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L'art de la mise en scène : essai d'esthétique théâtrale de Louis Becq de Fouquières est un traité publié en 1884 par l'éditeur G. Charpentier à Paris. L'auteur aborde les éléments essentiels au bon déroulement d'une représentation en mentionnant aussi bien le décor, le costume ou encore le jeu de l'acteur. L'idée générale de l'essai est de comprendre ce qui fait le mérite d'une pièce. Bien que Louis Becq de Fouquières assure n'avoir lu aucun ouvrage dans le but de légitimer son travail, il semble plus que probable qu'il se soit inspiré de certains littéraires de l'époque qui ont perçu le changement dans le paysage théâtral. L'année de sa publication, l'ouvrage n'a pas brillé par son succès et cela peut s'expliquer par la progressive renommée du théâtre naturaliste qui s'installe dans le l'espace culturel français. Les années qui annoncent la consécration du Théâtre Libre d'André Antoine en 1887, sont essentielles pour comprendre l'approche que les pairs de Louis Becq de Fouquières ont eu face à l'essai. En effet, le chapitre trente-neuf « L'école naturaliste au théâtre » n'est pas sans rappeler l'ouvrage Le Naturalisme au théâtre, les théories et les exemples d'Émile Zola (1881).

A la page 255 de L'art de la mise en scène : essai d'esthétique théâtrale, il est dit : « Eh bien ! sans renoncer à cette puissance du pittoresque que le décorateur continuera à exercer directement sur les spectateurs et qui est en effet sa destination, la mise en scène peut-elle prétendre jouer le théâtre le rôle que la nature joue sur notre vie actuelle ? »

Sur la même thématique, dans Le Naturalisme au théâtre, au chapitre « Naturalisme », il est cité : « Un fait se déroulant dans sa réalité et soulevant chez les personnages des passions et des sentiments, dont l’analyse exacte serait le seul intérêt de la pièce. Et cela dans le milieu contemporain, avec le peuple qui nous entoure. »

André Antoine est enthousiaste quant il s'agit de parler du travail d’Émile Zola, car il voit l'homme comme le précurseur de la cause qu'il tend à défendre et à promouvoir : « Je témoigne ici que tout le mouvement du Théâtre-Libre fut déclenché par son geste de puissant animateur. Pendant quinze années de luttes, il n'y eut pour nous d'autre certitude et d'autre réconfort que son approbation. »

Voilà donc une explication quant à la méconnaissance de l'essai : celui-ci est évincé par la puissance novatrice des théories d’Émile Zola et la consécration du Théâtre Libre d'André Antoine. L'art de la mise en scène : essai d'esthétique théâtrale est un élément qui se noie dans la masse de productions initiées par Émile Zola et se retrouve coincé entre deux dates emblématiques de l'Histoire culturelle française et du théâtre.