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Víctor Valera Mora (Valera, Trujillo, 27 septembre 1935 - Caracas, 29 avril 1984), surnommé "El Chino", fut un poète vénézuélien appartenant à la génération du 58, mouvement de jeunesse politique et intellectuel contre la dictature du Marcos Pérez Jiménez.

Sa poésie, baignée d'un esprit de changement et de révolte autant dans les mœurs, dans les projets politiques, que dans l'acte poétique, s'inscrit dans les avant-gardes des années 60 au Venezuela. [1] Par son ton irrévérent et rénovateur, traversé tant par l'érotisme, l'humour, la verbosité, la bohème, le parler courant, et l'engagement politique son œuvre est de une des formes les plus authentiques de la poésie moderne du Venezuela.

Originaire de la région des Andes vénézuéliens, fils d'un ouvrier, Antonio Isidro Valera, mort de tuberculose et de Elena Mora. En 1956 il obtient le baccalauréat en philosophie et lettres au lycée Santa María à Caracas. Il poursuit des études en Sociologie à l'Université centrale du Venezuela, obtenant une maîtrise en 1961. Cette même année il publie son premier recueil de poésie, La canción del soldado justo, révélant les influences des poètes tels que Vladimir Maiakovsky, Jacques Prévert, Nazim Himet, Walt Whitman, Pablo Neruda ou Dylan Thomas.

A Caracas il constitue le groupe littéraire «La Pandilla de Lautréamont» avec les poètes Caupolicán Ovalles, Ángel Eduardo Acevedo et Luis Camilo Guevara, entre autres. Dans sa poésie il affiche son soutien aux guérillas rurales et urbaines de gauche, ce que lui vaudra un exil en Italie. Plus tard, il s'installera à Mérida, où il travaillera à la Direction de Culture de l'Université des Andes. Entre 1974 et 1976 il travaille à la maison d'édition de poésie "La Gran Papelería del Mundo".

Il obtient en 1980 le Prix de Poésie du CONAC, Conseil National de la Culture.

Il décède le 29 de avril 1984 à Caracas.

En 2005 le Prix International de Poésie Víctor Valera Mora est crée par le Ministère de la Culture du Venezuela.

Recueils de poésie:

  • 1961: La Canción del soldado justo, Editions Luxor.
  • 1963: Amanecí de bala, Con un pie en el estribo en Ediciones la Daga y el Dragón.
  • 1972: Con un pie en el estribo, Editions La Draga y el Dragón.
  • 1979: 70 poemas stalinistas.
  • 1994: Del ridículo arte de componer poesía, publication posthume de sa production entre 1979 et 1984
  • 2002: Obras completas, Fondo Editorial Fundarte.
  • 2004: Cronología de Víctor Valera Mora, Monte Ávila Editores Latinoamericana.


Oficio Puro Metier pur
En qué piensa una mujer que recién ha hecho el amor

Cómo ve el rostro de los demás y los demás cómo ven el rostro de ella

De qué color es la piel de una mujer que recién ha hecho el amor

De qué modo se sienta una mujer que recién ha hecho el amor

Saludará a sus amistades

Pensará que en otros países está nevando

Encenderá y consumirá un cigarrillo

Desnuda en el baño dará vuelta

a la llave del agua fría o del agua caliente

Dará vuelta a las dos a la vez

Cómo se arrodilla una mujer que recién ha hecho el amor

soñará que la felicidad es un viaje por barco

Regresará a la niñez o más allá de la niñez

Cruzará ríos montañas y llanuras noches domésticas

Dormirá con el sol sobre los ojos

Amanecerá triste alegre vertiginosa

Bello cuerpo de mujer

que no fue dócil ni amable ni sabio.

Comment se promène une femme qui vient de faire l'amour

A quoi pense une femme qui vient de faire l'amour

Comment voit le visage des autres et comment les autres voient son visage

Quelle est la couleur de la peau d'une femme qui vient de faire l'amour

Comment s’assied une femme qui vient de faire l'amour

Elle saluera ses amitiés

Elle pensera que dans d'autres pays il neige

Elle allumera et consommera une cigarette

Nue dans la salle de bains tournera

le robinet de l'eau froide ou de l’eau chaude

Elle tournera les deux à la fois

Comment s’agenouille une femme qui vient de faire l'amour

Elle rêvera que le bonheur est un voyage en bateau

Elle reviendra à l'enfance ou delà de l'enfance

Elle traversera des rivières des montagnes des plaines des nuits domestiques

Elle dormira avec le soleil sur les yeux

Se réveillera triste joyeuse vertigineuse

Beau corps féminin

qui ne fut pas docile ni aimable ni sage.

Références:

   "Las distancias imantadas de Victor Valera Mora", prologue de Gabriel Jiménez Emán, Antologia, Fundarte, Caracas, 1987. 



  1. La Poesía de Víctor Valera Mora: ¿Crónica de una edad o presencia de la Neovanguardia en Venezuela? http://aet.ve.tripod.com/cronica/