Utilisateur:Noelie Blth/Brouillon
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Introduction
[modifier | modifier le code]Le 15 novembre 1908, la Belgique reçoit le Congo des mains de son souverain, qui deviendra dès lors le Congo belge, ce dernier appartenant à Léopold II depuis 1885 suite à l’acte de Berlin. Anton Jozef Van Bilsen plus connu sous le nom de Jef Van Bilsen est un universitaire belge, chroniqueur colonial de l’agence Belga. Celui-ci a fait des études de droit, d’histoire moderne et de philosophie thomiste à la K.U.Leuven. Il va publier un texte, en 1956, qui s’intitule « Un plan de trente ans pour l’émancipation de l’Afrique belge » qui deviendra par la suite un manifeste de la décolonisation belge. Par ce plan de trente ans, Jef Van Bilsen veut faire comprendre qu’il faudrait trente ans pour préparer l’élite congolaise avant d’accéder à l’indépendance. Le plan Van Bilsen préconisait à la Belgique d’admettre de manière définitive une politique d’émancipation nette pour sa colonie du Congo et des territoires sous tutelle du Ruanda-Urundi afin de permettre une décolonisation progressive sur l’espace d’une génération. L’histoire de la colonisation a montré que la phase d’émancipation est la plus ardue et la plus dangereuse tant pour l’essor des pays d’outre-mer que les rapports qu'entretiennent ceux-ci avec les métropoles.
Situation du Congo avant le Plan de trente ans
[modifier | modifier le code]Durant les années 40, la population congolaise s’est divisée en deux parties : il y a d’une part les Noirs évolués, habillés en costume, cravate qui essayaient d'égaler les Blancs sur le niveau des droits et des salaires et d’autre part les Noirs sans qualification et anaphabète. Durant la même période, le Congo belge n’autorisait pas la liberté de presse. En effet, pour écrire un article, il fallait avoir une autorisation de la part des autorités coloniales.
Après la Deuxième Guerre mondiale, la capitale congolaise est toujours autant divisée, les Congolais ne pouvaient vivre au même endroit que les colons. Le phénomène de la ségrégation raciale était répandu pour ce qui est des activités de la vie commune. Les indigènes devaient impérativement quitter le quartier blanc et rentrer chez eux avant le début de la nuit sauf s’ils avaient reçu une dérogation de leur employeur. Les Congolais ne pouvaient pas entrer dans les magasins, les hôtels, les restaurants ou encore les cinémas. Cette ségrégation était également présente dans les écoles, les trains et les bateaux.
Le Plan Van Bilsen pour l’émancipation politique du Congo belge
[modifier | modifier le code]Genèse du plan
[modifier | modifier le code]La première publication du “Plan de 30 ans pour l’émancipation politique de l’Afrique belge” est apparue dans “ De gids op Maatschappelijk Gebied”, plus connu sous le nom “De Gids” à la fin de l’année 1955. Cette revue est créée en 1837 et s'intéresse à un certain nombre de domaines; la philosophie, la littérature, la sociologie, et la politique entre autres. Plus tard, en février 1956, il fut publié dans “Les Dossiers de l’action sociale catholique”.
Suite à la Seconde Guerre mondiale, les peuples furent fortement touchés et s’inquiétaient fortement pour leur avenir, ils désiraient par conséquent une présence d’égalité et un principe d’autodétermination. Ce sont sur ces droits que Jef Van Bilsen a voulu insister puisqu'il désirait qu’il y ait une égalité entre les citoyens Blancs et les citoyens Noirs au Congo. Il condamne donc les régimes de multiracialism qui se mettaient en place en Afrique et dans lesquels seule une partie de la population disposait de privilèges.
Les objectifs du Plan de Jef Van Bilsen
[modifier | modifier le code]Les belges voulaient mettre en place une politique d’émancipation. D’une part, pour permettre au Congo de devenir un état, le mieux développé avec des structures solides et doté de cadres adéquats, d’une population industrieuse et d’une opinion publique avertie. Et d’autre part, surtout pour éviter aux congolais de devoir choisir entre la domination des belges ou l’anarchie qui pourrait se produire s’ils bénéficiaient d’une autonomie totale. Avec cette politique d’émancipation, ils auront donc plus de droit mais continueront à coopérer avec la Belgique.
Selon Jef Van Bilsen, il faut prévoir un plan d’émancipation afin de ne pas être pris au dépourvu par différents contingents ainsi que créer et préparer une élite et des cadres qui pourront éluder les divers obstacles avec sagesse et patience. Bien que les cadres techniques des congolais ne soient pas prêts, le Congo reste une élite politique capable. C’est pourquoi la Belgique va essayer de tout mettre en œuvre pour qu’ils acquièrent une certaine maturité politique et des cadres techniques suffisants au moment de l’émancipation. Elle veut leur offrir une éducation démocratique et des institutions mais elle veut également pourvoir au développement des masses et à l’enseignement des élites. De plus, ce plan serait un efficace instrument diplomatique afin d’acquérir une meilleure compréhension de la politique congolaise des belges par l’opinion anticolonialiste mondiale.Ce plan de trente ans pour l’émancipation politique permettrait de s’extraire d’une situation qui se veut défensive et d’obtenir la confiance de l’opinion mondiale. Une des volontés de tous, après l’émancipation, était de créer une fédération belgo-congolaise et garder des institutions politiques communes avec les congolais. Cela leur permettrait de rester unis et associés par des liens durables. Par ailleurs, les conservateurs disent que pour avoir la certitude que les congolais gardent des liens politiques avec la Belgique, il faut leur refuser le droit de sécession en disant qu’on est tous « belgo-congolais ». Mais, selon les progressistes, le choix final reviendrait aux congolais, on ne peut pas leur imposer cette fédération belgo-congolaise s’ils ne le veulent pas et désirent par exemple avoir une indépendance politique totale. Afin que cette union belgo-congolaise soit possible, il faut qu’elle soit le fruit de réelles négociations entre des partenaires libres et égaux, qui ne seront possible qu’au moment de l’émancipation. Il faut donc reconnaître la libre disposition du Congo et du Ruanda-Urundi et également tout faire pour qu’entre ces deux pays africains et la Belgique, voit le jour une véritable communauté d’intérêt inébranlable, dans une atmosphère d’amitié et de confiance. Pourquoi un Plan d’une période de trente ans ? Le délai de ce plan a été indiqué dans l’article de “De Gids”, il n’a pas été trouvé grâce à différents calculs savants mais Van Bilsen voulait avant tout un plan d’une durée de trente ans afin de former des cadres congolais. Il était nécessaire de prévoir un plan vu le caractère complexe du projet d’émancipation mais surtout un plan avec un timing pour éviter que cette émancipation ait de graves conséquences sur le pays. Cette durée déterminée rendra donc plus facile cette période de transition car il permettra de maintenir la confiance et la patience des élites et des mouvements africains ainsi qu’il aidera à surmonter les incontournables révoltes et les obstacles imprévisibles.
Au Congo et au Ruanda-Urundi, la formation des élites était en retard d’une génération en comparaison avec les territoires coloniaux britanniques et français de la même région. Selon Jef Van Bilsen, “les enfants nés d’ici 1960 auraient constitué la couche active de la population”. Les jeunes faisant partie de l’élite finiront leurs études universitaires. La Belgique sera responsable de ce que sera le Congo dans trente en fonction de ce que l’Etat belge fera d’ici 1960 ou 1965. C’est le devoir de la Belgique de permettre aux territoires africains de prendre en main leurs destinées, le plan est indispensable pour ce faire.
Les réactions de ce plan
[modifier | modifier le code]Ce plan de 30 ans ne fut pas bien accueilli du côté conservateurs ainsi qu’à Léopoldville. Par contre, celui-ci fut perçu très favorablement par l’ensemble des Belges. Ce fut également le cas pour les hommes engagés du côté catholique qui ont bien pris ce plan de 30 ans car il prenait position face au phénomène qui consistait à assimiler l’élite congolaise à la population blanche.
Les conséquences du Plan de trente ans
[modifier | modifier le code]De nombreux changements ont vu le jour afin d’atteindre l’objectif comme la formation de l’élite congolaise, la suppression de discriminations, la connaissance des droits de presse ainsi que la réduction du retard pris dans la politique.
Suite à l’apparition de ce plan, il y a aussi la montée d’un nationalisme. Il y a par conséquent les premiers manifestes politiques qui font leur apparition avec notamment celui de la “Conscience africaine”. Ce manifeste de la Conscience africaine est écrit par l’équipe d’un journal venant d’une zone de l’Afrique qui n’avait pas pour habitude de dire ce qu’elle pense. De plus il ne doit pas être considéré comme un modèle de la conscience africaine. Les congolais souhaitaient créer une vrai communauté belgo-congolaise dans laquelle il y aurait l’absence de violence et d’inégalité entre les peuples comme il est dit dans le manifeste: " La Belgique doit être fière que, à l'inverse de presque tous les peuples colonisés, notre désir s'exprime sans haine et sans ressentiment. C'est là une preuve indéniable que l'oeuvre des Belges dans ce pays n'est pas un échec. Si la Belgique parvient à mener à bien l'émancipation totale du Congo dans la compréhension et dans la paix, ce sera le pre- mier exemple dans l'histoire d'une entreprise coloniale aboutissant à une réussite complète. »
Par ailleurs, « les auteurs de « Conscience Africaine » ont acquis la conviction que l’émancipation politique, sans l’émancipation économique et sociale n’atteindrait pas réellement une forme civilisée ». En effet, une des conséquences de ce plan de vouloir trop stimuler le processus de formation des élites, est de se retrouver avec trop et trop peu d’intellectuels, de techniciens et de cadres. D’une part, on en aura trop car le Congo est un pays pauvre et donc il ne pourra pas accorder à tous des carrières et un traitement acceptable et d’autre part, on en aura trop peu vu les besoins de ce vaste pays qui veut accéder à un niveau moderne.
De l’indépendance
[modifier | modifier le code]Le plan de Jef Van Bilsen va promouvoir une montée du nationalisme congolais. Peu après la publication du plan de trente ans, les premiers manifestes politiques comme “Conscience africaine” ou celui de l’Alliance des Bakongos Abako paraissent. Cette volonté d’indépendance est tardive mais progresse très rapidement suite à de nombreux événements externe au Congo. De plus, en août 1958, Charles de Gaulle, alors président de la Vème République proclama à Brazzaville le droit à l’indépendance des peuples d’outre-mer ce qui eut une grande répercussion en Afrique mais surtout au Congo belge. Puis, en décembre 1957, peu après la création du Mouvement national congolais, se tient au Ghana, à Accra, une conférence pan-africaine à laquelle participe Patrice Lumumba. Pour finir, des émeutes ont lieu en janvier 1959 à Léopoldville et dans les communes surpeuplées et à forte densité de chômage afin de revendiquer une indépendance
Bibliographie
[modifier | modifier le code]CORNET (R-J.), Bwana Muganga (Hommes en blanc en Afrique noire), Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, Classe des Science morale et politiques, Bruxelles, 1971.
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https://www.de-gids.nl/geschiedenis, consulté le 12 novembre 2016.