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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Publius Pétrone

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Publius Pétrone était un sénateur romain, consul suffect en 19. Il a été nommé légat de la province romaine de Syrie par l'empereur Caligula en 39. Il est probablement arrivé dans le pays vers la fin de cette année. Peu de choses sont connues à son sujet avant et après cette fonction, si ce n'est qu'il est le père de Titus Petronius Niger, l'auteur probable du Satyricon.

Lucius Vitellius serait resté en poste jusqu'en 38, probablement jusqu'à l'arrivée d'Agrippa Ier dans ses territoires dans la seconde partie de l'année 38. Caligula a alors nommé Publius Pétronius pour lui succéder. Celui-ci est resté en poste jusqu'à la nomination de Vibius Marsus par l'empereur Claude vers 42.

en:wp : « It is believed that he was the husband of Plautia, sister of Aulus Plautius (conqueror and first governor of Britain) and the father or adoptive father of Publius Petronius Turpilianus, governor of Britain AD 61-63. Tacitus refers to the latter merely as Turpilianus. »

Il est le père de :

La statue de Caligula

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Buste de Caligula (musée du Louvre).

Vers la fin de 40[1], Aristobule s'est opposé à la décision de l'empereur Caligula lorsque celui-ci a voulu installer des statues de lui-même dans les lieux de culte juifs et notamment dans le Temple de Jérusalem. Caligula entend développer le culte impérial et se placer de son vivant au-dessus de la politique des mortels et a dans l'idée d'imposer son statut divin à l'empire, quelles qu'en soient les conséquences politiques[2]. C'est dans cette optique que pour des motivations incertaines[Note 1], il conçoit de faire ériger dans le Temple de Jérusalem, sa propre statue en or sous l'apparence de Zeus[Note 2]. L'initiative de Caligula horrifie les sujets juifs de l'Empire et entraîne des troubles dans la diaspora à Rome, mais aussi à Alexandrie, Thessalonique, Antioche et en Palestine[Note 3], en particulier en Galilée[3].

Caligula enjoint au nouveau proconsul de Syrie, Publius Petronius de placer de gré ou de force, la statue dans le Saint des saints » du Temple de Jérusalem[4], violant l'aniconisme judaïque dans le lieu le plus sacré de cette religion[Note 4]. Petronius dispose des troupes armées nécessaires — deux légions romaines et des auxiliaires — qu'il caserne à Ptolémaïs, en Phénicie, dans l'éventualité d'un soulèvement[5] et il a pour mission d'accompagner la procession de la statue — en cour de fabrication à Sidon — à travers la Judée, jusqu'à Jérusalem[6]. La population se précipite en nombre à Ptolémaïs, soutenue par les autorités religieuses juives, puis à Tibériade où les troubles se poursuivent pendant une quarantaine de jours[7]. Petronius s'y rend et y rencontre les notables et notamment Aristobule qui fait un plaidoyer éloquent devant Publius Petronius contre l'érection de la statue de Calígula dans le Temple de Jérusalem[8]. Petronius s'est alors laissé convaincre par les discours des premiers citoyens du pays et devant la détermination du peuple (Ant. jud. XVIII, 8, § 4).

Curieusement après ces discours des notables à Tibériade, Petronius temporise auprès de l'empereur par un échange de courriers[9] exposant — au risque de sa vie[2] — les difficultés de la situation[10] : les habitants de Galilée sont proches de la révolte générale[4], ainsi que les Juifs de Judée, les paysans risquant d'incendier les moissons juste avant leur récolte[7], tout en se préparant à la guerre[6]. La première réponse de l'empereur est assez modérée mais certains sources font état d'une réponse « furieuse » de Caligula à Pétronius[Note 5], n'envisageant aucun compromis[2].

Après ces événements, Aristobule disparaît de l'histoire, bien qu'il soit probable qu'il ait survécu à son frère Agrippa Ier, qui est décédé en 44.

Bibliographie

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  • (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, , 722 p. (ISBN 0-8006-2621-4). Document utilisé pour la rédaction de l’article

Petronius chez Philon

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[207] La lettre qui ordonnait la dédicace de la statue fut écrite non simplement mais avec toutes les précautions qui devaient en assurer l’exécution (l’affaire de Jamnia a lieu vers la fin de l’an 39. (V. l’Art de vérifier les dates, tome i, Chronologie du Nouveau Testament.) La lettre dont il est question en cet endroit fut donc écrite un mois ou deux après, et alors que Caïus était dans les Gaules).[81] Caïus commandait à Petronius (Tacite parle de ce Publius Petronius. (Annales, VI, 45.)),[82] gouverneur de toute la Svrie, auquel cette lettre était adressée, de prendre la moitié de l’armée cantonnée près de l’Euphrate et chargée d’arrêter les invasions des rois et des nations de l’Orient, et de la conduire en Judée. Elle devait accompagner la statue, non pour en rendre la dédicace plus solennelle, mais pour mettre à mort quiconque oserait résister. [208] Qu’est-ce à dire, seigneur? Tu prévois que les Juifs ne souffriront pas cette profanation, qu’ils combattront jusqu’à la mort pour leurs lois, pour la patrie, et tu leur déclares la guerre? On ne dira pas que tu ignorais le soulèvement qui devait avoir lieu si on tentait de souiller le temple: tu prévois exactement ce qui doit se passer, comme si c’était présent; tu ordonnes d’amener l’armée; tu veux qu’au lieu des saints sacrifices qui s’offraient dans le lieu sacré, ta statue y soit arrosée du sang d’une foule de malheureux, du sang des hommes et même de celui des femmes !

[209] Quand Petronius eut pris connaissance de la lettre de l’Empereur, il ne sut à quoi se résoudre. Il n’osait désobéir; il savait qu’on ne lui pardonnerait pas l’hésitation ou même le retard dans l’exécution des ordres reçus. D’un autre côté l’entreprise était difficile: Petronius savait que les Juifs souffriraient non pas une fois, mais mille fois, s’il était possible, la mort plutôt que de permettre une infraction à leurs lois. [210] Toutes les nations sont attachées aux usages de leur pays, mais les Juifs plus qu’aucune autre. Ils croient que leurs lois ont été révélées de Dieu, ils les étudient dès l’enfance, ils en impriment, en quelque sorte, dans leur âme l’image qu’ils contemplent sans cesse, [211] et dont ils s’appliquent à pénétrer le sens profond; ils traitent avec les mêmes égards que leurs compatriotes ceux des étrangers qui observent ces lois, tandis qu’ils regardent comme ennemis ceux qui les abolissent ou les critiquent. Telle est l’horreur qu’ils ressentent pour les choses défendues que toutes les grandeurs, toutes les voluptés du monde ne les amèneraient pas à la transgression.[83] [212] Rien n’est plus sacré pour eux que leur temple, et à ce point qu’on punit de mort impitoyablement ceux qui franchissent l’enceinte intérieure: car c’est dans l’enceinte extérieure qu’on reçoit les membres de la nation qui viennent de toutes les parties du monde.

[213] Petronius réfléchissait à cela et ne se hâtait point d’agir, pensant combien l’aventure était grande et dangereuse. Après avoir évoqué dans son esprit, comme dans une assemblée, toutes les réflexions que suggérait la circonstance, après avoir consulté chacune d’elles, il les trouva toutes d’accord pour ne rien innover dans l’ordre antique de la religion; d’abord parce que la piété et la justice le voulaient ainsi, ensuite parce que c’était assumer un péril non seulement de la part de Dieu, mais aussi de la part des hommes, que cette innovation offenserait et irriterait.

[214] Petronius songeait aussi combien cette nation est nombreuse, qu’elle n’est pas comme les autres renfermé dans les limites d’une seule contrée, mais répandu dans le monde presque entier. Elle est, en effet, disséminée dans toutes les îles, dans toutes les provinces du continent, et n’est pas loin d’égaler en nombre les indigènes. [215] N’était-ce pas affronter un terrible danger que de soulever tant de milliers d’hommes? S’ils conspiraient par toute la terre, si, pour repousser la violence, ils accouraient en foule, n’en résulterait-il pas une guerre insurmontable? D’ailleurs la Judée était remplie d’une multitude immense d’hommes au corps robuste, à l’âme vaillante, tous prêts à chercher une mort glorieuse plutôt que d’abandonner les usages de la patrie, tous remplis de ce fier courage qui les fait traiter de barbares par nos calomniateurs et qui cependant est le signe d’une nature noble et généreuse.[84]

[216] Petronius redoutait aussi les troupes d’au-delà de l’Euphrate; Babylone et beaucoup d’autres satrapies ont des colonies de Juifs. Il le savait aussi bien par le témoignage de ses yeux que de ses oreilles: chaque année les Hébreux de ces pays envoyaient des messagers porter au temple des sommes considérables en or et en argent, provenant des prémices et des offrandes qu’ils recueillaient. Loin d’être arrêtés par des routes longues et impraticables, ils les trouvaient courtes et commodes, car elles conduisaient au service de Dieu. [217] Petronius craignait avec raison que la nouvelle de cette dédicace inouïe ne les poussât à une expédition soudaine[85] et que, se soulevant de toutes parts, ils n’enfermassent, comme dans un cercle, les troupes romaines, pour les tailler en pièces.

[218] Telles étaient les réflexions qui arrêtaient Petronius. D’autres pensées l’entraînaient en sens opposé. « L’ordre, se disait-il, vient d’un maître jeune, jugeant utile tout ce qui lui sourit, prétendant accomplir coûte que coûte sa volonté, dont l’orgueil et l’audace l’ont jeté hors des bornes de la nature humaine, puisqu’il se met au rang des dieux. Il y va pour moi de la vie à désobéir aussi bien qu’à obéir. L’obéissance avec la guerre me ménage les ressources et les chances de la lutte, tandis que la résistance me vaut, de la part de Caïus, la mort la plus certaine. » [219] La plupart des Romains qui se partageaient sous lui le gouvernement de la Syrie, sachant qu’ils seraient victimes les premiers de la colère de l’Empereur, qu’on les accuserait de complicité dans la désobéissance, se ralliaient à l’avis qu’il fallait faire la guerre.

[220] Le délai nécessaire à préparer la statue donnait le temps de réfléchir plus mûrement: car elle n’avait pas été envoyée d’Italie, et cela, je pense, par une secrète faveur de Dieu dont le bras s’étendait sur les opprimés. On n’avait pas non plus ordonné à Petronius de prendre la plus belle statue de toute la Syrie; dans ce cas la profanation eût été consommée de suite et aurait provoqué un soulèvement soudain, [221] avant qu’on pût mettre en œuvre les utiles suggestions de la prudence; car les événements précipités paralysent les efforts de la raison. Caïus avait commandé qu’on préparât la statue dans quelque pays voisin. [222] Petronius fit donc venir de Phénicie les meilleurs ouvriers et leur donna la matière. Ces ouvriers travaillaient à Sidon.
Cela fait, il convoqua les principaux d’entre les Juifs, les prêtres et les magistrats, pour leur annoncer les ordres de Caïus, les exhorter à en souffrir patiemment l’exécution et leur mettre sous les yeux le danger qui les menaçait: la Syrie était remplie de forces immenses qui allaient couvrir la Judée de cadavres. [223] Il pensait qu’il parviendrait à les faire fléchir, et pourrait par eux amener le peuple à la soumission. Mais il se trompait bien.
Aux premiers mots qu’il prononça, ils témoignèrent, dit-on, de l’étonnement, puis quand ils connurent la réalité de leur malheur, ils restèrent muets; enfin leurs larmes jaillirent en abondance, ils s’arrachèrent les cheveux et la barbe en s’écriant:  [224] « Nous étions trop heureux ! Hélas ! n’avons-nous tant souffert avant d’atteindre cette heureuse vieillesse que pour voir un spectacle épargné à tous nos ancêtres! Nous nous arracherons les yeux, et avec eux une vie misérable et douloureuse, plutôt que de supporter la vue d’un forfait qu’on ne peut ni entendre ni concevoir ! » [225] C’est ainsi qu’ils se lamentèrent. Cependant ceux de Jérusalem et du reste du pays ayant appris ce qu’on voulait tenter, comme s’ils eussent obéi à un mot d’ordre que la douleur publique avait donné, partirent en une troupe immense, abandonnant les villes, les bourgades, les maisons, et sans s’arrêter allèrent jusqu’en Phénicie, où se trouvait alors Petronius. [226] Les Romains, ayant aperçu au loin cette foule qui se précipitait avec une sorte de furie, accoururent prévenir leur général de se mettre sur ses gardes, car ils pensaient qu’il faudrait livrer bataille.
Pendant qu’ils parlaient encore et avant que Petronius pût prendre ses précautions, tout à coup la multitude des Juifs, pareille à une nuée, survint et envahit la Phénicie entière.[86] Ceux qui ne savaient pas combien notre nation est nombreuse furent saisis d’effroi. [227] D’abord une clameur mêlée de gémissements et du bruit qu’ils faisaient en se frappant la poitrine s’éleva, si immense qu’elle assourdit les assistants elle avait cessé qu’on l’entendait encore. Elle fut suivie de prières et de supplications telles que cette malheureuse circonstance pouvait les inspirer.
Les Juifs étaient groupés en six ordres: d’un côté, ceux des vieillards, des hommes et des enfants; de l’autre, ceux des vieilles femmes, des femmes et des jeunes filles. [228] Quand Petronius fut aperçu sur l’éminence où il se tenait, tous les ordres, comme s’ils eussent obéi au même commandement, se prosternèrent terre, suppliants et poussant des cris lamentables. On leur dit de se lever et d’approcher. Ils se relevèrent enfin couverts de poussière, baignés de larmes et s’approchèrent comme des criminels condamnés, les mains liées derrière le dos.

[229] Alors les anciens, debout, parlèrent ainsi: « Nous nous présentons, tu le vois, sans armes; personne ne pourra nous accuser d’être venus en ennemis. Les mains même, dont la nature nous a armés, nous les avons ramenées en arrière; là où elles sont elles ne peuvent rien faire et livrent nos corps sans défense aux coups assurés de ceux qui voudraient nous tuer. [230] « Nous avons amené avec nous nos femmes, nos enfants, nos familles, pour nous mettre à tes genoux et à ceux de Caïus que tu représentes. Nous n’avons laissé personne au pays, afin que vous nous épargniez tous ou que vous nous fassiez périr tous ensemble. Nous sommes, Petronius, pacifiques de notre nature; notre passé le prouve; le soin que nous mettons à élever nos enfants nous fait aimer la paix.

[231] Lorsque Caïus est parvenu à l’empire, nous avons été les premiers de toute la Syrie à nous en réjouir. Ce fut dans notre ville que Vitellius, ton prédécesseur, reçut la lettre qui lui annonçait cet événement; ce fut de chez nous que la renommée porta cette bonne nouvelle aux autres villes. [232] Notre temple fut le premier où on immola des victimes pour l’empire de Caïus; est-ce une raison pour qu’il soit le premier ou le seul que l’on dépouille de la religion du pays? « Nous vous abandonnons nos villes et tous les biens que nos maisons renferment; nos trésors, nos richesses et ce que nous avons de plus précieux, nous vous l’offrons, et de si bon cœur qu’il nous semble recevoir et non donner. Nous vous demandons en retour une seule grâce, c’est de ne pas faire d’innovation dans le temple, de le conserver tel que nos pères nous l’ont laissé. [233] Si cette grâce nous est refusée, nous voulons mourir; nous ne verrons pas un spectacle plus affreux pour nous que la mort. « On nous a dit qu’on rassemblait contre nous de la cavalerie, et de l’infanterie au cas où nous voudrions empêcher qu’on place la statue dans le temple. Nous ne sommes pas assez insensés pour imiter l’esclave qui résiste à son maître: nous nous laisserons égorger. Qu’on nous tue, qu’on nous coupe par morceaux, il n’y aura ni lutte ni péril pour nos bourreaux. Qu’on nous fasse tout ce qu’on peut faire à des ennemis vaincus, [234] qu’est-il besoin pour cela d’armée? Nous-mêmes donnerons l’exemple et serons les premiers prêtres de ce beau sacrifice. Nous amènerons au temple nos épouses pour les immoler, nous y conduirons de même nos frères et nos sœurs, nous y égorgerons enfin nos fils et nos filles, de pauvres innocents ! Nous deviendrons assassins de nos femmes, de nos frères et de nos enfants; il faut dans des calamités tragiques se servir de mots tragiques. [235] Puis, debout, au milieu de cet holocauste, arrosés du sang de nos proches (c’est la purification qui convient à ceux qui vont mourir), nous mêlerons notre sang à celui de nos victimes, [236] nous nous immolerons sur leurs cadavres. Dieu nous pardonnera, car nous aurons accompli un double devoir, en accordant à l’Empereur l’obéissance qu’on lui doit, en respectant nos lois sacrées, pour lesquelles nous devons sans regret sacrifier notre vie.

[237] « Nous savons une ancienne fable tirée des livres grecs, et suivant laquelle la puissance de la tête de la Gorgone aurait été telle que sa vue changeait les hommes en pierre. Bien que la chose soit une fiction, on ne peut nier cependant que les coups terribles et imprévus n’opèrent quelque chose d’analogue.[87] La colère du Seigneur[88] donne la mort, ou peu s’en faut. [238] Crois-tu, Petronius, que si tu envoyais (ce dont Dieu nous préserve !) quelqu’un de nous dans le temple pour y trouver une statue, crois-tu que cette vue ne le changerait pas en pierre; que le saisissement et l’effroi ne le cloueraient pas sur place et ne paralyseraient pas tous ses mouvements?

[239] « Nous te ferons, Petronius, une dernière prière, elle est équitable. Nous ne prétendons pas t’empêcher d’exécuter tes ordres, nous demandons seulement un délai. Qu’il nous soit permis, nous t’en conjurons, d’envoyer une ambassade au seigneur. [240]  Peut-être l’amènerons-nous ainsi, soit à respecter Dieu, soit à maintenir nos lois, et à ne pas nous mettre au-dessous des nations les plus lointaines, dont on conserve les usages. [241] Peut-être, en nous écoutant, s’adoucira-t-il: les volontés des grands ne sont pas immuables, leur colère s’évanouit à la longue. On nous calomnie, permets-nous de nous défendre; il nous serait dur d’être condamnés sans avoir été entendus. [242] Si nous échouons, rien ne t’empêchera d’exécuter tes ordres. Jusqu’à ce que nous ayons envoyé une députation, ne détruis pas l’espoir de tant de milliers d’hommes. Ce n’est pas l’intérêt, c’est la piété qu’ils ont à cœur. Mais non, c’est l’intérêt qui les pousse, le plus puissant, le plus noble de tous, le respect des choses saintes[89] ! »

[243] Ainsi parlèrent, d’une voix entrecoupée par les sanglots, ces vénérables vieillards baignés de larmes et souillés de sueur. Petronius et les assistants en furent touchés de compassion; car le gouverneur était d’un naturel doux et bon. Ce discours et ce spectacle l’avaient ému; ce qu’ils avaient dit lui paraissait très juste, et c’était grande pitié que de les voir. [244] Il se leva pour délibérer avec ceux qui l’entouraient sur le parti qu’il fallait prendre; il vit que les uns, qui peu auparavant s’étaient avec rigueur prononcés contre les Juifs, hésitaient; que les autres, qui étaient pour la justice et la pitié, ralliaient le plus grand nombre à leur avis; il s’en réjouit. Il connaissait pourtant le caractère de l’Empereur et savait que sa colère était implacable; [245] mais il semblait avoir en lui quelque étincelle de la sagesse et de la religion des Juifs, soit qu’il eût autrefois puisé quelque chose de cette sagesse dans nos livres, soit qu’il les eût étudiés depuis qu’il avait le gouvernement de Syrie et d’Asie où les Juifs habitent en grand nombre les villes,[90] soit enfin qu’il fût porté à étudier et à comprendre de lui-même les choses dignes d’attention. Dieu, d’ailleurs, inspire aux gens de bien des desseins excellents, salutaires autant aux autres qu’à eux-mêmes. C’est ce qui arriva.

[246] Il fut résolu qu’on ne presserait pas les ouvriers, mais qu’on les exhorterait à donner au travail de la statue, qui devait reproduire les formes des plus beaux modèles, tout leur soin, afin qu’elle fût plus durable; car les œuvres hâtives périssent tôt, tandis que les ouvrages soignés bravent le temps. [247] Toutefois on n’accorda pas aux Juifs l’ambassade qu’ils demandaient: il eût été dangereux pour eux-mêmes de s’en remettre de leurs affaires à la décision du souverain. On ne voulut ni repousser ni accueillir complètement leur requête, ce qui eût été également périlleux. [248] On convint d’écrire à Caïus, sans mettre les Juifs en cause, sans découvrir la réalité, c’est-à-dire leurs supplications et leur résistance; on devait rejeter les causes du retard sur les délais nécessaires aux ouvriers pour préparer la statue.

[249] La saison, du reste, fournissait de bonnes occasions d’obliger Caïus, sans l’irriter, à traîner l’affaire en longueur. Les moissons et les autres récoltes étaient mûres, et il était à craindre que, voyant leur religion anéantie, les Juifs n’en vinssent à mépriser la vie, ne dévastassent les champs et ne livrassent leurs récoltes aux flammes, dans les plaines et sur les montagnes. Or, il fallait prendre soin de ces récoltes, aussi bien des moissons que des fruits des arbres, [250] car on disait que l’Empereur avait dessein d’aller à Alexandrie, en Egypte; et il ne paraissait pas probable qu’un si grand prince s’exposât en pleine mer aux périls d’une longue traversée, soit à cause de la grandeur de la flotte qui devrait l’accompagner, soit à cause du soin que réclamait sa personne. C’était une route plus facile de suivre le littoral d’Asie et de Syrie; [251] Caïus aurait ainsi chaque jour la possibilité de débarquer et de s’embarquer, surtout s’il avait à sa suite des vaisseaux longs et non des vaisseaux de transport: les premiers, en effet, suivent les côtes avec plus d’avantage que les vaisseaux de transport qui ont de leur côté, en pleine mer, la supériorité. [252] Il était donc nécessaire de préparer dans toutes les villes de Syrie, principalement dans les villes maritimes, une abondance de provisions pour les hommes et de fourrages pour les bêtes. On s’attendait qu’une grande multitude viendrait par terre et par mer, non seulement de Rome et de l’Italie, mais des autres provinces, sans compter la foule des officiers du palais, des chefs militaires, des troupes de pied, des cavaliers, des forces navales, des valets dont le nombre serait égal à celui des soldats. [253] Ce n’était pas assez qu’on trouvât partout l’abondance, Caïus voulait tout à profusion. « Lorsque l’Empereur aura lu cette lettre, il approuvera, pensait Petronius, ma prévoyance, car il croira que je me suis résolu à ce retard, non par intérêt pour les Juifs,[91] mais afin de laisser recueillir les fruits et les moissons. »

[...]

Réponse de caligula

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[259] Peu de temps après, il dicte à l’un de ses secrétaires une réponse à Petronius, approuve en apparence sa sagesse, sa prudence, sa sagacité à prévoir l’avenir. Caïus craignait beaucoup les gouverneurs; car il leur était facile de provoquer des séditions, surtout dans les provinces importantes, où il y avait de grandes armées, comme dans la Syrie, qui touche au pays de l’Euphrate. [260] Il le caressa donc dans cette lettre, couvrant de termes flatteurs son ressentiment implacable, jusqu’au moment propice pour le faire éclater.
Quelques jours étaient à peines écoulés que l’Empereur écrivit de nouveau à Petronius d’abandonner tout pour la dédicace de sa statue; que la moisson devait être faite, que les grains devaient être rentrés, et que son excuse, vraie ou feinte, n’existait plus.

[261] Peu après entra le roi Agrippa,[93] qui venait, comme à l’ordinaire, saluer Caïus. Il ne savait rien, ni de ce que Petronius avait écrit, ni de la première et de la seconde réponse de César; cependant, au désordre de ses mouvements, à l’égarement de ses yeux, il devina qu’il couvait une sourde colère. Il se mit à réfléchir en lui-même, et à repasser les plus petites circonstances, pour savoir s’il avait dit ou fait quelque chose qui pût offenser Caïus, [262] et, ne trouvant rien de tel, il songea naturellement que sa colère s’adressait à d’autres.
Toutefois, remarquant que c’était sur lui seul que se dirigeaient les regards courroucés de Caïus, il fut saisi de crainte. Plusieurs fois il voulut l’interroger et s’arrêta pour ne pas attirer sur soi, par une curiosité téméraire, des menaces dont il n’était pas assuré d’être l’objet. [263] Caïus, qui était habile à lire sur le visage de ceux qui l’approchaient leurs pensées secrètes et leurs sentiments, l’ayant vu dans cette hésitation et cette crainte: « Agrippa, lui dit-il, je vais te tirer d’embarras. [264] Toi qui as vécu dans ma familiarité si longtemps, ignores-tu que je m’exprime aussi bien par les yeux que par la voix? [265] Tes bons, tes honnêtes compatriotes, qui, seuls de tout le genre humain, refusent de considérer Caïus comme un dieu, veulent assurément s’attirer la mort par leur insolence. Sur l’ordre que j’ai donné de consacrer dans leur temple une statue à Jupiter, ils sont accourus en foule de la ville et du reste du pays, sous l’aspect de suppliants, mais en réalité pour braver ma volonté.[94] »

[266] Il allait en dire davantage, mais le saisissement fit changer le roi de couleur; il devint successivement rouge, pâle, livide; [267] un frisson le parcourut des pieds à la tête, accompagné d’un tremblement qui agitait tous ses membres. Les forces l’abandonnaient; il était sur le point de s’évanouir, et serait tombé si quelques-uns des assistants ne l’eussent soutenu. Suivant l’ordre qu’ils reçurent, ils le rapportèrent chez lui, privé de sentiment, plongé par ce coup terrible et soudain dans un assoupissement léthargique.

[268] [Caïus est énervé, Agrippa est dans le coltar pendant un jour et demi puis finalement, il écrit une lettre à Caïus, la célèbre lettre d'Agrippa] ...
[269] [...]
[271] [...]
[273] Il commença à revenir à lui, et aperçut sur le visage des assistants la douleur qu’il leur inspirait. Les médecins firent retirer la foule afin de réparer les forces du roi par des onctions[95] et la nourriture dont il avait besoin. [274] « Pourquoi, dit-il, vous occuper de me préparer des mets raffinés? Ne suffit-il pas à un malheureux de chasser la faim par l’usage des aliments les plus vils? Je refuserais même ceux-ci, si je ne songeais à tenter un effort suprême en faveur de cette nation infortunée. » [275] Et il versa des larmes. Il prit quelque nourriture sans assaisonnement, refusa le vin, même trempé, et ne but que de l’eau. « Maintenant, ajouta-t-il, que ce misérable ventre a ce qu’il demandait, que me reste-t-il à faire, sinon à adresser d’humbles supplications à Caïus sur les affaires présentes? »

La lettre d'Agrippa

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[276] Il prit des tablettes et écrivit ce qui suit:
« Si je ne m’adresse pas à toi de vive voix, seigneur, c’est que la crainte et le respect m’arrêtent; je fuis la menace, je suis ébloui de tant de majesté. [277] Cette lettre te fera donc mieux connaître les prières que je t’offre, suppliant, ...etc [pour le texte de la lettre voir plus bas]
 [329] « Si tu te courrouces en ton cœur contre moi, ne m’enchaîne pas comme l’a fait Tibère, délivre-moi pour toujours de la crainte de porter de nouveau des fers, fais-moi tuer tout de suite. Quel charme trouverai-je désormais à la vie? Je n’ai plus qu’un espoir de salut, c’est ton amitié.[108] » [Fin de la lettre d'Agrippa]
[330] Cette lettre fut scellée et envoyée à Caïus. Agrippa, renfermé chez lui, attendait dans les transes de l’angoisse, l’issue de sa tentative. Le danger était immense: il y allait de la vie, de la destruction, de l’anéantissement, non seulement des Juifs qui habitent la Terre Sainte, mais encore de tous ceux qui sont dispersés dans le monde entier.

[331] Caïus, ayant reçu la lettre, se mit à la lire, et, à chaque passage, tantôt il s’irritait de la résistance qu’il rencontrait, tantôt se laissait fléchir au bon droit de la cause et aux supplications. Il louait et blâmait tour à tour Agrippa; [332] il le blâmait d’aimer à l’excès ses compatriotes qui étaient de tous les hommes les seuls à lui refuser les honneurs divins; il le louait d’exprimer librement sa pensée et trouvait là, disait-il, l’indice d’un caractère généreux.

[333] Il parut s’apaiser et donna une réponse favorable. Il accorda à Agrippa (c’était la plus grande faveur qu’il pût attendre) qu’on ne ferait pas la dédicace de la statue. Il donna ordre d’écrire à Publius Petronius, gouverneur de Syrie, de ne faire aucune innovation dans le temple des Juifs. [334] Sa grâce toutefois ne fut pas complète, il la mélangea de terreur en ajoutant à la lettre « Si dans les villes de la contrée, à l’exception de la métropole, quelqu’un empêchait ceux qui voudraient élever à moi et aux miens des autels, des temples, des statues, qu’il soit sur le champ puni ou envoyé à mon tribunal. »

… à partir des articles en anglais

Noter aussi les en:Petronius (disambiguation), dont ː

Caius Petronius Pontius Negrinus

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Caius Petronius Pontius Negrinus meurt en 37. Il est consul en 37 à l'époque de Tibère (et donc consul éponyme). en -22, Nigrinus était le gouverneur d'Égypte et il a avancé le long du Nil avec la XXIIe légion Deiotariania et la IIIe Cyrenaica et a apparemment détruit Napata, près de la IVe cataracte (en:Karima, Sudan à l'époque actuelle).


Les Avidii et les Ceionii de l'époque des Flaviens et des Antonins. Arbre non exhaustif.

Un de ses parents peut être Caius Avidius Negrinus (mort en 118). Ses deux parents sont des romains de haut rang politique. Son père porte le même nom que lui et le nom de sa mère est inconnue. Un de ses frères est le consul Titus Avidius Quietus et son oncle paternel est le proconsul Titus Avidius Quietus. À noter la présence de deux Lucius Ceionus Commodus, l'un consul éponyme en 78 et son fils, consul éponyme en 106. Ce Lucius fils du précédent Lucius a été le premier mari d'une Plautia qui épousera ensuite notre Caius Avidius Negrinus.

Pontius Aquila

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À noter chez les en:Pontius la présence de Pontius Aquila, comme Lucius Pontius Aquila.

Simon Cantheras et Marsus

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Publius Pétronius est resté en poste jusqu'à la nomination de Vibius Marsus par l'empereur Claude vers 42.

C. Vibius Marsus, consul suffect en 17, légat de Germanicus en Orient (Tacite, Annales, II, 74 et 79), proconsul d'Afrique de 27 à 30, accusé de lèse-majesté en 37 et sauvé par le mort de Tibère (Tacite, Annales, V1, 47-48), succède en Syrie à P. Petronius vers 42 (Tacite, Ann., XI, 10) et y reste jusque vers 45.

La note ci-dessus est placée dans l'extrait suivant du XIXe livre des Antiquités judaïques:

« 4. Telles furent les mesures de précaution prises par Petronius pour redresser les illégalités déjà commises et pour empêcher que rien d'analogue ne survint plus tard. [313] Quant au roi Agrippa, il priva du pontificat Simon Cantheras pour le rendre à Jonathan (50), fils d' Anan, parce qu'il ]e reconnaissait plus digne de cette charge. Mais celui-ci se voyait sans plaisir investi d'un tel honneur et il le refusa en ces termes : [314] « Je me réjouis, ô roi, que tu m'aies donné cette marque d'estime, et l'honneur que tu m'as accordé de ton plein gré me va au cœur, bien que Dieu m'ait jugé tout à fait indigne du pontificat. Mais il me suffit d'avoir revêtu une fois les vêtements sacrés ; car autrefois, quand je les ai endossés, j'étais plus saint que je ne le suis maintenant pour les reprendre. [315] Pour toi, si tu veux qu'un plus digne que moi reçoive maintenant cet honneur, laisse-moi te donner un conseil. Mon frère est pur de toute faute envers Dieu et envers toi, ô roi, et je te le recommande comme digne de cette charge. » [316] Le roi, satisfait de ces paroles, admira les dispositions de Jonathan et donna le grand pontificat. à son frère Mathias. Peu de temps après, Marsus (51) succéda à Petronius dans le gouvernement de la Syrie. »

Au sujet de Simon Cantheras

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Au sujet de Simon cantheras, Josèphe écrit:

« 2. Après avoir accompli complètement toutes les cérémonies en l'honneur du Dieu, Agrippa dépouilla Théophile, fils d'Anan, du grand-pontificat et transmit sa charge à Simon, fils de Boéthos, surnommé Cantheras. Simon avait deux frères, et son père Boéthos avait épousé la fille du roi Hérode, comme nous l'avons dit plus haut. [298] Simon eut donc le pontificat ainsi que ses frères et son père, comme auparavant les trois fils de Simon Onias sous le gouvernement des Macédoniens, ainsi que nous l'avons raconté dans les livres précédents. »

Là, il est curieusement dit que Boéthos avait épousé une fille d' Hérode, d'autre-part, le passage auquel il renvoie ne sembla pas exister. Pa ailleurs, Josèphe fait le lien entre la famille Boéthusienne et celle des Oniades. Les Oniades se sont réfugiés en Égypte où ils ont fondé le Temple de Léontopolis, Simon Boëthos est donné par Josèphe comme le représentant d'une grande famille d'Alexandrie. Les Boéthusiens descendent-ils des Oniades ?

  • Guerre des juifs, livre V (au cours du siège) action de Simon Bargioras

« Ce qui est sûr, c'est que Simon ne fit pas mourir Matthias, auquel il avait dû la possession de la ville, sans lui infliger des tourments. Ce Matthias était fils de Boethos, d'une famille de grands-prêtres : il était de ceux en qui le peuple avait le plus de confiance et qu'il estimait le plus. Lorsque la multitude fut maltraitée par les zélateurs auxquels Jean s'était déjà joint. Matthias avait persuadé au peuple d'introduire dans la ville Simon pour la protéger ; il n'exigea de celui-ci aucune convention, ne s'attendant à rien de mal de sa part. Mais quand Simon fut entré et devenu le maître de la ville, il vit en Matthias un ennemi comme les autres et attribua le conseil qu'il avait donné en sa faveur à la simplicité de son esprit. Il le fit alors arrêter, accuser de sympathie pour les Romains, condamner à mort, avec trois de ses fils, sans lui laisser le droit de se défendre. Le quatrième fils, qui devança les poursuites, s'enfuit auprès de Titus. Comme Matthias suppliait qu'on le fit mourir avant ses enfants et sollicitait cette faveur pour prix de ce qu'il lui avait ouvert les portes de la ville, Simon ordonna de le tuer le dernier. »

Évangile de la femme de Jésus

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Notes et références

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  1. Il y a débat tant sur les motivations de cette affaire que sur ses conséquences ; cf. Monika Bernett, « Roman Imperial Cult in the Galilee », in Jürgen Zangenberg, Harold W. Attridge et Dale B. Martin (dirs.), Religion, Ethnicity, and Identity in Ancient Galilee : A Region in Transition, éd. Mohr Siebeck, 2007, p. 348, note no 33. Il est possible que ce soit à la suite d'une machination d'Herennius Capiton, le gouverneur de Jamnia — celui qui avait voulu faire arrêter Agrippa avant son départ vers Alexandrie — qui joue sur les antagonismes entre juifs et païens et pousse ces derniers à ériger un autel à l'empereur que les seconds détruisent, en représailles de quoi Caligula aurait ordonné l'érection de la statue colossale dans le Temple ; il est également possible que l'empereur ait été sensible aux arguments de la délégation des grecs d'Alexandrie menée par Apion qui, dans le conflit qui oppose les deux partis, se plaint des « privilèges » accordés aux Juifs, dont la délégation est, elle, conduite par Philon d'Alexandrie et attend audience depuis plusieurs semaines. Quoi qu'il en soit, c'est alors, en Italie, que cette dernière délégation apprend « avec horreur » le projet par un coreligionnaire sans qu'on sache si c'est avant ou après l'audience impériale.
  2. Zeus Epiphanes Neos Gaios.
  3. Suivant Étienne Nodet et Justin Taylor puis François Blanchetière, c'est au cours de cette agitation que serait apparu le terme de « chrétien » forgé par les romains pour désigner des juifs messianisants protestataires similaires aux zélotes ; cf. Étienne Nodet et Justin Taylor, Essai sur les origines du christianisme : une secte éclatée, éd. Cerf, 1998, p. 286-287 ; François Blanchetière, Enquête sur les racines juives du mouvement chrétien (30-135), éd. Cerf, 2001, p. 147.
  4. Il s'agit en effet moins d'un problème de substitution à YHWH que de l'association de l'empereur divinisé à ce dernier comme synnaos (dieu partageant le même temple) sous forme d'une image ; cf. Monika Bernett, « Roman Imperial Cult in the Galilee », in Jürgen Zangenberg, Harold W. Attridge et Dale B. Martin (dirs.), Religion, Ethnicity, and Identity in Ancient Galilee : A Region in Transition, éd. Mohr Siebeck, 2007, p. 347.
  5. Notamment Philon dont, toutefois, la propension à forcer les réactions de ses personnages est fréquente ; cf. Daniel R. Schwartz, Agrippa I : The Last King of Judaea, éd. Mohr Siebeck, 1990, p. .85.

Sources primaires

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Sources secondaires

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  1. D. R. Schwartz place la totalité des événements liés à la statue un an auparavant. Pour voir le débat au sujet de cette datation voir Grabbe 1992, p. 404-405.
  2. a b et c Goodman 2009, p. 111.
  3. Blanchetière 2001, p. 147.
  4. a et b Schwentzel 2011, p. 228.
  5. Schwartz 1990, p. 84.
  6. a et b Monika Bernett, « Roman Imperial Cult in the Galilee », in Jürgen Zangenberg, Harold W. Attridge et Dale B. Martin (dirs.), Religion, Ethnicity, and Identity in Ancient Galilee : A Region in Transition, éd. Mohr Siebeck, 2007, p. 347.
  7. a et b Hadas-Lebel 2009, p. 84.
  8. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées Jewish encyclop.
  9. Schwartz 1990, p. 84-86.
  10. Schwentzel 2011, p. 229.