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Utilisateur:Leonard Fibonacci/Arétas IV

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Arétas IV ou Harithath IV, de son titre Philopatris (« Ami de son peuple »), fut roi des Nabatéens, ou « roi de Pétra », d'environ 9 av. J.-C. à 40 ap. J.-C.

Arétas IV se débarrasse de Syllaios, puissant ministre de son prédécesseur Obodas III. Comme Arétas IV est monté sur le trône sans avoir sollicité l'accord de Rome, son règne commence par une période incertaine où son territoire a peut-être été annexé à la province romaine de Syrie, avant d'être reconnu roi par Auguste (v. -9).

Hérode Antipas avait épousé Phasaélis, la fille d'Arétas IV lors de la succession d'Hérode le Grand. Mais vers 35, celle-ci s'enfuit pour rejoindre son père à Pétra, avant qu'Antipas ne la répudie pour épouser Hérodiade. Cela provoque une guerre entre lui et Hérode Antipas vers 36[1],[2],[3],[4],[5],[6] sur les territoires disputés de l'ancienne tétrarchie de Philippe et notamment Gamala, guerre que remporte Arétas IV. Selon Flavius Josèphe, cette déroute d'Antipas est attribué à une vengeance divine pour le punir d'avoir mis à mort Jean le Baptiste[S 1].

Bien que Flavius Josèphe ne le raconte pas, en échange du retrait de ses armées de l'ex-tétrarchie de Philippe, Arétas a probablement obtenu le pouvoir d'administrer Damas. Peu avant la mort d'Arétas, lors de son deuxième passage à Damas, l'apôtre Paul de Tarse est contraint de s'enfuir clandestinement car, pour une raison inconnue, « l'ethnarque du roi Arétas » voulait l’arrêter.

À la mort d'Arétas vers 40, son fils Malichos lui succède.

Éléments de biographie[modifier | modifier le code]

Une inscription mentionne les membres de la famille d'Arétas IV et énumère les noms des quatre enfants que le roi a eu avec la reine Huldu[7]. Le monnayage nabatéen permet de savoir qu'Arétas épouse Shaqilat Ire en l'an 27[8].

Accession au trône[modifier | modifier le code]

Arétas administre Damas[modifier | modifier le code]

Bien que Flavius Josèphe ne le rapporte pas, un accord a finalement dû être trouvé entre Arétas et les Romains représentés sur place par le légat de Syrie, Lucius Vitellius[9]. Selon Nikos Kokkinos, Lindner a montré que c'est Caligula qui a transféré Damas sous le contrôle nabatéen[10]. Pour lui, puisque Caligula succède à Tibère mort le 16 mars 37, les négociations avec Arétas ne peuvent pas avoir été achevées avant l'été de la même année[10]. Toutefois, les seules preuves de ce fait sont une mention dans une lettre de l'apôtre Paul de Tarse adressée aux Corinthiens qui figure dans le Nouveau Testament, la disparition des monnaies romaines à partir de 33/34, le fait qu'on n'y trouve pas de monnaie de Caligula et de Claude et que les monnaies romaines ne réapparaissent qu'au cours du règne de Néron (vers 65/66)[11],[12],[13]. Pour Lindner, cette attribution de Damas au roi nabatéen est cohérent avec le reste de la politique de Caligula qui contrairement à Tibère donne plusieurs territoires à des rois clients de Rome dès son arrivée au pouvoir[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sources primaires[modifier | modifier le code]

Sources secondaires[modifier | modifier le code]

  1. C'est la date habituellement donnée par la recherche contemporaine (cf. Simon Claude Mimouni, Le judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère : Des prêtres aux rabbins, éd. P.u.f./Nouvelle Clio, 2012, p. 407).
  2. Christian-Georges Schwentzel, "Hérode le Grand", Pygmalion, Paris, 2011, p. 223.
  3. Nikkos Kokkinos, in Jack Finegan, Chronos, kairos, Christos: nativity and chronological studies, éd. Jerry Vardaman & Edwin M. Yamauchi, 1989, p. 135.
  4. (en) Gerd Theissen, The Gospels in Context : Social and Political History in the Synoptic Tradition, éd. T&T Clark, 2004, p. 137.
  5. E. Mary Smallwood, The Jews under Roman Rules, p. 185-186.
  6. (en) Lester L. Grabbe, Judaïsm from Cyrus to Hadrian, Vol. II, Fortress Press, Mineapolis, 1992, p. 427.
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  9. (de) M. Lindner, Petra und das Königreich der Nabatäer, Munich, Delp, 1974, p. 130-131.
  10. a b et c Kokkinos 1989, p. 145.
  11. Selon Steve Mason, Caius Caligula semble avoir permis à Aretas IV d'administrer Damas pour une période à partir du milieu des années 30 (voir 2 Cor 11:32). Compte tenu de l'absence de monnaies romaines à Damas sous Caligula et Claude à partir de 33/34, ne revenant à la normale qu'en 65/66, il est possible que l'administration nabatéenne a continué pendant ces décennies (Schürer-Vermes 1.129-30). Mais Bowersock (1983: 67-9) et Millar (1993: 56-7) ont tendance à restreindre le contrôle nabatéen à une courte période au milieu des années 30. (cf. Steve Mason, Life of Josephus, note no 169.)
  12. Martin Hengel, Paul Between Damascus and Antioch: The Unknown Years, 1997, Westminster John Knox Press, p. 130.
  13. Rainer Riesner, Paul's Early Period: Chronology, Mission Strategy, Theology, 1998, Wm. B. Eerdmans Publishing, p. 73-89