la forme finale du Pentateuque, constituant ainsi la naissance du judaïsme, le gros des lois de Moïse semble bien avoir été mis en forme plutôt vers la fin de l'époque perse et au début de l'époque hellénistique[20].
A coté du gouverneur, le grand prêtre tend à prendre, dans les textes, une importance qui a pu sembler confiner à la suprématie. Le titre est une nouveauté de l'époque perse qui désigne la clé de voute du nouveau système politico-religieux. Ce titre est attribué anachroniquement à Josué tandis qu'il est avéré en -410 dans la communauté d'Eléphantine comme en témoigne une lettre conservée. Tandis que du temps des rois les temples étaient administrés par des familles nommées par le roi, désormais, les lois du temple de Jérusalem s'étendent à tous depuis le grand prêtre qui en est le chef.
C'est à cette époque que nait l'idéologie sacerdotale d'une nouvelle alliance dynastique sacerdotale passé par Dieu avec la tribu de Lévi qui se substitue à l'alliance royale passé par Dieu avec David et Salomon.
Bien que la Tradition considère qu'Esdras est venu à Jérusalem promulguer le code sacerdotale sous une forme proche de la forme finale du Pentateuque, constituant ainsi la naissance du judaïsme, le gros des lois de Moïse semble bien avoir été mis en forme plutôt vers la fin de l'époque perse et au début de l'époque hellénistique[21].
Pour l'architecte d'Esdras-Néhémie, Esdras sous Artaxerxès Ier aurait amené à Jérusalem le Pentateuque au complet, les Premiers Prophètes (de Josué aux livres des Rois) et les Prophètes Postérieurs (Aggée-Zacharie). Ces lois sont conçues comme les lois transmises de Moise à l'aristocratie sacerdotale dont Esdras représenterait la juridiction la plus éminente. Il s'agit de lois coutumières assujettissant le peuple à son dieu souverain. Le cadre éditorial d'Esdras-Néhémie embrasse ainsi tout le système religieux et la philosophie du judaïsme mis en place durant les époques perse et héllenistique[22].

A coté de ce judaïsme officiel co-existe une religion populaire faite de culte aux mort, de nécromancie, de divination, d'astrologie, d'interpretation des rêves etc.


Actuellement, l'exégèse de l'Ancien Testament est en plein débat. La plupart des points centraux pour comprendre le texte font l'objet de discussions[23].


Question subsidiaire

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Pourquoi fusionner ainsi des textes de provenances différentes ? Voir peut-être Tatien le Syrien auteur du Diatessaron qui mêla les quatre évangiles en une "harmonie".

Vers le christianisme

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Face à l'importance, dans le deutéronome récemment composé, de la notion de jugement, le prophétisme de salut se développe dès - 540. Il est particulièrement perceptible dans la seconde partie du livre d'Isaïe ("deutéro-Isaïe")[24]. Les premiers compagnons de Jésus étaient tous juifs et étaient pourvus d'une Ecriture qui est leur référence : la Loi, les Prophètes et les Ecrits. Cette situation durera jusqu'au IIe siècle ainsi lorsqu'Irénée parle de l'Écriture il entend toujours les Écritures juives. Seuls des Juifs étaient à même de saisir l'argumentation. Jésus, devenu Christ et Seigneur est l'accomplissement des Écritures.[25].
Philon d'Alexandrie symbolise le judaïsme d’Alexandrie, étape vers le christianisme, dans la mesure où celui-ci est à la fois issu du judaïsme et de l'hellénisme.

Bible
Hypothèse documentaire

Document sacerdotal

Approfondir

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Critique radicale, Critique textuelle

Bibliographe

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  • Origène, Contre Celse
  • Richard Friedman, Qui a écrit la Bible ? La prodigieuse quête des auteurs de l'Ancien Testament, Exergue, (1re éd. 1997), 307 p. (ISBN 978-2-36188-059-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Thomas Römer (éd.), Jean-Daniel Macchi (éd.) et Nihan Macchi (éd.), Introduction à l'Ancien Testament, Labor et Fides, (1re éd. 2004), 902 p. (ISBN 978-2-8309-1368-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie, éditions Bayard (2002), édité en livre de poche dans la Collection Folio histoire aux éditions Gallimard (2004) (titre original : The Bible unearthed : archaeology's new vision of ancient Israel and the origin of its sacred texts, New York, Free Press, 2001).
  • Aux Origines du christianisme, Edition Folio Histoire, 2000
  • Thomas Hobbes, Léviathan, Edition Folio Essai, 2009
  • Aux origines de la Bible, Bayard, , 156 p.

Notes et Références

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  1. Qui a écrit la Bible ?, p. 65
  2. Contre Celse
  3. Léviathan, Thomas Hobbes, Edition Folio Essai, p 551
  4. Qui a écrit la Bible ?, p. 113
  5. Qui a écrit la Bible ?, p. 118
  6. Qui a écrit la Bible ?, p. 122
  7. Qui a écrit la Bible ?, p. 139
  8. Qui a écrit la Bible ?, p. 178
  9. Qui a écrit la Bible ?, p. 180
  10. Qui a écrit la Bible ?, p. 181
  11. Qui a écrit la Bible ?, p. 182
  12. Qui a écrit la Bible ?, p. 187
  13. Qui a écrit la Bible ?, p. 205
  14. Qui a écrit la Bible ?, p. 208
  15. Qui a écrit la Bible ?, p. 230
  16. Albert de Pury,Introduction à l'AT, p. 224
  17. Qui a écrit la Bible ?, p. 230
  18. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 94
  19. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 84-98
  20. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 94
  21. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 94
  22. Sérandour in, Introduction à l'AT, p. 93
  23. Römer, Introduction à l'AT
  24. Thomas Römer, Aux origines de la Bible, p. 54
  25. Aux Origines du christianisme, Introduction, Edition Folio Histoire, 2000

Liens externes

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