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Léon Schirmann[modifier | modifier le code]

Léon Schirmann (14 juillet 1919 à Odessa (Ukraine) ; † 15 décembre 2003 à Paris (France)) a été professeur de physique pendant 38 ans au Lycée Lakanal de Sceaux, Résistant en 1943-1944 et historien de la Grande Guerre.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né le 14 juillet 1919 à Odessa dans une famille de la bourgeoisie russe (industrie du sucre), Léon Schirmann suit ses parents dans leur exil, lorsqu'ils fuient le régime bolchévique, en vivant six années à Berlin et une à Constantinople, puis s'installant à Paris, en 1926.
C'est là que Léon Schirmann fait ses études supérieures et commence son agrégation.

A l'entrée de la France dans la seconde Guerre Mondiale, apatride, il acquiert la nationalité française par son incorporation dans l'Armée Française comme officier. Il est temporairement maintenu dans l'Armée d'Armistice du Maréchal Pétain, puis il travaille comme chimiste dans une parfumerie de Grasses.

En 1943, il rejoint la résistance, comme Chef de maquis dans les Cévennes au Sud[1] de la France. En 1945 il est réincorporé en tant qu'officier dans l'Armée Française d'occupation, en Allemagne. Il est titulaire de la Croix de Guerre avec deux citations. Il a refusé la Légion d'Honneur.

A son retour en France en 1946/47, Léon Schirmann termine son agrégation de Physique-Chimie et travaille jusqu'à sa retraite, pendant 38 ans, comme professeur agrégé de Physique à Lille, puis au Lycée Louis Legrand à Paris et enfin en classes préparatoires au Lycée Lakanal de Sceaux.

A partir de ce moment, et profitant de l'ouverture des "archives de l'Est" à la chute du Mur de Berlin en 1989, il se consacre à ses recherches historiques jusqu'à sa disparition le 15 décembre 2003, au terme d'une éprouvante maladie. Doté d'une indépendance d'esprit peu commune et d'une longue pratique des méthodes scientifiques, Léon Schirmann était animé d'un souci de la vérité qui l'a conduit à combattre le mensonge et l'injustice, d'où qu'ils viennent ; il aimait ainsi à se qualifier de "chercheur en falsification".

Œuvre[modifier | modifier le code]

Ses livres consacrés aux évènements sanglants de Mai 1929 à Berlin (Blutmai von Berlin 1929) et de Juillet 1932 à Altona (Altonaer Blutsonntag von 1932) ont largement éclairé la connaissance de ces évènements importants pour l'histoire allemande.[2] Ainsi, l'ouvrage sur le «  Dimanche sanglant d'Altona » établit l'innocence de quatre jeunes communistes, condamnés à mort et exécutés à  Hambourg en 1933 sur la base de pièces truquées par les magistrats de la Juridiction spéciale : sur la base d'un matériau source qu'il avait lui même reconstitué, il a obtenu leur réhabilitation en 1992. [3]

Il consacra ensuite des recherches approfondies au procès de Mata-Hari, exécutée pour espionnage au polygone de tir de Vincennes, le 15 octobre 1917. Dans ses livres, il prouve que Mata Hari n'était aucunement redoutable en tant qu'espionne, mais que le procès conduit par le procureur Mornet fut une mise en scène à motivation propagandiste, à un moment critique de la Première Guerre mondiale. Ses recherches se fondent sur des pièces d'archives françaises et étrangères qu’il est le premier à avoir analysées de façon exhaustive et permirent de formuler une demande de révision du procès. [4] Dans son ouvrage suivant, Mensonges et désinformation - Comment on «vend» une guerre, Léon Schirmann démontre, en examinant à la loupe les documents de l’époque, que rien n’a été fait par la France de 1914 pour sauver la paix. Il démontre que pour manipuler l’opinion, on n’a pas hésité à truquer des dépêches, à fabriquer des faux, à mentir. Il fallait faire endosser à l’Allemagne la responsabilité du conflit, au terme d’une campagne de désinformation à laquelle nombre de pacifistes se sont eux-mêmes laissés prendre. Jean Jaurès fut l’un des rares à soupçonner cette manœuvre. Il allait la dénoncer avec éclat lorsqu’il fut assassiné, le 31 juillet 1914.
Enfin, dans son dernier ouvrage, achevé juste avant sa disparition, Les manipulations judiciaires de la Grande Guerre - Comment on fabrique un coupable, Léon Schirmann montre comment, pendant la guerre de 1914-1918, la justice devient un instrument de la lutte entre le Bien et le Mal, qui fournit au public des « traîtres » et des espions, présumés responsables des difficultés que traversent le Pays et son Armée. On organise des procès douteux, à grand renfort de publicité, on cherche des boucs émissaires. Léon Schirmann a étudié et démonté une dizaine de ces « affaires de trahison », « assassinats judiciaires » orchestrés en sous-main par les hommes de Clemenceau, dont Mata Hari restera l’exemple le plus célèbre et où, comme le proclamait un procureur, « la Patrie et l’accusation se confondent ».

Liste des écrits[modifier | modifier le code]

  • „Blutmai Berlin 1929 - Dichtungen und Wahrheit“, Berlin 1991 (ISBN 3-320-01639-3)
  • „Der Altonaer Blutsonntag, 17. Juli 1932 - Dichtungen und Wahrheit“, Hamburg 1994, (ISBN 3-87916-018-X)
  • „Justizmanipulationen: der Altonaer Blutsonntag und die Altonaer bzw. Hamburger Justiz 1932–1994“, Berlin 1995, (ISBN 3-929390-11-6)
  • L'affaire Mata Hari. Enquête sur une machination. Tallandier, Paris 1994, (ISBN 2-235-02126-3)
  • Mata-Hari. Autopsie d'une machination. Éditions Italiques, Paris 2001, (ISBN 2-910536-18-1)
  • Mensonges et désinformation - Comment on «vend» une guerre. Editions Italiques, Paris, 2003, (ISBN 2-910536-34-3)
  • Les manipulations judiciaires de la Grande Guerre - Comment on fabrique un coupable. Editions Italiques, Paris, 2005, (ISBN 2-910536-65-3)

Articles[modifier | modifier le code]

  • Diethart Kerbs: Léon Schirmann (1919–2003) - Historiker aus eigener Bestimmung, in: IWK, 39. Jahrgang (2003), Heft 4, S. 531–534.
  • Diethart Kerbs: Leon Schirmann (1919–2003) - Physiklehrer, Résistancekämpfer und Historiker, in: Lebenslinien. Deutsche Biographien aus dem 20.Jahrhundert, Essen 2007, (ISBN 978-3-89861-799-4), S. 153ff.
  • Catherine Gourin : 1914-1918 Justice & Secrets : une Justice aux ordres … Léon Schirmann, „chercheur en falsification“ dans Le Spectacle du Monde, juillet-aout 2014 #613, p39-41.

Liens[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

2. Hochspringen ↑ Volker Ullrich: Krieg gegen die Roten. In: Die Zeit vom 21. Oktober 1994 Onlineversion 3. Hochspringen ↑ Carsten Schröder: Eine erweiterte Rezension zu Léon Schirmann: „Altonaer Blutsonntag, 17. Juli 1932. Dichtungen und Wahrheit“,Informationen zur Schleswig-Holsteinischen Zeitgeschichte (Kiel) Heft 29 (Juni 1996) S. 62-68, nach der Website des Arbeitskreises zur Erforschung des Nationalsozialismus in Schleswig-Holstein e. V. (AKENS), abgerufen am 4. Oktober 4. Hochspringen ↑ Almut Lindner-Wirsching: Französische Schriftsteller und ihre Nation im Ersten Weltkrieg. Tübingen, 2004 S.142

Références[modifier | modifier le code]

  1. Carsten Schröder: Eine erweiterte Rezension zu Léon Schirmann: „Altonaer Blutsonntag, 17. Juli 1932. Dichtungen und Wahrheit“,Informationen zur Schleswig-Holsteinischen Zeitgeschichte (Kiel) Heft 29 (Juni 1996) S. 62-68, nach der Website des Arbeitskreises zur Erforschung des Nationalsozialismus in Schleswig-Holstein e. V. (AKENS), abgerufen am 4. Oktober

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