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François Villon (Grand Testament de Maistre François Villon, 1489)

Les connaissances sur la vie de François Villon sont très lacunaires, mais elle furent très tôt compensées par sa réputation, plus ou moins créée par lui-même, de poète marginal et misérable. Les romantiques en firent le précurseur des poètes maudits.

Biographie[modifier | modifier le code]

Faits[modifier | modifier le code]

Né en 1431 ou 1432, orphelin de père, il est confié à maître Guillaume de Villon, chanoine et chapelain de Saint-Benoît-le-Bétourné, qui l'envoie faire des études à la faculté des arts et obtient ainsi le statut privilégié de clerc. En 1452, il obtient une maîtrise à la Sorbonne qui est agitée à cette époque où les diplomés, trops nombreux, vivent pour certains dans la misère et tournent mal. En 1453 les chahuts éstudientins poussent même la prévoté de Paris à supprimer les cours. Il néglige alors l'étude pour aller courir l'aventure. À partir de cette époque, sa vie a pour toile de fond le lendemain de la guerre de Cent Ans et son cortège de brutalités, de famines et d'épidémies.

En 1455 il est impliqué dans une rixe et accusé du meurtre du prêtre Philippe Sermoise, peut-être un rival en amour. Il est obligé de fuir Paris. Grâce à son statut de clerc et à sa conduite antérieur réputée irréprochable, il obtient des lettres de rémission en janvier 1456. La nuit de Noël de cette même année il participe à un vol au collège de Navarre. Il compose probablement peu après le Lay.

Du Printemps 1457 à 1461, il fuit Paris devenu d'autant plus inhospitalière que Guy Tabarie, l'un de ses compères trop bavard est pri et avoue sous la torure le cambriolage en le mettant sérieusement en cause. Il annonce dans le Lay son départ vers Angers (A Dieu! Je m'en vois à Anger v. 43), et cette infrmation est confirmé par Guy Tabarie qui precise que Villon projète un autre larcin "chez un sien oncle qui était religieux". On perd alors sa trace et l'on ignore même s'il parvint à Anger mais sans doute poursuit-il ses pérégrinations dans la vallée de la Loire. On le retrouve à Blois au plus tard en décembre 1457à la cour de Charles d'Orléans. On a retrouvé dans le manuscrit où Charles compile ses propres poésies et celles de ses courtisans plusieurs poèmes signés de Villon et très probablement autographes qui célèbent la naissance (qui compte dans ses archives des poèmes signés Villon et sans doute autographes) on le retrouve emprisonné pour des raisons encores obscures durant l'été 1461 dans "la dure prison de Mehun" (Meung-sur-Loire). Il est libéré quelques mois plus tard à l'occasion d'une visite de Louis XI dans cette ville, mais y a perdu son statut de clerc.

De retour à Paris, il rédige en partiele Testament (certaines ballades sont sans doute antérieur) et est encore arrêté le 2 novembre 1462 pour un petit larcin, mais il est ratrappé par l'affaire du collège de Navarre. Il obtient la liberté en échange de sa promesse de rembourser sa part de butin soit 120 livre, somme considérable. Cette période de liberté est alors de courte durée, car à la fin du même mois il est impliqué dans une rixe au cours de laquelle est blaissé Maître Ferrebouc, notaire pontifical ayant participé à l'intérogatoire de Guy Tabarie. Cette fois il ne peut plus échapper à la justice car il est démis de son statut de clerc et commence à être un habitué des tribunaux. Il est torturé et condamné à la potence par la prévoté qui entend bien se débarasser de ce récidiviste.

Il écrit alors Je suis Françoys... (on a longtemps dit qu'il écrivit aussi la mal nommée ballade des pendus, mais rien ne l'indique clairement, cette œuvre pouvant parfaitement être antérieur). Le 5 janvier 1463, la peine est commuée par le parlement de Paris en dix ans de bannissement de la ville. Villon rédige alors une louanges à la cour, son dernier poème connu où il demande un sursis de trois jours "Pour moy pourvoir et aux miens à Dieu dire". On perd sa trace après ce dernier épisode.

La légende Villon[modifier | modifier le code]

Outre ces quelques faits vérifiables et quasi certains, le peu que l'on connais de la vie de Villon, on le doit à ses oeuvres qu'il faut cependant se garder de lire comme une autobiographie, tant il est vrai qu'il a sans doute enjolivé ou au contraire noircit le trait pour des raisons poétiques ou "stratégiques".

Je suis François....[modifier | modifier le code]

Son nom même est incertain, Villon étant celui qu'il emprunta à son tuteur pour signer ses oeuvres. Dans les documents concernant l'affaire Sermoise il est d'abord présenté comme "Maistre Françoys des Loges autrement dit Villon" puis par son nom de naissance "Françoys de Monterbier". Cependant, les registres de la faculté des arts ne mentionnent aucun Monterbier, mais un "Françoys de Montcorbier" Monterbier étant sûrement une erreur de transcription.

Je suis pecheur, je le sçay bien[modifier | modifier le code]

Concernant les affaires judiciaires, il est à peut près certain que Villon était effectivement coupable de tous ces méfaits, ne serrait-ce que par sa façon de s'en défendre dans ses écrits!

Le Lais finit ainsi par le récit de la nuit de Noël 1456, date du cambriolage au collège de Navarre, où Villon dit avoir été pris par une soudaine transe ("Ce faisant, je m'entroubliay|Non pas par force de vin boire|Mon esprit comme lyé") qui l'a poussé à passer la nuit à rédiger cette œuvre. Alibi pratique!

On ne connais pas la raison de son emprisonnement à Meung-sur-Loire, mais une hypothèse semble assez cohérente avec les faits établis, c'est celle émise par André Burger. Villon aurrait, après avoir quitté la cour de Blois par faute d'être parvenu à l'intégrer durablement, fait partie d'une troupe de bateleurs. Cette activité était interdite aux clercs. Il aurrait été arrêté et dégradé (démis de son statut de clerc) pour cela par Thibault d'Aussigny évêque d'Orléans. Or la dégradation, qui est un coup très dur porté à Villon, n'est prononçable que par les autorités éclésiastiques qui ont nommé le clerc. Cela expliquerait pourquoi Villon crie à l'injustice ainsi que ces vers de la première strophe du Testament, à propos de Thibault d'Aussigny : "S'esvesque il est signant les rues | Qu'il soit le mien je le regny!". Toujours st-il qu'il est certain qu'il perdit son grade de clerc durrant cette période d'errance entre Blois et son retour à Paris

Coquillards, rebecquez-vous de la montjoye (Coquillards, tenez-vous à l'écart du gibet)[modifier | modifier le code]

Un autre mystère qui entoure le personnage de François Villon est le problème de son appartenance aux groupes de coquillards qui sévissent en Île-de-France durant le XVe siècle. Il est certain qu'il fréquentait des coquillards notoires tels Regnier de Montigny, un ami d'enfance peut-être rencontré à Saint-Benoît, la paroisse de son père adoptif, où deux chanoines au moins portent ce patronyme, et Colin de Cayeux, fils de serrurier devenu crocheteur fameux et qui participa au cambriolage du collège de Navarre. Tous deux finirent au gibet de Montfaucon Page d'aide sur l'homonymie. De plus, Villon a écrit au moins onze ballades en jargon coquillard. Enfin, le mystère qui plane autours de ses années d'errance entre son passage à Blois et son enfermemant à Meung et après son bannissement définitif de Paris laisse les esprits romantiques imaginer des destins toujours plus aventureux. Pourtant, on ne dispose d'aucune preuve formelle attestant de son appartenance aux coquillards, ni procès, ni même par l'étude de ballades en jargon. Ces ballades semblent au contraire prouver que s'il connaissait bien les bas-fonds et ses codes, il resta un délinquant mineur. Rien n'est certain sur ce point, mais les historiens et les linguistes qui n'en finnissent pas de décortiquer ces ballades restent pour la pluspart sceptiques

Œuvre[modifier | modifier le code]

Villon n'a pas tant renouvelé la forme de la poésie de son époque que ses thèmes. Il réactive des motifs hérités de la culture médiévale qu'il connaît parfaitement, et les anime de sa propre personnalité. Ainsi, il prend à contre-pied l'idéal courtois, renverse les valeurs admises en célébrant les gueux promis au gibet, cède volontiers à la description burlesque ou à la paillardise, et multiplie les innovations de langage. Mais la relation étroite que Villon établit entre les événements de sa vie et sa poésie l'amène également à laisser la tristesse et le regret dominer ses vers. Le Testament (1461-1462), qui apparaît comme son chef-d'œuvre, s'inscrit dans le prolongement du Lais que l'on appelle également parfois le « Petit Testament », écrit en 1456. Ce long poème de 2023 vers est marqué par l'angoisse de la mort et recourt, avec une singulière ambiguïté, à un mélange de réflexions sur le temps, de dérision amère, d'invectives et de ferveur religieuse. Ce mélange de tons contribue à rendre l'œuvre de Villon d'une sincérité pathétique qui la singularise par rapport à celle de ses prédécesseurs.

Villon a connu un succès assez restreint de son temps, puis est redécouvert au XVIe siècle avant que Clément Marot ne le publie.

Œuvres principales[modifier | modifier le code]

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Le Lais (1457)[modifier | modifier le code]

consultable sur Wikisource
voir aussi l'article détaillé

Aussi appelé le Petit Testament au grand dame de Villon (Ung chascun n'est maistre du scien (Le Testament, v. 760)). Le Lais reprend plusieurs traditions litérraires des XIVe siècle