Utilisateur:Nad6400/Brouillon

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Château de Mez-le-Maréchal
Image illustrative de l’article Nad6400/Brouillon
Porte d'entrée du château
Nom local Château de Mez-le-Maréchal
Période ou style Médiévale
Type Château fort
Début construction 1180
Fin construction date de fin de construction
Propriétaire initial Robert III Clément
Destination actuelle Florian Renucci
Protection Monument historique (date) ou non
Coordonnées 48° 09′ 00″ nord, 2° 47′ 34″ estCoordonnées trouvées sur Géoportail
Pays Drapeau de la France France
Région historique ancienne province
Région française|Région Centre Val de Loire
Département français|Département Loiret
Commune française Dordives
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Mez-le-Maréchal

Le Château de Metz-le-Maréchal est situé à Dordives, dans le département du Loiret en région Centre-Val de Loire. Le château, construit dans la seconde moitié du XIIe siècle, est aujourd'hui en ruines mais conserve son plan d'origine.

Le château est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1940. [1]

Localisation[modifier | modifier le code]

Localisation du Mez dans le Loiret.
Château de Mez-le-Maréchal
Voir l’image vierge
Localisation du Mez dans le Loiret.

Le château de Mez-le-Maréchal est au nord est du département du Loiret, à la limite sud du département de Seine-et-Marne à 84 km au sud de Paris et 69 km au Nord est d' Orléans. La commune de Dordives est rattachée à la région centre Val de Loire et se situe dans la partie anciennement nommée «Gatinais pauvre»

Environnement hydrographique[modifier | modifier le code]

Le château de Mez-le-Maréchal est implanté au carrefour de deux vallées glaciaires : la vallée du Betz et la vallée des Ardouses. Le Betz, après avoir creusé le plateau du Gâtinais d’Est en Ouest, forme un large méandre orienté au nord et rencontre la vallée des Ardouses, plus étroite, orientée plein ouest. L’aval des deux cours d’eau creuse une large vallée d’orientation est-ouest qui rejoint la vallée du Loing à deux kilomètres.

L’hydrographie a sculpté un relief très particulier, le site castral se situant sur la courbe de niveau 76 m NGF, c’est-à-dire de deux mètres au-dessus du cours du Betz et d’un à deux mètres au-dessous du cours de la rivière les Ardouses. Cette configuration à mi-niveau entre deux cours d’eau a favorisé le creusement par l’homme d’une douve d’environ 20 m de largeur, entourant la totalité du château et alimentée par des sources douve elle-même circonscrite par un talus de terre de 20 m de largeur sur 2 m de hauteur en moyenne qui fait office de contrescarpe et de digue pour résister aux crues du Betz.

A une centaine de mètres au nord-ouest du château, les vestiges d’une église, mentionnée dès le XIIe siècle, se situent à l’altitude de 75,5 m, soit à peu de chose près celle du site castral.

Contexte géologique[modifier | modifier le code]

Le château du Mez montre une belle homogénéité de conception de construction architecturale. Cependant, on peut constater que plusieurs types de matériaux différents ont régulièrement été utilisés pour son édification. De très nombreux affleurements de roches perceptibles dans le paysage proche du château permet d’affirmer que les bâtisseurs médiévaux n’avaient que l’embarras du choix. La géologie des environs renseigne sur les différents matériaux utilisés pour l’édification du monument.

La commune de Dordives est située au sud du Bassin parisien à la lisière de la Seine-et-Marne et au nord de Montargis. Les vallées du Betz et des Ardouses ont un relief typique de vallées fluviales du Bassin parisien, faisant apparaître sur leurs flancs une succession de formations géologiques affleurantes.

La craie campanienne[modifier | modifier le code]

La formation dite de « poudingues » est un conglomérat contenant pêle-mêle des galets de toutes dimensions, liés par une argile maigre (FOUCAULT-RAOULT 2010). Ces chailles jurassiques proviennent du Nivernais, au sud de la région étudiée : les galets les constituant sont parfaitement roulés comme ceux d’un rivage actuel. Elles témoignent d’un dépôt fluviatile transporté et déposé par des cours d’eau (POMMEROL-FEUGUEUR 1968, p 25)

Le calcaire de Château-Landon[modifier | modifier le code]

Les sables de Fontainebleau[modifier | modifier le code]

L’énumération de ces couches géologiques facilement exploitables permet de réaliser inventaire des carrières abandonnées, ou encore en exploitation, ayant laissé une trace durable dans le paysage local, dans le but d’évaluer la possibilité qu’avaient les constructeurs du Moyen Âge de s’approvisionner en matériaux, pour l’édification du monument.

Histoire[modifier | modifier le code]

L’importance du site tient dans la réunion, dans un même lieu, d’un remarquable monument médiéval composite au sein de son domaine naturel, de son hydrographie et de son implantation le long de la voie romaine d’Orléans à Sens.

La seigneurie du Mez appartient depuis le début du XIIe siècle à la famille des Clément du Mez, branche cadette collatérale de la maison de Château-Landon. Dans la deuxième moitié du XIIe siècle, Robert III Clément, parent d’Adèle de Champagne, la troisième épouse du roi Louis VII, devient en 1168 précepteur du jeune roi Philippe Auguste.Par l’historiographie, la construction de la tour-maitresse est attribuée à Robert III Clément. Ses deux fils Alberic et Henri, proches du souverain, seront les premiers maréchaux de France.

La construction de l’enceinte est attribuée à Henri Clément qui récupère la seigneurie du Mez après la mort de son frère Robert III Clément au siège de Saint-Jean-d’Acre en 1191. Henri Clément est un grand officier royal et de surcroît un proche du souverain, ayant le privilège de siéger au conseil restreint du roi. Il est un des bras armés de Philippe Auguste pour les conquêtes territoriales de la Normandie, de l’Anjou, du Maine et de la Touraine. Lors de la mythique bataille de Bouvines de 1214, il assure la victoire en bloquant les armées du roi d’Angleterre à la Roche-aux-Moines. La construction de l’enceinte est contemporaine de celle du château du Louvre, archétype d’un nouveau modèle militaire dont elle constitue un des premiers exemples de planification, dans la sphère des officiers royaux. Les quatre tours de flanquement, ainsi que les deux tours encadrant la porte, ont conservé toute leur hauteur. Deux d’entre elles possèdent encore leur voûte d’arêtes du deuxième niveau. La totalité des percements d’archères sur les deux niveaux offre l’opportunité de proposer une typologie des ouvertures. De plus, les restes du chemin de ronde périphérique et continu permettent d’appréhender les circulations en matière de défense active autour de l’an 1200. La période royale du XIVe siècle (Philippe le Bel) est attestée par les vestiges d’un hôtel seigneurial avec deux ailes de logis en partie enterrées. Pour cette période, les percements de baies présentent des modénatures explicites.semble contemporaine du chantier de la construction du Louvre, commencé en 1190. Le château du Mez constitue, dans la période charnière de la fin du XIIe siècle, l’un des premiers exemples de fortification appliquant une conception globale de percement d’archères et de dispositifs de circulations unitaires, que seul un personnage comme Henri Clément, de par son statut, pouvait être autorisé à faire.

Au XIVe siècle, le château entre dans les possessions de Philippe le Bel. Il prend un statut royal et sera donné en douaire à plusieurs reines de France : Clémence de Hongrie, seconde épouse de Louis X le Hutin et surtout Jeanne de Bourgogne, épouse de Philippe VI de Valois dans les années 1340. La vie de cour qui y régnait a modifié l’agencement des logis en développant un programme d’hôtel résidentiel royal.

Délaissé en tant qu’habitation noble à partir du XVIIe siècle, les bâtiments conservent un usage de ferme et sont remaniés jusqu’au XXe siècle.

Architecture[modifier | modifier le code]

Le château-fort est constitué d’une enceinte du XIIIe siècle, formant un carré extérieur de 64 m x 64 m[2], avec quatre tours rondes aux angles et une porte flanquée de deux tours. Les courtines ont une hauteur moyenne de 7,50 m correspondant au niveau du chemin de ronde, arasé, mais dont certaines parties du mur-parapet sont encore visibles à l’ouest. Aux courtines, épaisses de 1,95 m, sont accolés des bâtiments à l’est et au sud. A l’intérieur de l’enceinte s’érige, excentrée dans le quart sud-ouest de la cour, une tour maîtresse rectangulaire à quatre tourelles d’angle semi-circulaires.

L’enceinte carrée fin XIIe, début XIIIe siècle[modifier | modifier le code]

Les accès au rez-de-chaussée des tours se font par des portes à coussinets et linteaux, sises dans les angles des courtines. Les salles circulaires sont desservies par des couloirs biais, elles sont équipées d’archères à ébrasement simple. Les premiers niveaux des tours présentent systématiquement trois archères, l’une tirant dans l’axe de la porte d’entrée de l’enceinte et les deux autres assurant le flanquement latéral des courtines. Leurs deuxièmes niveaux présentent quatre archères, placées dans les angles morts des archères inférieures, offrant ainsi des fentes de tir en quinconce en façade extérieure. Il en va de même pour les tours encadrant la porte. Toutes les tours de flanquement possèdent un plancher intermédiaire avec une salle en rez-de chaussée et une salle à l’étage couverte par des voûtes d’ogives à quatre branches. On peut observer à l’étage que la continuité du chemin de ronde est assurée par des couloirs qui traversent systématiquement les murs des tours d’angle, à la manière d’une gaine, assurant les passages d’une courtine à l’autre. Des portes aménagées dans ces couloirs desservent leur deuxième niveau. Des escaliers rampants prolongent la gaine, permettant l’accès au troisième niveau des tours nord-est et sud-est. La tour sud-est a été rehaussée d’un étage en moyen appareil de pierre de taille. Les pierres de corniches présentes attestent que la tour était couverte par une charpente en poivrière.

La tour-logis primitive, de la seconde moitié du XIIe siècle[modifier | modifier le code]

Construite dans la seconde moitié du XIIe siècle, cette tour était constituée par un grand volume rectangulaire d’environ 15 m par 13,50 m, flanqué aux angles par quatre tourelles hémicylindriques peu saillantes, semi-engagées, l’ensemble présentant un petit appareil de moellons équarris, renforcé aux angles par de beaux chaînages de pierres de taille et régulièrement rythmé par les trous de boulins des échafaudages circulaires. À l’intérieur, l’ouvrage ne comprenait que deux niveaux, simplement planchéiés, complétés par des espaces annexes dans les tourelles d’angle. Celle du nord-est était entièrement occupée par un escalier en vis à voûte en berceau hélicoïdale, qui assurait la liaison entre tous les niveaux. La porte semble avoir été percée dès l’origine, au premier niveau de la face sud de la tour, de sorte qu’elle se trouvait de plain-pied, ou quasiment, avec la cour. Les espaces du premier niveau n’ouvraient vers l’extérieur que par des jours aux fentes évasées vers l’extérieur, tandis que le second niveau était percé de grandes fenêtres, à raison d’une par face. Enfin, la tourelle d’angle sud-est accueillait, dès le premier niveau, un petit oratoire couvert d’une petite voûte d’arêtes.

Le niveau supérieur de la tour-logis correspond à une surélévation contemporaine de la construction de l’enceinte qui intègre le bâtiment au programme castral en en faisant une tour maîtresse. Ce niveau, le seul équipé de longues archères, présente un appareil de moellons strictement identique à celui des autres ouvrages de l’enceinte, caractérisé par ses fréquentes assises de réglage, qui contraste avec le petit appareil régulier de la partie inférieure correspondant à l’ouvrage primitif.

Les logis[modifier | modifier le code]

Les logis ruinés et remaniés, qui par leur ampleur semblent avoir abrité un véritable programme palatial, se développaient au revers des courtines, sur toute la longueur de la face sud de l’enceinte, et sur une partie de la face est. Ils présentent des modénatures des XIIIe et XIVe siècles. Une longère, construite en deux étapes au XIXe siècle, est adossée à la courtine orientale. Ce nouveau bâtiment est contiguë à un logis médiéval remanié et sert encore d’habitation.

Chronologie[modifier | modifier le code]

1170 : Robert III  CLÉMENT, sous le règne de Philippe VII fait bâtir les niveaux 1 et 2 de la tour résidence

1181 : Aubry III CLÉMENT(? - † 1191), il sera nommé maréchal de France en 1190 par Philippe II Auguste.

1192 : Henri I CLÉMENT (1170 - †1214) : maréchal de France et seigneur d' Argentan. Il fait bâtir l' enceinte carrée ainsi que les niveaux 3 et 4 de la tour résidence.

1214 : Jean CLÉMENT (? - †1261) : seigneur d’Argentan.

1261 : Henri II CLÉMENT (? - †1266) : croisade avec Louis IX.                              

1266 : Henri III CLÉMENT (? - †1295). Colart du Mez (ou Nicolas), chevalier. Adam du Mez, fils du précédent.

1314 : Philippe IV le BEL (1268 – 1285 - †1314) édification d’un hôtel royal appuyé sur la courtine sud, , rehaussement probable de la tour sud est. Le roi profite du domaine pour la chasse.

1317 : Clémence de HONGRIE (1328- †1393), 2e épouse de Louis X, veuve en 1316. Elle reçoit en douaire

1328 :Jeanne de BOURGOGNE (1293 - †1349), épouse de Philippe VI. Elle reçoit le Mez en douaire

1348 : Philippe VI de VALOIS (1293 – 1328 roi – †1350), retour du Mez à la couronne.

1355 : Jean II le BON (1319 – 1350 roi - †1364).

1366 : Guillaume de la HAIE, chevalier (règne de Charles V).

1369 : Louis de MALEVAUT, chevalier du pays de Guyenne.

1380 vers : Charles VI (1368 – 1380 roi - †1422), retour à la couronne.

1414 : Charles III de Navarre, Duc de Nemours. Intégration du Mez au duché de Nemours. Réarmement des archères du château, creusement de bouches à feu dans les archères

Notes (facultatif)[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  1. « Château de Metz-le-Maréchal » (consulté le )
  2. Piechaczyk, Dordives (Loiret). Château de Mez-le-Maréchal, , 272 p. (lire en ligne)

Iconographie[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

[1]



  1. « Rivière le Betz », sur Sandre (consulté le )