Utilisateur:Leonard Fibonacci/Épaphrodite de Chéronée

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Épaphrodite de Chéronée n'est connu que par une courte mention dans la Souda — une encyclopédie byzantine du Xe siècle[1],[2] — et les quelques fragments de ses écrits qui ont survécu qui sont des commentaires d'Homère[3], d'Hésiode ou de Callimachus[4]. Il est natif de Chéronée dans la province romaine d'Achaïe[2], acheté comme esclave par le grammairien Alexandrin Archias, puis vendu à un préfet de la province d'Égypte appelé "Modestus" qui en fait le précepteur de son fils[4]. Il vient à Rome, est affranchi par "Modestus" et fait fortune[4]. Dans la capitale impériale, il utilisait deux maisons pour entreposer les 30 000 volumes de sa bibliothèque personnelle[1]. Cet « Epaphroditus, ses amis et ses clients ne constituaient pas le cercle des écrivains grecs les plus prestigieux de Rome. Epaphroditus n'était, après tout, qu'un affranchi, qui bien que riche, n'est jamais mentionné par Plutarque — un de ses contemporains pourtant leui aussi né à Chéronée — ou Quintilien, précepteur lui aussi, dont aucun autre ami ou client que Josèphe ne peut être facilement identifié[4]. »

Certains critiques estiment que c'est à lui que Flavius Josèphe dédie ses Antiquités judaïques, son Contre Apion et son Autobiographie, alors que d'autres estiment qu'il s'agit du secrétaire de Néron appelé lui-aussi Épaphrodite qui a ensuite été secrétaire de Vespasien, Titus et Domitien et que ce dernier fait exécuter en 95/96, pendant ce qui est improprement appelé la persécution de Domitien. Parmi eux, certains critiques estiment qu'Épaphrodite de Chéronée est le même que le secrétaire de Néron.

Épaphrodite tué pendant la persécution de Domitien[modifier | modifier le code]

Parmi ceux qui défendent que le "patron" de Josèphe est le secrétaire de différents empereurs exécuté en 95/96 sur ordre de Domitien, il y a Mason (2003), Haaland (2005), Berber (1997)[5], Robert Eisenman, etc.

Epaphrodite, affanchi de Tiberius Claudius Felix[modifier | modifier le code]

p. XXVII

« Papyrus CCLXXX: Avis de détermination de la location d'une oliveraie qui appartient au domaine impérial adressé par E[rius ?], fils de Satabous, de Socnopaei Nesus (a village in the Faiyum) à Epaphrodite affranchi de Tiberius Claudius Felix. Daté dans le mois d'Epeiph, dans la première année de Nero Claudius Caesar Augustus (juillet 55). »

p. 193

« Ligne 2: Tiberius Claudius Felix (en grec) probablement «esclave» ou «affranchi de Tiberius Claudius Felix». Un Romain n'aurait pas de fils nommé Epaphrodite. Suidas mentionne un grammairien nommé Epaphrodite, qui était un affranchi de Modestus, préfet d'Égypte à l'époque de Claude. Il est possible que Tiberius Claudius Felix soit ce préfet. Le premier préfet connu sous le règne de Néron est T. Claudius Balbillus, mais on dit qu'il a seulement été envoyé en 56. Aussi bien Felix que Balbylus auraient sans doute été affranchis de Claude et de même le T. Claudius Serapion mentionné à la ligne 5. »

fr:wiki: En octobre 54, Claude meurt et Néron lui succède comme empereur. Sous Néron, Balbillus est nommé préfet d'Égypte de l’an 55 à 59[6]. Après sa préfecture, il continue de vivre à Alexandrie.

Après avoir été préfet d'Egypte, il est tout à fait possible que Tiberius Claudius Felix ait succédé à Tiberius Claudius Balbilus comme procurateur de Judée. Si c'est bien le cas et qu'Epaphodite était son affranchi, on comprend pourquoi Flavius Josèphe l'escamote en le faisant disparaître sous l'identité du frère de Pallas qui lui s'appelait Antonius Felix et pas Tiberius Felix.

Autel de la famille de Tiberius Claudius Felix[modifier | modifier le code]

"Autel dédié au dieu Malakbêl (Soleil) et aux dieux de Palmyra par Tiberius Claudius Felix, Claudia Helpis et leur fils, Tiberius Claudius Alypus", Marbre, œuvre romaine à Palmyre.

Autel daté d'après le début du règne de Galba (68) et peut-être 115 (si première génération d'affranchis de Claude) (réf: George W. Houston, The altar from Rome with inscriptions to Sol and Malakbel, sur persée.fr)

Patron de Josèphe et affranchi Tiberius Claudius Balbillus[modifier | modifier le code]

« Ses dernières années de vie - la date exacte de la mort [de Josèphe] ne peut pas être déduite - sont déterminées par les contacts amicaux avec son nouveau patron bibliophile, l'affranchi Epaphroditus(126). Bref, l'histoire de la vie de Flavius Josephus, comme il l'a lui-même souligné... La "dynastie des astrologues" de la famille Thrasyllus / Balbillus a été décryptée d'une manière excellente, il n'est pas nécessaire d'y revenir. »

Sur les différents haut-fonctionnaires sous Claude et Néron[modifier | modifier le code]

  • Epaphrodite (n ° 13) 62-68; de epistulis Graecis (secrétaire aux lettre grecques)
  • Beryllus (n ° 5) 54-60 (?). (Voir Bang bei Friedländer, IV, 10 p. 26s, Die Beamten a rationibus, a libellis und ab epistulis [Les fonctionnaires a rationibus, a libellis et ab epistulis] et Schiller 506, A, 3, 9) cependant, plusieurs sont restés en poste comme sous Claudius, ainsi :
  • Antonius Felix (numéro 3), procurator ludaeae 52-60.
  • L'Alexandrin Ti Claudius Balbillus (numéro 9), sous la direction de Claudius, procurator ad legationes et respons, était praefectus Aegypti lors de la première année [du] mandat [de Néron].
  • Hellenistische und griechische Elemente in der Regierung Neros, Paul Gerhard Schumann, Schwarzenberg & Schumann g. m. b. h., 1930 - 77 pages

Sur les affranchis[modifier | modifier le code]

Nous ne reprenons pas en détail les informations sur les fortunes des affranchis au Ier siècle ap. J.-C. Il faut pourtant rappeler que les plus grandes fortunes de l'Antiquité romaine ont appartenu à Narcisse (l'affranchi de Claude) - 400 millions de sesterces(157), à Pallas (l'affranchi d'Antonia, la mère de Claude) - 300 millions de sesterces(158), à Calliste (l'affranchi de Caligula, puis de Claude) - plus de 200 millions de sesterces(159) et à C. Iulius Licinus (l'affranchi d'Auguste) - entre 200 ...

Le POV de Schwartz[modifier | modifier le code]

Laqueur identifie le "patron" de Flavius Josèphe avec Épaphrodite de Chéronée[7]. Pour lui, il s'agit de M. Mettius Épaphroditus[7]. L'identification à M. Mettius Epaphroditus provient d'une inscription sur la base d'une statue retrouvée à Rome (CIL 6 9454) indiquant "M. METTIO EPAPHRODITO GRAMMATICO GRAECO"[8]. Pour Schwartz, il est probablement né libre entre 21 et 23 à Chéronée[4]. Pour l'auteur, il aurait été affranchi par M. Mettius Modestus, qui selon lui aurait été préfet d'Égypte[4]. Toutefois, aucun préfet d'Égypte appelé M. Mettius Modestus n'est attesté au Ier siècle. Or la Souda parle bien d'un préfet d'Égypte appelé Modestus et je ne connais qu'un seul préfet d'Égypte appelé Modestus dans la période : c'est Tiberius Claudius Balbillus Modestus (sauf que rien n'indique que Balbilus s'appelait Modestus et que cela sembla avoir été une création de l'article de wp en anglais), c'est-à-dire celui que plusieurs critiques ont identifié à Simon le Magicien.

Des critiques estiment que le "Modestus", préfet d'Egypte de la Souda était Tiberius Claudius Felix, ce qui ouvre de bien plus belles perspectives. D'autre-part, si le "patron" de Josèphe était un grammairien distinct du secrétaire de Néron et de Domitien, la qualificatif « très puissant Épaphrodite » qu'utilise Josèphe dans Contre Apion n'aurait aucune explication.

En partant du principe que le "patron" de Josèphe est Épaphrodite de Chéronée qui ne serait pas le secrétaire impérial, Schwartz estime que sous Domitien, Josèphe n'est plus le propagandiste impérial qu'il était auparavant[9], ce qui est assez douteux. Il indique toutefois que Josèphe conserve néanmoins une position privilégiée à la court malgré plusieurs accusations dont il est la cible et où — au contraire — Domitien fait à chaque fois exécuter l'accusateur[9].

POV de Mason sur ce dernier point

« Que Josèphe le singularise ne signifie pas qu'Epaphrodite était le seul patron de Josèphe. Les écrivains consacraient généralement leurs textes à une seule personne même s'ils avaient beaucoup de mécènes (voir Martial, Ep. 3.5), et il était normal d'avoir beaucoup de mécènes dans la période flavienne (White 1975: 265). Par conséquent, il n'y a pas de base dans ces références à Epaphroditus pour soutenir la théorie de Laqueur (1920: 258-59) selon laquelle Josephus a abandonné le patronage impérial et la propagande romaine qui avaient cours pendant l'écriture de la « Guerre des Juifs » pour dépendre d'Epaphrodite - et d'une articulation plus authentique du judaïsme - dans ses œuvres ultérieures. (voir Introduction). Bien qu'aucun commanditaire ne soit mentionné dans la « Guerre », il se peut qu'Épaphrodite ait déjà été impliqué anonymement même à ce stade précoce; d'un autre côté, Josephus revendique le soutien continu des Flaviens jusqu'à la fin (Vita 428-29). »

POV d'Hannah M. Cotton[modifier | modifier le code]

Il n'y a pas de préfet d'Égypte appelé Mettius Modestus (p. 51-52)[10], mais pour elle, il n'y a pas de préfet d'Égypte appelé Modestus sous Néron, alors que Balbilus a bien été nommé sous Néron !! Pour elle Cheronae est en Achaia (et pas en Béotie), visant ainsi la division en province et en effet Chéronée se trouvait alors dans la province romaine d'Achaïe. Cela plaiderait pour l'identification d'Epaphrodite de Chéronée avec le secrétaire de Domtien, puisqu'il avait une résidence à Nicopolis d'Epire qui alors se trouvait en Achaïe.

Le possesseur d'une magnifique bibliothèque stockée dans deux maisons en fait un homme loin de la pauvreté.

Marcus Mettius Rufus[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Thérèse Frankfort, La date de l'Autobiographie de Flavius Josèphe et des œuvres de Justus de Tibériade, Revue belge de Philologie et d'Histoire, Bruxelles, Société pour le Progrès des Études Philologiques et Historiques, coll. « Antiquité - Houdeid » (no 39), (ISSN 2295-9068, lire en ligne), p. 52-58. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Paul Veyne, Vie de Trimalcion, Annales. Economies, Sociétés, Civilisations, Paris, Édition de l'EHESS (no 16), (ISSN 0395-2649, lire en ligne), p. 213-247. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Historical James, Paul as the Enemy, and Jesus' Brothers as Apostles, Vol. I, GDP, , 411 p. (ISBN 9780985599133). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Robert Eisenman, James the Brother of Jesus And The Dead Sea Scrolls, The Damascus Code, the Tent of David, the New Convenant, and the Blood of Christ, Vol. II, GDP, , 443 p. (ISBN 9780985599164). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Robert Eisenman, The New Testament Code : The Cup of the Lord, the Damascus Covenant, and the Blood of Christ, Grave Distractions Publications, , 800 p. (présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Seth Schwartz, Josephus and Judaean Politics, Leiden - New-York - Köln, E. J. Brill, , 263 p. (ISBN 9004092307, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Jack Pastor, Pnina Stern et Menahem Mor, Flavius Josephus, Leiden, Brill, , 438 p. (ISBN 978-90-04-19126-6, présentation en ligne). Document utilisé pour la rédaction de l’article


  • Exemple "harvsp" : <ref name="Eisenman 2012 vol II, p.27">{{harvsp|Eisenman 2012 vol. II|p=27}}.</ref>

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Pastor, Stern et Mor 2011, p. 68.
  2. a et b Hannah M. Cotton et Werner Eck, Flavius Josephus and Flavian Rome, p. 51.
  3. Pierre Chuvin, Ernest Will, Mythologie et géographie dionysiaques, Adosa, 1991, p. 266.
  4. a b c d e et f Schwartz 1990, p. 17.
  5. Pastor, Stern et Mor 2011, p. 68, note no 11.
  6. Hazel, Who's who in the Roman World, p. 35.
  7. a et b Schwartz 1990, p. 16.
  8. Schwartz 1990, p. 16, note no 59.
  9. a et b Schwartz 1990, p. 18.
  10. Hannah M. Cotton et Werner Eck, Flavius Josephus and Flavian Rome, p. 51-52.
  11. PIR¹ M 404.
  12. PIR¹ M 408.