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Utilisateur:Lemon158/Brouillon

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Jean Delwiche
Jean Delviche Jean Derval José Dechville
Lemon158/Brouillon
Jean Delwiche en uniforme de lieutenant d'artillerie

Surnom Hérault
Nom de naissance Jean Nestor Eugène Delwiche
Naissance
Folembray
Décès (à 33 ans)
Barenton-sur-Serre
Origine France
Allégeance Drapeau de la France France (1931-1940)
Drapeau de l'État français État français (1940-1942)
Drapeau de la France France libre (1942-1944)
Arme Artillerie
Grade Capitaine
Années de service 1931 – 1944
Conflits Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Mission Augustus 15-30 août 1944
Distinctions Croix de guerre 1939-1945 avec palme
Hommages Plaque commémorative à Barenton-sur-Serre


Jean Delwiche (Parfois orthographié Delviche) est né le 8 décembre 1910 à Folembray dans l'Aisne et mort le 30 août 1944 à Barenton-sur-Serre. Il est notamment connu pour avoir participé à l'Opération Jedburgh.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Jean Delwiche est né le 8 décembre 1910 à Folembray (02) et passe toute sa jeunesse à Vivaise dans le Laonnois. Il est étudiant jusqu'à ce qu'il s'engage dans l'armée le 22 avril 1931. Il est affecté au 1er régiment d'artillerie. En 1935 il est admis à l'école militaire d'artillerie de Poitiers en tant qu'élève officier. Il est promu au grade de lieutenant le 1er octobre 1938.[1]

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Il est alors transféré au 217 régiment d'artillerie divisionnaire avec lequel il passe la drôle de guerre. Il est ensuite affecté en tant qu'instructeur à l'E.M.A. de Poitiers le 30 décembre 1939. Le 17 mai 1940 il est affecté au dépôt d'artillerie n°4 où il doit participer à la constitution du 97ème régiment d'artillerie.[1] Il évite ainsi les combats de la campagne de France et évite de se faire prendre prisonnier par les allemands. Ainsi, après la signature de l'armistice, il n'est pas démobilisé et fait partie des effectifs de l'armée du régime de Vichy ou "armée d'armistice". Il participe à la campagne de Syrie en 1941. il est rapatriée avec le reste des forces militaires de l’État français à Marseille. Entre temps, il se marie avec Josée Chorlier, une dentiste rencontrée pendant sa période en tant qu'instructeur à l'E.M.A. de Poitiers.[2] Il est ensuite posté en tant que chef d'une batterie de DCA à Rabat au Maroc où il arrive en décembre 1941, suivi de près par sa femme. Ils partagent un logement militaire.

Jean Delwiche, photo probablement prise au Maroc en 1942

Le 11 juillet 1942, son épouse alors enceinte décède brutalement de maladie.[3] Quelques mois plus tard, les américains débarquent en Afrique du Nord dans le cadre de l'Opération Torch. On pense alors qu'il fait partie des français qui accueillent les forces alliées avec enthousiasme étant donné qu'il est nommé capitaine en février 1943 et qu'il est nommé instructeur à la 411ème batterie des forces terrestres antiaériennes (F.T.A.) au sein de la 1ère DFL en Algérie puis en Tunisie à partir de janvier 1944.[4]

Opération Jedburgh[modifier | modifier le code]

On ne connaît pas les circonstances de son recrutement, mais il se porte volontaire pour participer à l'opération Jedburgh et est affecté au BCRA d'Alger le 1er mars 1944. Il est immédiatement dirigé vers l'Angleterre où il débarque le 18 mars 1944. Le 1er avril 1944 il est affecté au BCRA de Londres sous le pseudonyme "José Dechville".[5] Il participe alors à l'entrainement des "Jeds" à Milton Hall en Angleterre.

Photo de Jean Delwiche prise en Angleterre dans le cadre de l'opération Jedburgh

Il fait partie de la Team Augustus qui saute sur la France dans la nuit du 15 au 16 août 1944. L'objectif des équipes Jedburgh, composé d'un chef d'équipe, d'un français et d'un radio, est de coordonner et entrainer les maquis de résistants derrière les lignes ennemis. Ils peuvent également participer à l'organisation de parachutages de matériel afin de les armer.[6]

Mission Augustus[modifier | modifier le code]

L'équipe Augustus est composé du chef d'équipe, le major américain John H. Bonsall, alias Indiana. De Jean Delwiche, alias Hérault et du sergent radio américain Roger E. Côté (son père est un canadien français) alias Arizona. L'équipe est parachutée avec une tenue de civil sous leur combinaison de saut.[7]

L'équipe est parachutée sur le terrain "Fable" au Nord-Ouest de Colonfay (02). La phrase de service prononcée par la BBC afin de confirmer leur arrivée était "A l'Ouest rien de nouveau". Elle fut diffusée à 13h30, après quoi le Bureau des Opération Aériennes de l'Aisne a fait le nécessaire pour préparer leur venue. L'équipe atterrit vers 1h30 avec plusieurs containers de matériels. La réception se passe bien, mis à part Arizona qui tombe 1,5km plus loin que la zone de parachutage. L'équipe est emmenée au PC local du BOA au Nouvion-en-Thiérache. Après quelques déplacement de l'équipe et une rencontre avec les chefs locaux de la Résistance, Augustus contacte Londres pour l'informer que la mission se déroule comme prévue. L'équipe est alors déplacée dans le Sud de l'Aisne où les résistants sont le moins bien équipés afin de résoudre le problème. Ils sont transporté avec le camion de M. Costeaux. Ils passent par Braine, croise plusieurs fois des allemands en retraite vers le Nord-Est et finissent par arriver à Rugny, hameau de Arcy-Sainte-Restitue, dans la ferme de M. Mahieu qui accepte de cacher l'équipe dans son grenier. La ferme est isolée et à l'écart des grands axes de communication. Il existe d'ailleurs encore aujourd'hui une plaque commémorative sur l'entrée de la ferme apposée en 1997. Depuis cette nouvelle cachette, l'équipe va opérer normalement jusqu'au 24 août. Ils organisent des parachutages de matériel pour les résistants du Soissonnais, et Delwiche parcours plusieurs fois le secteur pour entrainer des résistants ou glaner des informations sur les déplacements allemands dans le secteur afin d'en informer Londres. Le 28 août, les américains arrivent dans le secteur de Soissons. Les résistants vont chercher l'équipe Augustus et partent en direction de Vaux pour y récupérer des armes cachées. Arrivés près de Vaux, ils observent une colonne de chars américains. Ils la rejoigne et le Major Bonsall se présente au chef de la colonne. Le lendemain le 29 août, ils rencontrent le général de la 3ème division blindée américaine. Ils le renseignent sur les déplacements allemands du secteur et notamment sur les positions fortifiées autour de Margival (Wolfsschlucht II). Ils passent la nuit du 29 à l'hôtel de la Croix d'or, le QG de la résistance à Soissons alors que la ville vient d'être libérée. Ils reçoivent dans la nuit de nouvelles instructions de Londres, ils doivent repasser derrières les lignes allemandes au Nord, et prendre le commandement de maquis pour protéger les ponts sur les cours d'eau et empêcher les allemands de les détruire pour couvrir leur retraite. Ils partent donc en Jeep pour Laon où les Américains sont le 30 août. Là-bas, ils montent sur un char qui tentent une percée des lignes allemandes avec succès. Ils sont déposée à Besny-Loizy sous les conseils de Jean Delwiche. Il y connaît un agriculteur, M.Magniez. Les chars repartent et l'équipe dîne chez les Magniez. Ce dernier est également en contact avec les résistance étant donné qu'un de leur groupe se cache dans sa ferme. Après quoi, la connaissance de Jean Delwiche leur fournit un cheval et une voiture hippomobile allemande abandonnée le matin. Ils y cachent leur matériel radio et leur armement sous de la paille. Après-quoi, ils partent en direction de Froidmont, chez le beau-frère de M.Magniez. L'agriculteur les accompagne la première heure pour leur indiquer les petits chemins afin d'éviter les grandes routes surement pleines d'allemands en retraite. Vers 22h00, ils continuent seuls. Vers 22h15, une pluie battante se met à tomber et la visibilité devient quasi nulle. Un peu plus tard, l'équipe arrive en direction de Barenton-sur-Serre. C'est au carrefour à l'entrée du village qu'ils tombent nez à nez avec 3 chars allemands en arrière garde d'une division blindée SS. Ils sont immédiatement arrêtés, fouillés, et à la vue du matériel et des armes, les SS ne réfléchissent pas plus longtemps. Les habitants entendirent 7 coups de feu vers 22h45. D'abord 2, puis 5 consécutifs. Roger Côté, retrouvé une douzaine de mètres plus loin que ses deux camarades, aurait tenté de s'échapper. Les allemands repartent vers 23h15. Le cheval est alors reparti chez son propriétaire qui alerte immédiatement la résistance. En effet, le cheval devait normalement être confié à son beau frère à Froidmont.

Plaque commémorative de la mission Augustus à Barenton-sur-Serre

Le lendemain, alors que le maire et les habitants de Barenton enquêtent sur ces 3 morts portant à leur insu de faux papiers et de fausses identités, Gaston Costeaux et Émile Fortier, deux des agents du BOA viennent enquêter et rétablissent leur véritable identité. Ils sont tous les 3 enterrés dans le cimetière de Barenton-sur-Serre. Le Major Bonsall et le sergent Côté seront plus tard déplacés et ils sont aujourd’hui enterré au cimetière américain d’Épinal. Jean Deliwiche repose toujours à Barenton-sur-Serre.[8] [9] [10]

Décorations[modifier | modifier le code]

Inscription sur la tombe de Jean Delwiche à Barenton-sur-Serre


Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • William Irwin, The Jedburghs the secret history of the allied special forces, France 1944, publicaffairs, New York, 2005, p155-176
  • S. J. Lewis, Jedburgh Team Operations in support of the 12th Army Group, August 1944, U.S. Army Command and General Staff College, Kansas, 1991.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b [Fiche militaire Jean Nestor Eugène Delviche matricule 1799]
  2. [Extrait d'acte de mariage année 1941 acte n°152, Mairie de Paris septième arrondissement]
  3. [Extrait du registre des actes de décès pour l'année 1942, n° de l'acte : 218, ville de Rabat]
  4. [Archive BCRA relevé des services, ordre de mission XIXe corps d'armée COFTA Alger]
  5. [Archive BCRA relevé des services, ordre de mission XIXe corps d'armée COFTA Alger]
  6. [William Irwin, The Jedburghs the secret history of the allied special forces, France 1944, publicaffairs, New York, 2005, p155-176]
  7. [William Irwin, The Jedburghs the secret history of the allied special forces, France 1944, publicaffairs, New York, 2005, p155-176]
  8. [COSTEAUX Gaston et FORTIER Émile, Rapport sur l'activité de la mission "AUGUSTE", rapport militaire du B.O.A. de la zone A5.]
  9. [William Irwin, The Jedburghs the secret history of the allied special forces, France 1944, publicaffairs, New York, 2005, p155-176]
  10. [S. J. Lewis, Jedburgh Team Operations in support of the 12th Army Group, August 1944, U.S. Army Command and General Staff College, Kansas, 1991.]