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Jean-François Clerc[modifier | modifier le code]
Jean-François (ou François-Joseph ?) Clerc, né le 3 juin 1868 à Bourg-en-Bresse et mort le 30 octobre 1952 à Montélimar, est un jardinier. Il peut être considéré comme le premier acteur du cinéma ayant figuré en 1895 le rôle du jardinier dans le sketch « L’arroseur arrosé » des frères Lumière.
Biographie[modifier | modifier le code]
Originaire de l’Ain, il se marie en 1891. En 1893 il est engagé comme jardinier dans la villa de La Ciotat de l’industriel lyonnais Antoine Lumière, père notamment d’Auguste et Louis.
Il y travaille un ou deux ans avant d’être employé par Jeanne-Joséphine Costille, la femme d’Antoine Lumière, à la villa de Monplaisir.
Il travaille ensuite à l’usine comme « débarrasseur ». En 1918 il rejoint la Société du carburateur Zénith jusqu’en 1940. Il fait l’acquisition d’un café tenu par sa femme chemin Feuillat à Monplaisir.
Il raconte en mars 1946 à un journaliste du Progrès qu’il a rejoint la Drôme six ans plus tôt pour se rapprocher de sa fille et son gendre, résidents à Montboucher-sur-Jabron.
Il décède en 1952.
Rôle dans L’Arroseur arrosé[modifier | modifier le code]
Jean-François Clerc raconte dans Le Progrès en mars 1946 : « C’était le bon temps ! Le petit Édouard me faisait des misères (…). J’étais en train d’arroser mes plates-bandes ou mes pelouses, lorsque le gamin (il était tout jeune alors), arrivait derrière moi à pas de loup. Il mettait le pied sur le caoutchouc. L’eau n’arrivait plus. Étonné (ou faisant semblant de l’être, car j’étais au courant bien entendu, je regardais ma lance de tout près et l’examinais. C’est le moment que choisissait mon garnement pour enlever le pied du tuyau et le jet m’arrivait en pleine figure. Quelle douche ! Et ce n’était pas du chiqué, vous pouvez en être sûr ! »
Dans le journal Les Allobroges, Jean-François Clerc est à nouveau sollicité pour raconter cette histoire en 1949 : « Brusquement, un beau matin d’été, les deux jeunes gens vinrent me trouver au bout du jardin dans lequel je travaillais, suivis de ce petit coquin d’Édouard, tous trois porteurs d’un extraordinaire attirail. Louis monta le trépied, Auguste ajouta au-dessus sa boîte à manivelle et Édouard allait chercher, à quelques pas de là, un tuyau d’arrosage. Il y avait là-dessous un noir mystère dont je devais faire les frais, tout en me haussant au rang de premier acteur de cinéma du monde. Lorsque tout fut installé, alors que Louis tenait déjà la manivelle de sa curieuse boîte, Auguste me dit : “François, prends le jet et arrose devant toi, sans te préoccuper de nous. Edouard, en pressant avec le pied sur le tuyau, te donnera ou t’enlèvera de l’eau”. Les choses se firent comme convenu et ce fut ainsi que j’arrosai par jets saccadés, l’eau me giclant parfois au visage, tandis que Louis et Auguste tournaient sans arrêt leur fameuse manivelle, dirigeant sur moi l’œil en verre de cette boîte »[1]
.
Édoouard Lumière ou Léon Trotobas, le doute subsiste sur l’identité du jeune garçon farceur. En effet l’historien et critique de cinéma Bernard Chardère écrivait en 1990 « (…) à La Ciotat, Léon Trotobas (1873-1971), employé à l’entretien du groupe électrogène de la villa, a souvent assuré qu’il fut requis pour interpréter le petit espiègle… Tandis que dans L’arroseur arrosé, titre définitif d’une version N° 3, sans doute tournée à Monplaisir, l’arroseur est toujours François Clerc, mais le gamin un jeune employé du Service de l’emballage, Duval » À la Ciotat, avec Antoine, Auguste, Louis et les autres, Bernard Chardère, in 1895, revue d’histoire du cinéma, année 1990 [2].
Postérité[modifier | modifier le code]
La commune de Montboucher-sur-Jabron a baptisé sa salle des fêtes du nom de Jean-François Clerc.
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- [1]La rédaction du Dauphiné Libéré, « Le premier acteur de l’histoire était un Montilien », rédaction du Dauphiné Libéré, 16 avril 2011 (consulté le 23 juin 2023).
- [2] « À la Ciotat, avec Antoine, Auguste, Louis et les autres » , Bernard Chardère, in 1895, revue d’histoire du cinéma, année 1990.