Utilisateur:Logret de Carlin/Hans Herbert Schweitzer2

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Hans Schweitzer (à droite) avec Joseph Goebbels lors d'une visite de l'exposition des Compétitions artistiques aux Jeux Olympiques de 1936 à Berlin.

Hans Herbert Schweitzer, Mjölnir de son nom d'artiste, né le et décédé le , est l'un des principaux caricaturistes et affichistes du NSDAP.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et éducation[modifier | modifier le code]

Hans Schweitzer, né en 1901, est le fils illégitime d'un médecin[1]. Il passe la majeure partie de son enfance dans la maison de sa grand-mère maternelle. Il commence à étudier à l'Université d'État des Beaux-Arts de Berlin en 1918 ou 1919 et en devient diplômé en 1923.

Dessinateur au service de la propagande hitlérienne[modifier | modifier le code]

Il rejoint le NSDAP en 1926, avec le numéro de membre 27 148. Selon Joseph Goebbels, évoquant la constitution du parti à Berlin, il fut l'un des 30 premiers membres dans la capitale[2].

En 1927, il est l'un des fondateurs du magazine nazi The Attack. Après cela, il reçoit régulièrement des commandes de la presse du parti en tant que dessinateur d'illustrations. Il travaille pour le Völkischer Beobachter, l'ArbeiterZeitung, l'attaque et le journal satirique Die Brennessel (de)[2].

Il participe également aux campagnes d'affichage du NSDAP. Il fournit des images de propagande sur le parti et ses objectifs, ses dirigeants et les idées qui ont été utilisés pour les organes du parti, des affiches promotionnelles, des dépliants, etc. Son travail est principalement dédié aux caricatures. Avant 1933, il se moque des opposants politiques nationaux des nationaux-socialistes et, à partir de la fin des années 1930, des opposants étrangers, afin de les ridiculiser.

L'une des images récurrentes de ses dessins est celle d'un membre de la Sturmabteilung (SA) côte à côte avec un soldat de l'armée[3].

L'un des principaux clients de Schweitzer avant 1933, époque que les nationaux-socialistes appellent le « temps des combats », est le dernier ministre de la Propagande du Reich Joseph Goebbels, avec lequel il était ami selon les journaux de Goebbels. Ce dernier a qualifié à plusieurs reprises Schweitzer d'artiste bénéficiant d'un « don de Dieu » (gottbegnadeten) et a reconnu plus tard que Schweitzer, à travers ses attaques caricaturales contre la République de Weimar et ses représentants, « nous a beaucoup aidés pendant la lutte pour abattre le système en le ridiculisant »[4].

Schweitzer adopte le pseudonyme Mjölnir, nom du marteau du dieu Thor dans la mythologie nordique, en 1926. Cela lui permet d'indiquer d'une part son attachement à l'idéologie raciale nordique ou « aryenne » et, d'autre part, d'exprimer comme image de son soi artistique l'idée de « briser » les opposants au national-socialisme avec ses dessins de propagande efficaces, tout comme le belliqueux Thor écrasait ses adversaires avec son marteau Mjölnir. Il avait besoin d'un pseudonyme car il travaillait sous son vrai nom en tant que dessinateur pour le journal du soir Nachtausgabe d'Alfred Hugenberg, un quotidien berlinois de tendance national-conservatiste.

Période nazie (1933-1945)[modifier | modifier le code]

Timbres dessinés par Schweitzer pour le [[Congrès de Nuremberg|Congrès du parti] en 1934 et le journée de la commémoration des héros de 1935

Avec l'arrivée au pouvoir en , Schweitzer devient, notamment en raison de sa proximité avec Joseph Goebbels, un important fonctionnaire culturel du régime nazi. En 1933, Adolf Hitler nomma Schweitzer « dessinateur du mouvement » (Zeichner der Bewegung). En 1934 et 1935, la Reichspost diffuse deux timbres portant chacun un motif qu'il a dessiné. En 1935, il devient Commissaire du Reich pour la conception artistique (de) et président de l'Ausstellungleitung Berlin e.V.[2]. Il siége officiellement à la Maison de l'Art (Haus der Kunst) de Berlin et à la Salle d'art berlinoise (Berliner Kunsthalle), dont il est directeur artistique, lieux où l'art national-socialiste est exposé[5]. L'avers des pièces du Reich allemand avec l'aigle souverain, apparu en 1936, est conçue par Hans Herbert Schweitzer[6]. Il devient cette année-là membre du Conseil présidentiel de la Chambre des Beaux-Arts du Reich (de)[7]. En , il est nommé professeur.

En 1940, il devient président du Comité pour l'évaluation des produits d'art inférieur. À ces postes, il est coresponsable de la confiscation et de l'ostracisme contre l'art dégénéré. Le , il participe à la confiscation de peintures d'Ernst Ludwig Kirchner, Oskar Kokoschka et Emil Nolde présentent dans la Hamburger Kunsthalle ; elles sont ensuite exposées à Munich dans l'Art dégénéré (Exposition) (de).

Armoiries de Breslaus conçues par Schweitzer en 1938.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Schweitzer, qui préside le Comité du Reich des dessinateurs de presse, bénéficie de certains de ses succès artistiques d'avant 1933. Cependant, ses fonctions culturelles et politiques sont alors réduites.

En 1942, il devient SS- Oberführer (SS-Nr. 251 792) et travaille à partir de 1943 comme dessinateur pour la Compagnie de propagande « Staffel Bildender Künstler »[2]. Lors de l'exposition Les Artistes allemands et la SS (de) à Breslau en 1944, il expose le tableau Waffen-SS Vorkämpfer gegen den Weltfeind (La Waffen-SS, pionnier contre l'ennemi mondial). En, mai 1945, à la fin de la guerre, il suit le Réseau d'exfiltration Nord (de) et s'installe à vingt kilomètres au sud-est de la ville de Flensburg, dans le village de Hollmühle[8].

Après-guerre[modifier | modifier le code]

Après la guerre, Schweitzer demeure en Allemagne, dans la zone occupée par les armées occidentales. Durant la dénazification, il est condamné à une amende de 500 Deutsche Mark à Hambourg-Bergedorf.

Son livre Buch Isidor. Ein Zeitbild voll Lachen und Haß (Le Livre Isidor. Une image de l'époque pleine de rires et de haine), publié pour la première fois en 1928 par Schweitzer et Goebbels et contenant notamment des caricatures antisémites de l'opposant de Goebbels Bernhard Weiss, est inclus dans la Liste de la littérature à éliminer (de) dans la zone d'occupation soviétique en Allemagne[9],[10].

Considéré comme l'« illustrateur de Goebbels », il est largement boycotté. Il trouve cependant du travail comme concepteur d'affiches pour l'Office de presse et d'information du Gouvernement ouest-allemand et comme illustrateur dans la presse d'extrême droite. Il conçoit des affiches pour le Parti des Bons Allemands (de)[11],[12].

Expositions[modifier | modifier le code]

Il expose lors de la XXIIIe Biennale de Venise en 1942 avec Olaf Gulbranson et Eduard Thöny dans un espace consacré à la caricature de guerre[13].

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ernst Klee, Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945, S. Fischer, Francfort-sur-le-Main 2007, (ISBN 978-3-10-039326-5).
  • Carl-Eric Linsler, « Mjölnir – Zeichner des Nationalsozialismus », in Handbuch des Antisemitismus. Judenfeindschaft in Geschichte und Gegenwart, Bd. 7: Literatur, Film, Theater und Kunst, Wolfgang Benz éd., Berlin, 2015, p. 313-316.
  • Gerhard Paul, « Der Dolchstoß. Ein Schlüsselbild nationalsozialistischer Erinnerungspolitik », in Gerhard Paul (éd. ) : Das Jahrhundert der Bilder. Bildatlas, Volume 1 : 1900 à 1949, Göttingen, V&R, 2009, (ISBN 978-3-525-30011-4), pp. 300-307.
  • Birgit Witamwas, « Hans Schweitzer, der Zeichner der „Kampfzeit“ », in Birgit Witamwas, Geklebte NS-Propaganda. Verführung und Manipulation durch das Plakat, Berlin, 2016, pp. 57–75, (ISBN 978-3-11-043808-6).
  • Mario Zeck, « Hans Schweitzer », in Mario Zeck, Das Schwarze Korps: Geschichte und Gestalt des Organs der Reichsführung SS, Tübingen 2002, pp. 75–78.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]


  1. Vgl. Die Tagebücher von Joseph Goebbels, Hg. Elke Fröhlich, Teil I, Bd. 1/II, München 2005, S. 166, Eintrag vom 1. Januar 1927.
  2. a b c et d Ernst Klee: Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. S. Fischer, Frankfurt am Main 2007, S. 560.
  3. "Nazi Posters: 1933-1945" German Propaganda Archive, Calvin College. Retrieved February 11, 2012
  4. Die Tagebücher von Joseph Goebbels, Teil I, Bd. 8, München 1998, S. 274, Eintrag vom 16. August 1940.
  5. Claudia Molnar: Die Berliner Villa d'Este. Bürgerpalais - Tanzlokal - NS-Kunsthalle, BOD, Norderstedt 2020, (ISBN 978-3-7519-2190-9), S. 53 ff.
  6. (de) Rainer Wohlfeil (de) (Sous la direction de Uwe Fleckner, Martin Warnke, Hendrik Ziegler), « Geld », Handbuch der politischen Ikonographie, München, C. H. Beck oHG,‎ , p. 398 (ISBN 978-3-406-57765-9)
  7. Office international des musées Auteur du texte et Institut international de coopération intellectuelle Auteur du texte, « Mouseion. Supplément mensuel », sur Gallica, (consulté le )
  8. Gerhard Paul: Zeitläufe: Flensburger Kameraden. In: Die Zeit, vom 8. September 2013, abgerufen am 23. Oktober 2019.
  9. Deutsche Verwaltung für Volksbildung in der sowjetischen Besatzungszone, Liste der auszusondernden Literatur 1948.
  10. Deutsche Verwaltung für Volksbildung in der sowjetischen Besatzungszone, Liste der auszusondernden Literatur 1948 Datenbank Schrift und Bild 1900-1960. Zweiter Nachtrag, Berlin: Deutscher Zentralverlag, 1948. Retrieved February 11, 2012 Modèle:In lang
  11. Wolfgang Benz u. a. (Hrsg.): Handbuch des Antisemitismus. Judenfeindschaft in Geschichte und Gegenwart, Band 7 (Literatur, Film, Theater und Kunst), Berlin / New York 2014, (ISBN 978-3-11-034088-4), S. 315
  12. Ernst Klee: Das Kulturlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. S. Fischer, Frankfurt am Main 2007, S. 560.
  13. Lo Duca, « La Peinture à la XIIIe Biennale de Venise », Comœdia,‎ , p. 7 (lire en ligne, consulté le )


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